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Archive for the ‘pensées’ Category

Gardons la ligne

Au moins une ligne
Pria la feuille
Au moins un mot
dit mon stylo
Mais toutes les lignes se diluèrent
Sous les vagues de larmes qui affluent
Et mon stylo prit peur que l’encre
Devînt aussi claire qu’invisible.
Dans le silence son cri n’est plus
Nulle voix ne pouvait s’élever
La feuille blafarde pétrifiée
Regarde le monde se déchirer.
Au moins une ligne
Pria l’esprit
Une ligne d’espoir, de paradis,
Une ligne pour dire ce qu’est la vie
Pour faire s’inverser les horreurs
Se retourner la peau de peur
Du côté heureux du vivant.


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– Dessine moi un visage, mouton. Celui du temps.
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– Je passe, petit prince. Lamartine dit de moi que je n’ai point de rive. Peut-être faut-il élargir le champ de mon action pour imaginer sortir de mes flots. Tantôt de sable et tantôt eau, ma substance est indéfinissable. S’il en existe une seule au monde qui échappe à mon pouvoir, c’est peut-être le vide de l’espace sidéral, et encore…
Pas de matière, pas de temps !
C’est encore un regard d’Homme. Car le vide, les astrophysiciens l’explorent, ne serait peut-être pas si vide qu’il voudrait bien nous le faire croire.
En attendant je passe, et vu de la petite lorgnette des êtres humains, je file entre les doigts de l’impossible arrêt, garant d’une sphère où la vie peut se réaliser.
Indivisible et pourtant divisé, c’est vous qui me scandez.
Vous qui êtes entrés dans mon courant pour faire l’expérience de l’insaisissable instant présent infini.
A l’intérieur de mon action tout est en mouvement. Vous pouvez essayer de me ralentir sans grand succès. Seule, la perception que vous avez de moi pourra varier.
Dans l’expansion de l’univers rien ne m’échappe. D’autres lointaines planètes abritent sans doute des êtres régis par mes lois. L’intervalle de temps spatial que la preuve de leur existence arrive à nous est si long qu’ils seront déjà morts lorsque nous la recevrons.
Remarquez combien il est difficile de se détacher de moi pour en dire quelque chose. Aussitôt que possible la pensée revient se placer de votre point de vue, c’est alors vous qui reprenez la parole.
C’est d’ailleurs vous qui m’avez inventé.
Sans votre existence d’êtres humains dotés du langage par l’intermédiaire de la pensée, existerais-je ?
Pourtant, bien avant vous j’existais déjà.
Et j’existerai encore bien après vous.
Serais-je alors la seule création à échapper au phénomène d’impermanence ?
Peut-être.
Peut-être pas.
Je trimballe d’une incarnation à l’autre mon mystère chargé d’ignorance et de paradoxes.
Au fond, c’est peut-être moi, Dieu ? Ce Grand Autre tout puissant qui anime la matière au gré de ses inventions, histoire de s’auto-découvrir à l’infini. Je me rendrais fou moi-même si je n’avais découvert les incroyables facettes de mon existence. Choisissez un de mes visages et aussitôt je disparais tant il y en a d’autres qui apparaissent.
Je suis l’indescriptible.
J’ai le visage de mes manifestations.
Je suis la vie, je suis la mort, je suis la pierre taillée, le vent qui souffle dessus, le temps qu’il fait. La peau ridée, la peinture écaillée, l’édifice écroulé, la résignation des perdants, l’acceptation des sages, l’adaptation des gènes, l’évolution des espèces, la couche de neige et le soleil brillant.
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– Es-tu aussi l’amour ? Demanda le petit prince. L’énigmatique rose mortelle et immortelle ?
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– C’est peut-être elle qui m’a fait naître, petit prince.
Répondit, songeur, le temps.
– Ou bien l’inverse, va savoir…
La rose immortelle de l’amour dépasse mon domaine de compétence. Elle a créé l’île où l’on ne meurt jamais. Car en plus d’avoir l’étendue illimitée de mon domaine, elle a cette chose en plus qui s’appelle un cœur.
Un cœur qui anime l’âme de ceux qui aiment, infiniment…
Et qui la rend immortelle.
Mais c’est moi qui lui apporte la lumière.
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Les grands discours, les étalages de pages noircies à l’encre de vide, les carnets annotés de vibrations picorées de-ci, de-là. Rien de tout cela ne disait jamais le vrai des choses. Et elle se demandait comment réussir à attraper ne serait-ce qu’un seul brin de réel, une goutte de vérité,

un rien d’existant qui tiendrait le reste du temps à bout de bras pour qu’elle se glisse dessous.
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Etoiles 1948 M C Escher

Etoiles 1948

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Il venait de se passer tant de choses bizarres, qu’elle en arrivait à penser que fort peu de choses étaient vraiment impossible.
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Les figures impossibles M C Escher

Les figures impossibles M C Escher

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L’utopie primaire gazouillait son chant d’oiseau par dessus la bibliothèque du néant.
Elle allait rajouter une couche de vide au vide, et comme ça, elle aurait rempli la totalité de sa mission de détection des molécules de promenades en charrette du solide. Non, en vérité, une phrase révolutionnait la piste de son cerveau, venant régulièrement atterrir sur l’aéroport Charles l’Imbique, celui que tous utilisaient les jours de petites envergures. Quand le propos prenait des chocs trop marqués, il suffisait de changer la cartouche d’encre en dossier velours et hop, l’étrangeté du néant de la façade repassait dans l’incognito.
Cette phrase remplissait les parties laissées blanches comme les feutres de son chapeau, avec toute la grâce nécessaire à son inexistence, et les milliers de froissements d’ailes, de brindilles, de grognements la mettait en valeur. Elle allait l’inventer en fermant les yeux.
L’été, la nuit les bruits sont en fête.
Dans un cri, comme un ventre qui pousse lorsque l’enfant sort, et puis le silence.
La mise à plat et l’écrasée du temps, le rien.
Dans ces plages de choses creuses comme les espaces inter-protons, tout ce qui file entre les grains de sable n’est jamais que l’aveugle qui ne sera jamais corrigé. Une émission spontanée pasteurisée, appertisée, aseptisée, rien de neuf sous les étoiles.
– Alors comme ça vous allez au Caire ?
– Qu’est-ce qui vous fait croire cela ? Non, j’allais au Caire.
Une brouette venait d’atterrir sur la piste numéro neuf.
– Vous parlez creux ?
– Non, je parle creux, et vous ?
– Oh, moi, vous savez, je ne fais que parler creux.
– Et vous comprenez mon creux ou pas ?
– Pourquoi vous dites ça ? Vous parlez creux de quelle langue, vous ?
– Je ne vois pas ce que vous voulez dire.
– Ce qui est une excellente chose, car je ne veux rien dire du tout !
– Tiens, ça me rappelle l’histoire de la charrette du solide.
– Tiens, vous me la racontez ?
– Rien de bien important. Elle avait dit un jour : Finalement, j’ai rencontré une brouette, et j’ai pensé qu’elle me prêterait une oreille attentive.
– Ah ! Je vois ! Et elle a gardé l’oreille que lui avait prêté la brouette je suppose.
– Oui ! C’est comme ça qu’elle eut une oreille de plus, collée au milieu des deux yeux.
– Je vois !!!
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Les visages M C Esher

Les visages

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Un bref éloge du temps
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Madame Bégonia descendait l’avenue de la Pinède lorsqu’elle aperçu monsieur Popples, dont le visage jovial affichait un large sourire.
Ils s’étaient connus sur les bancs de l’université, alors que retraités tous les deux, ils avaient suivi des cours de philosophie bergsonnienne.

Le temps ne s’arrange pas monsieur Popples !
– Comment voulez-vous qu’il s’arrange, madame Bégonia ? Sa tenue ne vous convient pas ?
– C’est que, voyez-vous, il n’est jamais là où l’on croit qu’il est. Regardez par exemple, l’autre jour, je le prends gentiment par la minute de vérité, et voilà qu’il me file entre les doigts comme une heure creuse, c’est assez déconcertant non ?
– Essayez plutôt de l’attraper par la dernière seconde. Peut-être déviderez-vous une journée entière.
– Oh ! Monsieur Popples ! Mais la dernière seconde, vous n’y pensez-pas !
– Vous avez raison, madame Bégonia, je n’y pense pas. Je pense à la première, celle qui précède la seconde.
– Vous êtes du côté du temps alors ?
– Pourquoi vous me dites cela, très chère ? Qu’est-ce qu’il y a de l’autre côté ?
– Vous voyez bien que vous n’êtes jamais là où je vous cherche, vous non plus !
– Madame Bégonia, je vais creuser l’heure pour l’agrandir un peu, combien voulez-vous que je mette de bonne heure dedans ?
– Je refuse de compter les heures, monsieur Popples !
– C’était pour vous aider à l’attraper.
– Qui ?
– Mais le temps, enfin !
– Mais enfin, monsieur, je ne veux pas l’attraper.
– Je ne vous comprends pas !
– Juste le trouver.
– Si vous passez d’une minute à l’autre, je peine à croire que vous trouviez le temps. Pas étonnant qu’il file en temps ordinaire. Par les temps qui courent, il s’agit de ralentir, sans perdre de temps. Il est urgent de prendre son temps.
– Bon ! Quand même, vous n’allez pas passer tout votre temps à creuser l’air du temps, j’ai un truc à faire, moi, monsieur !
– Creuser l’air, je n’y avais pas pensé. Avec une pelle à vent, un vide-ozone, une bêche à hydrogène ?
Et c’est quoi ce truc que vous allez faire, madame bégonia ?
– J’ai l’aïe qui me demande du temps.
– Mais vous êtes folle !?
– Oui, et alors ?
En même temps, monsieur Popples, je ne reculerai devant aucun défi, ne vous déplaise. Après tout, l’aïe n’est pas si douloureux, vous savez.
– Ce même temps concomite avec lequel, madame Bégonia ?
– En temps utile ou en temps don ?
– Vous en donnez beaucoup ?
– Monsieur Popples, si vous répondez à mes questions par une autre question, en un rien de temps, l’heure vient de se creuser d’un nouveau temps qui va me mettre en retard, je file.
– Vous dites que le temps file, et maintenant, c’est vous ?
– J’ajuste, monsieur.
– Madame Bégonia ?
– Oui monsieur Popples ?
– Si je vous dis que monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise, vous en pensez quoi ?
– Vous parlez de vous comme d’un autre ?
– Je parle de moi comme de mois.
– Vous êtes combien d’années Popples ?
– Voyons… L’année lumière dernière étant la cadette…
Disons l’année en cours. Je suis inscrit sur celui du temps présent.
– Et cette année, vous suivez des cours de quoi, avec ce temps présent ?
– Pas des cours d’absence, nous sommes présents, c’est toujours un temps de gagné.
– Cette fois, il est temps, je dois y aller. Je vous souhaite une bien belle connaissance, monsieur Popples. Je dois rejoindre une femme que vous reconnaîtrez sans doute pour remonter le dossier de sa fin de temps jusqu’à son génie.
– Je suis curieux, madame Bégonia, de voir le temps à travers les yeux d’un génie féminin, car pour comprendre dans quels étranges chemins le temps dirige les êtres désignés comme tels par leurs contemporains, il s’agit d’attraper la petite racine de folie qui fait la différence. Belle connaissance aussi, madame Bégonia.
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Une ironie du sort
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(parmi tant d’autres passées inaperçues)
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« Vous qui entrez, laissez toute espérance ».
Dante

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Impossible d’écrire quoique ce soit. Il est là, penché sur mon épaule. Il ? Qui est-ce ? Ou plutôt qu’est-ce ?
Je n’en sais rien, mais je sais qu’il est là.
Cette présence accompagne chaque instant de ma vie depuis… Depuis… Depuis toujours peut-être. Mais depuis quand se manifeste-t-elle ?
Je la sens rôder, proche, dans les meubles qui craquent, dans les objets déplacés, égarés… Oh, si peu…
Je suis sûre que c’est lui.
Il avait cette force des surhommes, cette intraitabilité implacable que seuls les esprits de l’au-delà savent posséder.
D’ailleurs, oh combien je regrette de l’avoir aidé à faire cette porte.
Il m’a tout pris ! Et cette folle de mère qui, à travers moi, n’a rien su voir que sa propre folie, qu’elle me fait encore porter !
Les humains sont ainsi faits, ils ne veulent pas voir.
Pourquoi donc certains et pas d’autres ?
Lui, il savait. Moi, je voulais savoir.
A la naissance, sans doute, tout est déjà distribué.
Moi, il me disait que j’avais de l’or dans les mains. A cette époque, je ne l’avais pas encore mesuré. J’ai compris trop tard. L’amour ? Il ne servait qu’à ça. Sur le fil tendu au dessus de l’abysse, j’ai dansé. Jusqu’à la porte des enfers, jusqu’à lui. Le penseur, il est là, il la garde, sa porte, bien close. Ce que je ne savais pas, c’est qu’en la sculptant, j’y étais entrée, avec lui, mon maître.
Lui, il avait Rose pour le guider et l’en faire sortir.
Moi, j’ai eu ma mère pour m’y garder emprisonnée.
Je vais mourir bientôt.
C’est la guerre. Dans l’asile, la nourriture manque cruellement.
J’ai tellement maigri depuis que l’état nous a rationnés. Mes forces diminuent.
Les autres, je les vois errer, affamés, hagards, certains s’agitent parfois.
Alors ils arrivent, avec leurs blouses blanches, bien propres.
Eux, dehors, ils trouvent au marché noir ou dans la solidarité de quoi subvenir à leurs besoins.
Nous, les fous, enfermés entre les murs de l’asile, nous agonisons lentement de faim, sans bruit, nous mourrons d’extermination douce.
Personne ne s’intéresse à nous. Enfin, pas grand monde.
Les blouses blanches ?
Je le lis dans leurs yeux, ils ont honte, ils ont peur, ils ne veulent pas voir, ils ne savent pas quoi faire, alors ils ont mis un voile. C’est trop difficile sinon.
Et nous, on en crève.
Je vous fais mes adieux, Auguste, au bout de toutes ces années d’enfermement, alors que la vie me quitte.
Je vous ai aimé, mal, trop, mais il est tard. Et puis vous êtes déjà là-haut, avec elle, votre Rose, votre inconditionnelle compagne.
Adieu à tous sur cette terre de silence.
Ils disent que j’ai du génie.
Il disait que j’avais de l’or dans les mains.
Pourtant, même ma dépouille sera oubliée, mon corps finira dans la fosse commune de l’anonymat. Poussière d’étoile qui retourne à la terre.
Seules, mes créations me survivront.
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Camille Claudel
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la-porte-de-l-enfer Auguste Rodin 1880

la-porte-de-l-enfer – Auguste Rodin – 1880


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Edité le 8 Mars 2020, pour la journée de la femme, ainsi que pour l’agenda ironique qui va passer tout le mois ici même. Lien ci-dessous :
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L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous

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Oeuf cosmique
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Il était une fois, un œœuf.
C’est pas nouveau.
C’est pas non plus pas très original.
Comme début, sauf à une virile près.
Pardon, une Virgile.
Euh non, pas encore ça.
Non alors quoi ?
Ben une virgule ?
L’ œœuf était un œœuf tronqué troqué au marché du Marais contre un œœil de bœœuf.
Elle s’en bat l’œœuf, vous allez me dire !
Et vous n’aurez pas tord.
Cet œœil là valait bien plus que la grenouille, bien plus que le troupeau de vaches, valait plus que le bœœuf dans l’œœuf.
Cet œœil là dizæ-je valait au moins le bœœulœœuf de la création.

Lætitia pensais au côté ærien de la question.
Lætitia n’est pas une poule.
Donc elle ne parle pas.

Côt.

Voici la question :

Que voit le poussin de Lætitia en sortant du côté ærien de l’œœuf par l’œœil de bœœuf ?

C’est à vous.

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Ce mois-ci, véronique nous accueille avec une idée juste farfelue, de grande braderie de mots à revendre, allez-y voir.
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LA BROCANTE D’ÉTÉ ! C’EST ICI
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https://www.youtube.com/watch?time_continue=215&v=SHBGkpXgahc

 

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C’est la boule à qui ? La boule à Zéro ?

Oh, non ! C’est une boule de billard, mais géante, vu que c’est celle de Dieu.

Ah, il y est resté alors….

Où ?

Mais sur le billard voyons !

Ah bon ? Il est pas resté sur le corps ?

Le corps de qui ? Le corps de Dieu ? Le corps du Christ ?

Ah ah ! Sur le corps-billard !

Quelles belles hostilités. Vous reprendrez bien une hostie mon bon monsieur.
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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Quand c’est la négresse verte qui le raconte au mot près, celui-ci réagit à peu près, ce qui le rend presque dedans.
Il était une fois une fée du jardin qui s’est arrêtée dans la ville de Juin pour monter un chapiteau où des mots vont faire leur cirque !
Il y a les tigrés du Bengale qui grondent sous les cerceaux enflammés du rire des enfants, bondissant à travers les gradins de la prononciation, effrayant au passage les mots affûtés découverts par Paul-Emile Victor dit « de la banquise en soie », qui la noue en articulant audiblement pour en faire surgir une colombe garnie de sa farce et satrape du collège de ‘pataphysique, veuillez, je vous prie, m’excuser si je reprends ma respiration.
Sorti du chapeau haut de forme, le chameau déambule, bosses à l’air, roulade à gauche, roulade à droite, crachoir serré entre les deux, la gorge déployée, tintinnabulant du gosier que la formulation demande, sinon de la hauteur, une souplesse dans les trapèzes aussi précise que complète. Ainsi, le numéro d’équilibriste qui est triste mais juste, ou tri-légiste, ou un truc comme ça, peut commencer la messe.
Certaines nuances d’air écaillent la surface, fendillant d’une coquille l’éclat de ribambelle des sens, jonglant qui d’un bas mi-long, ou long tout court, qui d’un don à se dandiner de la farce à attraper un 15 brumaire, va égaler le 19 au saut de puce et d’obstacles.
Laissez-moi souffler encore un peu, c’est comme qui dirait d’un seul trait, ou d’un jet, ou encore d’une poussée d’art, d’arche, d’Arxchimède, j’en bégaie et j’en bafouille…
Un éclair barré devient un sérum libre d’où jaillissent, fluides, les larmes joyeuses d’humeur à rebondir en cascades cristallines histoire de dévaler la roche jusqu’à son éclosion. Derrière la sieste du voile se tient le corps du mot et ses trois niveaux de lecture.
Ensuite, les timbrés de la cymbale déploient une musique à cinq balles dont les sons déboulent sur la piste aux étoiles.
– Aïe dit l’une d’entre elles, vous m’avez tordu une branche.
Mais rien n’arrête le bruit qui court sur la surface du sable, pleuvant ses notes de course folle dont la précipitation s’entasse en strates atmosphériques. A mots couverts par le bruit des cinq balles, deux otaries s’époumonent, souffle rauque, les pings expirant sur des pongs aux poings serrés comme des pelotes de laine basques.
Tout le monde se demande ce que font les basques au cirque, à part avoir les nerfs en pelote, on voit pas.
C’est bas, mais c’est là ! Cela n’est pas celer.
Enfin, un bruit du côté de chez la cognée nous sort son dédale de pluvaisons, monté sur un nez rouge Géorgien clooneysque, il est attendu depuis le début,
ce Shere khan,
il a vaincu le dragon !
là, tout s’arrête. On sert les cannelés.
La piste reprend plus tard, il est tard, la nuit commence à tomber. Un dompteur la retient, elle rétablit son équilibre. Relève un pan d’obscurité. Elle est à tomber par terre tellement elle est belle, c’est une belle-de-nuit. Par-delà le jour et la nuit, c’est le tour du vif-argent d’en faire voir aux spectateurs, les enfants applaudissent et leurs paumes s’enflamment d’une ardeur enthousiaste d’aphorisme euphorique. L’acrobatie consiste en une volée de mots à pirouetter en deux temps, trois mouvements, en direction du solstice aérien et funambulaire des antipodes.
Du coup, ça clashe. Les flashs fusent.
Voilà.
A la brocante circulaire, si vous achetez un lot, vous avez droit à une réduction de mot. Un lot de mots croisés se réduit d’une lettre en commun. Par exemple, l’esprit croisé à Windsor, après une réduction d’s devient éprit, de la rose Windor.
J’ai encore du mot dans ma musette, mais ma musette n’amuse plus personne.
Pas même moi-même.
Alors pour décapiter la tristesse, je lui cruaute un tour de joie.
Elle tourne sur elle-même à l’infini, rebondit sur le bonheur de l’échappée, et rit de toutes ses rondes qui s’arrêteront un jour.
Ce jour là, la nuit tombera.
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Quand la nuit tombe
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Quand la nuit tombe,
Elle tombe des nues,
Des nuées s’élèvent,
Dénuées de lumière,
Elles s’élèvent en chaos.
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La nuit tombe en chaos dans le ciel,
Et le ciel sombre,
Profondeur dénué de lumière,
Dans le désordre de son puits,
Sonde la hauteur des antipodes,
A la lumière de ses ténèbres.
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La nuit tombe de haut,
Quand la mesure de son écart,
Entre le point de chute,
Et son impact d’arrivée,
Au point culminant,
De sa racine du ciel,
Arrive à son halo.
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La nuit est tombée,
Sans désastre,
Sans fracture,
Mollement,
Dans l’amorti du nébuleux,
Et la profondeur du mystère.
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N’en faisons pas tout un fromage !!!
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Le bris de mots
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Les mots en verre peuvent se casser.
Ils sont curieux, ces mots en verre,
Curieux envers les vers qu’ils forment,
L’envers du mot inverse son vers,
Et son vers à l’envers fait rêve.
Le rêve revêt un vert de prusse,
Qui parle le vers sans accent,
Sur le versant d’une poérime,
Aussi versée dans la culture,
Qu’une perle plongée dans la nature
Marine où corail et nacralité,
Font plus que force ni que casser.
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Et ça recommence…
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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A commencer par une panoplie complète de gros mots arrivée tout droit du syndrome Gilles de la Tourette. C’est une coprolalie de collection qui vaut son pesant d’obscénités. De grande valeur, elle a appartenu à Wolfgang Amadeus Mozart, rachetée en 1901 par André Malraux, et actuellement en attente d’acquéreur de qualité.
Un échantillon :
– Espèce d’impôt sur les grandes surfaces de brocantes de mots.
– Espèce de facture en chocolat de Pâques.
– Redevance pour la téléportation de la vitesse de la lumière.
– Crevaison de semelles en crêpe.
– Crevette des mers du Niort.
– Devoir de résistance sale petite classe ouvrière.
– Guerre des gommes en caoutchouc naturel trafiqué.
– Crotte de mouchoir de poche.
– Nain de jardin potager bio cultivé sans engrais, sans terre, sans graine, et sans légumes.
– Tronche de cake salé à la tranche en biais.
– Ours de Cocagne musical art de la renaissance.
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Tout au long de la journée, des guides ayant droit au chapitre pourrons vous conseiller en la matière, n’ayez pas peur d’aller les solliciter, ils se feront une joie de vous orienter vers le mot recherché.
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En ce qui concerne les mots derniers cris, il faudra patienter. Tous les premiers écrits sont déjà partis, mais ceux-là ne sont pas encore arrivés sur le marché à la brocante.
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Un bouquet de bons mots sera offert à tous ceux qui oseront se mesurer aux mots d’esprits. Ils paraîtront peut-être modestes à certains, à côté de la collection Copro Lalique, mais ils auront le don d’éveiller la floraison des mots roses, dits « mots de soutènement ».
Un lot usé jusqu’à la syllabe arrive par colis-lumières dans quelques secondes, si vous voulez bien les attendre, nous vous les offrirons tout chauds.
Tiens, les voilà qui arrivent.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Merci.
– S’il vous plaît.
– Avec plaisir.
– je vous en prie.
– Les bons mots sont comme le blé dans les champs : ils moissonnent le pain du bonheur quotidien.
Beaucoup d’amis sont comme le cadran solaire : ils ne marquent que les heures où le soleil vous luit.
La réponse est oui. Mais quelle était la question ?

Le génie est un cheval emballé qui gagne la course.
Ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.

Idiot cherche village.

Pardon ! Pour le bon tri-mot dernier, c’est une petite annonce dont nous ne connaissons pas le sexe.
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Pour ceux qui n’ont pas prévu de sacs d’emballage, nous vous proposons la spirale du bois, l’emballage copeau colimaçon qui fera fonction. Un bruit de mots peut passer à travers, mais le petit filet de mots de bon goût vendu au stand des mots gourmands résoudra grammophoniquement le problème.
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En cas de réclamation, un échange de mots aura lieu.
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Les mots d’amour ne sont pas à vendre.
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N’oubliez pas d’aller découvrir le rayon à mots couverts, reconnaissable à son bras long et son voilage discret. Ils sont idéaux entre deux portes, pour faire enfler une rumeur.
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Les mots blessants sont bien gardés. Ils sont tous rassemblés dans un mot zoo laid, parqués par genre. Ceux qui font saigner sont dans l’aquarium des piranhas, comme ça, s’ils ne veulent pas se faire bouffer, ils n’ont qu’à bien se tenir. Ceux qui brûlent ont été déposés dans du coton garni de crème biafine. Ceux qui coupent sont dans le bac à sable, seuls les mots composés sont autorisés à y entrer, ce sont ceux qui risquent le moins. Dans une grande colonne, il y a les mots des profondeurs, des capteurs tentent de les enregistrer pour décoder leur langage, les naturalistes y travaillent. Pour l’instant, on ne sait pas s’ils sont dangereux, le quartier de sécurité les surveille avant d’en faire usage, comme vous pouvez le constater, cette brocante est très sécurisée, les proscrits sont réintégrés une fois montré lettres blanches.
Pour les mots frappants, il est prévu des cellules capitonnées.
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Un conseil, méfiez vous du mot le plus long, il n’est pas toujours bien vu dans tous les milieux. Si vous voulez le prononcer, prévoyez un moment assez prolongé pour aller jusqu’au bout. Installez-vous confortablement.
On y va ?
« Jevousenferaismoidesmotslongscommedesjoursarallongequiseprennen

tpourdestablesdemultiplicationsnonméhofautpaspousser ».

Comment ça va ?
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Bouquet de pensées.
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Est-ce que les mots bleus vous tentent ?
Regardez bien mes yeux.
Oui, j’ai compris.
Vous me direz les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux.
Je vous dirai les mots bleus, ceux que je dis avec l’œil bleu.
Y sont inclus les mots démodés, les mots doux, les mots tendresse, les chuchotés au creux de votre oreille, et ceux qui ne sont connus que par nous.
Allons, allons, ceux-là n’ont rien à faire sur une brocante. Sauf quand c’est vous qui me les dites au creux de l’oreille, et que main dans la main, nous sommes allés y flâner.
Mais chut !
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https://www.youtube.com/watch?v=V7EOrUEUaPI
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C’était une telle évidence que l’excellent travail d’observation des canalisations ne donnerait plus jamais de phlegmon à la musaraigne étrusque que la présence du muguet dans la gueule de l’espérance ne surpris personne. C’est un geste de solidarité, assura le jour férié ! L’argile donne des cahots ces derniers temps, l’oiseau noir du chagrin est venu couper la route de la joie, il s’agissait de traiter la mise en échec avant qu’elle ne réagisse à la crise de foie. Un bon dépuratif porte l’image de cet étrange langage agi, faire et refaire travailler sans cesse l’exercice haut culot particulièrement fin laissait à penser que les moyens étaient bien plus immenses qu’ils n’y paraissaient de prime abord. Nous avions affaire à un monarque fléché comme une source d’heures retrouvées. Le temps de s’en rendre compte que déjà Olivia passait à cette récolte sept prononcée dans sa langue natale.
Plus rien n’était à comprendre, la tête n’y pouvait pas grand-chose.
Probablement que la gueule de l’espérance allait galoper jusqu’à la réalisation d’un rêve à la Kaghan. Tout était sous contrôle et pourtant rien n’avait changé.
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Musaraigne pachuyre-etrusque_2.jpg
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Ecrit pour

Des mots, une histoire : récolte 6
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Chez
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Olivia Billington

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letoile

Si j’étais toi,
Je ferais,
Une bonne résolution,
Deux bonnes résolutions,
Trois bonnes résolutions,
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(Pfff, je les connais les bonnes résolutions !!!)
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Une pause,
Deux respirations,
Trois temps de réflexions,
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(Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine !!!)
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Quatre hésitations,
Cinq décisions,
Six intentions,
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(Tu ne dis plus rien ?)
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Sept délibérations,
Une audace,
Huit analyses,
Neuf souhaits,
Dix desseins,
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(Bon ça va là ? On est à dix !)
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Une bonne volonté,
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(Qui parles ?)
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Si j’étais toi,
Je compterais du bout des doigts,
Ma force d’âme,
Une détermination,
Deux décisions,
Trois choix,
Quatre nouvelles délibérations,
Une exigence,
Deux propos,
Quatre conclusions,
Un seul conseil,
Une volonté de fer,
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(Mouais, mouais, mouais…)
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Avec deux pieds sur terre,…
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(Pouet pouet podeck !)
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Si j’étais toi,
C’est le bon sens,
Et la constance,
Qui gagneraient.
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(Ça sera tout pour aujourd’hui… )
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Ecrit pour l’agenda ironique de janvier organisé par Victorhugotte

 

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Music background with treble clef and hummingbirds for design

Clef de sol et colibris

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L’émail du filet est doré,
Comme un sentiment ouvragé,
Son émotion peut se fixer,
Et prendre racine au carré.

Elle se tricote au point de joie,
Comme si du jour en forme de la,
De lavabo en robinet,
Elle arrose tous les jardinets.

C’est chaque fois un peu différent,
Sans même une seule guerre et pourtant,
Le carré bleu de sa racine,
N’attend plus rien qu’il n’imagine.

Cette clef vit d’elle tout simplement,
Mais se garde bien dans le temps,
Car même quand l’attente est trop longue,
Elle ne défaille ni ne tombe.

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clef de sol bonnes vacances

 

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Débranche, qu’il lui disait ! « Il », c’était son neurone de la réflexion. Débranche et laisse donc aller le fil là où il veut. Ambivalence, quand tu nous tiens !
Car voilà, Melle Tirma pensait trop, tout le temps, et pas forcément juste. D’ailleurs, le juste flottait d’un gauche à droite puis d’un droite à gauche sans vouloir se fixer à un endroit précis. C’est que justement, si la fixation avait lieu, le juste ne serait plus que rigidité cadavérique. Voilà encore de quoi penser, alors où est la prise ?
Car cette fois, la question est de savoir s’il est possible de débrancher le neurone en question, ou bien s’il s’agit de l’orienter sur d’autres sujets de réflexion plus agréables finalement.
Là-dessus, Melle Tirma tenta de reprendre sa lecture pour laisser penser l’auteur du livre à sa place.

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