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Archive for the ‘Joie d’aimer’ Category

« Le pied de l’inexpérience n’est dodu que s’il prend racine à la candeur »
Lao Tseu

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clematite bleue

Clématite bleue


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Elle serpentait en glissant à fleur d’eau
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La flamme douce entrouvrait de grands écarts,
Entre le crépitant fagot et le chambranle de son tirage,
Lorsque la coudée d’étincelles,
Cracha une dent dure au billot,
Où s’écrasait dans un tuyau,
La gougeotte de l’arbre à cimaise.
Sache que l’écot perd son avare,
Et que la vipère en son sein,
Porte l’écaille de son destin,
Fiché entre deux ventricules,
Aussi solidement que l’enclume,
Aime les coups de son marteau.
Sache que l’éclair de son sabre,
Dansera la couleur du ciel,
Parmi les ruches et les abeilles,
Sans qu’une seule ne perde son dard,
Car de l’usure il se fait tard,
Et la lumière est sans pareille,
Lorsqu’elle dévale son arc-en-ciel,
Sous le regard d’un champ d’oranges,
Les pieds dans l’eau, les fleurs en nage,
Ondulant au gré de la vague,
Dans un frisson marécageux,
Du bel empire de Lao Tseu.
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La lettre porte l’enfant

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Pierre de lune 1

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La lettre porte l’enfant, l’enfant s’est fait rapter.
Ce soir la mer se vague doucement au gré des ondulés.
L’ongle du monde vient de griffer la robe du vent,
Et le vent,
Le vent,
Vend sa robe de curée,
Contre celle d’une eau douce,
Qui dévale des sommets.
Retranché dans sa grotte,
L’enfant émerveillé,
Voit passer cette eau claire,
Et puisée dans ce courant,
La force de l’éclair,
Ouvre la poche du temps,
Et fait jaillir l’hiver,
Criblé de piques à glace,
Hors du cœur,
De ce bel univers,
Porté par un facteur,
Qui transforme les pierres,
En lettres disparues.
La lettre porte l’enfant, l’enfant sort de la lettre,
Et la grotte solitaire porte au cœur une pierre,
Une pierre de lune,
Pleine de jour qui l’éclaire.
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Les livres volent vers le ciel


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Ce mois-ci, véronique nous accueille avec une idée juste farfelue, de grande braderie de mots à revendre, allez-y voir.
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LA BROCANTE D’ÉTÉ ! C’EST ICI
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https://www.youtube.com/watch?time_continue=215&v=SHBGkpXgahc

 

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C’est la boule à qui ? La boule à Zéro ?

Oh, non ! C’est une boule de billard, mais géante, vu que c’est celle de Dieu.

Ah, il y est resté alors….

Où ?

Mais sur le billard voyons !

Ah bon ? Il est pas resté sur le corps ?

Le corps de qui ? Le corps de Dieu ? Le corps du Christ ?

Ah ah ! Sur le corps-billard !

Quelles belles hostilités. Vous reprendrez bien une hostie mon bon monsieur.
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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Quand c’est la négresse verte qui le raconte au mot près, celui-ci réagit à peu près, ce qui le rend presque dedans.
Il était une fois une fée du jardin qui s’est arrêtée dans la ville de Juin pour monter un chapiteau où des mots vont faire leur cirque !
Il y a les tigrés du Bengale qui grondent sous les cerceaux enflammés du rire des enfants, bondissant à travers les gradins de la prononciation, effrayant au passage les mots affûtés découverts par Paul-Emile Victor dit « de la banquise en soie », qui la noue en articulant audiblement pour en faire surgir une colombe garnie de sa farce et satrape du collège de ‘pataphysique, veuillez, je vous prie, m’excuser si je reprends ma respiration.
Sorti du chapeau haut de forme, le chameau déambule, bosses à l’air, roulade à gauche, roulade à droite, crachoir serré entre les deux, la gorge déployée, tintinnabulant du gosier que la formulation demande, sinon de la hauteur, une souplesse dans les trapèzes aussi précise que complète. Ainsi, le numéro d’équilibriste qui est triste mais juste, ou tri-légiste, ou un truc comme ça, peut commencer la messe.
Certaines nuances d’air écaillent la surface, fendillant d’une coquille l’éclat de ribambelle des sens, jonglant qui d’un bas mi-long, ou long tout court, qui d’un don à se dandiner de la farce à attraper un 15 brumaire, va égaler le 19 au saut de puce et d’obstacles.
Laissez-moi souffler encore un peu, c’est comme qui dirait d’un seul trait, ou d’un jet, ou encore d’une poussée d’art, d’arche, d’Arxchimède, j’en bégaie et j’en bafouille…
Un éclair barré devient un sérum libre d’où jaillissent, fluides, les larmes joyeuses d’humeur à rebondir en cascades cristallines histoire de dévaler la roche jusqu’à son éclosion. Derrière la sieste du voile se tient le corps du mot et ses trois niveaux de lecture.
Ensuite, les timbrés de la cymbale déploient une musique à cinq balles dont les sons déboulent sur la piste aux étoiles.
– Aïe dit l’une d’entre elles, vous m’avez tordu une branche.
Mais rien n’arrête le bruit qui court sur la surface du sable, pleuvant ses notes de course folle dont la précipitation s’entasse en strates atmosphériques. A mots couverts par le bruit des cinq balles, deux otaries s’époumonent, souffle rauque, les pings expirant sur des pongs aux poings serrés comme des pelotes de laine basques.
Tout le monde se demande ce que font les basques au cirque, à part avoir les nerfs en pelote, on voit pas.
C’est bas, mais c’est là ! Cela n’est pas celer.
Enfin, un bruit du côté de chez la cognée nous sort son dédale de pluvaisons, monté sur un nez rouge Géorgien clooneysque, il est attendu depuis le début,
ce Shere khan,
il a vaincu le dragon !
là, tout s’arrête. On sert les cannelés.
La piste reprend plus tard, il est tard, la nuit commence à tomber. Un dompteur la retient, elle rétablit son équilibre. Relève un pan d’obscurité. Elle est à tomber par terre tellement elle est belle, c’est une belle-de-nuit. Par-delà le jour et la nuit, c’est le tour du vif-argent d’en faire voir aux spectateurs, les enfants applaudissent et leurs paumes s’enflamment d’une ardeur enthousiaste d’aphorisme euphorique. L’acrobatie consiste en une volée de mots à pirouetter en deux temps, trois mouvements, en direction du solstice aérien et funambulaire des antipodes.
Du coup, ça clashe. Les flashs fusent.
Voilà.
A la brocante circulaire, si vous achetez un lot, vous avez droit à une réduction de mot. Un lot de mots croisés se réduit d’une lettre en commun. Par exemple, l’esprit croisé à Windsor, après une réduction d’s devient éprit, de la rose Windor.
J’ai encore du mot dans ma musette, mais ma musette n’amuse plus personne.
Pas même moi-même.
Alors pour décapiter la tristesse, je lui cruaute un tour de joie.
Elle tourne sur elle-même à l’infini, rebondit sur le bonheur de l’échappée, et rit de toutes ses rondes qui s’arrêteront un jour.
Ce jour là, la nuit tombera.
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Quand la nuit tombe
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Quand la nuit tombe,
Elle tombe des nues,
Des nuées s’élèvent,
Dénuées de lumière,
Elles s’élèvent en chaos.
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La nuit tombe en chaos dans le ciel,
Et le ciel sombre,
Profondeur dénué de lumière,
Dans le désordre de son puits,
Sonde la hauteur des antipodes,
A la lumière de ses ténèbres.
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La nuit tombe de haut,
Quand la mesure de son écart,
Entre le point de chute,
Et son impact d’arrivée,
Au point culminant,
De sa racine du ciel,
Arrive à son halo.
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La nuit est tombée,
Sans désastre,
Sans fracture,
Mollement,
Dans l’amorti du nébuleux,
Et la profondeur du mystère.
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N’en faisons pas tout un fromage !!!
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Le bris de mots
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Les mots en verre peuvent se casser.
Ils sont curieux, ces mots en verre,
Curieux envers les vers qu’ils forment,
L’envers du mot inverse son vers,
Et son vers à l’envers fait rêve.
Le rêve revêt un vert de prusse,
Qui parle le vers sans accent,
Sur le versant d’une poérime,
Aussi versée dans la culture,
Qu’une perle plongée dans la nature
Marine où corail et nacralité,
Font plus que force ni que casser.
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Et ça recommence…
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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A commencer par une panoplie complète de gros mots arrivée tout droit du syndrome Gilles de la Tourette. C’est une coprolalie de collection qui vaut son pesant d’obscénités. De grande valeur, elle a appartenu à Wolfgang Amadeus Mozart, rachetée en 1901 par André Malraux, et actuellement en attente d’acquéreur de qualité.
Un échantillon :
– Espèce d’impôt sur les grandes surfaces de brocantes de mots.
– Espèce de facture en chocolat de Pâques.
– Redevance pour la téléportation de la vitesse de la lumière.
– Crevaison de semelles en crêpe.
– Crevette des mers du Niort.
– Devoir de résistance sale petite classe ouvrière.
– Guerre des gommes en caoutchouc naturel trafiqué.
– Crotte de mouchoir de poche.
– Nain de jardin potager bio cultivé sans engrais, sans terre, sans graine, et sans légumes.
– Tronche de cake salé à la tranche en biais.
– Ours de Cocagne musical art de la renaissance.
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Tout au long de la journée, des guides ayant droit au chapitre pourrons vous conseiller en la matière, n’ayez pas peur d’aller les solliciter, ils se feront une joie de vous orienter vers le mot recherché.
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En ce qui concerne les mots derniers cris, il faudra patienter. Tous les premiers écrits sont déjà partis, mais ceux-là ne sont pas encore arrivés sur le marché à la brocante.
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Un bouquet de bons mots sera offert à tous ceux qui oseront se mesurer aux mots d’esprits. Ils paraîtront peut-être modestes à certains, à côté de la collection Copro Lalique, mais ils auront le don d’éveiller la floraison des mots roses, dits « mots de soutènement ».
Un lot usé jusqu’à la syllabe arrive par colis-lumières dans quelques secondes, si vous voulez bien les attendre, nous vous les offrirons tout chauds.
Tiens, les voilà qui arrivent.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Merci.
– S’il vous plaît.
– Avec plaisir.
– je vous en prie.
– Les bons mots sont comme le blé dans les champs : ils moissonnent le pain du bonheur quotidien.
Beaucoup d’amis sont comme le cadran solaire : ils ne marquent que les heures où le soleil vous luit.
La réponse est oui. Mais quelle était la question ?

Le génie est un cheval emballé qui gagne la course.
Ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.

Idiot cherche village.

Pardon ! Pour le bon tri-mot dernier, c’est une petite annonce dont nous ne connaissons pas le sexe.
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Pour ceux qui n’ont pas prévu de sacs d’emballage, nous vous proposons la spirale du bois, l’emballage copeau colimaçon qui fera fonction. Un bruit de mots peut passer à travers, mais le petit filet de mots de bon goût vendu au stand des mots gourmands résoudra grammophoniquement le problème.
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En cas de réclamation, un échange de mots aura lieu.
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Les mots d’amour ne sont pas à vendre.
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N’oubliez pas d’aller découvrir le rayon à mots couverts, reconnaissable à son bras long et son voilage discret. Ils sont idéaux entre deux portes, pour faire enfler une rumeur.
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Les mots blessants sont bien gardés. Ils sont tous rassemblés dans un mot zoo laid, parqués par genre. Ceux qui font saigner sont dans l’aquarium des piranhas, comme ça, s’ils ne veulent pas se faire bouffer, ils n’ont qu’à bien se tenir. Ceux qui brûlent ont été déposés dans du coton garni de crème biafine. Ceux qui coupent sont dans le bac à sable, seuls les mots composés sont autorisés à y entrer, ce sont ceux qui risquent le moins. Dans une grande colonne, il y a les mots des profondeurs, des capteurs tentent de les enregistrer pour décoder leur langage, les naturalistes y travaillent. Pour l’instant, on ne sait pas s’ils sont dangereux, le quartier de sécurité les surveille avant d’en faire usage, comme vous pouvez le constater, cette brocante est très sécurisée, les proscrits sont réintégrés une fois montré lettres blanches.
Pour les mots frappants, il est prévu des cellules capitonnées.
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Un conseil, méfiez vous du mot le plus long, il n’est pas toujours bien vu dans tous les milieux. Si vous voulez le prononcer, prévoyez un moment assez prolongé pour aller jusqu’au bout. Installez-vous confortablement.
On y va ?
« Jevousenferaismoidesmotslongscommedesjoursarallongequiseprennen

tpourdestablesdemultiplicationsnonméhofautpaspousser ».

Comment ça va ?
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Bouquet de pensées.
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Est-ce que les mots bleus vous tentent ?
Regardez bien mes yeux.
Oui, j’ai compris.
Vous me direz les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux.
Je vous dirai les mots bleus, ceux que je dis avec l’œil bleu.
Y sont inclus les mots démodés, les mots doux, les mots tendresse, les chuchotés au creux de votre oreille, et ceux qui ne sont connus que par nous.
Allons, allons, ceux-là n’ont rien à faire sur une brocante. Sauf quand c’est vous qui me les dites au creux de l’oreille, et que main dans la main, nous sommes allés y flâner.
Mais chut !
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https://www.youtube.com/watch?v=V7EOrUEUaPI
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Le printemps des poètes, c’est du 9 au 25 mars 2019

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Printemps des poètes 2019 2
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Ce matin en sortant de ma douche, je me suis arrêtée devant la penderie pour choisir une tenue adaptée à la saison.
Lorsque j’ai voulu prendre le petit pull gris que j’affectionne tout particulièrement, la manche du blouson en jean m’a attrapé le bras. J’ai senti le tissu rugueux retenir mon geste, et croyant tout d’abord à un hasardeux accrochage, (ma penderie est pleine comme un œuf), j’ai écarté vivement la manche et replongé mon bras vers l’étoffe repérée précédemment. Quelle ne fut pas ma surprise de voir toutes les manches des vestes se placer en travers de mon chemin et d’entendre soudain :
– Non, pas question de sortir prendre l’air aujourd’hui.
Les vêtements avaient l’air très sérieux.
Je me suis placée devant la porte grande ouverte, campée sur mes deux pieds, et leur ai demandé.
– Qu’est-ce qui vous arrive ?
Le premier cintre s’ouvrit d’un grand sourire et, montrant du crochet le calendrier mural, me répondit.
– Les vêtements ont droit à leur premier mai, ne compte pas sur eux !
– Mais… Mais… !!! Nous ne sommes pas le premier Mai !
– Et alors ? Un premier Mai le 10 Mars, qu’est-ce que ça peut faire ? Nous, on ne bouge pas, c’est compris ?
Devant le ton péremptoire des vêtements, prise au dépourvu, je n’ai trouvé qu’à bafouiller platement :
– Mais enfin, qu’est-ce que je vais mettre, moi ?
Le petit pull gris ouvrit alors largement son encolure pour prononcer ces quelques mots.
– Et bien, tu n’as qu’à t’habiller de poésie !
Stupéfaite, j’ai entendu le peignoir de bain ricaner, et la combinaison de ski s’est rencognée dans le fond de la penderie d’un coup de zip pincé.
J’ai voulu tirer sur le petit pull gris mais il avait disparu sous un monticule de lainages colorés.
La même petite voix que tout à l’heure, amortie sous les étoffes, rajouta alors.
– Puisque c’est le printemps des poètes, nous, on va se reposer les fibres, pendant que toi, tu iras chercher de quoi t’habiller dans l’art poétique.
Plusieurs voix surenchérirent.
– Notre premier mai à nous, ce sera cette année du 9 au 25 mars, et ce 20ème printemps tournera autour de la beauté, alors, c’est plutôt chouette, non ? Nous t’avons fait grâce du 9, tu devrais nous en être reconnaissante.
Désemparée, j’ai acquiescé, puis me suis mise à réfléchir.
S’habiller de poésie sur le thème de la beauté, ça n’allait pas être coton, mais alors pas coton du tout ! Enfin, je n’allais tout de même pas sortir en peignoir de bain.
Alors j’ai pris un crayon, du papier, et me suis installée à mon bureau.
Ensuite, j’ai commencé à écrire.

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Pour m’habiller de poésie,
J’ai tissé du verbe et du bruit,
Et les oiseaux sont arrivés,
Chargés de plumes ramassées,
Et les abeilles ont déposé,
Du miel d’or, des fleurs d’été,
Et la lumière s’est irisée,
Autour de la trame de papier,
Et soudain une robe arc-en-ciel,
Déplia deux superbes ailes,
Pour se glisser autour de moi,
Dans un lent mouvement de dentelles,
J’ai vu un bas de pyjama,
Glisser doucement sous les doigts,
Des gants de peau doublés de soie,
Et se plier sur un dossier,
Pour s’endormir les poings fermés,
Un escarpin couleur soleil,
Prit la mesure de mes orteils,
Puis d’un talon preste et léger,
Claqua son pas de menuet,
Pour dire à l’autre d’arriver.
A que d’atours, me dit le jour !
Seriez-vous la muse de l’amour,
Que la nature vous vêtisse,
Presque aussi bien qu’une pelisse ?
Une brise légère et passagère,
Couvrit mes épaules d’un ton fier.
Que dis-tu donc, jour des poètes ?
Mais où as-tu donc mis ta tête ?
La beauté n’est rien à côté,
De la plus profonde des bontés !
Et de l’amour, qu’en sait le jour ?
Le cœur de la nuit est serré,
Devant la splendeur des étoiles,
Mais le cœur de la nuit dévoile,
La beauté bien mieux que la moelle,
Des os qui furent sous la pelisse,
Du temps de l’animal en vie.
Ainsi le jour de poésie,
Habillé des bruits et du verbe,
Redressa là toute sa superbe,
Et lança une rime à la pluie,
Pour qu’elle arrose le vert de gris.
La bonté qui passait par là,
Devant la couleur en émoi,
Décida que le vert serait,
De l’arc-en-ciel le mieux paré.
L’amour alors prit son envol,
De son arc et d’une parabole,
Enveloppa toute la beauté.
Ainsi de sa lumière nimbée,
Le jour en fut tout rhabillé.
C’était un dimanche enchanté.
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Jasmine
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Mais je n’étais toujours pas habillée. Enfin, c’était étrange, je l’étais mais je ne l’étais pas. Alors j’ai attrapé un rayon de lumière sur lequel j’ai tiré, puis me suis vêtue d’un morceau de ciel bleu où naviguait un petit nuage tout blanc.
Mes charentaises en peau de mouton acceptèrent de me chausser à condition que je leur retire les talons aiguille inconfortables qui leurs piquaient la fourrure.
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Le lendemain était un lundi. Le placard resta fermé à toute sollicitation, les portes coulissantes bien bloquées, ramassées sur elles-mêmes. On les aurait crues presque comme prêtes à bondir.
J’ai un peu essayé d’insister pour les ouvrir, sans succès, et repensant à la rébellion de la veille, je manquai de courage pour affronter à nouveau toutes les manches des vêtements.
Je me suis dit : Il faut trouver un autre poème habillé.
Cette fois, la rime se refusa à moi. J’essayai la prose. Pas mieux.
Je me suis souvenue qu’il y avait un grand sac à grains en jute au grenier, vestige du temps où toute notre famille se réunissait pour participer au prix inter-poulaillers.
En taillant trois ouvertures pour laisser passer la tête et les bras, j’ai réussi à bricoler une tenue rudimentaire.
En matière de poésie, cette fois, ça faisait plutôt beauté rupestre.
Je préférais ma robe arc-en-ciel mais elle avait décidé, elle aussi, de résister en restant clouée sur le calendrier des effets de fées. Et puis, tout bien réfléchi, un nuage, même entouré de ciel bleu, c’est tout de même un peu humide.

Voilà !
Je me disais :
Et vous,
Si vous deviez vous habiller de poésie,
Vous le feriez comment ?

Géraldine écrit :
Le verbe plisser croisait ses deux s autour du chant des pinsons pendant que celui de vêtir enveloppait le doux bourdonnement des abeilles.
Durant un court instant, les vibrations de toutes leurs petites ailes ont recouvert ma peau d’une caresse légère et subtile, mais transparente. Dommage, c’était bon de se sentir enveloppée de ces minuscules battements translucides.

Alexandra écrit :
Lorsque j’ai saisi le casse-noix à pleines mains, j’ai senti la douceur de son bois chauffer mon corps entier et l’envelopper de cette vibration toute irradiante. Comment décrire un tel délice sinon en inventant une image. Je crois que c’est comparable à être dans l’œil du typhon, ou encore baigner dans un scaphandre à l’intérieur duquel circuleraient des milliers de bulles éthérées.

Adelune écrit :
Comment d’une fanfreluche à étamine j’ai revêtu une parure de myriades de lucioles, comment ces petites bestioles ont déposé sur ma peau leurs petites pattes grenues et comment ces petits corps serrés ont su faire de leur tapis dru la plus belle étoffe que l’humain ait jamais eu la joie de porter.
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C’est à Vous.
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Vous pourriez, par exemple, commencer votre texte par :
J’aimerais m’habiller de poésie comme on se vêt d’un habit du dimanche.
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joconde 4
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Aller, tiens, une petite divagation du matin.
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moineau_et_cerises___estampe_-chadel_jules_clafouti céleste et jumeleine
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L’acajou divagador
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J’ai relu
Mépatou
Et partout par contre
Le culinaire vocabulé
Du vocabulaire cuisiné
Exhale un parfum d’encrier
Dans la craie de mon tableau fou
Et l’encre collée au papier
Sur la peinture où crisse la craie
Tente bien de déshabiller
Le vocabulaire cuisiné
Sous la purée des mots cajous
Ceux à la noix touchent la joue
Du cœur de l’ambre d’avant-goût
Il s’impose à moi l’avant-goût
Prémice d’une syntaxe ordonnée
Sur l’abscisse de la volonté.
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Ecrit pour ne pas oublier d’aller voter l’agenda ironique de janvier chez carnetsparesseux.

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Je ne saurais trop me lasser de raconter des histoires…
Toujours pour l’agenda ironique de l’OND chez patchcath en décembre.
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C’était, il y a bien longtemps, dans l’Amérique des années 1697, la famille du pasteur Duncan Sparrow décida de s’installer dans la baie d’Hudson, pour se rapprocher de la communauté pastorale locale. Elodie, qui venait d’avoir 8 ans, n’appréciait guère le froid des hivers rigoureux mais, mue par on ne sait quelle foi indéfectible, elle décida que l’avenir méritait bien un réchauffement climatique annoncé, aussi, elle développa la théorie des calumettes, prétendant que l’association des allumettes et du calumet ferait un tabac plus tard.
Son père, plutôt aimant et large d’esprit, la laissait toute à son imaginaire, veillant aussi à ce qu’elle bénéficie de l’instruction la plus large et complète possible en la confiant aux bonnes œuvres du comité des femmes savantes, baptisé de la sorte à la suite de l’immense succès d’un artiste Français au délicieux « prénom » de Molière.
L’année s’écoulait, tel un fleuve tranquille, lorsqu’un vaisseau de la flotte d’un Louis quelque chose, roi de France, fit son apparition dans la baie d’Hudson.
Une immense fête s’organisa pour l’accueillir, et le comité fut chargé de préparer les festivités le 12 juillet, à l’occasion de la fête des orangistes.
L’agitation qui précéda le jour en question battait son plein lorsque le jeune Onésime, alors âgé de 10 ans fit son apparition.
Nul ne savait d’où il venait ni qui il était. A cette époque, il y avait encore beaucoup d’enfants sauvages que la population adoptait spontanément, le pasteur le prit sous son aile, et Elodie, ravie de n’être plus fille unique, adopta également ce frère un peu miraculeux qui dorénavant partagerais ses jeux et inventions.
Onésime : Je veux bien faire partie de cette histoire, Elodie, mais je te préviens, je participe activement à tes jeux, nous sommes bien d’accord, mais tu participes activement aussi aux miens
Elodie : Ben évidemment, tiens donc, je n’ai jamais prétendu le contraire, quelle idée !
Onésime : Bon, alors viens, on va voir la mer !
Elodie : C’est quel jeu alors ?
Onésime : On a qu’à dire que nous sommes dans un roman de gare, et que nous jouons à écrire le livre.
Elodie : Plutôt un roman de port alors, ça pourrait donner envie aux marins de lire, c’est bon pour la santé.
Onésime : Mouais ! Si tu veux !
Ils s’échappèrent discrètement du local où les matrones cancanaient tranquillement sur la société québecoise tout en pâtissant pour l’une, éminçant pour l’autre, toutes occupées à la fabrication de plats traditionnels pour le déjeuner Orange.
Canard laquais, oies rôties sauce cumin, porcelet mignon, bar en croûte de lait, jambon d’agneau de grain, pain d’épicéa, poutine de pingouin, galette de fèves, soupe de homard des îles de la Madeleine.
D’ailleurs, les matrones avaient l’air de s’entendre comme « Madeleines en foire ». C’était leur plaisanterie préférée, la forte tête de Madeleine, la vraie, détestait cette blague qu’elle qualifiait de blague pourrie. Elles adoraient la mettre en boite. Madeleine avait une amie, Mélanie, qui ne la quittait pas d’une semelle, tout le monde se demandait ce qu’elle pouvait bien lui trouver, à sa Madeleine, mais bon, c’était leur vie, après tout, et cela ne regardait personne d’autre qu’elles.
Les marins du Pélican, mal chauffés sur le vaisseau, venaient d’arriver, invités à venir profiter du confort de la salle. Ils s’étaient rassemblés autour du bon feu qui brûlait dans la cheminée. Certains d’entre eux avaient mis la main à la pâte, épluchant les légumes, remuant dans les casseroles, surveillant la cuisson des fours. Mais surtout, ils arrosaient leur gosier de vin chaud et de grogs. Les enfants couraient entre les tables. Ça criait, ça s’interpellait, ça riait. Mélanie n’était pas la dernière à s’amuser. Un des marins semblait beaucoup se divertir à plaisanter avec elle.
Tandis qu’ils riaient à nouveau, Madeleine se leva, incommodée par le grognement des mioches, s’approcha de son amie et lui glissa à l’oreille : Paradoxalement tu deviens drolatour avec cette diatribe, trouverais-tu que je sens la crevette arctique ?
Mélanie lui sourit, mais n’en pensa pas moins. Les humeurs acides de sa compagne commençaient à lui courir sur le haricot. Si elle n’apprenait pas à se prendre un peu moins au sérieux, elle serait obligée de renégocier le contrat.

Juste avant de sortir, Onésime et Elodie entendirent une matrone répondre à propos de la recette du poutine que : « 
Pas encore. La pinguouination est assez complexe, il va me falloir plus de temps. »
Du temps, eux, ils allaient en prendre, et du bon.

La vie en société était plaisante, ils s’en amusaient, mais à petite dose. Et les grands espaces de liberté leur convenaient bien mieux. Ils avaient le sentiment de se connaître depuis des siècles, si bien qu’il n’était parfois pas nécessaire de parler pour qu’ils se comprennent.

Après avoir couru, ils arrivèrent sur la plage.
Onésime : Incroyable ! Sens-tu l’air chargé d’iode, le goût du sel qui pénètre la peau ? Regarde ! La mer s’approche, c’est marée haute. Regarde, l’étendue mergnifique.
Elodie, ravie de le voir si heureux, se disait tout bas : Je regardai. Oui, la mer s’étalait, devant nous.
Onésime : Tu pourrais énoncer ton texte audiblement, j’aimerais en profiter.
Elodie haut et fort : Je disais que je regarde, et que oui, la mer s’étale devant nous.
Onésime : Tu ne remarques rien d’autre ?
Elodie : Si, je remarque que la mer est en train de geler, et que la marée va rester figée en position haute.
Onésime : La glace va rester accrochée aux falaises !
Elodie : Et les marins ne pourrons plus naviguer sur les barques pour rejoindre leur vaisseau.
Lorsqu’ils rentrèrent au coucher du soleil, ils ne furent pas surpris de voir que la salle était toujours pleine.
Mais l’ambiance n’était plus celle festive et joyeuse de tout à l’heure.
Elle était plombée.
Duncan Sparrow attendait sa fille de pied ferme.
Duncan : Nous allons avoir besoin de tes calumettes, fille, lui dit-il gravement.
Elodie : Père, que vous arrive-t-il ? Vous savez bien que ce ne sont que des enfantillages !
Duncan : Pas pour eux !
Et il désigna du menton la troupe d’amérindiens postés derrière les barricades du prieuré.
Duncan : Allez les chercher, ma fille !
A ce moment
là, Onésime réalisa à quel point il était en retard. Les Douze Coups de Midi sonnaient au clocher et les odeurs de brioche remplaçaient allègrement celles des Mc Bacon et autres Cheeseburgers. Il s’empressa de rentrer chez lui, honteux et confus, et jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Elodie : Mais qu’est-ce que tu fiches, Onésime ?
Onésime : Je ne te l’ai pas dit, mais je suis le fils de l’un d’eux. Dit-il en montrant les aborigènes. Alors, je continue le roman que nous jouons, ou bien je retourne avec eux ?

Elodie : Ah ! C’est du roman pour de faux, je préfère ça !
Onésime : Oui, mais je t’aime pour de vrai !
C’est à cet instant précis qu’un marin, pris de panique, se mit à déclamer d’un ton grave : Fatalimace ! Nous voici en insolitude ! La route court sous l’eau d’artificelles habitudes ! Mets tes bottes, enfant. Les écriames et les pingouinations attendront que la polimalie des virgules se solve en délibules mirifiques !
Elodie : Mais qu’est-ce qu’il raconte, papa ?
Duncan : Je crois qu’il délire de peur, c’est de la psychose, il a du abuser du rhum ! Va chercher les calumettes, ça apaisera tout le monde.
Ma mère est arrivée, tout essoufflée. Elle avait les bras chargés de bûches.
Ma mère : Tout le monde va avoir froid ici si on ne recharge pas la cheminée, heureusement qu’il reste des femmes pour garder la tête sur les épaules, ici !
Duncan : Elle a raison !
Onésime : Alors, on n’a qu’à prononcer des mots d’amour comme ça, ils se tiendront chaud !

Elodie : Des mots d’amour qui se tiennent chaud devant un feu de cheminée, c’est plus efficace !
Onésime : Chuuuutttt, Elodie, ils sont pour moi, les derniers mots de la fin !Tu peux pas t’en empêcher ! Pffff !

Elodie :
C’est pas moi, c’est le Zébulon.
Ma mère : Mais qu’est-ce qu’ils racontent, ces deux là ?
Duncan : C’est le délire qui gagne, probablement…
Onésine a fait un clin d’œil complice à Elodie.
Elodie est allée chercher les calumettes, et toute l’assemblée les a fumées avec les amérindiens, invités à se joindre à eux.
Ce jour là, ils avaient décidé que la guerre serait finie à tout jamais et que la paix gagnerait, parce qu’ils allaient définir l’acceptable et l’inacceptable, et se mettre d’accord à tout jamais sur le respect de ces limites saines.
Madeleine prépara un chocolat bien chaud, que l’on partagea allègrement. Onésime s’était assis en face d’Elodie .
Elodie :
Ma mère lui offrit des jumeleines, que nous mangeàmes en nous fixant les yeux dans les yeux un rendez-vous créaginaire.
Car ils iraient revoir la mer, c’est sûr. Et cette fois, elle serait peut-être à marée basse.
Ils ramasseraient des coquillages et riraient encore de tout et de rien, complices comme des amis de tout temps, des amis qui s’aiment.
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agenda décembre 2018 calumet hache
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Agenda pingouin octobre novembre 2018

Agengouin pataphysique

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Salut, c’est super chouette de suivre la trace du pionnier du devant, paske yapluka ! (Yaplu qu’à recopier un peu la trame et puis broder un peu entre), vraiment très sympa !
Voici ci-joint ma contribution à l’AIA aussi, si si !

à partir des mots créés lors de la 1ère étape voici mes phrases de la 2ème étape de l’agenda ironique d’Octobre, imaginé par jobougon (c’est moi, enfin, moi, avatarée sous un pseudo grognon) accueilli ici par votre serviteur, (c’est le premier pionnier, Chachashiré de la polimalie, l’animal !) agenda IA qui se finira en Novembre sur « l’impermanence n’est pas un rève » le propre blog de moi qui ai retrouvé un ordinateur acceptant de coopérer cette fois.

En résumé : Nous avons formé 26 nouveaux mots à partir de 52 mots existants.
C’est pour imager, mais c’est un peu comme passer 52 pulls en laine à la lessiveuse, en ressortir l’équivalent de 26 une fois rétrécis de 50% et associés par paires, pour avoir la tenue complète haut et bas taille enfant.
Nous jouons ensuite à phaire des frases avec les mots nouveaux. Des phrases qui doivent se situer dans le cadre d’une rencontre, ou dans un lieu où les gens se rencontrent, et je le précise encore, celles-ci n’ont pas à être reliées entre elles, du tout, du tout, mais absolument pas du tout, sauf au cas où elles le seraient par une totale inadvertance de forme qui n’aurait absolument rien à voir avec une quelconque intention quelle qu’elle soit.

Voici mes fragments :

1 – Abomifreux 
1 bis – Ou Abominaffreux au choix. 
1 ter – Ou même les deux, Abomifreux ET Abominaffreux, c’est comme vous voulez.
« Vous n’imaginez pas combien l’abomifreux est un langage difficile à apprendre, glissa Rosalie à l’oreille de Barnabé. C’est aussi compliqué que d’apprendre une désencyclopédie par cœur !
Quelle abominaffreusité ! Lui répondit Barnabé pour tenter de la réconforter.»
2 – Balument
« C’est balument ! Répondit Barnabé. »
3 – Jumeleine
« Mais si la jumeleine n’est plus ce qu’elle était, elle y a gagné en aisance et en amplitude de sauts d’obstacles. Affirma gentiment Barnabé. »
4 – Polimalie
« Elle est dotée d’une polimalie à toute épreuve ! S ‘exclama alors Rosalie. »
5 – Fatalimace
« C’est, comment dit-on… ??? Hum, voyons… La fatalimace peut-être ? Suggéra Barnabé. »
6 – Eléphantastique
« – Je me suis inscrite à un club d’éléphantastique. Il s’agit de sauter à l’élastique à dos d’éléphant fantasque.
– J’ai toujours pensé qu’un éléphant fantasque était un pachyderme gaucher contrarié. »

7 – Mergnifique
8 – Enchanquise
« Tu connais les bonbons mergnificats ? Ils sont tellement enchanquisés que même le plus gourmand d’entre nous ne réussirait pas à le réinventer à la hauteur de l’existant. »
9 – Amupliqué
10 – Charonne
« – Il ne s’agit pas d’amupliquer deux charonne à la fois, et tu le sais bien !
– Oui, et alors ?
– Alors pourquoi tu le fais ?
Rosalie prit un air affreusitairement dépiscitaire tout en baissant les yeux au sol, ce qui le fit résonner longuement sans pourtant atteindre le renversement de l’ut. »

11 – Insolitude
« Dans les espaces d’insolitude, tu peux glisser de la machine à trucs à la moulinette métaphorique. Essaies un jour, tu verras la différence. Lui conseilla Barnabé. »
12 – Artificelle
« Et pour l’artificelle, demanda Rosalie, on s’arrange comment ? »
13 – Brumageux
« Si tu ne réussis pas à trouver la clef, demande aux deux brumageux postés la veille de te renseigner sur l’endroit à l’envers de la boite à mystère. »
14 – Agengouin
« Sinon, tu viens souvent boire le café à l’agengouin toi ? Lui demanda Rosalie. »
15 – Délicaristique
« – C’est en faisant tout le circuit délicaristique que j’ai découverts l’entrée par laquelle ils sortaient tous, affirma Barnabé.
– Et tu y es entré ? Demanda Rosalie. »

16 – Mirififique
« J’ai eu la mirififique idée de… Le reste de la phrase se perdit dans un silence ouateux. »
17 – Délibule
« Tu sais, tu peux dire ce que tu veux. Quand ça délibule, c’est aussi clair qu’un cerf-volant par temps de zéphyr, ça flotte au dessus de nos têtes ! »
18 – Créaginaire
« – Et comment il s’appelle, ton chat ?
– Créaginaire. Répondit Barnabé.
– Et tu lui donne quoi, à manger, pour qu’il ait le poil aussi brillant ? Reprit Rosalie
– Des boulettes d’anomalisson.
– De la marque nomade ?
– Et de la marque lisson, bien entendu ! »

19 – Existancié
« L’existanciation n’est-elle pas issue du courant d’air pensé par notre ami commun, Jean-Sol Pâtre ? S’interrogea doucement Barnabé en lui prenant la main. »
20 – Tartuffolique
« Tu sais, je n’ai pas dit mon dernier tartuffolique, lui glissa doucement Rosalie à l’oreille, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. »
21 – Gymnasticot
« – Auriez-vous un gymnasticot à m’offrir ? Demanda Rosalie à Barnabé en le voyant sortir un paquet de la poche de sa veste. Barnabé lui tendit la boite, elle en saisit un avec soin.
Ils passèrent ensuite une seconde d’inattention à se tortiller sur leur chaise. »
22 – Couettivité
23 – Ecriames
« Tu accepterais de faire une partie de couettivité avec moi ? Lui demanda à brûle-pourpoint Barnabé avec un grand sourire.
Arrivée au plateau du bourg Bon, tu prends direction ecriame et à partir de là, c’est toujours tout droit.
– Ok, je viendrai, acquiesça Rosalie.»

24 – Pinguouination
« Tu n’imagines même pas la pinguouination qu’il a fallu déployer pour en arriver là ! »
25 – Chocile
« – C’est la chocile droite en général qui enclenche la turbine. Celle de gauche régule l’ensemble.
– Bon ! De toute façon, c’est comme tout . Ça s’apprend par la pratique. Et puis les modes d’emploi, c’est comme la plomberie. Ça mène à tout à condition d’en sortir.»

26 – Drolatour
« Bingo ! La drolatour du tambour de l’automne perce le jour de retour de la donne. »

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prevert-numerique-livre
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Il se disait que vert,
Est la couleur complémentaire,
De celle du rouge à l’opposé.
Il se disait que vert,
En cours d’anglais des temps scolaires,
Rimait si bien avec osé,
Que rouge pourrait s’y essayer.
En relisant les exercices,
Une écriture fine et serrée,
D’une main patiente avait tracé,
Une râme alors psychomotrice,
Avec laquelle je pagayais.
Et cet anglais si imparfait,
Se moque bien du temps qui passe,
Pourvu que le vert soit loquace,
Devant le rouge de mes deux joues,
Quand c’est Jacques qui ose le Tout,
Dans l’air circonflexe de l’âme.
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YOU ARE MY ANCHOR declaration of love
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J’écris de l’ancre du bonheur,
A la réunion de nos cœurs,
Sur le papier du sentiment,
Qui se fait doux au fil du temps.
J’essaime à la brise de l’espoir,
L’agrandissement de nos accords,
Dans le concert des arrosoirs,
Et la croissance qui nous honore,
A construire les espaces communs,
Où se rejoignent nos deux mains.
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Par l’écriture à dos d’humeur,
Orientée vers la douceur,
J’écris à l’encre de l’ardeur,
Pour construire ce monde meilleur,
Dont nous rêvons depuis longtemps,
Jusqu’à la rime de la tendresse,
Avec laquelle ma plume caresse,
Ce goût de la délicatesse,
Qui fait le ciment de la paix,
Et le trait de solidité,
De notre belle complicité.

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Temps de préparation : Variable mais long
Temps de cuisson : En fonction de la variabilité
Ingrédients : Les plus nombreux possibles

https://jobougon.wordpress.com/2015/10/15/tete-en-lair-poetique-tete-dans-lair-des-courants-dair/

Préparation de la recette :

Préparez votre état d’esprit en conséquence. Dormez peu, soyez perturbé, accumulez sources d’épuisement, ruminations anxieuses, interrogations existentielles, sentiments de révolte, maltraitances de la part de votre entourage, stress, somatisations, sensibilité exacerbée, lucidité négative, frustrations, difficultés en tout genres, désespoir et désillusions.
Noyez vous.
Ou plutôt, sombrez au fond de votre boite.
Regardez passer un lapin blanc.
Donnez un grand coup de pied.
Remontez à la surface, sortez de la boite, secouez vous les plumes, faites vous aider au besoin.
Regardez disparaître le lapin blanc.
Croisez le regard d’une personne, soyez traversé par un rayon, restez étonné, interrogateurs, cherchez à comprendre.
Menez l’enquête sans faillir, sans doctrine, montez doucement dans l’aérien du sentiment.
Laissez vous transporter.
Vous êtes prêts.

Posez une poêle anti-adhésive sur le gaz allumé à feu doux.
Disposez de la chapelure au fond.
Vaquez à vos occupations. Par exemple, allez prendre une douche, non, trop long, me communique marmiton.com, donc optez plutôt pour un brin de vaisselle, un léger rangement, type rassemblement d’objets en un seul lieu plutôt que dispersés dans toute la maison, un rang de tricot, une lecture de page, rêvez de ce regard, entendez la sonnerie du minuteur, courrez pour rejoindre la cuisine.
Voilà, c’est fait.
Vous y découvrirez avec une immense gratitude que votre capacité culinaire est désormais opérationnelle, que vous vous êtes dépassé.
La boite siège bien sur le lit de chapelure, le fond est bien fondu à point, et cette fois, grâce à la chapelure, elle n’a pas copié-collé au fond anti-adhésif de la poêle.
Les choses se sont faites sans vous, bien qu’avec vous.

Allez manger au restaurant et ne déclarez pas votre sentiment au porteur de ce regard si merveilleux. Parlez lui de la recette du tupperware pané.
Si le rayon est encore là, il manifestera son goût prononcé de la cuisson lente et à feu doux.

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L’étiquette de conformité se décolle en eaux profondes, là où la balle n’est plus si ronde. Un jeu de paradoxe y déploie plus de poils que de plumes, griffes de dragons en forme de palmes, les aquatennismen manient le revers à l’endroit comme à l’envers, le grillage des raquettes ne raquette rien, mais la balle fait ping, puis peut aussi faire pong, ainsi se déforment les sphères ovalisées par la pression, angularisées par le grillage. Le paradoxe se moque de lui-même comme de la première dent de requin venue. Il arrondit les angles à la meurtrissure de la poésie, effiloche le papier collé sur la boite, et les industriels laborieux réussissent alors à la changer.

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