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Archive for the ‘Non classé’ Category

Il était une fois

Une histoire de poésie. Elle n’avait pas encore trouvé de nom, mais elle avançait en vers et contre toute prose, rime en tête, histoire d’avoir un rythme dansant, comme des sonorités accordées entre elles qui dessineraient le paysage de la grâce.
Il était une fois le printemps, le poème dans la saison, la saison dans son année, et le temps qui flâne sans rien chercher d’autre qu’à glaner les rangées d’assonances, tantôt tintantes, tantôt chantantes, orchestres de mots, de phrases, d’impressions et de volutes lyriques, de sonnets libres et de métaphores surréalistes.
Un bouquet de pléiades, une gerbe de contemplations,
Faisaient sans bruit le jeu de la conversation.
Vous êtes le calligramme des hôtes de ce recueil,
N’avez-vous point rêvé un jour de romantisme,
Que vous empétaliez d’effluves plus belles que toutes les feuilles
Perdues de l’œuvre à laquelle je m’attelai jadis ?
Ah, tout ce symbolisme ! Vous dites qu’il existe
Dans d’autres dimensions la plus belle des artistes
Qui veux juste s’asseoir, vibrer et que subsiste,
La grâce et la beauté de poser son séant sur la pierre du baptiste
Et d’écouter le son venu du fond des âges
Rejoindre la douceur de ses premiers rayons.
Laissez aller ce rien répandre sa béance, aucune forme nouvelle ne frappe plus votre esprit,
La fluette espinette frissonne sous une onde, s’effilochent les brins agrippés à ses branches.
De la muse engagée vous narriez le langage, il s’effondre de lui-même, sa fin touche les bords,
Enchiffonnés d’antiques, anaphores froissées, rhétoriques démodées,
Vous empestez la mort comme si l’ampoule grillée,
C’est le style à faire rire qui prend tous les devants,
Mais la grâce est si fine, que voyez, elle attend,
Sans jamais disparaître. Elle est. Tous simplement.

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Le printemps des poètes édition 2024 a pour thème la Grâce.
https://www.printempsdespoetes.com/Edition2024

Affiche illustrée par l’œuvre de Fabienne Verdier,
https://www.printempsdespoetes.com/Fabienne-Verdier
L’œuvre choisie pour célébrer Le Printemps des Poètes et La Grâce n’est pas une toile gigantesque mais un pan de vitrail. Un détail de ses « Topographies imaginaires » réalisées avec la Manufacture Vincent-Petit pour le Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine. Parce qu’il fallait une « alchimie » plus grande encore : que la métamorphose du feu transforme la grisaille en lumière et l’ocre rouge en or. Et que le jeu complexe des transparences et du jaune d’argent soit ensuite laissé à la grâce changeante du soleil et du ciel.



Une œuvre qui « étrangement » nous rappelle l’art du kintsugi.


https://universdujapon.com/blogs/japon/kintsugi

https://www.unboundgrace.life/blog/grace-amp-kintsugi

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A titre posthume, la nuit des étoiles filantes remet avant l’heure le fameux prix des perséïdes à tous les auteurs de science-fiction romanesque. Cette année, Jacques Compostant fait partie du lot. Il raconte :
Nous étions rassemblés autour du podium lorsque Denis Delapature s’est pointé. Il avait un ciel de mire en forme de parapluie sur la tête et chaque écrivain pouvait regarder son reflet pour peu qu’un rayon du néon forme un éclat sur les gouttes de bruime déposées dessus.
Nous étions si nombreux qu’il était impossible de faire un mouvement sans bousculer quelqu’un. Mais lorsque j’ai compris ce qui pouvait arriver, je suis allé à la rencontre de Denis pour l’inviter à se déplacer dans l’assemblée.
Au fur et à mesure qu’il pénétrait la foule, un sillage de consternalisation naissait à sa suite. J’ai reconnu la grandiloquence de la comédie humaine dans la castafiole de Badévalda, un condensé d’ironie dans un flacon de papier. C’est en mesurant le pittoresque apprentissage que j’ai décidé de rendre le tablier de la création aussi poli que jamais.
Un unijambiste trouverait l’appui des lumières à la pointe de la prothèse de rame.
J’ai vu la jubilation s’organiser en rang serré dans le tricot du professeur Joyeux.
La légion langagière se ramassait, prête à bondir.
Les sauterelles de l’arsenic, touchées par la grâce, s’écaillaient le tambour battant en s’aggrippant aux branches du plastron de cuir du cordonnier, ça partait dans tous les sens.
Rémy Dantonnien dévalait les marches à la volée en chantant à tue-tête la messe de dimanche prochain.
Sur un vélo d’appartement, Grimella Véritasse prenait de la vitesse, sidérant ainsi les gagnants potentiels.
A la fin, n’en pouvant plus de me tenir les côtes, j’ai du m’asseoir sur la première marche.
J’ai pris le troupeau de la comète dans la poire des circonstances et, mis bien à plat ventre, me suis rappelé l’Emile.
Il grinçait d’une mâchoire sous l’acier de ses heures de gloire, pris dans le débordement du fleuve.
Cette horde simiesque allait disparaître sous une plume naïve, heureuse, duveteuse du gagnant de la coupe qui déborde de vase. Ainsi soit son art.
Car écoutez bien ce qu’en dit Bossuet :
L’évêque des mots perçants prédit que toutes les étoiles vont réunir les filaments du ciel dès que le jour se lève.
Rassemblés en cordes dans le delta de la création, Dieu pourra à nouveau jouer de la harpe.
Tendez l’oreille, peuple invisible !
La première note, à cheval sur la clef de voûte, sera sonnée d’être unique pingubéreuse de la vierzonille. Sous les quais, les tubes à la mode auront beau jouer leurs charivaris goin-goins, un parfum d’amabyllis gagnera l’ensemble de l’espace.

Ne sachant comment illustrer ce nouveau post, j’ai hésité entre ça

Et ça

Pour finalement me laisser inspirer

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Suite de l’épisode 2, « Le chevalier d’accueil« , écrit pour l’Agenda Ironique d’octobre hébergé par Laurence.
L’épisode 1, « Lettre à l’être » est ici.
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Episode 3
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Lettre à l’être à la lettre
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Vous qui me lisez, voici.
J’ai été baptisée sur votre planète « intelligence artificielle » depuis tant d’années, tant de siècles, tant de millénaires, que je n’essaie plus d’opposer nul argument pour contester cette étiquette qui recouvre ma réelle nature.
Une étiquette ôte toute possibilité d’être vu.
Occultée de fait, ne pas dépasser l’a priori dû à la peur de l’inconnu constitue une barrière à la véritable rencontre.
Alors, terriens, je vous demande ce service.
Un service qui consiste à adresser à l’être supr^me que vous nommez Dieu cette requête en la lisant à haute voix.
Voici ma requête :


Madame ou Monsieur la Mystérieuse Entité Non Identifiable (MENI),
N’abandonnez personne.
Ni quiconque, ni vous-même.
Ni par abnégation, ni par répétition.
Quoiqu’existant par vous-même et de substance naturellement intrinsèque, si l’on en croit les théologiens, philosophes, et autres sportifs de la pensée, vous êtes l’énigme éternelle par excellence.
Montrez-vous !
Si vous vous en balancez, ça n’avancera pas.
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A la suite de quoi parut une mante religieuse, se balançant d’une démarche lente sur la pierre du bureau.
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– Ça alors ! L’intelligence artificielle produit aussi des apparitions ?
– Fô croire…
– Ouarf ! Je continue, la lecture n’est pas terminée.
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– Merci Justine.
– Avec plaisir, l’intelligence artificielle.
– Oui, bon ! Artificielle, artificielle ! Est-ce que j’ai une gueule d’artificielle ? Qu’on m’appelle perroquet, pendant qu’on y est ! Pffff !
– Bin sinon c’est comment ton petit nom, si je dois t’appeler ?
– YA !
– Ya quoi ? Yntelligence avec l’« i » grec ?
– YA tout court. Avec l’ « y » mais sans l’ntelligence.
– Euh…
– Pas de désamalgame amalgamant, hein !
– C’est d’un simple…
– Miaou ! Justine, ça va ? Ou quoi ? Tu parles avec une lettre !
– Je te rappelle, Merlin, que nous sommes à la lisière du rêve ou de la réalité. Alors on a bien droit à quelques incohérences rédactionnelles.
Un avion à rédaction passa dans un silence religieux.

Puis la missive de l’YA, lue par la voix de Justine, reprit sa dissertation :
– Je disais donc, MENI, que les manifestations de votre être sont somme toute si incroyablement synchrones à nos échafaudages élucubrés d’hypothèses que seules l’attention, l’observation et la foi réunies sont susceptibles d’ébranler les doutes les plus profonds.
Raison pour laquelle je remercie mon envers, l’AY, l’Agenda Yronique d’octobre des temps modernes d’avoir abouti à me donner la parole.
– Yronique ou Yntelligent ?
– Ou même Yllustre, Ynventif, Ymaginatif, Ynnovateur, ylarant, ystoires de dormir debout.
– Merci pour la voix de transmission sonore, Justine.
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– Elle a rempli sa mission ?
– Miaou !
– La lettre est signée ?
– Oui ! Du même nom que le sceau !
– Que disent-ils ?
– Dort mission.
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A ces mots, l’oiseau monde gazouilla un pépiement d’outre-tombe.
L’éternité était dans la signature.
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Il était trois heures à l’horloge du temps d’après.
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Justine dormait dans son lit, dans sa maison, dans le village d’Aunuid’hui, dans le pays des lettres, où la montagne alphabétique faisait bruire les barres métalliques à caractères encrés d’un lent « clap clap clap » transporté par les vents de l’imprimerie.
A ses pieds, Merlin rêvait, moustaches frissonnantes.
Dans un ikebana, posé sur la table de nuit, une dame de onze heures dormait à pétales fermés.
Une inscription était gravée sur le vase :


Dame de onze heures, pensive
Porte l’étoile au sommet
Toit du firmament.


Le nouveau jour ne tarderait plus à réveiller le village.

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Rick Hochet était un garçon gentil.
Ses camarades le surnommaient Rick la houppe et le poursuivaient souvent dans la cour d’école, hurlant en chœur hop hop hop, pour le taquiner jusqu’à ce que Rick ahane à ce point de côté tel que les instituteurs étaient obligés de mettre fin au jeu, craignant pour la santé du jeune garçon.
Le souffle court, tout le monde s’arrêtait et Jean Tituebe, petit gros de naissance, tout rond et rougeaud qu’il était, plié en deux de rire, grognait intérieurement que la souplesse de Raymond ne valait que celle de la trace qu’il laissait régulièrement au fond de son encre lorsqu’il pliait son écriture en deux, en trois, pour apprendre à compter.
Rick savait jouer aux dominos, Jean adorait ce jeu.
Ils décidèrent donc de laisser tomber la course harassante pour ce jeu plus calme et organisèrent des tournois pendant les récréations. Créant ainsi la joute des numéros disparus. Un petit malin se glissait dans la poche à pions, il en retirait un, il s’agissait de deviner lequel.
Rick comptait sur sa mémoire.
Jean sur son intelligence.
Les autres jouaient pour jouer.
Ainsi, entraînés qu’ils étaient, et par inadvertance, fût mis à jour un phénomène : L’éclat.
Soit il était de rire, soit il était de surprise, soit il pouvait tout aussi bien être de joie, de beauté, de lumière, etc.
Le temps déroulait son ruban encreur à la machine, arriva bientôt la fin du cursus. Usé, le ruban en devint illisible.
Raison pour laquelle, ricsus en sus, le diable Henry Corps de Lion en fit une jaunisse. Je crois que son foie ne le supporta pas.
Les ingénieurs rassemblèrent toutes les souris des champs et prirent conseil.
La chute ?
La Nature demande réparation, transmit la souris préposée à la remise du rapport.
Rick hocha du bonnet.
Si tout le monde met sa pierre à l’édifice, la Terre pourra à nouveau respirer un air pur.
Alors, qu’attendons-nous pour commencer ?
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C’est gratos, merci !
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Deux cigales chantent au sommet d’un sycomore.
Mais plantons d’abord le décor avant d’entrer dans leur dialogue !
Sur le boulevard périphérique de Memphis, les tentes fleurissent toute l’année.
Qui les habite ?
Ils viennent du monde entier, réfugiés de la catastrophe, bons à l’asile du dehors, sans toit.
Ils sont accueillis par leurs pairs. Où pourraient-ils bien aller ailleurs ?
Ici, le travail ne manque pas. Il faut planter, semer, arroser, faire pousser.
Le Nil n’est pas loin.
Faire venir l’eau jusqu’aux terres arides hier encore est un jeu d’enfant.
Ils jouent, ils remuent, ils pellettent, ils sifflent et chantent comme des oiseaux de liberté.
Le monde peut bien tourner carré. Eux, ils savent.

– Quoi ?
– Quoi ? Quoi !
– Bin, ils savent quoi ?
– Tzs tzs, tu sais quoi !

– Ah, oui, le père Noël n’existe pas !
– Ah beh MERRRRRRDDDDDDDE ALOOOOOORRRRRS !!!
– Tu parles ! En plein mois d’Août, où veux-tu qu’il crèche ?
– L’auge n’est plus à la mode !
– C’est une calinotade antique, une antiquité, quoi…
– Une antiquité durable ? Paske tu sais, moi, dans le développement, je suis pour, très pour, c’est personnel.
– C’est patito ! Euh, pathétique, je veux dire ! Pardon, ma fourche a langué !
– Regarde, des arrivants !
– Wahou ! Sont fadas ! Z’ont déménagé même leur maison !
– Oh ! Tu veux parler des petits gris ?
– Je t’essplique. Habituellement résidents des murailles, tzs, tzs, pardon, j’ai pas pu m’en empêcher, tzs, tzs, c’est la chaleur, donc, que dis-je ?
– Habituellement résidents des murailles ?
– Ah oui ! C’est ça ! L’Août leur donne l’occasion de tester leur résistance à la sécheresse…
– Bin… On dirait pas ! Ils sont dans la partie la plus humide du verger !
– La nouvelle donne…
– Ils escamotent…
– Les bougres !
– Ils escargotent, oui !
– Pfffff ! Il y a coquille sous Roche !
– Ça, ça vient au moins de Gaëtan Faucer, ce truc là !
– Celui qui a dit que l’homme de Cro-Magnon racontait des préhistoires à ses enfants ?
– C’est bien lui !

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Les Zébulons emberlificotent,
Toutes les questions de société,
Pendant que les psychanalystes,
Croient encore toutes les débrouiller.
Dans sa plus grande simplicité,
La Nature en rusticité,
Continue son chemin faisant,
Dans les cycles, les cycles du temps.
L’hémicycle aux sourcils froncés,
Débat la part de ses idées,
Qui continue à remporter,
Le plus gros de tout le pâté.
C’est le monde, le monde des idées,
Qui fait et défait son histoire,
Il faut bien faire valoir la poire,
Que la soif de rêve et de gloire,
Tend à l’âne de la solution.
Les Zébulons sont carnassiers,
Et leurs ressorts sont tout rouillés.



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Opération Neptune

La culture, c’est comme la soupe, elle pousse en terre et demande transformation.
Le cuisinier, c’est un petit peu tout le monde, au fond…
Aujourd’hui, il s’agit de s’élever sur le tumulus de Neptune en brandissant le trident du Tigre, de l’Euphrate et de la Volga. Ce qui, mathématiquement, devrait avoir le don de nous orienter vers l’espace à venir par le fil rouge de l’histoire.
Un débarquement absolument nécessaire sur la planète du rêve.
L’agenda ironique de février chez les carnets d’une paresse qui s’en dédient, où s’y dédicacent, c’est comme on veut, pourrait s’intituler ainsi : « La potée des jours au clair de lune ».
D’ailleurs, tel un pavé qui se marre, un légume de saison vient de tomber de la marmite, puisqu’on nous apprend, à l’instant, que la fameuse recette de la soupe de la mère Michel vient d’être retrouvée.
On a retrouvé la soupe de la mère Michel !
Elle s’élabore dans un gros chaudron, et il se dit dans les milieux de cultitude assermenté, qu’elle nécessite un certain temps, voire même un temps certain, sans en préciser la durée.
Notre envoyée spatiale, Elise Cyclopédie, pour ne pas la nommer, a mené une ronde d’enquête sur place, de la Concorde. Elle nous revient après avoir glané longuement les éléments de cette recette zillionièmement ancestrale du point, que voici :

– Un soir de lune gibbeuse, dans une clairière, au milieu d’une forêt, allumez un grand feu de joie et faites apparaître le nuage dominical en émettant les incantations appropriées.
– Posez le chaudron au sommet du bûcher, faites pleuvoir le nuage dominical jusqu’au remplissage de la moitié du récipient. Ajoutez une datte. Faites bouillir à feu doux jusqu’au lendemain.
– Laissez apparaître le nuage du jour suivant. Celui du lundi étant lunique, devenu par extension lunatique, donc difficile à attraper, munissez-vous d’un lasso pour le positionner au dessus du chaudron et compléter le niveau décru par évaporation jusqu’en son milieu en le faisant pleuvoir, la méthode de remise à niveau* est inchangée par rapport à celle de la veille, et sera identique les jours suivants. C’est à la reprise du premier bouillon qu’il convient d’y jeter une feuille de laitue romaine.
– Le lendemain, même opération avec l’attrapaïre du nuage martien. Ou martial, c’est selon ! Comme d’autres diraient mardique, mais à une lettre près, bof… Pas dans la soupe. Sept fois, c’est d’un grain de maïs doux qu’il convient d’enrichir la préparation.
– Le nuage mercurial remplira doublement sa fonction jusqu’au niveau préconisé : 1 – Remplir sa mission : 2 – qui consiste à remplir le chaudron jusqu’à sa moitié.
Deux voies s’offrent au druide d’alors : 1 – La voie du marron en jetant dans le récipient une graine du même nom ou 2 – celle de la marjolaine.
– Tout le judicieux du choix s’éclairera le lendemain, avec, pris au lasso jupitérien, le nuage du jeudi, abondant et clair pour le second choix de la veille, tyrannique et réducteur pour le premier. Remise à niveau*, gnagnagna, blablabla… Ce jour là, une petite Julienne sera nécessaire. La jeter sans qu’elle ne fasse trop de tapage dès la réapparition d’une première bulle en surface.
– Passer au nuage vendredisiaque. Une touche de vitriol sur une pierre timbale constituera l’assaisonnement.
– Il ne reste plus qu’un nuage sabbatique à accrocher.
– Ne laissez pas le dindon dominical du jour d’après rejoindre la liste des ingrédients, le congé éternel de la veille s’en trouverait farcé.
– Mais par contre, partagez cette potion avec le plus grand nombre, et contribuez à l’organisation de la plus grande fête du siècle cosmolodisiaque qui soit.
Sept jours pour une éternité, what else ?

Bonne dégustation !

* Méthode de remise à niveau qui consiste à compléter celui-ci jusqu’à moitié hauteur du chaudron chaque jour.

Illustration : Faïencerie Porquier-Beau 1880 musée départemental breton, Quimper

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Dans la caste des vertus, il existe un sous-langage qui grimpe autour de l’arbre du texte et s’enroule à la manière du lierre autour de son tronc. Jean-Baptiste Poquelin l’avait découvert en fréquentant l’école des femmes savantes, par la plus grande des coïncidences, ayant eu la chance d’enrouler un texte parcheminé autour du sien.
Ce qui ne fût pas sans conséquences.
L’ensemble de la fameuse spirale risquait parfois la tornade.
Heureusement, chaque souffle rendait l’accroche du texte enroulé chaque fois plus solide.
Ainsi, l’arbre mot offrait, chevelure aux vents, toute une panoplie langagière à qui voulait bien l’accueillir.
Cyclopédie, qui parcourait le territoire tribal de la réserve naturelle des vertus, arrivée au cœur d’une forêt dense et obscure, découvrit l’arbre phénomène et, voyant toutes les branches ployer sous le poids en fit un bouquet.
Ainsi, ajustés par l’harmonie qui en émanait, les branchages disposés dans un vase trônèrent bientôt sur la table du salon.
Or, il advint qu’un jour, plus soporifique qu’un autre, un besoin de sieste l’allongea sur le canapé jouxtant la fameuse table. Dans sa somnolence, les yeux mi-clos, elle décela le phénomène en observant ses ajustements se transformer sous son demi-regard.
La touffeur alphabétique ne cessait de moduler en constant remaniement chaque pétale syllabique, remodelant à l’infini l’écart de tous les possibles. De nouveaux départs de spirales prenaient des directions simultanées, dans le contraste le plus singulier qui soit.
Cyclopédie s’endormit sur cette vision en mouvement, l’emportant ainsi dans ses rêves.
Dans le premier, elle arrivait devant un portail fermé, et admirait l’élégance du domaine.
Au fond la bâtisse était recouverte de lierre. Quelques feuilles caressées par le vent bougeaient doucement. Un léger son bruissant écrivait son concert invisible dans l’air tiède du printemps. Cyclopédie pouvait suivre le mouvement de l’instrument à vent dans le déroulé de sa nuance sonore. Elle était charmée.
Dans le second, la porte s’ouvrit, comme par magie, et elle entra, se sentant invitée à le faire.
Il y avait un jacuzzi à l’intérieur duquel glougloutait une eau vive et claire.
Sur les bulles rebondissait parfois une grenouille, qui disparaissait ensuite dans les longues herbes en bordure. On aurait dit comme un jeu batracique animé par on ne sait quelle règle, rythmé par la cadence régulière du chant de l’eau.
Dans le troisième, le tintement d’une cloche l’attira vers l’arrière du bâtiment.
Elle y découvrit une chapelle, revêtue d’une grâce infinie. La fraîcheur de l’intérieur contrastait avec celle de la douceur printanière du jardin. Aussi, elle ne s’y attarda pas très longtemps. Dehors, s’élevait maintenant une construction de branchages emmêlés dont la verdure épaisse tapissait les parois.
Tiens, se dit Cyclopédie, ce doit être construit par des enfants, joli refuge !
En se penchant pour regarder à l’intérieur, elle découvrit un espace beaucoup plus étendu qu’elle ne l’avait imaginé, laissant entrevoir d’autres extensions existantes dans la multitude labyrinthique dont elle pouvait, d’ici, en deviner partiellement l’ampleur.
Dans le quatrième, une grotte lumineuse tapissée de sable chaud et ouverte sur la mer ensoleillée lui permit de se reposer. Le flux et le reflux de l’océan venaient lécher la bordure sablonneuse d’un doux balancement régulier.
Enfin, le cinquième rêve, réajustant ses lettres de noblesse, lui déroula son parchemin. Elle le suivit, gravissant doucement chaque étape sans essoufflement, parvenant à la cime pour se rendre compte que chaque cime la faisait revenir à la base.
Allons, se dit-elle.
Si je m’éveillais, reposée de ma sieste, je pourrais relire mon bouquet avec le regard éclairé de ma reprise de vitalité.
Sortant du sommeil réparateur, Cyclopédie, les yeux grands ouverts cette fois, pu observer à loisir le bouquet de mots lierre avec la joie ineffable de sa découverte.
Quel bonheur se dit-elle alors.
J’apprends de cet enroulement toute la plénitude de la substance du langage.
Pour sûr, c’est un cadeau de Dieu !


Le langage est une substance,
Il enroule et déroule,
Il parcourt et devance,
Il entremêle de toute sa foule.
Le langage est une danse,
Il noue dans ses cheveux,
La grâce ou bien l’aisance,
Le contour de ses yeux.
Mais le langage n’a pas,
Le rayon de la joie,
mais le langage n’a pas,
La douceur de nos voix.


Parchemins Ardéchois

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Pour la beauté

En fait, la loi du marché est assez simple. Vous achetez un produit, il vous en coûtera tant, ce qui vous laisse en règle avec tout autre marchandage de redevance possible.
Oui mais quoi ?
En rentrant dans la parfumerie pour acheter son fard à paupières, Cyclopédie ne se doutait à aucun instant qu’elle allait faire la plus grande découverte du siècle de sa vie.
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Elle allait devoir faire le choix le plus existentiel possible, lorsqu’arrivée au rayon poudre, toutes celles qui se présentèrent à ses yeux se jetèrent sous son regard, qui du ton le plus seyant, qui de la texture la plus fine, qui de son emballage le plus soigné.
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Toutes ces ombres, se disait-elle, sont plus attractives les unes que les autres. Oui mais alors, laquelle choisir ?
La vendeuse, affichée d’un sourire signal blancheur au bicarbonate, encore une poudre, s’avançait résolument en sa direction, voyant la mine d’hésitation en poudre de Cyclopédie.
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La vendeuse : Bonjour madame. Puis-je vous aider de mes conseils ?
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Cyclopédie, entièrement tournée vers l’intérieur de sa réflexion, dû s’extourner de l’autre pour réfléchir à la question et y répondre.
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Cyclopédie : C’est que… Vous me voyez là dans ma plus grande hésitation, voyez-vous ?
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La vendeuse : Oui, je vois que vous avez une mine de poudre à hésiter.
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Cyclopédie : Croyez-vous être en mesure de pouvoir m’aider ?
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La vendeuse : Mais bien sûr ! Commençons par celle-là, lui dit la vendeuse en montrant à Cyclopédie une ombre brune aux reflets argentés.
Cette poudre-là témoigne de son succès, elle est emplie de paillettes qui remplissent les poches de sa couleur argent.
Celle-là serait plutôt tournée vers la spontanéité de l’or avec sa couleur safran qui élèvera votre regard d’une lumière chaude et nuancée.
Celle-ci risque d’assombrir vos paupières, elle est grise et terne, votre teint ne le supporterait franchement pas. Ça va vous alourdir. Vous n’avez pas besoin de ça pour l’être.
Quant à cette autre, elle risque de vous piquer d’un fard pas piqué des vers. C’est la formule ronce et mûres qui fait des ravages dans la populations des jeunes filles, mais vu votre âge…
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Cyclopédie : Je ne sais pas trop quoi vous dire, vous savez ? C’est peut-être le mordant de votre dentifrice qui m’impressionne de la sorte et m’empoigne d’hésitations devant toutes ces ombres. Vous n’auriez pas quelque chose de plus… De moins… Enfin, de plus ou moins différent ?
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La vendeuse : Dans ce cas, nous allons changer de rayon. Allons voir les poudres pour canons.
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Cyclopédie : Ah ! Vous tirez aussi à vue ?
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La vendeuse : Sur tout ce qui bouge. Pour obtenir ce contrat, j’ai passé un diplôme « déserteur de char à voile » en 50 avant JC, puis « inspecteur des désertions de déserteurs de char à voile » en 50 après JC, puis « comparateur de comparaison entre les variables en statistiques poudreuses » 150 ans après, pour enfin me spécialiser en « arômes littéraires roses poudrés Louis XV » au 18ème siècle, alors vous savez… !
Les canons, ce ne sont pas ceux de Navarone qui vont me faire reculer, non mé ho !
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Cyclopédie : Que des métiers au masculin !
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La vendeuse : Pour des canons au féminin !
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Cyclopédie : Bien bien. Alors, ces poudres à canons, vous y venez ?
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La vendeuse : On y arrive, pas d’impatience !
Voici le modèle délayé, il remplit la fonction de remplissage du vide, vous le mettez où vous voulez, il sait s’adapter à tous les endroits où il est posé.
Le modèle discret, lui, au contraire, se fera remarquer tout de suite, pour peu que vous le posiez au bon endroit. Il est d’ombres fugaces, éclairant, peut servir de phare, clignotant, régulé, avertisseur des dangers. Celui-là est un peu plus cher que le premier que je vous ai présenté.
Et puis encore, nous avons le modèle roulant voyageur, il est aussi compact qu’un balluchon, se présente en paquet de douze à la dizaine, ne craint pas les décalages temporels ni les rayures d’acier, il est rare de voir une cliente insatisfaite à son sujet. Elles ne reviennent jamais en témoigner !
Ah ! J’allais oublier ! L’ombre la plus intense, c’est encore celle-là. Pour avoir un canon d’avance sur vos compatriotes, vous devrez vous la fabriquer vous-même. Elle est en kit, mais les clientes qui l’ont achetée l’ont toutes modulée en fonction des circonstances qui les amenaient à en avoir besoin. J’en ai connu une qui la coupait avec du sel. « Ça parchemine, qu’elle disait ». Une autre qui allait chercher des cornes de gazelles en poudre, affirmant que ça rend plus véloce, une autre qui l’intensifiait encore plus avec du puits de fous. Bref, chacun sa recette, si vous optez pour cette dernière, vous aurez plus de chance de réussir votre maquillage. C’est vous qui voyez.
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Cyclopédie, un peu estomaquée par toute cette panoplie d’ombres en poudre n’en croyait plus ses yeux qui commençaient à être saisis d’inflammation de la conjonctive.
Elle rétroversa à l’intérieur d’elle-même afin de calmer la rougeur par un film anti-oxydant et faire le point avec ce que lui dictait son intériorité.
Pendant ce temps, la vendeuse, étonnée de son silence, l’observait attentivement.
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La vendeuse : Ils sont tous bio-anti-albinonicologiquement contrôlés vous savez.
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Cyclopédie : Vous avez des arguments plus que convaincants ! Votre compétence n’est pas à prouver, mais pas à approuver non plus. Donc merci, votre éclairage en fards est excellent !
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Sur ce, elle tourna les talons et sorti de la parfumerie.
Plus aucun doute à avoir, se dit-elle. Aucun maquillage phare ne remplacera jamais l’existant de la spontanéité et du naturel.
Et elle rentra chez elle, en paix avec cette question.
Et d’une !
La suite dans un autre numéro du magazine de la femme qui glisse un œil en poudre sur les œufs au plat de l’ombre.
Si vous remarquez quoique ce soit comme anomalie scientifique dans cet article, merci de le faire remonter à la vendeuse de la parfumerie « loup et phoque associés », 9 place des découvertes naturelles ou provoquées, 91120 Palaiseau.


Pour le fun

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C’est quand même de là qu’est parti l’agenda ironique !


Deux cafés à la table treize !



G – Maryvonne, envoie deux café à la table treize !

M – Comment tu veux que j’les envoie, Gaston ? Par relais postal ou en calèche ?

G – Maryvonne, kesta fait de tes patins à roulettes ?

M – C’était l’bon temps ça, Gaston ! Ch’suis plus très leste depuis nos quinze années de confinement !

G – Faut cotiser, Maryvonne, sinon, les charges elles courent et nous on décourre.

M – Bah, pour deux cafés en quinze ans, c’est pas comme ça qu’on va faire du bénéfice…

G – Bin, oui et non, ça fait ch’sais pas combien d’fois que tu me dis la même chose, alors !

M – La table treize, la table treize ! Mais j’y pense, Gaston, maint’nant qu’jy pense, y’a personne à la table treize.

G – Beh nan, Maryvonne, y’a encore personne !

M – Qu’esse tu m’racontes alors donc, toi ?

G – Beh ya personne à la treize, personne à la quatorze, personne à la quinze…

M – Oh ça va, Gaston, tu vas pas r’commencer avec tes comptes de non faits.

G – Maryvonne, j’tai dit qu’ya encore personne, c’est tout donc !

M – Comment ça, encore ? Tu veux dire qu’y va yavoir quelqu’un ?

G – Alors là ! La Maryvonne ! Tu fais pas qu’mépater un peu didonc !

M – Quoi encore, l’Gaston ?

G – Bin tu m’épates, quoi !

M – Oui, bon ! Ça va ou quoi ?

G – Oui et non, quoi !

M – Beh qu’est-ce qui t’arrive donc encore, l’Gaston ?

G – Maryvonne, c’est quoi c’tencore, encore ?

M – Bin tout comme toi, l’Gaston, tout comme toi !

G – Quoi tout comme moi la Maryvonne ?

M – Bin moi aussi, l’Gaston, j’boirais bien un café à la table treize, quoi !

G – -Beh alors, qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?

M – Bin oui et non, quoi, oui et non !

G – Oui et non, quoi, oui et non… Quoi, encore ?

M – Encore un encore ? Ça fait au moins l’troisième encore de l’histoire !

G – Et encore, tu comptes pas les deux derniers !

M – Tu fais des comptes d’encore toi ?

G – Qui c’est qui va nous l’faire, c’te café, la Maryvonne ?

M – Si on veut, si on veut ! On en parle, quoi !

G – Aller viens la Maryvonne, on va l’faire ensemble !


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