Retirée de tout

Dans le recul des paysages sauvages, il y a tout le repos nécessaire à la réflexion lorsque tout semble miasmé des relents de tristesse. La vie est ailleurs, toujours prête à refaire des pousses nouvelles, des branchages ardents de vigueur. Alors je suis allée les cueillir pour retrouver le calme d’une nature lente, solide, paisible.
Il valait mieux éteindre les feux de la scène car sa lumière aurait irrémédiablement attiré l’insecte dans sa flamme. C’est pourquoi j’ai du fermer ma porte, c’est aussi pourquoi je me ferai plus rare, donc plus vraie, du moins c’est ainsi que je le souhaite. D’autres ouvrages viennent s’offrir à mes heures, réalisations plus concrètes, pour mon plus grand plaisir. Lorsque le temps d’écrire reprendra, j’aurai sans doute récolté de nouveaux thèmes, de nouvelles idées, et qui sait mûrit un style qui s’est imposé de lui-même, reflet d’une ambiance qui n’appartient qu’à son créateur.
J’ai suivi l’actualité des écritures chantées, j’ai dansé dans les mots qui coulaient comme l’encre des cœurs sonores, tout en gardant bien à l’esprit l’urgence de ne plus faire, plus dire. Prendre sa liberté dans l’ampleur la plus grande possible, c’est aussi être capable de l’offrir aux autres, comme une reconnaissance des droits à la dignité, à l’intégrité. La liberté d’être.

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