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Archive for the ‘Amour’ Category

Giboulée, zébu, cognassier et riboulaine : Une édition filaire de l’agenda ironique d’avril 2020 chez carnetsparesseux, le marionnettiste qui en tire les fils ce mois-ci.

Samedi 18 avril 2020, Saint Parfait !
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Un jour qui n’est déjà plus est un jour passé.
Mais où est-il donc passé ?
Une enquête en cours de passé suis sa trace. A la vitesse de la lumière, ce qui est éclairé aujourd’hui fait-il déjà partie du passé ? L’anquêteur s’appelle l’an Kevin.
Il s’est extrait la tête du tout petit bout de sa lorgnette terrestre pour se rendre compte que la nuit n’existe pas puisque le soleil continue de briller et d’éclairer la Terre en permanence.
Sa conclusion :
La nuit n’est qu’un phénomène en trompe-l’œil.
Le jour n’est donc pas passé. Il continue.
Merci à Kevin pour cette enquête rondement menée.
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Dimanche 19 avril 2020
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De quel humour était-il né ? Il en était encore à se le demander !
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C’est en suivant une ligne de vie que le zébu s’était cogné à un cognassier bizarre.
Il glissait là, paroles rares, des p’tits papiers ébouriffés, par le courant des ciels rêvés.
Zébu laissait passer l’papier d’Art, Ménie Grégoire se chanterait en onde bleue, légèrement soulevée par les coings. Elle fonda « à la Jane » l’association « l’oiseau bleu » et l’Arc tendu de son aura ira jusqu’à chausser la clairvoyance, par le plus grand des hasards, après avoir marché plusieurs kilomètres sous une
giboulée d’eau tiède et rincé la lucidité du prisme optique par les deux bouts.
Tout le reste n’est que
riboulaine, sauf la formation du temps solaire. Rien n’est plus beau que son substrat, essence du puits à la racine, intermédiaire élancé vers le retentissement vibrissonné d’un frisson moléculaire.
Une voix se fraye un chemin vers son guttural accomplissement.
Nous ne sommes que des chargés de missions, et celle d’être et de rendre heureux est la seule à remplir.
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Lundi 20 avril 2020, cette fois Odette fête son saint, n’est pas Toulmonde qui veut !
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Cet espèce de
cognassier bizarre continue d’occuper toutes nos rubriques. Il avait en lui une puissance communicative pour peu que l’on se penchât vers ses branches chargées de fruits dorés comme une riboulaine du désert de Gobari,
Même les troupeaux de doux
zébus ne le traversent plus depuis belle lurette. Mais l’allure de la lurette vient à s’interroger depuis quelques temps sur l’origine de la trilogie des giboulées descendantes et ascendantes du centre de la Terre.
Ainsi hochent-ils la tête sans marquer de surprise à cette noble remarque, la marque du cognassier bizarre n’est recensée nulle part et même les publicitaires n’en disent pas un seul mot.
Nous nommerons ce mystère en l’évitant.
Ôtez les caractères typographiques et envolez-vous vers d’autres points de vue moins cartésiens mais tout aussi réels sinon plus.
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111 tris

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Perle d'éclipse

Perle d’éclipse


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Une perle d’éclipse à l’éclat de diamant,
Traverse encore le temps dans le flot d’une rivière.
Le saumon qui la tient dans la gueule fait l’écrin,
Sur l’écran de l’horloge où se devine une main,
Avec deux grands pavillons suspendus à son bruit,
Aussi fugitivement que luit l’espace sur la grêle céleste.
La sphère irisée retient une sécrétion,
Ne gardant en son cœur que l’ultime précision,
Où se sculpte le trait d’une paix mitoyenne.
Tremblez dictes poètes aux surfaces bien polies,
Ici plus rien n’échappe aux creux de la folie,
Même la rage douce y creuse au fond du lit,
La trace de ses ténèbres, la lumière de la vie.
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saumons rouges

Saumons rouges du pacifique

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Le choix des mots, le choc des échos

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La-couverture-de-Paris-Match-n-3657-un-numero-anniversaire-exceptionnel_original_backup
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De ces mots renversés je n’ai nulle prétention,
Mais j’ai forte impression quand la phrase coule à flot,
Entraînant dans sa course les verbes du présent,
Qui roulent encore leurs bosses sur des graviers fluviaux.
Dans l’eau des verbes hauts se devine l’étonnement,
Entre gaufre et mouvement, l’eau de là fait bourgeon,
Et le chameau des maths indique la direction,
Vers laquelle vont les rondes espacées des remous.
Le bruit que fait l’orage tombe de la goutte au nez.
Elle crève de nuages, zèbre le mur du son,
Gifle la flottaison d’un sous-l’eau amorti,
Pour aller se noyer sous le flot de ses mots.
Ah, que n’ai-je encore dans l’évaporation,
Gravi en altitude jusqu’à disparition,
La montage de silence d’Alembert et Diderot.
Ah, que neige encore le flocon de l’écho,
Dans la tempête blanche des bourrasques passées,
Jusqu’à s’évaporer au seuil de son foyer,
Dans la douce chaleur d’une fraîcheur retrouvée.
De ces mots imposés, de ses flots composés,
De grâce épargnez-moi le choc de ses échos.
Car si je me joue d’eux, ils ont pied dans la lettre,
Et moi, de leur sérieux, je m’amuse de l’être.
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Paris Match N° 80553
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« Le pied de l’inexpérience n’est dodu que s’il prend racine à la candeur »
Lao Tseu

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clematite bleue

Clématite bleue


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Elle serpentait en glissant à fleur d’eau
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La flamme douce entrouvrait de grands écarts,
Entre le crépitant fagot et le chambranle de son tirage,
Lorsque la coudée d’étincelles,
Cracha une dent dure au billot,
Où s’écrasait dans un tuyau,
La gougeotte de l’arbre à cimaise.
Sache que l’écot perd son avare,
Et que la vipère en son sein,
Porte l’écaille de son destin,
Fiché entre deux ventricules,
Aussi solidement que l’enclume,
Aime les coups de son marteau.
Sache que l’éclair de son sabre,
Dansera la couleur du ciel,
Parmi les ruches et les abeilles,
Sans qu’une seule ne perde son dard,
Car de l’usure il se fait tard,
Et la lumière est sans pareille,
Lorsqu’elle dévale son arc-en-ciel,
Sous le regard d’un champ d’oranges,
Les pieds dans l’eau, les fleurs en nage,
Ondulant au gré de la vague,
Dans un frisson marécageux,
Du bel empire de Lao Tseu.
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La lettre porte l’enfant

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Pierre de lune 1

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La lettre porte l’enfant, l’enfant s’est fait rapter.
Ce soir la mer se vague doucement au gré des ondulés.
L’ongle du monde vient de griffer la robe du vent,
Et le vent,
Le vent,
Vend sa robe de curée,
Contre celle d’une eau douce,
Qui dévale des sommets.
Retranché dans sa grotte,
L’enfant émerveillé,
Voit passer cette eau claire,
Et puisée dans ce courant,
La force de l’éclair,
Ouvre la poche du temps,
Et fait jaillir l’hiver,
Criblé de piques à glace,
Hors du cœur,
De ce bel univers,
Porté par un facteur,
Qui transforme les pierres,
En lettres disparues.
La lettre porte l’enfant, l’enfant sort de la lettre,
Et la grotte solitaire porte au cœur une pierre,
Une pierre de lune,
Pleine de jour qui l’éclaire.
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Les livres volent vers le ciel


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« Lever de planète sous un éclairage pourpre, bienvenue à la part de rêve qui enjolive et réenchante les esprits entristounés des « réalités » que les médias nous assènent à tour de faits divers et autres murs bien hauts qui ne font que séparer, blesser, éloigner du centre de la vie joyeuse et simple qui nous rattrapera tous un jour ou l’autre, du moins, j’ose l’espérer. Vivre en utopie ou vivre en sa propre réalité, that is the question ».
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Omraam Mikhaël Aïvanhov


Les écheveaux de l’âme
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Ils se parcourent et se dénouent,
les sentiers qui guident nos pas,
Comme des cheveux d’anges un peu las,
Qu’une brosse de soie lisse et caresse.
Elle déraille la voix qui s’enroue,
Sépare le bon grain de l’ivraie,
Aux chœurs du silence des secrets.
La taille des chars de la paresse,
N’exclue pas le monde des adeptes,
Du rêve tendre des arabesques,
Qu’un carrosse porté par la liesse,
De trois chevaux naseaux fumants,
Approchait près du firmament.

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C’était une telle évidence que l’excellent travail d’observation des canalisations ne donnerait plus jamais de phlegmon à la musaraigne étrusque que la présence du muguet dans la gueule de l’espérance ne surpris personne. C’est un geste de solidarité, assura le jour férié ! L’argile donne des cahots ces derniers temps, l’oiseau noir du chagrin est venu couper la route de la joie, il s’agissait de traiter la mise en échec avant qu’elle ne réagisse à la crise de foie. Un bon dépuratif porte l’image de cet étrange langage agi, faire et refaire travailler sans cesse l’exercice haut culot particulièrement fin laissait à penser que les moyens étaient bien plus immenses qu’ils n’y paraissaient de prime abord. Nous avions affaire à un monarque fléché comme une source d’heures retrouvées. Le temps de s’en rendre compte que déjà Olivia passait à cette récolte sept prononcée dans sa langue natale.
Plus rien n’était à comprendre, la tête n’y pouvait pas grand-chose.
Probablement que la gueule de l’espérance allait galoper jusqu’à la réalisation d’un rêve à la Kaghan. Tout était sous contrôle et pourtant rien n’avait changé.
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Musaraigne pachuyre-etrusque_2.jpg
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Ecrit pour

Des mots, une histoire : récolte 6
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Chez
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Olivia Billington

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bottes-de-sept-lieues
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Le lac des mots en surface attire bien cette épreuve vers les profondeurs. Il suffit qu’une phrase témoigne d’un éclat particulier pour que la plongée réalise sa trouvaille de trésor, la question du sentier se balise d’impressions.
Ce matin l’impression est nette. La surbrillance est comme un électroencéphalogramme plat, elle est plate et sa bande magnétique mordore sa luminescence pour ne pas griller la célérité du trouble. Le tracé a le nez sur la planche réfléxogènique et la laque se recouvre de cygnes comme un tableau de Picagritte.
Je ne regrette pas de dire que la grille a la lettre prête, et que, dépassée par la rouille du cobalt, elle ne rend plus les faits aussi radicalement supposés qu’avant, mais pour autant, et par déposition de noble factualité, elle dépose aux pieds de la plomberie la résurgence de l’aube.
Ce matin vous suivrez en profondeur l’établicolage de la chose en récupérant, de-ci de-là, une vocab
ularité sourde, contre-testardataire, tout contre, muette comme une timbale de la république météorisée par un terrorisme abdominal dont la terreur fade et écœurante n’est pas sans rappeler celle du sang de lapin. Beurk, ne cherchez pas la surbrillance là où elle n’est pas, mais dites-vous bien que la forme n’est pas toujours le fond des artichauts, et que la forme va aller se recoucher pour reprendre l’électroencéphalogramme à la racine.
Je vous épaluche gauchement quelques baisers sur les deux joues et me vous souhaite une belle soupe de saison, et ce, pour toute la journée d’hier, tout en me confondant de légumes verts tellement la ponctuation me donn
e du rythme à l’ouvrage.
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J’irai jouer y’a d’la joie et du bonheur en allant ramasser les champignons de Paris à la truelle dans la cathédrale notre dame avec l’abbé Pierre, c’est le confesseur poinçon des lilas.
Etant donné que la pluie aura détrempé le sol, je pourrai mettre mes bottes. Véritables Aigles, je pense pouvoir prendre de l’altitude avec.
Où que soient les falaises, de mes quatre ailes en caoutchouc véritable, je ne lâcherai pas le gouvernail de mes sept lieux.
Une fois, j’ai bien cru que le chat botté allait me les repiquer.
Somme toute, je ne lui en aurait pas voulu, quoique…
Avec tout ce qu’il avait fait pour moi, il aurait encore été capable de m’en repiquer une de huit, comme la clef.
Il est bricoleur, c’est une clef de sol de huit.
Mais le sol détrempé de la pluie d’hier ne facilite pas la progression, heureusement que j’ai des aigles aux pieds.
Et puis les plumes d’aigle, c’est chaud comme des oiseaux rois.
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Voilà, je ne me répéterai pas deux fois. Sinon, ça multiplie en fois deux.
Je pourrais en faire fois deux cent lignes et de la plus belle écriture qui soit.
Mais ce ne serait pas très bonnête. Je ne sais pas ce qui m’arrive depuis, depuis… Depuis que j’ai un mouchoir en travers de la gorge, comment dire, depuis que mon appareil à casser les noisettes s’est enroué, je n’ai plus vraiment toute ma tête…
L’électroencéphalogramme ?
Mais oui, c’est ça !
Mais où avais-je la tête ?
Mon tracé est plat.
Je branche la batterie et recharge mon ECG avant de ressusciter au millimètre le papier carbone quatorze.
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bottes jardin Frais Les bottes de sept lieues de Ch¢teau du Rivau Lemere Collection
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Chez Anna coquelicot, l’agenda fourmille d’idées en avril avec la nouvelle consigne du mois, les épis sont en fleur et les imaginaires vont bon train de chemin de fer.
C’est ici :
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https://annacoquelicotimages.wordpress.com/2019/04/02/agenda-ironique-davril/

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Insolites bâtisseurs :
tant pis si la forêt se fane en épis de pereskia
tant pis si l’avancée est celle des fourmis tambocha
tant pis si le drapeau ne se hisse qu’à des hampes
desséchées
tant pis
tant pis si l’eau s’épaissit en latex vénéneux préserve la parole rends fragile l’apparence capte aux décors le secret des racines la résistance ressuscite
autour de quelques fantômes plus vrais que leur allure
insolites bâtisseurs
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Aimé Césaire
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Maintenant, je vous propose un Agenda Ironique qui traitera  des épis de pereskia et des fourmis tambocha. Connaissez-vous cette faune et cette flore? Sinon cherchez, imaginez, inventez, détournez… Ceci en prose ou en vers.
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« L’épi, derme de la fourmi, est au centre de l’épi tête ce que l’épi cure né est au cœur du gramme ».
Le gramophone Pharisien, Damien Guillon, 2009
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aimé Césaire et wifredo_lam_the_jungle insolites bâtisseurs.jpg
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Il était une fois une lointaine forêt située au cœur d’une planète dont nous ne connaissons pas encore le nom, où vivait une colonie de fourmis tambocha.
Curieuses créatures qui n’avaient rien en commun avec celles que nous connaissons en tant que terriens, les fourmis tambocha n’avaient, pour seule utilité, que celle d’être.
Croyez-bien que cela occupait tout leur temps, sachant, de plus, que le temps sur leur planète était incomparable au nôtre, dans la mesure où chaque seconde contenait l’éternité toute entière, et que leur temps passait d’éternité en éternité sans jamais passer par la seconde primaire, (ou première), à peine plus archaïque que la seconde. (seconde seconde)
Non, l’auteur n’est pas bègue !
Ces fourmis, donc, filaient du temps, longues silhouettes élancées en cheveux de gorgones, se balançant au gré des courants temporels secondaires.
De temps en temps, l’une d’elles se détachait, flottante, pour aller déposer un grain un peu plus loin, histoire d’être plus.
La colonie vivait donc paisiblement ainsi depuis une éternité d’unités de mesure d’éternités jusqu’au jour où la planète, appelons-la Ursule pour les besoins du texte, rêva du darwinisme.
Il n’en fallut pas plus pour qu’une mutation intervienne.
Le grain déposé plus loin, cette fois, mit au monde d’Ursule le premier épi de pereskia.
Ce fut un choc !
Les fourmis tambocha, d’être, furent !
Soudain, un être autre les agrandit en introduisant la notion de différence.
L’épi, primaire de sa nature, premier de son espèce, se crut fourmi tambocha.
La planète Ursule, constatant la véracité du rêve, frémit séismiquement d’un frisson de joie qui parcourut l’assemblée des fourmis tambocha, ce qui eut pour effet de scinder l’épi primaire en deux.
Le premier, voyant le deuxième, réalisa qu’il n’était pas conçu sur le modèle des fourmis.
Ce fut un autre choc !
Chacun maintenant se regardait singulièrement, cherchant la dissemblance et son contraire, avec l’interrogation du sens.
L’autre allait-il rompre le lien des secondes d’éternité ?
Bref, l’autre allait-il semer le grain de la zizanie ?
Ce qui fut évoqué arriva. Le premier grain de zizanie naquit. Plus pacifique que lui, il n’y avait pas. Puisqu’il était né de l’entre-deux d’entre la fourmi tambocha et l’épi de pereskia.
D’un grain à l’autre, la planète Ursule s’en trouva comblée.
Alors qu’au cœur d’une nuit profonde elle rêva à nouveau, ce fut d’une règle de trois cette fois.
Disposant à un point A une fourmi, reliée d’une droite à B, un épi de pereskia, elle décala en un point C la zizanie et, se plaçant légèrement au dessus, créa sa première forme géométrique. Le tétraèdre régulier.
Chacun des éléments de la pyramide se vit, la vit, et depuis, ils n’eurent de cesse de construire solidement suivant le modèle de base.
Ces drôles d’édifices multipliés dans la forêt du cœur d’Ursule alors qu’il en était la tête en rendit fou plus d’un. Il n’empêche qu’il en rendit heureux plus d’un. Allez y comprendre quelque chose, vous, aux mathématiques de l’espèce !!
Mais il arrive que parfois la forêt se demande quel est le sens de ces multiplications.
Ursule, en bon administrateur de lui-même en tant que planète, reçut l’interrogation de la forêt en excellente due forme, et décida de faire appel à l’original créateur de ces étranges créatures, l’auteur lui-même.
Aimé Césaire, l’auteur créateur, vit en Créolie Foyalaise, une planète en forme d’île recouverte de poèmes.
Lorsqu’il reçut la question, Aimé, qui venait de prendre une retraite de créateur bien méritée, reprit sa plume pour répondre à Ursule que :
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Très cher peuple d’Ursule,
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La multiplication n’est pas posée au bon endroit.
C’est la question qui l’est.
Vous êtes nés de l’imagination d’un mirage du fond des âges qui traînait ses guêtres dans l’air d’une île et que les vers d’une poésie attrapèrent pour en formuler l’existence.
Un mirage réalisé n’en est plus un.
A la recherche de lui-même qui n’est plus, il se réplique, se réinvente, et parfois ne se ressemble plus, au point que la raison de son existence première finit par disparaître.
Si vous pensez qu’Ursule inventât l’eau chaude en décalant, vous pensez juste.
La fonction des fourmis tambocha n’était ni posée ni connue et c’était là sa singularité.
Sur votre planète, elle est devenue. Sur une autre, elle ne le serait pas.
Si vous imaginez être plus parce-que la mutation s’est produite, vous produisez de la mutation imaginaire et enrobez de mirage le noyau d’une forêt, l’enveloppant comme d’une coquille. Maintenant, vous savez pour l’œuf.
Recevez toute mon amitié de l’au-delà d’où je gîte dorénavant.
Aimé Césaire
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Moralité : Lorsque les fourmis t’embauchas, le chas de l’aiguille de l’épi tu passas.
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Le printemps des poètes, c’est du 9 au 25 mars 2019

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Printemps des poètes 2019 2
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Ce matin en sortant de ma douche, je me suis arrêtée devant la penderie pour choisir une tenue adaptée à la saison.
Lorsque j’ai voulu prendre le petit pull gris que j’affectionne tout particulièrement, la manche du blouson en jean m’a attrapé le bras. J’ai senti le tissu rugueux retenir mon geste, et croyant tout d’abord à un hasardeux accrochage, (ma penderie est pleine comme un œuf), j’ai écarté vivement la manche et replongé mon bras vers l’étoffe repérée précédemment. Quelle ne fut pas ma surprise de voir toutes les manches des vestes se placer en travers de mon chemin et d’entendre soudain :
– Non, pas question de sortir prendre l’air aujourd’hui.
Les vêtements avaient l’air très sérieux.
Je me suis placée devant la porte grande ouverte, campée sur mes deux pieds, et leur ai demandé.
– Qu’est-ce qui vous arrive ?
Le premier cintre s’ouvrit d’un grand sourire et, montrant du crochet le calendrier mural, me répondit.
– Les vêtements ont droit à leur premier mai, ne compte pas sur eux !
– Mais… Mais… !!! Nous ne sommes pas le premier Mai !
– Et alors ? Un premier Mai le 10 Mars, qu’est-ce que ça peut faire ? Nous, on ne bouge pas, c’est compris ?
Devant le ton péremptoire des vêtements, prise au dépourvu, je n’ai trouvé qu’à bafouiller platement :
– Mais enfin, qu’est-ce que je vais mettre, moi ?
Le petit pull gris ouvrit alors largement son encolure pour prononcer ces quelques mots.
– Et bien, tu n’as qu’à t’habiller de poésie !
Stupéfaite, j’ai entendu le peignoir de bain ricaner, et la combinaison de ski s’est rencognée dans le fond de la penderie d’un coup de zip pincé.
J’ai voulu tirer sur le petit pull gris mais il avait disparu sous un monticule de lainages colorés.
La même petite voix que tout à l’heure, amortie sous les étoffes, rajouta alors.
– Puisque c’est le printemps des poètes, nous, on va se reposer les fibres, pendant que toi, tu iras chercher de quoi t’habiller dans l’art poétique.
Plusieurs voix surenchérirent.
– Notre premier mai à nous, ce sera cette année du 9 au 25 mars, et ce 20ème printemps tournera autour de la beauté, alors, c’est plutôt chouette, non ? Nous t’avons fait grâce du 9, tu devrais nous en être reconnaissante.
Désemparée, j’ai acquiescé, puis me suis mise à réfléchir.
S’habiller de poésie sur le thème de la beauté, ça n’allait pas être coton, mais alors pas coton du tout ! Enfin, je n’allais tout de même pas sortir en peignoir de bain.
Alors j’ai pris un crayon, du papier, et me suis installée à mon bureau.
Ensuite, j’ai commencé à écrire.

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Pour m’habiller de poésie,
J’ai tissé du verbe et du bruit,
Et les oiseaux sont arrivés,
Chargés de plumes ramassées,
Et les abeilles ont déposé,
Du miel d’or, des fleurs d’été,
Et la lumière s’est irisée,
Autour de la trame de papier,
Et soudain une robe arc-en-ciel,
Déplia deux superbes ailes,
Pour se glisser autour de moi,
Dans un lent mouvement de dentelles,
J’ai vu un bas de pyjama,
Glisser doucement sous les doigts,
Des gants de peau doublés de soie,
Et se plier sur un dossier,
Pour s’endormir les poings fermés,
Un escarpin couleur soleil,
Prit la mesure de mes orteils,
Puis d’un talon preste et léger,
Claqua son pas de menuet,
Pour dire à l’autre d’arriver.
A que d’atours, me dit le jour !
Seriez-vous la muse de l’amour,
Que la nature vous vêtisse,
Presque aussi bien qu’une pelisse ?
Une brise légère et passagère,
Couvrit mes épaules d’un ton fier.
Que dis-tu donc, jour des poètes ?
Mais où as-tu donc mis ta tête ?
La beauté n’est rien à côté,
De la plus profonde des bontés !
Et de l’amour, qu’en sait le jour ?
Le cœur de la nuit est serré,
Devant la splendeur des étoiles,
Mais le cœur de la nuit dévoile,
La beauté bien mieux que la moelle,
Des os qui furent sous la pelisse,
Du temps de l’animal en vie.
Ainsi le jour de poésie,
Habillé des bruits et du verbe,
Redressa là toute sa superbe,
Et lança une rime à la pluie,
Pour qu’elle arrose le vert de gris.
La bonté qui passait par là,
Devant la couleur en émoi,
Décida que le vert serait,
De l’arc-en-ciel le mieux paré.
L’amour alors prit son envol,
De son arc et d’une parabole,
Enveloppa toute la beauté.
Ainsi de sa lumière nimbée,
Le jour en fut tout rhabillé.
C’était un dimanche enchanté.
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Jasmine
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Mais je n’étais toujours pas habillée. Enfin, c’était étrange, je l’étais mais je ne l’étais pas. Alors j’ai attrapé un rayon de lumière sur lequel j’ai tiré, puis me suis vêtue d’un morceau de ciel bleu où naviguait un petit nuage tout blanc.
Mes charentaises en peau de mouton acceptèrent de me chausser à condition que je leur retire les talons aiguille inconfortables qui leurs piquaient la fourrure.
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Le lendemain était un lundi. Le placard resta fermé à toute sollicitation, les portes coulissantes bien bloquées, ramassées sur elles-mêmes. On les aurait crues presque comme prêtes à bondir.
J’ai un peu essayé d’insister pour les ouvrir, sans succès, et repensant à la rébellion de la veille, je manquai de courage pour affronter à nouveau toutes les manches des vêtements.
Je me suis dit : Il faut trouver un autre poème habillé.
Cette fois, la rime se refusa à moi. J’essayai la prose. Pas mieux.
Je me suis souvenue qu’il y avait un grand sac à grains en jute au grenier, vestige du temps où toute notre famille se réunissait pour participer au prix inter-poulaillers.
En taillant trois ouvertures pour laisser passer la tête et les bras, j’ai réussi à bricoler une tenue rudimentaire.
En matière de poésie, cette fois, ça faisait plutôt beauté rupestre.
Je préférais ma robe arc-en-ciel mais elle avait décidé, elle aussi, de résister en restant clouée sur le calendrier des effets de fées. Et puis, tout bien réfléchi, un nuage, même entouré de ciel bleu, c’est tout de même un peu humide.

Voilà !
Je me disais :
Et vous,
Si vous deviez vous habiller de poésie,
Vous le feriez comment ?

Géraldine écrit :
Le verbe plisser croisait ses deux s autour du chant des pinsons pendant que celui de vêtir enveloppait le doux bourdonnement des abeilles.
Durant un court instant, les vibrations de toutes leurs petites ailes ont recouvert ma peau d’une caresse légère et subtile, mais transparente. Dommage, c’était bon de se sentir enveloppée de ces minuscules battements translucides.

Alexandra écrit :
Lorsque j’ai saisi le casse-noix à pleines mains, j’ai senti la douceur de son bois chauffer mon corps entier et l’envelopper de cette vibration toute irradiante. Comment décrire un tel délice sinon en inventant une image. Je crois que c’est comparable à être dans l’œil du typhon, ou encore baigner dans un scaphandre à l’intérieur duquel circuleraient des milliers de bulles éthérées.

Adelune écrit :
Comment d’une fanfreluche à étamine j’ai revêtu une parure de myriades de lucioles, comment ces petites bestioles ont déposé sur ma peau leurs petites pattes grenues et comment ces petits corps serrés ont su faire de leur tapis dru la plus belle étoffe que l’humain ait jamais eu la joie de porter.
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C’est à Vous.
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Vous pourriez, par exemple, commencer votre texte par :
J’aimerais m’habiller de poésie comme on se vêt d’un habit du dimanche.
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joconde 4
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« Quand un fou paraît tout à fait raisonnable, il est grandement temps, croyez-moi, de lui mettre la camisole »
Edgar Allan Poe
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Lorsqu’ils sont ciselés par l’amour
Les mots nous ouvrent sur le jour
D’un éclairage chaleureux
Qui nous rend tellement plus heureux
Qu’une fois la direction donnée
Le cœur l’emprunte enthousiasmé.
Ceux qui nous ouvrent le chemin
Sont des étoiles et des gardiens
Pour les feux sacrés de la joie
Et les vents d’ange des esprits droits.

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Allégorie de la Spiritualité

Allégorie de la spiritualité

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Il y eut un silence d’amour et la porte s’est ouverte sur le ventre des mots. Ils étaient doux comme de la soie, certains plus ronds que d’autres retenaient mon attention. Celui de la tendresse semblait parcouru de vagues lentes et quelque chose par endroit pointait du doigt l’élasticité de sa paroi. J’ai cru discerner une ligne évanescente évaporer son message à travers la peau tendue, une ligne qui écrivait viens, viens dans le ventre de mon mot, entre dans la joie de ma délicatesse, de mes rêves, de mes rires, de mes jeux d’enfants prêts à inventer ce nouveau monde qui n’appartient qu’à nous et où se déploient d’autres notions chatoyantes comme l’irisé de nos deux âmes unies vers le bonheur.
Je suis entrée, et le moelleux délice du mot amour caché à l’intérieur m’a accueillie dans sa chaleur, et bien que la porte d’entrée soit restée grande ouverte sur le reste des éclatants rires de bonheur des mots soyeux ou mordorés, je suis restée, et j’ai compris à la croissance de l’aube que le mot ne ferait que grandir.

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Aller, tiens, une petite divagation du matin.
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moineau_et_cerises___estampe_-chadel_jules_clafouti céleste et jumeleine
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L’acajou divagador
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J’ai relu
Mépatou
Et partout par contre
Le culinaire vocabulé
Du vocabulaire cuisiné
Exhale un parfum d’encrier
Dans la craie de mon tableau fou
Et l’encre collée au papier
Sur la peinture où crisse la craie
Tente bien de déshabiller
Le vocabulaire cuisiné
Sous la purée des mots cajous
Ceux à la noix touchent la joue
Du cœur de l’ambre d’avant-goût
Il s’impose à moi l’avant-goût
Prémice d’une syntaxe ordonnée
Sur l’abscisse de la volonté.
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Ecrit pour ne pas oublier d’aller voter l’agenda ironique de janvier chez carnetsparesseux.

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