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Archive for the ‘Dépassement’ Category

L’agenda ironique d’avril, c’est chez les carnetsparesseux que le poisson songe à écrire, alors le premier épisode de ma participation ne fait pas de friture sur la ligne que voici.
Vous trouverez l’inaltérable formulation de départ à l’écriture en suivant ce lien :
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2024/04/03/un-poisson-pas-que-poisson-agenda-ironique-davril/



Pas de friture sur la ligne

La scène

Dans un salon, un mur entier est constitué d’un aquarium à l’intérieur duquel trois petits poissons évoluent avec grâce.
Un quatrième, minuscule et difficile à repérer tant il se fond dans le paysage, se tient devant une sorte d’autel en pierre.
Peut-être dort-il ?
Aucun mouvement ne semble l’animer.
Il est comme suspendu.
En attente, qui sait ?
Oui, mais en attente de quoi ?
Sur l’autel, un livre.
Un livre qui tourne mécaniquement une page en cadence mesurée.
Tiens ! On dirait que le poisson N°4 ouvre un œil.
Ou peut-être les deux ?
Là où se tiendrait l’observateur le plus attentionné, ne lui serait donnée aucune certitude. N°4 se tient parallèle à la vitre.
Pourtant, une intuition viendrait lui indiquer si le poisson cligne ou pas des yeux.
Un pli sous l’arcade sourcilière de l’animal ?
Une légère dysharmonie de l’ouïe ?
Un mince froncement de la bouche ?
C’est à ce moment là qu’une autre réalité se dessine.
Les lèvres de N°4 commencent à bouger.
– C’est toi ? chuchote le nageur N°4 qui fait du surplace, immobile.
– Blblblblblbl… (Bruit de la pompe à eau)
– Dis, carnet…
– Ffffrouttt… (Bruit de la page qui tourne)
– C’est quoi la paresse ?
– Bling bling bling bling bling… (Bruit de l’écran qui pixelise, les petites briques de l’image dégringolent du mur pour aller reformer une nouvelle image).

Une nouvelle image se reforme

Dans un jardin, un banc avec un chapeau de paille posé sur le banc.
Un peu plus loin, une silhouette penchée sur un sillon.
Il tient une binette dans la main droite.
La rhubarbe, s’adressant à sa voisine, la marguerite.
– Dis-moi, Marg…
– Moi, Rhub !
Rires idiots.
– Elle est usée.
– Oui, mais moi, j’l’aime bien !
– Bon, ok, c’est quoi ta question ?
– Tu crois qu’il va réussir à nous éviter, cette fois ?
– Je ne sais pas, Rhub ! Tiens toi prête à agir !
Le jardinier s’approche.
– Vas-y, Rhub !
La rhubarbe se gonfle des feuilles, puis souffle, puis recommence.
L’air remue, flue, reflue, la marguerite est décoiffée.
Le jardinier se penche, observe le jeu du vent.
Il se redresse, se gratte l’oreille gauche.
– Tiens ? Qu’ont-ils à me dire, ces deux là ?
Marg, tout sourire, s’adressant à Rhub :
– On dirait bien qu’il a compris. Il s’est arrêté.
Le jardinier essuie son front du revers de la main.
Reprend sa binette et continue à désherber son sillon avec un régularité presque métronomique.
Rhub s’adressant à un public hypothétique :
– Mais quand vont-ils donc comprendre qu’il n’est nul besoin de déraciner qui que ce soit pour que la terre reste saine, belle, et surtout habitée du vivant ?
– Ffffffeeeeeh… (Bruit du vent)
L’image semble se décomposer, comme des feuillets minuscules qui s’envoleraient sous le souffle doux d’un rêveur endormi.




L’écran
d’une nuit blanche s’éclaire


Une
ville se dessine. Reconnaissable à son mémorial de
paix.
Vierzon !
Haut-lieu
de vigilance, d’espérance, haut-lieu de vie.
Ville d’eau à
la croisée des cinq rivières que sont l’Yèvre, le Cher, le
Barangeon, l’Arnon, le Verdin.
Et puis le canal de Berry qui
vient les souligner.
– Bing !
Le trait du canal vient
d’atteindre le bouton off.
L’écran s’éteint.

Dring, dring… (un téléphone sonne quelque part)




L’écran se rallume.

Un taxiphone, fixé à l’intérieur d’une cabine rouge, dont le bandeau affichant « téléphone » ne laisse aucun doute sur son utilisation.
Un homme arrive, il est en pyjama, sort de la chambre, entre dans le salon, puis dans la cabine. Il décroche le combiné.
– Allo ?
Une voix chantante au bout de la ligne.
– Bonjour, je suis le poisson d’Avril automatique, il est l’heure, l’heure de se lever, Biiiiip, Biiiip, Biiiip…
L’homme raccroche le combiné sur le socle.
Il sort de la cabine téléphonique, referme la porte, se tourne vers l’aquarium, sourit.
– Tu vois, N°4, dit-il en s’adressant au tout petit poisson qui se tient toujours devant l’autel de pierre.
– La paresse, c’est ça !
Et il retourne dans la chambre, se rallonge, s’étire un peu, puis se rendort.
Au fond de l’aquarium, une nouvelle page se tourne.
Poisson N°4 entrouvre l’œil côté salon.
Une bulle sort de sa cavité buccale.
Puis un son.
– Tu vois, carnet, Xénophon rapporte qu’Alexandre pleura quand il eut achevé la conquête du monde. Tamerlan et Attila, eux, pas une larme.
– Mais toi, carnet, versera-tu une larmes ?

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Peau de bois brut



Mon œil me fait un petit clin d’œil à la lecture. Elle écrit « beau bois brut » et j’y lis « peau de bois brut », mon œil est pétillant ce matin. Que dirait Freud d’un tel lapsus ?
Une théorie à la Sigmund à proposer, mon œil ?
Oui, me répond-il !
La description étant celle d’une table, le présage est clair. Ton père était charpentier et la première ébauche d’habitation selon Vitruve commence en plantant des fourches puis, entrelaçant des branches et remplissant les interstices de glaise, des peaux venaient recouvrir le tout.
C’est la mémoire décomplexée qui fleure bon le retour à l’essentiel.
La table étant celle de la loi divine, il y a tout lieu de penser que ce lapsus est hautement symbolique, avec un retour aux sources de l’être. C’est donc un accord entre la culture, la source, la nourriture et la construction qui signe le parchemin de peau que l’arbre de la connaissance représente. Toute l’harmonie est en voie de devenir dans l’ossature de la pensée. Il s’agit de construire la maison de l’écriture avec l’assemblage des mots en branchages de phrases puis de souder le treillis à l’enduit de la bonté et de la recouvrir d’une peau de douceur pour que la lecture gagne le cœur de celui qui parcourra le texte pour y retrouver l’ossature du logis.
Mon œil Sigmund se dépasse. Il avance plus vite que mon cerveau, à la vitesse de la lumière, mes neurones de cerveau lent s’inscrivent dans une temporalité plus longue, s’élancent, s’étirent, bondissant avec nonchalance dans un déroulement doux de logique patiente.
Alors arrive la lumière, l’autre, celle de la conscience, celle de l’intérieur.
C’est l’éclairage du foyer, la douce chaleur du cœur de l’ouvrage.
Et la lumière fut.
J’aime cette lumière intemporelle qui ne dépend d’aucune vitesse, arrive à son heure, inconnaissable, imprévisible. Cette flamme de l’âme qui ne brûle rien, porte la vie à son sommet.
Une flamme de plénitude.



La muse s’amuse

Dans sa peau de bois brut,
L’arbre craque.
On l’entend de si loin
Que des pentes abruptes
Dévalent les eaux du lac
Pour en être témoins.
Toutes les plantes se tournent
Du côté de son bruit.
L’oiseau, le nid, la mousse
Devinent bien ce qu’il dit.
La forêt en silence
Recueille en souterrain
La force et la puissance
Qu’il recevra demain.
Tout un monde aux aguets
Comprend l’œuvre en action.
La mue est au complet
Bientôt la gestation
Fera place à l’enfant
Qui fait craquer le bois.
Cet arbre est-il du temps ?
C’est la toute première fois
Qu’un arbre va accoucher
D’une pendule de clocher.
Même le coq s’est tourné
Vers l’enfant annoncé
Et l’arbre craque encore
Je crois que l’enfant sort.
L’ampoule s’est allumée.
Le bois de l’arbre en clef
Émet ses perles d’huile.
Une âme s’allume et brille.

Quel titre pour un poème, quel en-tête proposer,
Quand il n’est rien dedans qui veuille le signifier ?
C’est bien là que s’arrête la recherche du poète.
Car il doit s’effacer, laisser aller ses lettres,
Vers on ne sait quelle vie, dessein d’autonomie.
Adieu je vous aimais, vers et divers écrits,
Quel titre, m’est bien égal
Pour des vers si bancals.
Mon œil et son lapsus,
Ont amusé la muse,
Osé le conatus,
Sans autre mot d’excuse.
Ah votre hypoténuse
N’a ni coutumes ni us.
Jouée par toutes nos ruses
L’écriture en motus
Se rit de tant de vide
Que son plein intimide.
L’insecte au bénitier,
Les gros œufs de clocher…




http://www.infobretagne.com/horloge-astronomique-strasbourg.htm

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A titre posthume, la nuit des étoiles filantes remet avant l’heure le fameux prix des perséïdes à tous les auteurs de science-fiction romanesque. Cette année, Jacques Compostant fait partie du lot. Il raconte :
Nous étions rassemblés autour du podium lorsque Denis Delapature s’est pointé. Il avait un ciel de mire en forme de parapluie sur la tête et chaque écrivain pouvait regarder son reflet pour peu qu’un rayon du néon forme un éclat sur les gouttes de bruime déposées dessus.
Nous étions si nombreux qu’il était impossible de faire un mouvement sans bousculer quelqu’un. Mais lorsque j’ai compris ce qui pouvait arriver, je suis allé à la rencontre de Denis pour l’inviter à se déplacer dans l’assemblée.
Au fur et à mesure qu’il pénétrait la foule, un sillage de consternalisation naissait à sa suite. J’ai reconnu la grandiloquence de la comédie humaine dans la castafiole de Badévalda, un condensé d’ironie dans un flacon de papier. C’est en mesurant le pittoresque apprentissage que j’ai décidé de rendre le tablier de la création aussi poli que jamais.
Un unijambiste trouverait l’appui des lumières à la pointe de la prothèse de rame.
J’ai vu la jubilation s’organiser en rang serré dans le tricot du professeur Joyeux.
La légion langagière se ramassait, prête à bondir.
Les sauterelles de l’arsenic, touchées par la grâce, s’écaillaient le tambour battant en s’aggrippant aux branches du plastron de cuir du cordonnier, ça partait dans tous les sens.
Rémy Dantonnien dévalait les marches à la volée en chantant à tue-tête la messe de dimanche prochain.
Sur un vélo d’appartement, Grimella Véritasse prenait de la vitesse, sidérant ainsi les gagnants potentiels.
A la fin, n’en pouvant plus de me tenir les côtes, j’ai du m’asseoir sur la première marche.
J’ai pris le troupeau de la comète dans la poire des circonstances et, mis bien à plat ventre, me suis rappelé l’Emile.
Il grinçait d’une mâchoire sous l’acier de ses heures de gloire, pris dans le débordement du fleuve.
Cette horde simiesque allait disparaître sous une plume naïve, heureuse, duveteuse du gagnant de la coupe qui déborde de vase. Ainsi soit son art.
Car écoutez bien ce qu’en dit Bossuet :
L’évêque des mots perçants prédit que toutes les étoiles vont réunir les filaments du ciel dès que le jour se lève.
Rassemblés en cordes dans le delta de la création, Dieu pourra à nouveau jouer de la harpe.
Tendez l’oreille, peuple invisible !
La première note, à cheval sur la clef de voûte, sera sonnée d’être unique pingubéreuse de la vierzonille. Sous les quais, les tubes à la mode auront beau jouer leurs charivaris goin-goins, un parfum d’amabyllis gagnera l’ensemble de l’espace.

Ne sachant comment illustrer ce nouveau post, j’ai hésité entre ça

Et ça

Pour finalement me laisser inspirer

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Simone veille sur les vieilles prédictions d’une Signorante en action
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Simone Sissi s’ignorait, non, elle ne bègue-bégaie pas !
Juste qu’elle avait beau regarder les astres déambuler dans l’espace infini, elle n’y entendait que le silence des antennes de la grande illusion comique.
Coulant son regard vers l’Aisne, Simone veille à ce que le voyage du siècle atteigne sa consécration la plus chère, aller chez le coiffleuriste et, tous pétales enfris de frissonnantes bouclettes planétaires, réussir l’encoifflurage d’une coupe pleine de corolles de mots.
Ainsi remplie d’hortensciemmentaux, d’orchidéalysées, de fondamentallures baroques, la chevelurgissementation en liberté n’aurait plus cure de l’indication rigide de réalisme des grands prophètes aux vérités inéluctables.
Simone circulait dans le sillon de ses habitudes en cyclomoteur Obi Wan six cylindres lorsqu’un véhicule syllabique la doubla.
Sitôt la manœuvre effectuée, une ampoule de sixième génération s’alluma dans le fossé adjacent à la direction empruntée par l’idée neuve.
Une coupe sibylline parcoure la carte qui en tombe des nues.
C’est quoi le sens du motus digitalisé dans l’inventaire d’Honoré Modalisa ?
Simone allie la boussole et l’intuition, les astres sont décidés à se faire entendre, traduisit alors le moteur de son convertisseur multilinguyglotte.
Primot : Le soleil est en ferveur des critiques littéraires histoire de se farcir le modèle jusqu’à la visibilité assurée en tout climat et sous toutes les latitudes.
Alors ? Les attitudes, et les altitudes, et les aptitudes, c’est de la groupie de sansonnet ?
Fût sa première réaction. Mais ensuite, toute réflexion faite dans la lenteur souterraine de la déduction détectivée par le bulbe sacré tubéreusonnant d’une cloche d’église, elle se dit à juste titre que la punitiognnnacitée n’ira pas chanter sous le parapluie de Cherbourg.
Segondosage : La lune prévoit une embellie pleine de poésie à la jonction du très beau charisme vénusien et de la grande bénéfique jovienne. A cheval entre les lignes de la minceur zéro calorie et celles de l’avis de ceux qui sont pour que le gras soit la vie de tous, Simone compose une sérénade édulcorante pour sucrer son café.
Trimottés : Harmonie temporelle et folie sage, brume d’inspiration, expiration profonde et puits de sens de la répartie seront réunis pour un plein de jouvence lors du concert de la grande gazeuse.
L’évènement s’annonce d’ampleur ludique, en complicité avec l’équilibre alternatif du courant de pensée à la mode loufoque et jubilatoire collectionné en triphasé dans le décan de la facétie.
Quadraturgie du bonheur : Les éléments faiseurs de pluie, de vent, d’étincelles et de quartz rose réunis feront naître la suite.
Quintal de rire : Pesé à la démesure, souquenillerez-vous qu’elle est excessivement Vierzonnée telle le pingouin du permandragore de la protubéreuse gastrique au sourire d’ange ?
C’est la cathédrale de la joie qui se moque de la basilique saint félicité de la perpétuité, n’est-il point ?
Ainsi Sissi Simone parla et par mont découvrit-elle l’art de la prédiction horescapée d’un agenda astralement sidéralaimanté par la bonne humeur de la bonne heure.
Avec toute sa grandiloquence pitresque perchée en altitude du haut de ses talons d’Achille, qui vous remercient de votre attention.
Merci.
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C’était en 2015 : Une éclipse lunaire
Les astres s’alignent en septembre

https://espacepourlavie.ca/ciel-du-mois/les-astres-salignent-en-septembre

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Le temps peut prendre bien des visages, d’ailleurs, si vous le rencontrez un jour, reconnaissez-le à quelques détails subtils.
Habituellement invisible, ou presque, il agit si lentement que son action ne se remarque qu’une fois qu’il est passé.
Mais ne vous y trompez pas, il n’est pas parti pour autant.
Il a la caractéristique de se faire oublier, la délicatesse de ne vouloir effrayer personne.
Bien qu’il n’ait aucune intention, sa nature le porte à détruire.
Comment pourrait-on lui en vouloir ?
Il oblige chaque créature à observer, constater, faire aveux d’impuissance, pour finalement l’accepter comme un compagnon de vie.
C’est en allant à la fête de l’apiculture pastorale qu’un de ses détails flagrant a fait irruption dans le paysage.
Les ruches sont déplacées en fonction des floraisons afin d’être plus productives.
L’utilisation de la Nature comme objet par l’Homme tient-elle compte des réels besoins de celle-ci ?
De quels modes de communication dispose la Nature pour exprimer ses besoin ?
Je crois profondément que nous allons devoir faire preuve d’humilité devant l’urgence de revenir à un respect des lois intrinsèques du droit naturel de Dame Nature pour réussir le pari de faire entendre nos propres besoins.
Ça, c’est l’œuvre du temps.

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Elle brode ?

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– Capitaine, nous venons de dépasser le cap du quatrième chapitre, dans quelle direction allons-nous gouverner ?
– C’est une bonne question, officier Triton, suivez ce courant !
Le capitaine indique d’un geste vague de la main le Kuro-Shivo.
– Direction la Clarisse, mon capitaine, débastinguez l’équipage des hamacs, ça va bouger.
– Je leur boucane une bordée de jurons et vous les accastille d’une brasse, mon cambusier.
– J’aurais préféré les mettre à la cape, capitaine.
– Vous savez ce que vous voulez, Triton ?
– Oui mon capitaine.
– Quoi ?
– Traverser le creux de la vague sans dériver.
– Le gouvernail est calé ?
– Et la cale est pleine, mon capitaine !
– Alors croisez les sept mâts et ne vous débordez plus, tout va bien.
– Ok chef !
– Bon !
– Cap’tain Surcouf ?
– Quoi encore, Triton ?
– Vous avez des nouvelles d’Amphitrite ?
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Le Triomphe de Neptune et d'Amphitrite Cirta_mosaic
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Le Kuro-Shivo
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oeuvres
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Je n’ai absolument aucune inspiration en ce qui concerne la consigne d’écriture, carnets paresseux. J’aurais pu imaginer une croisière en plein Pacifique, un pèlerinage vers je ne sais quelle destination extraordinaire, une aventure fantastique dans un monde qui le serait tout autant, et bien non, mon imagination en berne me dit qu’il ne reste que quelques épluchures de mots dans ma calebasse, et qu’avec ça, c’est largement insuffisant pour construire une histoire.
J’ai beau fouiller les débris qui jonchent le sol du cucurbitacée, je cale. Même pas une bosse du français disserté en vue. Il y a peut-être celle du zébu, mais je ne vois pas en quoi elle pourrait m’aider à mettre un mot devant l’autre jusqu’à accoucher d’un truc sans avoir le trac. Parler en public n’a jamais été facile pour la bosse du zébu. On l’imagine, dodeliner de la tête, broutant dans une prairie l’herbe tendre du printemps, couvée par le regard de ses adorateurs. Puis, mue par on ne sait quelle force, lever la tête et lancer un long meuglement sonore, à réveiller un aurochs. Mais une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé qu’un cognassier qui aurait mille coings mûrs à tomber par terre. Alors, le zébu s’approche d’un coing, en croque un morceau.
– Pas mauvais, ce truc !
Un zébu qui parle, pff, même pas crédible. Franchement, ces épluchures, c’est la dèche. Même pas de quoi formuler une phrase complète. Si seulement il y avait une giboulée de Larousse. Ce serait chouette comme tout. Tiens, je vais l’ouvrir pour voir. Il pleut de la convenance, du dérisoire, une possibilité, deux salamalecs, une conversation.
Pas plus avancée qu’une riboulaine du Sud-Ouest de la Manche d’un habit neuf d’empreur.
Hein ? C’est quoi un empreur ? Un Jules César, un tampon encreur, un lama cracheur de e ?
Nous avons tous un tampon encereur dans nos tiroirs, pas vrai ?
Napoléon en avait tellement qu’il tamponnait du soir au matin et du matin au soir, il tamponnait debout, il tamponnait assis. Il tamponnait même une main sur le ventre.
Nan, faut vraiment que mon Larousse s’arrête de pleuvoir du mot sans tête, sans patte, sans bosse du français, et sans lait de zébu. On en fait des fromages, des pâtés, des mythes.
Oui, des mythes, pardine. Le mythe du zébu, vous ne connaissez pas ?
Un jour, que le cultivateur était parti en vacances faire une croisière autour de la Mappemonde, le zébu vit passer deux pèlerins.
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– Tu vas où ? Demanda l’un.
– Je vais là où je suis, répondit l’autre.

– Et c’est encore loin ? Reprit le premier.
– Je ne sais pas, répondit encore l’autre.
– Si ça se trouve, c’est là, continua le premier.
– C’est possible, acquiesça l’autre.
Le zébu les trouva bien sympathiques.
– Hello, je suis le zébu.
Les deux pèlerins se retournèrent, mais ne voyant que le zébu, reprirent leur conversation.
– Je suis un zébu qui parle, insista lourdement le zébu en piétinant impatiemment.
– Par ma barbe, s’exclama le premier, un zébu qui parle !
– Et alors ? Nous sommes dans un conte, en déduisit l’autre.
– Un conte de zébu, se prit à rire le zébu, je n’en attendais pas autant.
Je referme mon dictionnaire, la pluie Larousse ça phrase pas haut.
Peut-être que Robert va phraser un peu plus bas, mais ai-je envie de tenter l’ouverture de ce monument ? Un Robert à la langue bien pendue.
Le cultivateur, pendant ce temps, visitait l’océan comme il cultive un champ de blés mûrs, aux épis dorés par la chaleur de l’été. De temps en temps il descendait sur l’eau, semait des graines, désherbait par-ci, repiquait par là. Puis, il remontait sur le pont et allait s’allonger sur un transat, ou encore faisait une brasse ou deux dans la pscine, cette fois c’est un i qui disparaît, essayant d’imiter les touristes professionnels. La marque de son débardeur commençait un peu à s’estomper. Il avait le bronzage agricole contrasté en arrivant.
Les poissons l’adoraient. Ce qu’il semait avait la qualité Clause. Ça régalait la population sous-marine.
Un jour, ça pend au nez de tout marin agricole, il y eut une tempête.
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La houle roulait gros. Des murs d’eau gonflaient leurs poches pour retomber sous les yeux du cultivateur effaré par la perspective de se noyer. Il rentra prestement dans sa cabine, se saisit du Larousse, l’ouvrit à la page du calme et hurla de tout ses poumons.
– Va dire à Robert qu’il calme l’océan, cette andouille nous a sorti une tempête qui trempe tout mon travail, je sème, je défriche, je sarcle, je désherbe, et lui, qu’est-ce qu’il fait, il ouvre l’océan de sa grande tempête. Faut pas exagérer, je ne veux pas couler mes vacances. Va lui fermer cette page, de la part du fermier, hein ?
Le Larousse, soufflant deux pages, se questionnait :
– Et les coings, et les deux pèlerins, on en fait quoi ?
– Un cognassier, sur le sol Irlandais, ça ne se verra jamais.
Je pourrais divaguer longtemps comme ça, carnets, mais là, il se fait tard.
Vous qui avez le sens du détail encadré dans sa logique la plus carrée, cela annonce que l’heure du repos approche.
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J’assume !
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Triton crête
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L’art en sort
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Petite copie du jour ^^

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Là, je m’adresse au patron pour demander s’il est possible de me retirer dans la caverne de Platon.
La réplique est sphinglante.
– Cessez de glander, travaillez de l’être, soyez au travail, et ne portez plus de bottes !!!
Ah, parce-que j’avais décidé d’aller ramasser des pissenlits avec mes bottes en caoutchouc, tchou, tchou.
Beh mince alors, est-ce une raison pour m’envoyer paître de la rose, rose, rose ?
Je décide alors que les gestes barrière sont aussi applicables sur ces mots sphinglants, gland gland gland.
– Je vais tout de suite faire selon vos recommandations, patron, car je vous fais entièrement confiance à ce sujet, geai geai !
– Le sujet, parlons-en, zan, zan.
Arrive le chef d’équipe du service comptable d’à côté. Il s’adresse au patron, néglige de me voir.
– Quel est le sujet ?
– Celui-là, là, là ! Répond le patron en me désignant du menton pointu, tue tue tue.
– C’est que d’habitude, il a l’air tellement glandissant, c’est la première fois que je le vois au travail.
Le sujet, devenu objet par l’intermédiaire de deux sujets discutant de lui devant lui sans s’adresser à lui faisant comme s’il n’était pas là, se tourne vers le centre de son être et se demande comment faire pour redevenir sujet. Que pourrait-il inventer comme geste barrière pour ne pas transmettre plus tard la situation de nihilisme à une quatrième personne ?
– Une idée à suggérer, patron ?
– Bonjour, chef d’à-côté, quel bon vent vous amène à venir glander parmi nous ? Quel est votre nom ? Je m’appelle Arthur.
C’est une excellente façon de faire, pense le patron.
– Je m’appelle Rameau, comme le neveu.
Quelle inconscient, se dit le chef. C’est un être, il existe, mais quel inconscience de ma part.
Arthur attrape la confusion de l’autre et la fais disparaître en argumentant, n’allons pas rajouter à qui que ce soit quelque mal-être quel qu’il soit.
– Bonjour Arthur, bonjour Rameau, je m’appelle Jean-François, comme le stade.
– Il y en a un paquet ! Ça commence par L ?
– Selon certains le stade est informel.
– Vous êtes à l’envers, c’est un antonyme. Vous parlez de Piaget, je présume ?
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– Quel est le contraire de barrière ?
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– Passage.
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Pas de réponse à propos de Piaget, bing zéro pointé recommence, se dit Arthur, reprennons !
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– Le stade formel selon Piaget, n’est jamais qu’une théorie pensée par un être humain, reconnue valide par d’autres êtres humains, visant à éclairer partiellement une vision.
– Une vision comme une autre…
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https://youtu.be/UEoqByYS9XY
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– Mais attention, observez bien comment il objétise l’enfant à travers ses observations. Si nous n’y prêtons pas attention, c’est une dérive.
– La voilà, la conscience de l’être. Gardons là ouverte, et pas qu’un peu !!!
– Et bien voilà bien un bon passage, dans la reconnaissance des qualités d’autrui. Merci.
– C’est un dépassement.
– Oui, non content de ne pas reproduire une situation objétisante, nous créons au delà, une situation croissante dans l’être.
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– Bon petit déjeuner à tous.
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Toute ressemblance avec un oiseau fréquentant l’agenda ironique ne serait que oiseuse spéculation.
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Le saviez-vous ?
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L’île Maurice détient la palme des ossements de l’oiseau rare disparu qu’est le raphus cucullatus, autrement connu sous le nom de dodo.
Cette palme vient d’un lieu mystérieux identifié comme la mare-aux-songes, tenez-vous bien, ce lieu prolifère d’ossements, et encore aujourd’hui, de nombreux chercheurs fouillent l’endroit jusqu’à l’acharnement absolu.
Considérée comme le charnier le plus désossé du monde, la mare n’a pas fini de dévoiler tout ses secrets.
Le dernier article paru sur le sujet vient d’être écrit par le dorénavant oisif mais célèbre PIN-Tade, Kalkal Aynoum de son prénom.
Il fait état d’une prolifération plus que suspecte d’os de grenouilles, de sauriens et de mi-gallinacées.
Intrigué par cette douteuse multiplication, Aymoun Kalkal Pin-Tade s’est mis en relation avec une confrère spécialiste de la multiplication des morcellements squelettiques en tout genre, l’immense Océane Degivifik, polonaise d’origine, auteur des « Morfondements de la haute équithité ». On se souviendra de la contestation massive qui fit fureur à l’époque, mais dont le mouvement finit par s’estomper dès lors même que fut reconnue l’époustouflante véracité de sa découverte, qui permis d’ouvrir tout un champ nouveau d’exploration en ce qui concerne la temporalité gauche des mammifères marins, particulièrement du dauphin hélicoïdal du Japon. Bref, là n’est pas notre propos.
Il est apparu, à la suite de leur réflexion commune, que ces restes étaient issus du restaurant qui jouxte le génome du troisième songe.
En longeant l’établissement, ils ont observé une intense activité mais absolument aucune trace permettant d’orienter la recherche sur l’origine des aliments transformés en cuisine.
Le plus stupéfiant de l’histoire fut lorsque le laboratoire remit son rapport à Aynoum.
Les ossements dataient tous de l’époque sumérienne, c’est-à-dire, de moins cinq mille trois cent trente ans en arrière.
Tenez-vous bien, l’entassement des os prit des proportions telles que la mare finit par se transformer en colline, puis en montagne. Sa hauteur à ce jour équivaut quasiment celle du toit du monde, l’Everest !
C’est Adam qui doit bien se tenir les côtes de rire, le bougre !
Vous me direz, 8850 mètres d’altitude, c’est un peu comme un troisième pôle, il en était donc poussé un quatrième.
Alors comment expliquer une poussée d’histoire aussi gigantesque sinon en mettant Dieu sur le coup.
Les articles sur le sujet succédèrent aux articles sur le dit même sujet, sans que d’explications rationnelles ne viennent éclairer la lanterne de la recherche, lorsque Kalkal Aynoum eut l’ingénieuse idée d’étudier la disposition de ces curieux ossements séculaires.
L’astucieux ajustement de ces restes gargantuesques se situaient dans la zone de hasard chaotique, celle où tout ordre se rétablit spontanément, faisant d’un ensemble hétéroclite une architecture harmonieuse et équilibrée.
Seulement voilà ! Haut lieu unique et isolé où gisent encore les dernières reliques de ce fameux dronte, celles-là même à l’origine de la recherche de Kalkal Aymoun, ne sont plus accessibles.
La seule solution qui pourrait venir à bout d’une telle épineuse situation serait d’aller creuser un tunnel sous la mare-aux-songes et de prendre le risque de l’effondrement du terrain avec écrasement des sous-sols, rendant tout accès aux vestiges impossible.
L’étayage adapté est à l’étude, et dans l’immédiat, les travaux tournent au ralenti en l’attente d’une solution, qui sait…
Jusqu’à la confrérie des chercheurs de mystères s’est prononcée en faveur, arguant du fait qu’il serait dommage de se priver de telles connaissances, tout ça à cause d’un foutu néo-ossuaire tumoral.
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clavier-pixabay
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Les défis d’Estelle prennent leur temps pour arriver jusqu’à réalisation complète, le dernier jour de juin annonce l’arrivée du panier de juillet, garni de belles surprises pour peu que le temps y soit. C’est en allant soulever quelques feuilles que l’atelier s’est découvert à moi ici. J’ai actionné la petite clef pour entrer. Le croisillon (#) s’est décalé pour que le huit (∞) se lève (8) et vienne à ma rencontre.
Cela faisait plusieurs mois déjà que le temps passait. Alors, imaginez bien que le temps qu’il avait fait en juin le trois soit le temps de tous le mois prenait à ce jour un goût de temps à dépasser.
Sait-on jamais ce qui est à l’œuvre sous la surface du temps ?
Je l’avais vu nimbé de lumière, éblouissant et merveilleusement heureux.
Et puis il y eut un choc. Un impact sur le tissage de ses jours en joie.
La mesure de l’ampleur de la commotion ne viendrait que bien plus tard, et je savais que seul, le temps serait plus long à réparer la meurtrissure, alors je l’ai accompagné, légère, dans le couple le plus improbable qui soit. Rires et larmes s’emmêlaient à nouer leurs brins, et ils accumulaient tant de fils de couleurs si différentes que l’ouvrage en était devenu invraisemblable. Tous les temps y étaient réunis, pèle-mêle, mais le temps n’y était plus. Je ne savais pas encore qu’un temps mort gagnait de sa disparition l’éternelle lutte à vivre, mais je sentais bien qu’il était là, puissant par son absence, à remplir les jours du temps qui passe aussi sûrement que le présent lui-même.
Curieux temps qui ne veut pas laisser sa possession vivante reprendre le cours d’un nouveau fil de temps.
Alors la peine pesant sur l’âme de la feuille de trop, j’ai décidé qu’elle gagnerait à écrire combien parfois ces petites phrases anodines peuvent influer le cours du temps sans laisser la place à la création d’un temps neuf qui pourrait changer la face de la surface du temps.
Le temps de juin le trois ne sera que ce temps d’un jour, et juin pourra accueillir le temps des autres jours sans l’assimiler à ce temps du trois, en se dégageant de l’anodine suggestion de l’uniformité du temps de juin qui serait censé se calquer au temps du fameux trois.
Que de temps répété, à se répéter !
Qu’il se répète de joie, ce sera fameusement préférable.
C’est ainsi que j’en appelle au neuf pour venir à la suite du huit et réinventer le tandem de l’improbable. Heureux passage en juillet Monsieur l’intemporel, et revenez vite à votre meilleur fil, celui de la délicate attention à créer de la joie.
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Amour er rêve toile-boho-attrape-reve-dream-love

Il y a ceux qui en parlent, il y a ceux qui l’expérimentent.

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Monsieur Windows,
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Je me posais la question de savoir si vous êtes professionnel ou familial.
Car de dos, langage immature et désuet que vous avez dorénavant quitté, la situation est tout à fait impossible à identifier. Veuillez ouvrir une fenêtre s’il vous plaît, afin que la clarté entre en vos circuits.
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Quoiqu’il en soit, en tant que personne, votre existence demeure à prouver, mais vu votre témoignage en nos terres wordpress ici présentes, je me demandais comment votre mère avait pu être en relation téléphonique avec internet. Je vous saurai gré de me transmettre ses coordonnées téléphoniques en allant vous en enquérir directement auprès de votre génitrice.
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Monsieur Windows, vous suscitez tant de questionnements qu’il me paraît nécessaire de partir à votre découverte. Voilà pourquoi c’est internet en personne qui m’a contactée en Wi-fi afin d’approcher au plus près vos qualités et témoigner de votre intelligence dual core inartificielle.
N’allez pas croire que je suis un traitement de texte. Je suis bien plus que cela. Car si je traite les maladies textuelles à leurs racines, je fais aussi office de définisseuse, de renseigneuse, de cultiveuse, de dérisieuse, de monogamieuse, d’encyclopédieuse et de foireuse.
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N’éteignez pas votre terminal il va procéder à la mise à jour de toutes les informations nécessaires à notre dual corps.
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Pour ce faire nous allons faire un petit jeu.
Dans un premier temps, je vais vérifier votre connexion.
Si je vous dis par exemple que le 4 décembre à la sainte Barbe je vais semer des graines qui ne seront pas du blé, savez-vous de quelles graines il s’agit ?
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Lentilles vertes J 2

C’est pas finit de souffler non mais ! Dis-donc internet, ça suffit.

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Une fois votre réseau Oui-Fi vérifié, nous passerons du côté obscur de la question.
Les mises à jour sont-elles complètes ou bien au contraire sources de bugs divers et chronophages ?
Ce côté obscur deviendra-t-il un jour lumineux ?
Il paraîtrait qu’une seule lumière peut vaincre les ténèbres, c’est donc munis d’une lampe à l’aide rechargeable que nous progresserons dans les méandres de vos rouages.

Si le contrat vous convient, je vous propose de procéder à la signature électronique du document joint. N’hésitez pas à me faire part de vos propositions afin que nous puissions étendre notre connaissance ainsi que nos compétences en allant surfer de concert tout net.

En vous remerciant à l’avance d’accepter mon offre pour cette belle association, veuillez recevoir, monsieur Windows, l’assurance de ma parfaite coopération.

Mélinda Cyclopédie Encarta.

Document joint :

An de cybernéthique deux mille et dix oui-poussières.
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7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30 avril de l’an 2017 du mois de grâce d’avrilitude chez la grande écrevisse qui rêvait de devenir aussi hurluberlue que le professeur Taurus lui-même secondé par sa fidèle assistante mademoiselle Dithyrambe connue aussi sous le patronyme de Panégyre dont le préfixe « Pané » mettra la goutte d’eau à l’oreille de ceux qui entendent même ce qui est dit. Eddie Taurus dévisage, à ce qui se dit, une carrière d’éditeur pour tailler le carton en bavette, nous attendons sa prochaine conférence avec un Patience.
Pendant ce temps, les gouttes des jours s’égrenaient imperturbablement, laissant entrevoir un océan temporospatial sur lequel nos héros surfaient, puisque les vacances durent se prolonger dans la baie, mais laissons la parole aux témoins visuels des premières lignes.
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Huître Arcachon

Les témoins visuels des premières lignes

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Nous étions tranquillement en train de bailler lorsque l’eau a fait une figure de roulement de taille exceptionnelle. Ça n’arrive pas tous les jours, alors nous avons tous ouvert grand notre porte tout en restant sur le pas pour ne rien rater du spectacle. Et c’est là, qu’éberlués, nous avons assisté à la scène la plus surréaliste qui soit. Une tour Eiffel en justaucorps girafe émergea la première des eaux, coiffée d’un bonnet bleu des mères d’Omer de la Borée, coiffé lui même d’un pompon bistre bouclé. Ce bleu est un peu moins chaud que celui des mères du Sud depuis que l’on sait que les Pupuces y vivent, pour avoir été rafraîchi par des glaçons en forme d’iceberg synthétisés informatiquement, ou le contraire.
Bref, quand on a vu la reine perchée, on s’est dit, quelles belles vacances elles vont passer ensemble. Parce que notez bien que le bonnet bleu n’est pas une coiffe, mais une friandise de 30 mètres de chocolat portant le prénom de sa race. Un peu comme au jeu des sept familles, lorsque vous demandez : Dans la famille Pupuce je demande l’arène, au début, on ne comprend pas, mais après, on ne comprend pas et ensuite, on ne comprend pas. Ce qui rend totalement incompréhensible toute tentative de compréhension.
Nous étions en train de nous gondoler comme des huîtres bossues que nous sommes devant le spectacle incongru de ces deux entités lorsque nous avons repéré deux autres intrus, l’un, le pelage roux dégoulinant, et l’autre, toutes plumes et chair de poule dressées, qui tentaient maladroitement de s’accrocher aux boucles. Une fois calmée, la mer repris son aspect plat du pays qui est le nôtre, et le plumitif noir vint faire son curieux jusque devant nos portes, becquetant de ci, becquetant de là, forçant nos coquilles à se refermer dans un retranchement minéral sans faille.
Sur ce, motorisée par le sponsor local de la culture de notre génération, Dame Eiffel, empoignant vivement les triangles isocèles des skis nautiques, nous offrit le clou de la saison avec le plus beau quatuor que la baie ai jamais vu de mémoire d’huîtres. Reine Pupuce se surprit elle même à rire à fanons déployés tellement la chose était folle. Ses deux compères associés ne la lâchaient pas d’un carré de chocolat, c’était du grand n’importe, de l’immense quoi, du magnifique croa.
A la suite de quoi l’une d’entre nous a jugé bon de se remettre en question. Où sont nos congénères sauvages ? Demanda-t-elle ?
C’est là que nous nous sommes vues, parquées comme de vulgaires productions, inexistantes dans notre singularité originelle.
Depuis, le petit peuple ostreîculté est en dépression.
Mais nous avons déjà un courant de remous qui ne vas plus tarder à se manifester.
Il se dit dans les milieux marins que les boucles de coiffe d’Eiffel sont comparables à des planètes car elles font une révolution. Manquerait plus que l’on se prenne un système solaire dans la volière de l’a baie.
Quelles belles vacances ce fût là.
Nous remercions tous les acteurs de la pièce de nous avoir offert un spectacle aussi grandiose que les vacances de Pupuce en Tour Eiffel et skis nautiques.
L’hélicotroptère ne devrait plus tarder, le nouveau président de notre corporation demande le retour de la Dame de fer en sa Capitale.
Nous vous remercions de votre attention.
Et ne tarderons pas à rejoindre le rang de colliers qui nous attache à notre rocher.

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