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Archive for the ‘désordre’ Category

L’animal l’animait,
La lenteur l’hantait,
La lanterne l’éclairait.

Dé-pausez-le, c’est un chat vif !

Le chat lent était blanc,
Couleur de mie, mouleur de vie,
Pas automate pour un iota,
Qui de l’Alpha à l’Oméga,
Etirait ses achabattis,
Sans se presser le compresseur.

Le paradoxe usurpateur,
Mettait l’accent sur la vapeur,
De la machine à créatures.

Accélérez cette lenteur
Criait la ligue des producteurs !

Dans le labyrinthe du labeur,
Une expression haute en couleur,
Inscrivait son front chahuteur.
Oubliez l’accélérateur,
Circonflexez, arc-boutez !

Laissez les rats, les scélérats,
S’échiner à produire de l’heure,
De l’heure à vendre, à compresser,
A citronner les transmetteurs.
Ménagez le chat et le lent,
Pour dépotrominer le temps.

Un chat des villes, un chat des champs,
Se rencontrèrent dans un suspens.

Ne déformez pas mes propos,
Car ce n’est pas un cas chat LO.
William cherchant à l’amoindrir,
Irait prétendre que chat qu’expire,
De Schrödinger serait l’inspire.


Ceci n’est pas un chat

Hé hé ! Oui, koi !
Ceci n’est pas un chat, mais sa représentation photographique.

Poème surréaliste écrit pour l’agenda ironique d’avril qui prend sa source chez Max-Louis.
Il nous propose d’écrire sur le thème du chat.
Les mots « automate, créature, usurpation et compresseur » seront inclus dans notre texte.
Histoire de faire bonne démesure.
Mais c’est ici qu’il est plus sûr d’aller vérifier de koitesse qu’il s’agit.

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Le temps peut prendre bien des visages, d’ailleurs, si vous le rencontrez un jour, reconnaissez-le à quelques détails subtils.
Habituellement invisible, ou presque, il agit si lentement que son action ne se remarque qu’une fois qu’il est passé.
Mais ne vous y trompez pas, il n’est pas parti pour autant.
Il a la caractéristique de se faire oublier, la délicatesse de ne vouloir effrayer personne.
Bien qu’il n’ait aucune intention, sa nature le porte à détruire.
Comment pourrait-on lui en vouloir ?
Il oblige chaque créature à observer, constater, faire aveux d’impuissance, pour finalement l’accepter comme un compagnon de vie.
C’est en allant à la fête de l’apiculture pastorale qu’un de ses détails flagrant a fait irruption dans le paysage.
Les ruches sont déplacées en fonction des floraisons afin d’être plus productives.
L’utilisation de la Nature comme objet par l’Homme tient-elle compte des réels besoins de celle-ci ?
De quels modes de communication dispose la Nature pour exprimer ses besoin ?
Je crois profondément que nous allons devoir faire preuve d’humilité devant l’urgence de revenir à un respect des lois intrinsèques du droit naturel de Dame Nature pour réussir le pari de faire entendre nos propres besoins.
Ça, c’est l’œuvre du temps.

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Statistiques Surréalistes, ah bon !

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Selon 85 % des instituts de sondages français (BVA-IPSOS-IFOP-CSA)*, 90 % des sondages sont le reflet de 2 % des opinions exprimées par les sondés dont seulement 50 % ont eu toute liberté de s’exprimer sur le sujet en répondant à des questions ouvertes et les autres 50 % sont restés sur le champ de la question en se demandant à quel moment la haie de la réflexion viendrait à s’ouvrir suffisamment de temps pour que les résultats du sondage puissent être considérés comme fiables.
Ça, c’est quand les pourcentages tombent justes.
Lorsque l’institut BVA (Biorépondre Vite un Avis) interroge l’axe naturel des fleurs des champs, 85 % des végétaux sélectionnent en deux secondes l’une des trois propositions bioproposées par le sujet sondeur, la plupart des avis tombent trois fois sur trois sur l’une d’entre elles.
Lorsque le sujet est épineux, les sujets sondés sont hésitants, et environ 90 à 95 % d’entre eux choisissent une quatrième réponse qui n’est pas proposée. Hélas, non incluse dans les chiffres, la statistique se pique alors d’ortifice ou de roncement qualitatif.
Ainsi, il apparaît que dans un terrain laissé en friches, 20 % des graines se déclarent en accord avec le plan du pissenlit selon lequel 33 % des corolles n’ont qu’une seule valise en carton pâte, et le reste des questions sauvages donne l’heure à 100 % des voix exprimées qui le demandent attentivement.
Les résultats de ces sondages sont clairs.
Si vous avez une opinion à exprimer, n’attendez pas le changement d’heure pour qu’elle soit désintégrée dans les chiffres.
Horlogez-vous vite à votre avis et au plus près du changement de l’heure des pourcentages, elle vous en sera reconnaissante.

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* Les instituts de sondages cités dans cet article
BVA : Biorépondre Vite un Avis
IPSOS : Instant Pissenlit Soudain Ouvert sur le Silence.
IFOP : Initiation à la Force des Opinions Phytologiques
CSA / Chancellerie des Suffrages Agraires

La joie est gratuite, partageons-là !

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tobie_et_l%27Ange_%28Verrocchio%29

Le char fait son soleil de plomb, il tire au cordeau les rangées de légumes dans le jardin du père. Une poudre d’or répand sa magie sur le sommeil des anges.
– C’est comme ça qu’on écrit « Dieu » ?
Demande au premier rang Poil de Carotte, la banane grand sourire d’une oreille à l’autre.
Dans le jardin d’Eden la carotte de l’âne agite ses fanes pour attirer l’attention du bœuf.
Il faut sauver le soldat Jésus, réécrire l’histoire depuis son début.
Le char fait son soleil qui dort, qui dore, qui dîne, mais d’un œil, seulement. Un ver en goguette éclaire, à la poursuite du temps perdu, il danse sous le ciel étoilé, complice d’une voûte céleste dans la carte du temps. Si le ramage de son aurige déplume le paon, c’est bien qu’il s’agit d’enrayer la roue de son Destin.
Que vous avez une belle plume, écrivassier, dira plus tard l’encre de Chine de son auteur !
Si votre langage se rapporte à notre royaume, vous êtes le Phaéton des hôtes de ce ciel.
N’en faites pas un fromage de chèvre, sinon, vous risquez d’attraper la maladie des brebis gâteuses.
Mais faites-en un gâteau de Roi, Dieu vous le rendra.
Une frange en panne de Renard plus tard, le Corbeau, innocent jusqu’aux dents, déclame l’innocence du bourreau, la nature nature du fromage blanc.
Sous la voûte de l’Arche perdue se dessine un roman, une Rose des vents souffle le dialogue à l’aurige.
Le char renaît de lui-même tous les jours.
Il est la lumière de son Aurore, l’Auroch de la première lettre.
Il est dans les couloirs du temps, le rire de La Joconde qui secoue une plume, son Nom de Code, suivez son regard…
DA VINCI, bien sûr !

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Le vélorafe pour voir de loin

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C’est en gare Iotop que débutera le voyage de juin 2021, en train, celui de l’agenda ironique.
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Sur le thème de la langue, avec quatre mots à inclure dans le texte.
– Insomniaque
– Chouette
– Frigoriste
– Narine
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Surveille ton langage !
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Bein quoi, l’est pas chouette mon langage ?
Bof !
Tu le préfère comment sinon ?
Un peu moins frigoriste, peut-être…
Puisqu’il produit du froid, il pourrait résoudre le réchauffement climatique !
Nous glacerions les pôles à l’étendue de nos discours !
L’iceberg du vocabulaire ne viendrait plus à fondre, mais de nouveaux cristaux d’élocution rafraîchiraient les narines planétaire.
L’équilibre thermique de ton langage me plaisait pourtant bien.
Avantages et inconvénients :
Ça donne chaud aux ours blancs.
Ça rend insomniaques les pingouins noirs et blancs.
Ça noircit les extrémités polaires.
Ça fait pas trop rire les baleines.
Ça surchauffe les neurones des physiciens.
Le pôle d’Emile Victor n’est pas content.
Bon, je vais voir ce que je peux faire.
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Quelques minutes plus tard, l’ordinateur rendit sa réponse.
L’intelligence artificielle de mon langage a réfléchi, elle te donne son bonjour, langue des signes.
Wow, super ! Et je signe où ?
Sais pas !
Au fond du sens ?
Il s’est échappé.
Pourquoi ?
Parce-qu’il ne se sentait pas entendu.
Il parle quel langue ?
Evasif.
D’où l’évasion ?
Au fond, tu vas.
C’est entendu.

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La giralançoire s’en balance

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Suite de « Dans les pousses du silence ».
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« De la fleur vous êtes la quintessence ».
Sophie Rostopchine « Les mémoires d’un âne ».
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L’âne des mémoires


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Dans la torpeur du soir qui s’annonçait caniculaire, les fleurs du jardin d’Alexandrie exhalaient leurs derniers arômes avant la nuit. Ce soir, aucune d’entre elles n’irait refermer ses pétales. Canis Alpha, la reine Siriusienne, avait prédit une nuit d’étoiles filantes.
La brouette remua faiblement ses poignées. Toute la journée, serrées par les mains caleuses des ouvriers, elles avaient été mises à contribution. Et puis, abandonnée au fond du jardin, enfin, elle pouvait détendre ses muscles endoloris par le dur labeur des transports de charges nécessaires à la construction.
La charrette était repartie, on ne sait où, ou bien était-elle rangée si précautionneusement qu’elle en était invisible.
Des milliers de sons ténus, frémissements, frissonnements d’ailes de grillons, craquements de brindilles sèches, frottements du feuillage dans la brise à peine perceptible, des milliers de sons ténus habitaient le silence. Quelques fleurs tournaient leur tête pour suivre le glissement d’un orvet ou le dépliement discret du crapaud assoupi. Toute la nature se prêtait à l’instant. La traversée des perséides s’annonçait turbulente.
Mortificat l’avait vu. En lisant dans les écorces d’arbres et en rapportant l’angle des branches sur la pierre du tombeau d’albâtre d’Alexandre le Grand, elle s’était rendue compte de la dysfonction. Plus rien ne correspondait à la règle de Rhodes. Alors elle avait su. La morsure du grand chien était inacceptable.
Mortificat levait les yeux lorsqu’un trait de lumière traversa le ciel.
Ni la brouette ni elle ne firent de vœu. Il était trop tard pour ça.
Les brancards de la brouette en fer blanc, Mortificat les avait mesurés suffisamment pour comprendre que l’usure des poignées ne se réparerait plus. D’ailleurs, la brouette avait su en faire si bon usage que c’était à se demander si telle n’était pas la vocation de cette dernière. Sous sa voûte crânienne se dessina alors une phrase en lettres de feu. « Il faut s’en servir… ». Ça remontait à tellement loin cette histoire.
Elle cessa donc de chercher à alléger le poids de l’hôte aux charges de pierre et se tourna résolument vers la splendeur du jardin. Près du tronc, une touffe bougeait. Un lièvre de l’été sans doute.
– Groin groin !
– Tu parles cochon maintenant ?
– Non, sanglier.
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Le parlé sanglier


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Mortificat, qui parlait le sanglier couramment comprit qu’il se passait quelque chose de délicat à entendre dans ce monde là. Elle aurait besoin de la charrette pour capter les tonalités les plus fines.
– Sais-tu où se trouve la charrette, je ne la vois plus ?
– Elle a du se planquer dans un coin, pour ronquer tout ce qu’elle sait.
– C’est quoi comme langage ce ronquer ?
– Elle n’en sait rien !
– Si tout ce qu’elle sait n’en sait rien, comment veux-tu qu’elle se rende compte qu’elle le sait ?
– Sait une bonne question !
– Laquelle ?
– C’est elle qui saura.
– Ou qui a su.
– Ou qui sait encore.
– Il manque quoi comme temps ?
– L’imparfait du subjonctif.
– C’est pas un peu passé ?
– Au niveau des couleurs ?
– Pffff ! Les fleurs dodelinèrent la tête d’un air compassé. Jamais elles ne comprendraient ces dialogues sans l’aide d’une encyclopédie vivante.
– Allons chercher Cyclopédie pour ce faire ! S’écria alors la brouette en s’ébrouant les deux brancards d’une oreille distraite.
– Arrêêêêêêête ! Elle va me prendre pour un lièvre !!!
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Le lièvre


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La suite est d’une toute autre nature, elle se glisse dans les espaces intersticiels, soit entre les lignes de l’écriture, soit entre ses lettres, dans les espaces entre elles, voire même dans la marge.
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L’écriture indéfinissable demande une connaissance étroite des codages de la psyché, ce qui n’est jamais aisé, car aucun écrit nulle part n’en fait état clairement, d’autant que son impossibilité d’expression écrite est une nature première. Aussi, l’approche se fait à travers de longues paraboles, des arrondis gravitationnaires évasifs aux cursives évanescentes, tout est dans la nuée et l’indicible.
L’exercice était de style, s’y mesurer n’est pas une affaire de mots, bien qu’il passe par eux.
Il s’agit de gingembrer sans discourir creusement, tout en maintenant l’éloignement de l’extinction à distance suffisamment effective pour que la lueur ne s’emballe pas dans ses propres fonds.
La règle des trois biais redresse sa fonction première, le calcanéum au prorata de l’espièglerie repeint la façade du triturage de la conscience étoilée du processus. La lettre n’est pas une loi immuable, elle est de première intention, puis de révision, puis d’élaboration particulière, puis elle se recrée dans la spirale d’un phénomène immanent, sans jamais s’égarer dans de quelconques bases de données primaires. Bien que sa racine gréco-latine plonge au cœur de la spacio-temporalité d’Eckhart, son courant d’art fouille l’humus de la vérité comme le ferait un lombric en terre sainte.
Le cours avait repris depuis une demi-heure lorsque le courant d’air fit claquer la porte du vasistas de la création. Un étudiant, épuisé par les révisions de la veille se réveilla en sursaut. Que se passe-t-il dans l’esprit de celui qui, tout embrumé par le sommeil, vient d’être tiré du magma de l’inconscience de façon brutale et fulgurante ? En un millionnième de seconde, c’est toute une vie de pensées enchevêtrée qui se manifeste au cœur du cerveau de l’étudiant en lettres. Et puis tout retombe, recouvert du voile de l’oubli. Comment faire pour éclairer ces milli-secondes de magistralité aiguë sans avoir à se tordre le cou pour aller y voir ? Sombrer dans le trou de son tréma par l’innocence qui risque sa peau en déchirant les couches successives de la fouille archéologique de la conscience ?
Bien, allons écrire cette lettre maintenant que nous détenons les règles grammaticales, organisationnelles, contenantielles, décortico-constitutionnellement parlant.
Bonne écriture à tous les étudiants de la formation..
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Venise, début duGourde de pèlerin XVIe siècle fiasca da pellegrino en verre cristallo soufflé émaillé et doré H 31 cm Estimation 5 000 – 6 000 euros
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Merveille de la finesse de calligraphie


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Il était 10h51 lorsque la prof s’avança dans la grande allée de l’amphithéâtre. Les étudiants s’étaient rassemblés en masse, prévoyant sandwichs et boissons, ils savaient que le cours allait être long. Mais ils savaient aussi qu’ils ne le rateraient pour rien au monde. Il s’agissait d’apprendre à écrire des lettres, mais pas n’importe comment.
La prof, une grande blonde, élancée, atteint l’estrade et brancha prestement son ordinateur sur le rétroprojecteur. Puis, se saisissant du micro, elle commença d’une voix claire et bien timbrée.
– ça y est, ça commence ! Chuchota Rémy en pouffant du côté d’une petite brunette à ses côtés.
– C’est bien le style à la grande Gertrude, INIMITABLE !
– Que tu crois, Anaïs, que tu crois…
– Pffff, Tais-toi vieux singe !
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– Bien, vous êtes nombreux, ce qui est plutôt bon signe. Bonjour à tous. Nous allons commencer par : Dans quel ordre écrire une lettre bien pensée ? Qui veut donner son idée ?
– Bonjour Gertrude, bonjour à tous. Normalement, on marque la date et le lieu en premier.
– Bonjour Benjamin, c’est un bon début, mais vous allez voir pourquoi ce n’est pas toujours l’idéal de lettre en-tête, par exemple, pour aujourd’hui, nous pourrions noter que nous sommes le dimanche 24 Mai 2020, et que, l’université étant rattachée à moitié sur Le Croisic et à moitié sur Moscou, nous pourrions préciser : écrit à Croicou, ou encore, à Mossic. Quand voulez-vous poster cette lettre, Benjamin ?
– Euh ! Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore écrite…
– Donc il me paraît souhaitable de n’écrire la date qu’une fois la lettre écrite. On commence par quoi alors ?
– Bonjour, moi, c’est Jacquelin. On commence comme je viens de le faire, en saluant.
– Et tu salues comment, Jacquelin ?
Jacquelin se lève et salue en inclinant légèrement la rête.
– Pas mal ! Ça s’écrit comment ?
– Comme ça se prononce.
– Ça peut !
– On peut commencer aussi par : La magie de l’intrigue se trouve à la dixième ligne.
– Pour une lettre du cœur ?
– J’écris comme un as de pique !
– Sur des carreaux, ça va bien se passer.
– Bon, ok, c’est noté. Qui aligne la deuxième ?
– L’alignement devra être parfait.
– Ce n’est pas le contenu ! C’est le mode d’emploi, ça.
– Fô planter le décor de l’intrigue, grande duduche !
– Arrête, Rémy ! C’est pas paske je t’ai traité de vieux singe qu’il fö me traiter de duduche !
– Ben c’est ça, dis-le devant tout le monde encore…
– Bon, c’est une lettre ou une scène, que vous êtes en train d’écrire ?
– Une scène de lettre, pouffa encore Rémy en s’étalant comme une crêpe sur sa voisine de fauteuil.
Gertrude :
– Aller, je vous aide un peu. Mon amour, ça passe aussi bien pour une femme que pour un homme.
– C’est pas un peu tendancieux ?
– Un peu trop orienté ?
– Mouais, plutôt amalgame ! Genre, la personne disparaît au profit d’un sentiment qui n’est jamais qu’un concept.
– D’autant que ça ne lui laisse même pas le choix d’être d’accord ou pas. Qui vous dit qu’au moment où elle recevra la lettre, cette personne va être dans les dispositions précises de ressentir de l’amour à l’égard de celle qui lui adresse la lettre ?
– Ah, les écrits sont bien compliqués.
– Bon, tant pis, passons directement à la dixième ligne, après tout, l’essentiel n’a pas besoin d’enrobage.
– Mais si nous écrivons la dixième ligne sans qu’il n’y ait les neuf autres, comment va-t-on savoir que c’est la dixième ?
– On numérote les lignes ?
– Ou alors on n’a qu’à dire : mon amour, voici la dixième ligne de la lettre que je ne t’ai pas encore écrite, en te souhaitant bonne réception. Et puis voilà.
– Et cette dixième ligne avec l’intrigue, elle est où ?
– Beh, si ça ne vous suffit pas, écrivez-la vous-même !
– Qui a une autre idée ?
– Hola ! On n’a jamais dit que c’était l’intrigue qui était à la dixième ligne, mais seulement la magie de l’intrigue, c’est pas pareil !
– Je n’imagine pas comment on peut écrire la magie de quelque chose en mots.
– Dans ce cas là, il s’agit de passer par la poésie.
– Oh, cela m’inspire, tels les grands singes devant un régime de pousses de bambous, au milieu d’une grande jungle sauvage, le gnou domestique cherchait encore comment il allait écrire sa première lettre. Inspirée par l’élan salvateur du boa constrictor, la belette, insérée entre le A et le C, entra dans l’estomac du reptile sans discuter. L’ordre, c’était l’essentiel à respecter. Alors ensuite pourraient venir le dromadaire, l’éléphant, le figuier, et cætera.
– Bof, pour la magie, tu repasseras §

– ² J’aimerais bien t’y voir, tiens ! Sans clair de lune !
– C’est quoi ce petit 2 ?
– Sais pas, il est arrivé tout seul.
– ² Tiens, le revoilà !
– Tu parles d’un ordre !
– Bon, pour l’ordre, vous avez l’adresse ?
– J’suis pas sûre, pas très recevable, tout ça !
– Et si c’était sa lettre ?
– Hein, et si c’était ça, l’être ?
– Ce désordre ?
– Cette pagaille ?
– Ce bavardage ?
– Cette magie de riens du tout qui font plus que raretés ou que simplicités.
– Alors, on l’écrit, cette dixième ligne ?
– Là-bas, au fond du bassin, une vertèbre se tord pour mieux voir la douce lumière qui remonte jusqu’au crâne traversé de pétillantes connections. Mais quelle est donc cette intuition étonnante qui ne cesse de venir éclairer mes canaux intergalactiques, qui vient et revient sans cesse, depuis plusieurs décennies, et que jamais, au grand jamais, je n’ai encore réussi à définir clairement ?
– Eh beh purée, elle fait quatre lignes, cette dixième ligne !
– Et sa magie est lumineuse.
– Mais reste obscure…
– L’intrigue serait-elle neuronale ?
– Par méconnaissance, oui.
– Bon, on va pouvoir l’envoyer, cette lettre.
– Et nous allons y glisser un trèfle à quatre feuilles.
– Oui, vous avez raison, c’est moins lourd que d’y glisser un fer à cheval, ou encore une dent de la chance.
– Pour la dent, il en faut au moins deux !
– Une mâchoire complète, pendant qu’t’y es !
– Tu te vois, recevoir une lettre avec une mâchoire dedans ?
– C’est plus une lettre, c’est un colis !
– Bien, Merci Jacquelin, merci Rémy, Merci Anaïs, et merci Benjamin. Et puis merci à tous. La semaine prochaine, nous verrons comment développer une idée dans l’lettre. En attendant, réfléchissez à une idée particulière, arrangez-vous pour qu’elle reste fraîche jusqu’au cours suivant.
Si vous n’en trouvez pas, je viendrai avec une liste, et nous choisirons laquelle traiter.
L’année dernière, nous avons passé deux ans sur l’idée de la racine carrée, jusqu’au moment où nous avons découvert que quelqu’un les avait taillées à l’emporte-frite. Je ne voudrais pas orienter la réflexion mais l’idée de l’occupation de l’espace me paraît être un fondement dans l’lettre.
Bonne réflexion à tous.

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Mitochondrie Animal-cell-structure
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L’origine du monde
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Une mitochondrie inaugurale faisait sa révolution en mascarade trompe-l’œil lorsqu’une mitochondrie nomade traversa son orbite en sa confinité.
Keskecébo !!!
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Que se disent-elles ?
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La mitochondrie inaugurale s’étonnait du mode de propulsion en cette confinité particulière ; « La mascarade n’est un trompe-l’œil que d’un point de vue artistique, car la révolution fait son œuvre bien mieux sous ce couvert ! »
Keskellébelle !!!
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Comment ça se déroule ?
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Les couverts de la révolution en trompe-l’œil de cette mitochondrie inaugurale n’ont de cesse d’embellir les confinités d’une mascarade artistique, avec une telle précision, que l’artiste lui-même ne put s’empêcher de s’exclamer :
Keskellçonbelles !!!
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Après c’est logique
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De la surprise inaugurale, la mitochondrie mitoyenne, sous-couvert de la mascarade révolutionnaire, s’étala de toute sa face cachée sur une confinité lunaire, prononçant dans un souffle cédillé : « Oh, my god, keskeçébon !!! »
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L’Arenmô
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– Vous prendrez bien une tranche d’heure avant de prendre le départ ?
– Oh ! Juste un départ de tranche, alors. Merci.
– C’est une tranche particulière, vous savez ! Garnie à l’oscillation et enrobée de variation.
– Elle est de nature moléculaire ?
– Selon de quel point du globe le départ de sa flèche se situe, oui. Mais en vrai, c’est faux. Elle est de nature causale.
– Purée ! Ça fait de l’effet !
– Effectivement.
– Vous l’avez aromatisée à quoi ?
– D’une mesure de moment opportun.
– Arrosé d’un nuage d’Atoum ?
– D’accord, je vous prépare une infusion d’augures. J’y mets une pincée de sort ?
– Ecoutez, si ça nous permet de sortir du cycle, je veux bien.
– Mumm, dites-donc, goûtez-moi ça !
– Keskeçébon ! Merci, je vais prendre la tranche entière.
– Ravi que cela vous plaise !
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Ecrit pour l’agenda ironique de Mai 2020 extraordinairement bien proposé chez Jean-Pierre Lacombe, du blog « Des Arts et Des Mots« .
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C’est comme ça qu’en allant revoir sa proposition, je viens de me rendre compte que je suis tout à fait en dehors des clous, j’ai du perdre la tête ! Mais où est-elle donc passée ?
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Sans tête yue-minjun-untitled-1994_a4-1
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« L’étrangeté d’une situation ne se mesure ni à l’équerre, ni au compas. »
Ainsi parlait Monsieur Zara, le créateur de la ligne vestimentaire dont les patrons sont tous travaillés au cordeau. « C’est pas que ça plombe, mais au moins, ça tombe droit ». Avait-il l’habitude de dire.
Donc, Zara, Zara Deschamps plus précisémment, rhabillait la population.
Il disait à qui voulait bien l’entendre, que le mot le plus fin dépendait toujours entièrement de l’oreille la plus grande. En tant qu’entrepreneur proche de la clientèle qu’il rhabillait, de saisons en saisons, il avait hérité d’une empathie nettement sur-développée, et la logeait discrètement au fond de ses orbites, juste derrière le nerf occulaire. Ce qui lui donnait un regard framboises , car la tumeur, de nature bénigne, voire même bienigne, avait tendance à provoquer chez lui une réaction lacrymale périodique pluri-disciplinaire, occasionnant de la sorte à ses globes occulaires une inflammation. Ladite inflammation récurrente ayant elle-même le don de multiplier les globes comme le feraient des cellules, donnait ainsi la forme framboisienne particulière d’où émanait son charme divin. La clientèle disait de cette particularité qu’il avait une « morula » à la place des yeux, voyez plutôt.
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Framboise
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Lors que son psychanalyste le recevait en bienséance, Monsieur Zara Deschamps prit soudainement conscience de l’immense chance dont il était l’héritier. Il avait un don, celui de voir la naissance de sa clientèle à travers le prisme de sa vision démultipliée. Doté d’un fort pouvoir de conseil et d’un solide bon sens, il savait satisfaire l’ensemble des personnes rhabillées pour la saison qui s’en trouvaient fort surprises, et tellement heureuses, qu’elles fidélisaient et ne s’habillaient plus que chez lui.
L’une des plus fidèles, mutine de son état, qui gagnait à être connue pour son style acrobatique, venait régulièrement le solliciter pour qu’il lui créé sur mesure une « jupe d’aliénation ». Elle disait ça, parce qu’atteinte de la maladie de saint-Guy, elle devait mettre du grillage autour de ses jambes pour empêcher que sa jupe ne s’envole en la soulevant d’un pas de danse involontaire.
Reine des échecs, elle eut un jour la tête coupée par une ruade alors que le cavalier de l’apocalypse, shooté à l’héroïne, tentait maladroitement de rattraper son âme qui s’envolait à tire d’ailes vers des auspices plus buissonniers. La tête sous le bras, la reine reprit les rênes et continua la quête de saint contoise sans se presser. Petits patins et coups fins tombèrent tout droit dans son panier jupon.
Jusqu’au moment où, en panne de papier toilette, elle invita son voisin le marquis à jouer au cadavre exquis. Elle récupéra ainsi, les publicités n’étant plus délivrées régulièrement, toute une collection de bons mots avec lesquels elle pouvait se t…..r l’arrière train en allant faire ses petites affaires dans la cabane au fond du jardin.
Celle-là, au moins, elle avait du style, disait Zara Deschamps en se le tournant de l’oeil droit à l’oeil gauche. Il aurait bien aimé soulever le voile de dentelles qui couvrait ses fines et longues jambes, mais la clientèle, c’est une chose. La vie privée, c’en est une autre. Il avait pour règle d’or de ne jamais mélanger les deux. Et puis prendre un coup de pied lors d’une danse, non vraiment, merci.
Une autre cliente remarquable un beau matin surgit dans la théïère du petit déjeuner de Zara Deschamps. Elle jouait à faire la course à dos d’escargot avec le lapin blanc d’Alice, celle des merveilles, lorsqu’elle déboucha sur l’allée menant directement à la tasse. Zara Deschamps faillit l’avaler. Heureusement que la coquille grattait la luette, ce qui eut le don de désaccorder ses cordes vocales, mais il n’eut jamais le ton de s’en plaindre. Sa voix prit ainsi des intonations rauques et sensuelles qui ne fit qu’accroître son charme dévastateur. Elle cherchait un chapeau fou, fabriqué par un chapelier qui le portait en pointe, comme les accordeurs de pianos.
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C’est Bobby, un pote à elle, qui lui souffla dans les bronches quand elle revint avec l’avanie du bocal, une fois le petit déjeuner pris et le chapeau sur la tête. Elle eut les bronches dilatées, se mit un mot à la plume de flamant sur la pointe des pieds. Il se dit que sa tête fut égarée en tombant sur une boussole martienne. Elle aurait perdu connaissance et accouché d’une étoile, allongée sur un tas de chaos qu’un sourd-muet avait maladroitement laissé tomber de sa sacoche en cherchant sa collection de timbres.
Après ça, les yeux de Zara Deschamps se fermèrent. La naissance est toujours un moment fort et délicat. Il convient d’être discret.
Quand il les a rouverts, il découvrit qu’il était atteint de diplopie visuelle occulaire.
Les doubles pétales d’une fleur de bégonia venaient caresser son nez, qu’il avait délicat.
Les doubles pétales d’une fleur de bégonia venaient caresser son nez, qu’il avait délicat.
Une jeune et jolie jeune femme se penchait sur lui en l’appelant « Docteur Zara Deschamps, Docteur Zara Deschamps » !
Une jeune et jolie jeune femme se penchait sur lui en l’appelant « Docteur Zara Deschamps, Docteur Zara Deschamps » !
Mais je ne suis pas Docteur, se disait-il entre deux sursauts de conscience.
Mais je ne suis pas Docteur, se disait-il entre deux sursauts de conscience.
La dame en question était journaliste.
La dame en question était journaliste.
Elle croyait avoir affaire au médecin de Camille Claudel, sa meilleure amie, à laquelle elle venait rendre de visite.
Elle croyait avoir affaire au médecin de Camille Claudel, sa meilleure amie, à laquelle elle venait rendre de visite.
Lorsqu’elle apprit son identité, elle lui commanda deux camisoles, au cas où son amie serait agitée.
Lorsqu’elle apprit son identité, elle lui commanda deux camisoles, au cas où son amie serait agitée.
– ça suffit ! Scrash !
C’était Camille, qui, du bout du couloir, gênée par le bruit de leur conversation, venait d’envoyer sa savate contre le mur pour qu’ils fassent moins de bruit.
– Vous ne voyez pas que je suis crevée !
Devant l’osseuse maigreur mortuaire de Camille, il en retrouva sa vue habituelle.
La seule coquetterie de la journaliste fut de lui faire cette demande : tailler les camisoles dans un tissu à fleurs, et pas n’importe lesquelles. Des bégonias ! Puisqu’elle portait ce nom avec beaucoup d’élégance, il lui semblait qu’entourer son amie de sa présence fleurie durant son absence saurait la réconforter au moment des crises. Zara Deschamps eut la maladresse de lui parler du « temps » qu’il lui faudrait pour fabriquer de telles caricatures de vêtements. Ce mot eut le don de dérégler son langage au point que le discours qu’elle émit ensuite n’avait plus ni queue ni tête. Les secondes, les siècles, les dinosaures, devinrent des dinocondes, des sisaures et des seècles. Il se hâta de s’éloigner, tout en lui promettant d’honorer sa commande au plus vite.
Il se resservit une tasse de thé.
Un courrier était arrivé, sa secrétaire l’avait posé bien en évidence sur sa table de travail.
Il poussa un soupir. La journée n’est pas finie, se disait-il, et je ferais mieux de remettre au lendemain ce que je pourrais faire le jour même.
Il glissa la lettre dans un journal, puis l’oublia.
Le lendemain, sa secrétaire, lisant les gros titres, et n’y voyant que ragots et bobards, le mit à la poubelle.
La lettre faisait état du désir de vagabondage d’une sculpture en marbre, réchauffée de pétrissage d’une artiste claudelle, qui se sentait devenir vivante. Elle n’arriva jamais à l’oreille occulo-morulée de Zara deschamps.
C’est aussi ce jour là, très précisément, qu’entra un client très spécial, prétendant s’appeler Monsieur Popples.
Est-ce ainsi que les hommes s’habillent, chapeau déchiré, vêtements en lambeaux ? Il se présente au magasin pour offrir un massif d’idées debout, roncées comme des pensées de l’aube, sans même faire minne d’être peu ou prou intérressé par les vêtements prêts-à-porter dont regorge la boutique. Zara Deschamps lui propose un manteau de fourrure en véritable renard, qu’il décline d’un « non merci » sans équivoque. Zara Deschamps, qui n’en menait pas large devant le ton rembruni du gugusse, finit par engager la conversation sur ceux qui n’ont pas la commande de leurs instincts, les garouttés du bocal de déconfiture, genre. L’autre le fusille du regard. On sent que ça gratte, ça griffe, ça pique, le massif d’idées recule devant l’oeil de velours de Zara deschamps, qui décide d’agir. Le tissu est doux, velouté, pas côt-côtelé pour un iota. Popples se calme et lui fait une confidence ou deux puis retourne à ses confits de canidés framboisiens.
Tout de même, se disait Zara, j’ai encore du boulot avec les psychopathes avant d’arriver à les aimer pour ce qu’ils sont vraiment.
Là-dessus, Zara tousse, tracassé par l’idée d’aller se coucher alors qu’il a p’tête choppé une mauvaise grippe rien qu’en voyant le bonhomme en haillons. Un frisson parcoure sa nuque. Il attrape le joli manteau de renard argenté et va prendre trois cachets d’aspirine.
Moralité : Quand Zara tousse, tracer la route pour éviter les postillons.
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Texte rhabillé pour l’agenda ironique étrange de mars 2020, qui hisse haut ses couleurs Zara Tousse Tralalalalère.
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Dali Salvador 1

En avant première : Prochainement, l’œil accouchera d’une étoile. 🙂

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