.
.
.
.
Les défis d’Estelle prennent leur temps pour arriver jusqu’à réalisation complète, le dernier jour de juin annonce l’arrivée du panier de juillet, garni de belles surprises pour peu que le temps y soit. C’est en allant soulever quelques feuilles que l’atelier s’est découvert à moi ici. J’ai actionné la petite clef pour entrer. Le croisillon (#) s’est décalé pour que le huit (∞) se lève (8) et vienne à ma rencontre.
Cela faisait plusieurs mois déjà que le temps passait. Alors, imaginez bien que le temps qu’il avait fait en juin le trois soit le temps de tous le mois prenait à ce jour un goût de temps à dépasser.
Sait-on jamais ce qui est à l’œuvre sous la surface du temps ?
Je l’avais vu nimbé de lumière, éblouissant et merveilleusement heureux.
Et puis il y eut un choc. Un impact sur le tissage de ses jours en joie.
La mesure de l’ampleur de la commotion ne viendrait que bien plus tard, et je savais que seul, le temps serait plus long à réparer la meurtrissure, alors je l’ai accompagné, légère, dans le couple le plus improbable qui soit. Rires et larmes s’emmêlaient à nouer leurs brins, et ils accumulaient tant de fils de couleurs si différentes que l’ouvrage en était devenu invraisemblable. Tous les temps y étaient réunis, pèle-mêle, mais le temps n’y était plus. Je ne savais pas encore qu’un temps mort gagnait de sa disparition l’éternelle lutte à vivre, mais je sentais bien qu’il était là, puissant par son absence, à remplir les jours du temps qui passe aussi sûrement que le présent lui-même.
Curieux temps qui ne veut pas laisser sa possession vivante reprendre le cours d’un nouveau fil de temps.
Alors la peine pesant sur l’âme de la feuille de trop, j’ai décidé qu’elle gagnerait à écrire combien parfois ces petites phrases anodines peuvent influer le cours du temps sans laisser la place à la création d’un temps neuf qui pourrait changer la face de la surface du temps.
Le temps de juin le trois ne sera que ce temps d’un jour, et juin pourra accueillir le temps des autres jours sans l’assimiler à ce temps du trois, en se dégageant de l’anodine suggestion de l’uniformité du temps de juin qui serait censé se calquer au temps du fameux trois.
Que de temps répété, à se répéter !
Qu’il se répète de joie, ce sera fameusement préférable.
C’est ainsi que j’en appelle au neuf pour venir à la suite du huit et réinventer le tandem de l’improbable. Heureux passage en juillet Monsieur l’intemporel, et revenez vite à votre meilleur fil, celui de la délicate attention à créer de la joie.
.
.

Il y a ceux qui en parlent, il y a ceux qui l’expérimentent.
.
.
« Que le 8 se lève », j’aime beaucoup cette expression qui nous fait passer de l’infini, de l’intemporel au temps présent. Ton texte, tes mots me font du bien ce matin.
Merci pierforest ! Ce sont des mots qui m’ont été soufflé par un phénomène que Spinoza appelait le « conatus », qui consiste à prendre en compte un ressenti lourd pour en faire un réajustement d’être plus.
Merci encore car de savoir qu’ils font du bien m’est doublement agréable.
🙂
Il y a quelques années, j’ai eu une amie du web, qui était prof de philisophie et qui s’intéressait particulièrement à Spinosa et me l’avait fait un peu découvrir à travers nos échanges. J’y avait trouvé une parenté imaginaire, des mots et des concepts qui me rejoignaient.
Et vous avez pu en mesurer les bienfaits ?
Les mots et concepts ne sont là que pour guider l’esprit humain vers leur réalisation d’être. Evidemment c’est comme en tout, un tri s’avère sélectif, une fois l’expérimentation du concept effectuée, s’il n’est pas convaincant, c’est qu’il est à réajuster. L’impact Spinoza, c’est d’avoir repéré le concept guide des guides conceptuels.
Ma connaissance de Spinoza es très limitée, mais j’aime la façon dont il traite de Dieu sans s’empêtrer dans les religions. Je m’intéresse aux philosophie qui résonne quelque chose en moi que je sens vrai. Quant à savoir si c’est la vérité, c’est un tout autre débat. 🙂
Ton texte m’a fait venir à l’esprit la chanson « La valse à mille temps » ! Merci pour ces jolis mots
Et le mille feuilles de l’atelier de s’exclamer ! « La chanson a l’esprit bien placé ». Cinq mots adressés de si belle façon.
Merci Estelle.
Le défi # 9 # sera qui sait celui de leur consécration, je viendrai volontiers y écrire prochainement.
🙂
[…] La vie est belle, sur le blog Patchcath Après la pluie, sur le blog Palette d’expressions Les décalages intentionnels, sur le blog L’impermanence n’est pas un rêve La météo sous les feuilles, sur le […]
Bon jour,
En fait de décalages, je pensais au mot rétroactif comme si après coup la douleur prenait vraiment naissance après une gestation comme une implication à la genèse de toute histoire d’un 3 avec cinq lettres comme une étoile à cinq branches qui se déploie au temps des directions et que ce tout retombasse comme une flèche qui pointe au coeur à l’infini d’un temps qui s’impose, s’amplifie en juin 154 ème jour et donc par effet : 1 +(5×4) = 21 d’où 2+1 = 3.
Ainsi tout est dit par ce 3 qui se grandit et résonne dans sa pérennité mais (mai ?) et pourtant à cet écho dans le vide des autres jours claqués de ne pas naître à la bonheur s’invitent à être personnalisé, individuel et unique par le temps qui gifle toute seconde de présent par le passé et l’avenir se réveille à la douleur d’exister : « juin pourra accueillir le temps des autres jours sans l’assimiler à ce temps du trois ».
Max-Louis
Merci Max-Louis,
Le temps d’un décalage horaire et il est déjà si tard que je peux de mon balcon voir s’allumer l’étoile à cinq branches dont vous vantez les flèches du temps infiniment opérationnel. Ce petit compte me parait tout à fait intéressant dans un langage symbolique, avec une réduction à la clef, qui retombe sur les pattes de la valse à mille temps, lorsque Jacques nous chante :
« Au troisième temps de la valse
Nous valsons enfin tous les trois
Au troisième temps de la valse
Il y a toi, y a l’amour et y a moi ».
Alors un temps qui gifle, une douleur d’exister, est-il possible que le décalage soit si rétroactif à la lecture qu’il en devienne douloureux ?
L’écart entre le point de départ et le point présent suggérait plutôt l’idée d’un entre deux, deux qui est entre un et trois, est-ce bon comme argumentaire ou bien dois-je reprendre l’ensemble en repartant des 154 jours ?
Max-Louis, je vais consulter Morphée et ensuite reviendrai recaler le tout, il me semble que rien ne colle au vide de l’écho qui s’invite.
Et je vous prie de m’en excuser.
Je ne sais plus quoi en dire tellement tout ceci est déconcertant pour moi.
🙂
Effectivement, il y a du déconcertant … mais n’est-ce pas aussi l’effet de ce décalage …
En tout cas je vous souhaite la bonne nuit étoilée avec une fraîcheur rêve 🙂
Van Gogh vous remercie à travers moi pour la belle nuit étoilée dont il a rêvé et qu’il a réussi à représenter au plus près de sa beauté.

🙂
Quel bel attrape-rêve que ce texte un rien énigmatique comme j’aime…
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
On n’attrape pas les rêves avec un lasso, nous affirme le pingouin rendu chèvre du fameux concours de l’agenda ironique de juin chez carnets paresseux ici : https://carnetsparesseux.wordpress.com/2018/06/25/tout-et-son-contraire-les-textes-de-lagenda-ironique-de-juin-2/
Merci fée Célestine, j’adore lire les petits clins d’œil de ta baguette magique.
Ils ont l’art de la concision synthétique.
Bises ❤ ❤
« Le temps de juin le trois ne sera que ce temps d’un jour… » et tout ce que tu en dis par la suite me semble on ne peut plus juste.
Il y a beaucoup de sagesse dans tes mots 🙂
C’est que je passe beaucoup de temps à les décoller les uns des autres, vois-tu, Laurence, et que je n’en suis qu’à l’ébauche du début de l’esquisse.
Toi tu as lu Lao Tseu pour parler ainsi !
https://www.chineancienne.fr/traductions/lao-tseu-tao-te-king-trad-julien/
Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru.
Lorsque tous les hommes ont su apprécier le bien, alors le mal a paru.
C’est pourquoi l’être et le non-être naissent l’un de l’autre.
Le difficile et le facile se produisent mutuellement.
Le long et le court se donnent mutuellement leur forme.
Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité.
Les tons et la voix s’accordent mutuellement.
L’antériorité et la postériorité sont la conséquence l’une de l’autre.
De là vient que le Saint fait son occupation du non-agir.
Il fait consister ses instructions dans le silence.
Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.
Il les produit et ne se les approprie pas.
Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.
Ses mérites étant accomplis, il ne s’y attache pas.
Il ne s’attache pas à ses mérites ; c’est pourquoi ils ne le quittent point.
Bises ❤
Eh bien non, pas lu… Enfin, si maintenant c’est fait 😉
Bises Jo !
J’ai pris le temps de lire cet écrit en plusieurs temps, la philosophie qui en découle fera le reste toute la journée, tranquillement, sans hâter le temps, précieux.
J’ai pris le temps de répondre en laissant le temps s’écouler philosophiquement en toute quiétude. Même si parfois il vient me donner quelques piqûres de rappel douloureuses, je le trouve raisonnablement clément à mon égard.
Merci janickmm