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Elle brode ?
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– Capitaine, nous venons de dépasser le cap du quatrième chapitre, dans quelle direction allons-nous gouverner ?
– C’est une bonne question, officier Triton, suivez ce courant !
Le capitaine indique d’un geste vague de la main le Kuro-Shivo.
– Direction la Clarisse, mon capitaine, débastinguez l’équipage des hamacs, ça va bouger.
– Je leur boucane une bordée de jurons et vous les accastille d’une brasse, mon cambusier.
– J’aurais préféré les mettre à la cape, capitaine.
– Vous savez ce que vous voulez, Triton ?
– Oui mon capitaine.
– Quoi ?
– Traverser le creux de la vague sans dériver.
– Le gouvernail est calé ?
– Et la cale est pleine, mon capitaine !
– Alors croisez les sept mâts et ne vous débordez plus, tout va bien.
– Ok chef !
– Bon !
– Cap’tain Surcouf ?
– Quoi encore, Triton ?
– Vous avez des nouvelles d’Amphitrite ?
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Le Kuro-Shivo
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Je n’ai absolument aucune inspiration en ce qui concerne la consigne d’écriture, carnets paresseux. J’aurais pu imaginer une croisière en plein Pacifique, un pèlerinage vers je ne sais quelle destination extraordinaire, une aventure fantastique dans un monde qui le serait tout autant, et bien non, mon imagination en berne me dit qu’il ne reste que quelques épluchures de mots dans ma calebasse, et qu’avec ça, c’est largement insuffisant pour construire une histoire.
J’ai beau fouiller les débris qui jonchent le sol du cucurbitacée, je cale. Même pas une bosse du français disserté en vue. Il y a peut-être celle du zébu, mais je ne vois pas en quoi elle pourrait m’aider à mettre un mot devant l’autre jusqu’à accoucher d’un truc sans avoir le trac. Parler en public n’a jamais été facile pour la bosse du zébu. On l’imagine, dodeliner de la tête, broutant dans une prairie l’herbe tendre du printemps, couvée par le regard de ses adorateurs. Puis, mue par on ne sait quelle force, lever la tête et lancer un long meuglement sonore, à réveiller un aurochs. Mais une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé qu’un cognassier qui aurait mille coings mûrs à tomber par terre. Alors, le zébu s’approche d’un coing, en croque un morceau.
– Pas mauvais, ce truc !
Un zébu qui parle, pff, même pas crédible. Franchement, ces épluchures, c’est la dèche. Même pas de quoi formuler une phrase complète. Si seulement il y avait une giboulée de Larousse. Ce serait chouette comme tout. Tiens, je vais l’ouvrir pour voir. Il pleut de la convenance, du dérisoire, une possibilité, deux salamalecs, une conversation.
Pas plus avancée qu’une riboulaine du Sud-Ouest de la Manche d’un habit neuf d’empreur.
Hein ? C’est quoi un empreur ? Un Jules César, un tampon encreur, un lama cracheur de e ?
Nous avons tous un tampon encereur dans nos tiroirs, pas vrai ?
Napoléon en avait tellement qu’il tamponnait du soir au matin et du matin au soir, il tamponnait debout, il tamponnait assis. Il tamponnait même une main sur le ventre.
Nan, faut vraiment que mon Larousse s’arrête de pleuvoir du mot sans tête, sans patte, sans bosse du français, et sans lait de zébu. On en fait des fromages, des pâtés, des mythes.
Oui, des mythes, pardine. Le mythe du zébu, vous ne connaissez pas ?
Un jour, que le cultivateur était parti en vacances faire une croisière autour de la Mappemonde, le zébu vit passer deux pèlerins.
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– Tu vas où ? Demanda l’un.
– Je vais là où je suis, répondit l’autre.
– Et c’est encore loin ? Reprit le premier.
– Je ne sais pas, répondit encore l’autre.
– Si ça se trouve, c’est là, continua le premier.
– C’est possible, acquiesça l’autre.
Le zébu les trouva bien sympathiques.
– Hello, je suis le zébu.
Les deux pèlerins se retournèrent, mais ne voyant que le zébu, reprirent leur conversation.
– Je suis un zébu qui parle, insista lourdement le zébu en piétinant impatiemment.
– Par ma barbe, s’exclama le premier, un zébu qui parle !
– Et alors ? Nous sommes dans un conte, en déduisit l’autre.
– Un conte de zébu, se prit à rire le zébu, je n’en attendais pas autant.
Je referme mon dictionnaire, la pluie Larousse ça phrase pas haut.
Peut-être que Robert va phraser un peu plus bas, mais ai-je envie de tenter l’ouverture de ce monument ? Un Robert à la langue bien pendue.
Le cultivateur, pendant ce temps, visitait l’océan comme il cultive un champ de blés mûrs, aux épis dorés par la chaleur de l’été. De temps en temps il descendait sur l’eau, semait des graines, désherbait par-ci, repiquait par là. Puis, il remontait sur le pont et allait s’allonger sur un transat, ou encore faisait une brasse ou deux dans la pscine, cette fois c’est un i qui disparaît, essayant d’imiter les touristes professionnels. La marque de son débardeur commençait un peu à s’estomper. Il avait le bronzage agricole contrasté en arrivant.
Les poissons l’adoraient. Ce qu’il semait avait la qualité Clause. Ça régalait la population sous-marine.
Un jour, ça pend au nez de tout marin agricole, il y eut une tempête.
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La houle roulait gros. Des murs d’eau gonflaient leurs poches pour retomber sous les yeux du cultivateur effaré par la perspective de se noyer. Il rentra prestement dans sa cabine, se saisit du Larousse, l’ouvrit à la page du calme et hurla de tout ses poumons.
– Va dire à Robert qu’il calme l’océan, cette andouille nous a sorti une tempête qui trempe tout mon travail, je sème, je défriche, je sarcle, je désherbe, et lui, qu’est-ce qu’il fait, il ouvre l’océan de sa grande tempête. Faut pas exagérer, je ne veux pas couler mes vacances. Va lui fermer cette page, de la part du fermier, hein ?
Le Larousse, soufflant deux pages, se questionnait :
– Et les coings, et les deux pèlerins, on en fait quoi ?
– Un cognassier, sur le sol Irlandais, ça ne se verra jamais.
Je pourrais divaguer longtemps comme ça, carnets, mais là, il se fait tard.
Vous qui avez le sens du détail encadré dans sa logique la plus carrée, cela annonce que l’heure du repos approche.
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J’assume !
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L’art en sort
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Petite copie du jour ^^
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Là, je m’adresse au patron pour demander s’il est possible de me retirer dans la caverne de Platon.
La réplique est sphinglante.
– Cessez de glander, travaillez de l’être, soyez au travail, et ne portez plus de bottes !!!
Ah, parce-que j’avais décidé d’aller ramasser des pissenlits avec mes bottes en caoutchouc, tchou, tchou.
Beh mince alors, est-ce une raison pour m’envoyer paître de la rose, rose, rose ?
Je décide alors que les gestes barrière sont aussi applicables sur ces mots sphinglants, gland gland gland.
– Je vais tout de suite faire selon vos recommandations, patron, car je vous fais entièrement confiance à ce sujet, geai geai !
– Le sujet, parlons-en, zan, zan.
Arrive le chef d’équipe du service comptable d’à côté. Il s’adresse au patron, néglige de me voir.
– Quel est le sujet ?
– Celui-là, là, là ! Répond le patron en me désignant du menton pointu, tue tue tue.
– C’est que d’habitude, il a l’air tellement glandissant, c’est la première fois que je le vois au travail.
Le sujet, devenu objet par l’intermédiaire de deux sujets discutant de lui devant lui sans s’adresser à lui faisant comme s’il n’était pas là, se tourne vers le centre de son être et se demande comment faire pour redevenir sujet. Que pourrait-il inventer comme geste barrière pour ne pas transmettre plus tard la situation de nihilisme à une quatrième personne ?
– Une idée à suggérer, patron ?
– Bonjour, chef d’à-côté, quel bon vent vous amène à venir glander parmi nous ? Quel est votre nom ? Je m’appelle Arthur.
C’est une excellente façon de faire, pense le patron.
– Je m’appelle Rameau, comme le neveu.
Quelle inconscient, se dit le chef. C’est un être, il existe, mais quel inconscience de ma part.
Arthur attrape la confusion de l’autre et la fais disparaître en argumentant, n’allons pas rajouter à qui que ce soit quelque mal-être quel qu’il soit.
– Bonjour Arthur, bonjour Rameau, je m’appelle Jean-François, comme le stade.
– Il y en a un paquet ! Ça commence par L ?
– Selon certains le stade est informel.
– Vous êtes à l’envers, c’est un antonyme. Vous parlez de Piaget, je présume ?
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– Quel est le contraire de barrière ?
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– Passage.
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Pas de réponse à propos de Piaget, bing zéro pointé recommence, se dit Arthur, reprennons !
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– Le stade formel selon Piaget, n’est jamais qu’une théorie pensée par un être humain, reconnue valide par d’autres êtres humains, visant à éclairer partiellement une vision.
– Une vision comme une autre…
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https://youtu.be/UEoqByYS9XY
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– Mais attention, observez bien comment il objétise l’enfant à travers ses observations. Si nous n’y prêtons pas attention, c’est une dérive.
– La voilà, la conscience de l’être. Gardons là ouverte, et pas qu’un peu !!!
– Et bien voilà bien un bon passage, dans la reconnaissance des qualités d’autrui. Merci.
– C’est un dépassement.
– Oui, non content de ne pas reproduire une situation objétisante, nous créons au delà, une situation croissante dans l’être.
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– Bon petit déjeuner à tous.
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alors là je dis « wahmmm » !!! épastrouillé je suis !!
je reviendrais, promis, relire et recommenter !
jobougon, s’adressant aux lecteurs curieux voguant en ces eaux épastrouillées par le vocabulaire du dodo :
« carnets nous fait son Pied nickelé Arthurien, c’est grandiose !!! ». 😉
Bonne relecture M’sieur l’animateur du mois ! 🙂
Ronduju ! qu’est-ce que ça serait si tu avais l’inspiration didon ! bon j’ai tout lu mais moi aussi je reviens, ça mérite d’y passer du temps 😀 . La création d’une situation croissante, avec deux sucres, me convient parfaitement. Le neveu de Rameau est d’actu, tu as fait carton plein. Je reviendrai me pencher sur ce bourlingage échevelé !
C’est un carton plein d’aisance, digne de Salomon, ton commentaire, dis-moi ? Ronduju, jus, jus dirait le hareng sec, sec, sec, devant la tasse de tes paroles, didon, don don.
Le calendrier m’a indiqué que neveu de rameau avait un oncle, d’où les Rameaux au pluriel. C’est singulièrement étonnant, non ?
Fais tout de même attention en te penchant, l’échevelure d’une vague pourrait bien venir attraper le croissant que tu t’apprêtes à manger. J’ai connu un corbeau, … Ouiais, bon, je ne vais pas remettre le camembert en question, mais… C’est l’odeur, dans le café, ça passe bien aussi.
Merci gibulène. Je suis curieuse de suivre ta trace bientôt, et sur ton blog d’avril… 🙂
attends j’ai pas encore remis les neurones en marche 😀
Remettre les neurones en marche mode d’emploi :
Recharger la batterie, en se branchant sur les 11, 12, 13, 14 avril 2020 volts…
Suggestion du saint Marcellin du jour, gibulène, transmise par voie électronique sous tension 6X4X2020 Watts about.
Le lundi, tout est permis, sauf le déconfinement du neurone de la fromagère du Vercors qui fabrique le saint du jour. 😉
C’est la Saint Marcellin ? quand j’étions petiote je passais mes vacances à Veynes et nous allions à pieds au village de Saint Marcellin chercher notre fromage frais !!! un joli souvenir qui remonte merci ! … après recherches, je me demande comment il a pu tourner en fromage : Marcellin (ou Marchelme) prêtre et moine disciple de saint Willibrord, il fait partie des moines anglo-saxons qui ont débarqué sur le continent pour évangéliser les peuples germaniques au VIIIe siècle.
À Deventer en Frise, l’an 775, la mise au tombeau de saint Marchelme, prêtre et moine. Né en Angleterre, il fut, dès l’enfance, disciple de saint Willibrord et son compagnon de labeur pour le Christ……
Les voies du Seigneur sont impénétrables
Bon jour Jo,
Bon… alors, y a pas de fil d’Ariane pour suivre le déroulé de l’histoire si ce n’est en apnée voir en sous-marin jusqu’à la hauteur de « la conscience de l’être » (quarante minutes entre grandeurs et découverte du cube) en passant par un zébu (cousin pas si éloigné que cela de Zébulon) intéressé par les deux zouaves ou pèlerins en pèlerine sur une route inconnue sur un territoire qui attend d’être exploré et entre les deux le Larousse navigue avec Robert, si ce n’est Arthur… En fait, j’avais commencé à accrocher ma lecture avec le “capitaine” qui “gouverne” me rappelant : Némo, (et pas le poisson) du Grand Jules dans un quatrième chapitre huilé comme une horloge marinière… y a du beau monde… tu cherches Jo avec brio une ouverture pour tenir à bout de bras cet Agenda… il y a le potentiel et prends du courant, c’est sûr et moi-même je suis en train de m’égarer sur la ligne transversale du commentaire en déroute pour peu que la lumière s’éteigne au mauvais moment et que l’agriculteur navigateur me prenne dans son filet à la Poséidon (il n’avait pas qu’un cure-dent)…
Voilà, voilà, bon p’tit déj Jo
Max-Louis déguisé en matelot.
Merci Max-loouis, je prendrai le temps de te répondre aussi loufoquement que possible lorsque je le prendrai. 🙂
Max-Louis, j’ai tritonné longtemps mon neurone du Zébulon avant de comprendre la grandeur de la navigation du grand Jules. Vernaculairement parlant, et s’il m’arrive d’être encore indigénée par quelque transversalité résiduelle, il me semble bien que la remise à l’heure des pendules de Poséidon commence à porter le fruit de mer des quarante minutes empélerinées du jour.
S’il m’arrive encore de ne pas comprendre entièrement tout ce que je fais, je fais, et puis je vois.
S’il m’arrive encore de faire, je pose l’hippocampe sur une coquille et poursuis mon activité sans m’en faire.
Ainsi, territoire sous-marinier en poche, j’ai la version adaptée au format, je peux tenir un langage à bout de bras sans qu’aucune crampe ne vienne crisper ma musculature, de façon confortable, et sans nul épuisettement de filet pêchu.
J’espère avoir eu la clarté du crabe et la justesse de propos en vous répondant ainsi.
Reçois mes congratulations du jour.
jobougon
[…] Hasselmann, Promenade distanciée. Jobougon, un triton à l »agenda ; Gibulène, Le pépé d’Onésime. Iotop, d’un éther à la rondeur de mon aimée, […]
Ah il me semblait bien que je n’étais pas la seule à emmêler le fil 😉 Très jolie riboulaine, avec seulement 3 des images proposées et quelques autres d’un goût nouveau ❤
[…] Hasselmann, Promenade distanciée. Jobougon, un triton à l »agenda. Gibulène, Le pépé d’Onésime. Iotop, d’un éther à la rondeur de mon aimée, […]