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Archive for avril 2021


Dans la charcuterie littéraire, l’artisan chez lequel je suis cliente propose un étal de produits diversifiés où figure son fameux pâté, le bien nommé « pâté d’argumentations ».

J’étais curieuse d’en connaître la recette, mais lorsque je la lui ai demandée, ce dernier a refusé catégoriquement de partager ses secrets.
Pour autant, n’ayant pas l’originale, (de recette), et faisant appel à toute ma force de persuasion, j’ai argumenté auprès de Cyclopédie pour qu’elle recrée une copie approchée.

L’esprit logique de cette dernière ne tarda pas à produire toute une panoplie de pâtés, tout aussi diversifiés que sur l’étal de mon artisan charcutier, qui ne tardèrent pas eux-mêmes à se tourner de si diverses sortes que bientôt l’original ne fût plus qu’un vague souvenir.

Le premier essais fit montre d’un discours discursif, faisant cohabiter dans la terrine à pâté des figures de style avec une symétrie de conviction telle que l’agrégat de ses propositions empiriques prit une coloration absurde à la démonstration. Une fois passée au four de l’analyse, la tenue générale de sa rhétorique finit par s’effriter devant la proposition opératoire d’un jargon néologique du phénomène tautologique.

Ce qui demandait rectification.

La symétrie fut donc remplacée par l’amalgame, histoire de varier l’effet à l’émission, puis saupoudré d’une touche de slogan, créant de la sorte un tel dilemme cornélien que seule une nouvelle jurisprudence vint à bout de sa narration.

A la suite de quoi, il fut établi ces trois règles :

1 – La logique est une preuve de la raison pour laquelle les sots préfèrent avoir raison.

2 – La définition du jargon lors d’un pâté d’argumentations professionnel énonce la connaissance par la vulgarisation du phénomène de sa logique.

3 – La représentation analogique transite par la contingence pragmatique d’une conviction alléguée par la preuve.

Côté pratique :

Afin de fabriquer ce bon pâté, cherchons un sujet à argumenter.
Petit un : Choisissons un sujet sain d’esprit et de corps.
« Appelons un chat un chat » par exemple.
Tout d’abord, choix du chat dans un refuge.
Second temps, l’appeler « un chat ».
S’il vient, c’est qu’il s’est reconnu.
S’il ne vient pas. L’habiller de mots.

Par exemple :

La nuit tous les chats sont gris.
Le jour tous les chats sont perchés sur le ronron continu de la couleur de leur robe.
Entre le jour et la nuit tous les chats ronflent dans les poches du temps.
Si tu donnes ta langue au pâté d’argumentations, prévois de quoi rester hydraté lors de son exposé.
Le chat retombe toujours sur le côté beurré de la tartine.

S’il ne vient toujours pas, lui servir un pâté complet d’argumentations.

Qui veut un chat potron-minet doit apprendre à se lever tôt.
Le pâté ne supporte pas d’avoir un chat dans la gorge : Développez. Vous avez trois heures.
Un chat sain qui n’a pas la maladie des griffes du chromosome 5 coupe les ongles aux rats.
Si un pipi de chat te fait un pâté d’argumentations, c’est qu’il n’est pas d’une quantité négligeable.

Alors ? Où en est le chat ?

Toujours est-il que pour conclure, si le pâté n’a pas de quoi se fouetter d’une dialectique de la raison du chat, c’est bien parce-que le questionnement reste et restera la forme la plus félinisée de son bon poil.

La semaine prochaine, nous aborderons la question du pâté qui donne une langue de chat à Cyclopédie, soit : La recette du pâté de pinaillage à l’ergot de petite bête qui cherche la tergiversation par la chicane de ses exagérations à l’opposé de tout pâté d’argumentaire en gelée.

Bonne semaine à tous mes lecteurs.
Et même à ceux qui ne me lisent pas !

Cyclopédie Bougon, pour Jo, qui bougonne plus vite que son ombre.

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