Feeds:
Articles
Commentaires

Archive for the ‘Coup de gueule’ Category

machine-a-ecrire-underwood-n6

Machine à écrire Under Wood N°6

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Pour retrouver une verve d’accords,
De ces mots devenus fades,
Convient-il de faire certains efforts,
Acceptables ?

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Petit Robert ces mots que tu donnes,
S’oxydent-ils à l’usage ?
Ces bûcherons parfois qui tronçonnent,
Les clefs du déchiffrage.

Ecrire ! A la machine !!

Est-ce l’encre qui fait la misère,
Ou encore l’usage commun ?
L’amalgame d’une culture ordinaire,
Repris par tout un chacun ?

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Ecrire ! A la machine !!

Le langage est un ami mais aussi un traître, développons un peu l’idée, et découvrons tout un pan de recherche aussi phénoménal que surprenant.
C’est l’histoire d’un stylo plume qui demande à son propriétaire, prénommons le Jean-Pierre, au hasard, de le recharger en encre.
Extrait d’une autrum propositionnum : (En latin dans le texte)
– Hey, men ?
– Oui, quoi ? Tu veux quelque chose Mont Blanc ?
– Pfffttt ! Tu te moques de moi, JP, je suis tout juste un Caran d’Ache !
– Tiens donc, enlève tes bottes mon vieux, tu as les chevilles qui enflent !
– Oh, c’est bon, hein ! On ne va pas remettre cette discussion sur le tapis vert, ok !
– Toujours cette même tendance à vouloir avoir raison, hein ?
– Mais J’AI ! Raison.
– Mouais ! Tu veux quoi ?
– Pas la peine de maugréer, t’as même pas vu que je suis en panne ?
– ça m’fait des vacances…
– Ah ben merci !
– Et voilà, il boude.
– Non Môssieur, je ne boude pas ! J’exige !
– Et puis quoi encore, il ne manquerait plus que ça !
– J’ai des choses à dire, Môa, Môssieur !
– Bon, aller, sors là ta pastille ! Tu la veux de quelle couleur ta cartouche ?
– Bleu marine.

Et voilà, vous avez bien compris.
Les associations, les mots, les formules, l’idée qui vient en tête dans la majeure partie des cas à la lecture c’est quoi ? C’est Marine ! Et son parti d’extrême droite !
Et tout ce que ce parti véhicule avec lui !
Je ne vais pas en faire le détail ici, là n’est pas le sujet justement.
Mais la question qui vient ensuite est : Qu’est devenue l’idée première, la simple couleur, qui permettrait à ce brave stylo plume de reprendre en toute quiétude son écriture sans se retrouver catalogué de lePéniste ou un truc du même genre ?
Et bien elle est tout bonnement écartée, dégradée, elle a été pratiquement effacée devant le signifié qui s’est collé sur le signifiant.
Ainsi se complexifie le langage en se chargeant ainsi de représentations associées, un peu comme une voiture de jeunes mariés traînant les casseroles de la fête. Et ça fait du boucan !
Cela finit même par constituer des strates, un peu comme les alluvions du Rhône dans lesquelles Monsieur Luc Long a repêché le buste de César en personne.
C’est dire !
Existe-t-il des archéologues du langage pour restituer ses couleurs d’origines ?
Vous voyez bien comment l’invisible peut être sous nos yeux et que nous ne le voyons pas toujours bien clairement ?
La dictature de la formule est une torture pour le sens, apprenons à en jouer pour le déjouer !
Apprenons à écrire à la machine.

Signé : Le stylo plume
.
.

machine-a-ecrire-1

Machine à écrire Eche Velée un peu plus d’origine


Read Full Post »

Clef de sol horloge

.

.

.

Ah pour sûr, elle ne ferme rien,
C’est pire, elle donne des ailes dorées,
Puis t’envoie t’aller te jeter,
Du haut d’un falaise de chagrin.

.
Alors de Charybde en Scylla,
Toujours n’y voir que feu de bois,
Sans que d’appui jamais ne trouve,
Laisse donc mourir si c’est pour ça.

.
Donner l’espoir et puis ensuite,
Foutre le camp comme s’évaporent,
Des rêves pourtant qu’iraient bon port,
Pour peu qu’un retour soit sans fuite.

.
La clef de sauvetage n’a courage,
Que pour leçons donner à d’autres,
Mais jamais elle ne fait naufrage,
Car dans la vie n’est que mirage.

.

 

Read Full Post »

Il était une fois un mouton noir prénommé Zébu qui était bien malheureux de n’être pas encore marié. Un jour, il rencontra au hasard d’une histoire d’Alphonse Daudet une chèvre directement sortie par ses soins d’un réseau ferroviaire attenant à la montagne où le loup hurlait de désespoir de n’avoir pas pu manger la chèvre. Appelons la Ernestine, comme ça se prononce. Bref, la chèvre, touchée de tant de détresse, accepta de suivre le mouton noir dans son antre. Ils se marièrent et n’eurent qu’un seul spécimen de leurs races croisées.
Cette petite chevragnelle fut baptisée dûment à l’église de la capitale lorsque les moutons parents de Zébu apprirent sa naissance.
Le papa de Zébu était un flambant aventurier, il aimait les choux, les cigognes, les roses et leurs épines. Sur le tard, il devint blanchissant, on vit des taches claires apparaître sur son pelage lainé.
La maman était beaucoup moins visible d’un premier coup d’œil, elle bêlait à qui voulait bien l’entendre qu’on ne l’y surprendrait plus et se cachait sous un rideau de pluies.
Zébu et Ernestine filaient un amour d’éffiloche, un de ceux qui s’appuie sur la couleur de l’un pour timbrer la couleur de l’autre.
Bref, la vie suivait son cours lorsque, 150 ans s’étant écoulés dans la franche joie et le parfait bonheur, c’est qu’on vivait vieux en ces temps reculés, 150 ans ne représentaient donc qu’un quinzénnie dans le monde des Zébus. Chevragnelle, de son vrai prénom Hectorine, grandissait paisiblement arrosée de seaux d’amour pas trop détachés.
Une fois de plus, je note que le temps est bizarre dans ces contrées contées.
Donc 150 ans finissaient de sonner lorsqu’Ernestine ressentit le besoin de reprendre le train du réseau ferroviaire cette fois urbain. Elle en fit part à son époux qui, ne partageant pas la même opinion du goût du risque, lui déconseilla fortement de suivre cette idée fixe.
Ernestine décida donc de prendre un ticket à la gare de gauche en catimini, que ne fit-elle pas là ce jour là.
La gare était sous surveillance électronique et le paiement en carte bleue la trahit. Aussitôt, le délit fut remonté au Zébu qui prit en main la situation.
Il fit monter une tour pour y ranger son épouse et, rejouant Barbe Bleue, garda la clef dans sa poche. Zébuline, euh, pardon, Ernestine, avait des amis dans la Haute Finance. Ils vinrent monnayer l’ouverture des grilles. Ce qui fut fait, au grand Dam de Zébu qui pleurait abondamment sur l’échappée belle malgré le prix fort.
Il décida que sa défaite serait sa victoire en déversant tout son amour de père sur sa fille.
Celle-ci maintint donc la décision de rester avec son père, ce qui les rendit épanouis.
C’est là que Fantômette décida d’intervenir.
Deux cent ans plus tard, Zébuline-Ernestine, de son prénom composé, décida de refaire sa vie. Le bruit des locomotives à vapeur commençait à la lasser. Elle alla demander conseil à un allumeur de réverbères qui habitait la planète B612.
Les flashs d’allumette de temps en temps lui brûlaient la rétine, jusqu’au jour où elle comprit qu’elle devait porter des lunettes noires.
Elle s’interrogeait à savoir si, avec l’aide de Fantômette, elle ne devait pas procéder à une réparation simple en remettant en état un appareil que nous désignerons sous le nom commun masculin d’ascenseur.
Avant toute chose, il lui semblait logique de ne rien engager comme action avant d’être certaine du bien fondé de la réparation des câbles.
C’est pourquoi elle convoqua Fantômette et lui raconta toute l’histoire.
Ainsi qu’un plan d’action sur la base d’un échiquiénariat des plus élaborés.
C’est qu’elle avait lu plusieurs ouvrages qui semblaient être de référence et avait revu récemment sur la toile de ses nuits tissées un fil hautement révélateur.
Ci-joint les pièces du dossier en vue de travailler au sens et à la finalité tout autant qu’à l’impact.
Fantômette se joint à Zébuline et demandera suite une fois réflexion suffisamment mijotée.
Toute ressemblance avec des animaux ayant réellement existé ne serait que fortuite et hasardeuse.
.
.
.
L'effort pour rendre l'autre fou.
.
.

Voici un psychanalyste qui dit ce qu’il fait, qui donne à entendre les mots simples des passions humaines – haine et amour, chagrin, vengeance, mépris, adoration – , qui rapporte ce qu’il ressent et le parti qu’il tire de ses propres émotions dans la rencontre éprouvante, bouleversante, avec le psychotique. Rarement on a vu un psychanalyste aussi présent, aussi engagé dans ses cures. Jamais l’idée qu’il n’y a pas de psychose sans interaction de processus inconscients n’a été pareillement mise en évidence.
« Rendre l’autre fou est dans le pouvoir de chacun. L’enjeu en est le meurtre psychique de l’autre : qu’il ne puisse pas exister pour son compte, penser, sentir, désirer en se souvenant de lui-même et de ce qui lui revient en propre », écrit Pierre Fédida dans sa préface.
Le docteur Searles, psychiatre et psychanalyste américain, a travaillé pendant 15 ans à Chestnut Lodge, établissement internationalement connu pour le rôle pilote qu’il a joué dans l’approche psychothérapique des schizophrènes. Ce livre n’établit pas un bilan mais transcrit l’évolution d’une immense et profonde expérience. Ici la construction théorique ne quitte jamais le sol de la clinique quotidienne. L’auteur et, avec lui, le lecteur qui l’accompagne en ami sont sans cesse confrontés à l’intolérable souffrance psychique du « fou », si souvent méconnue aujourd’hui.
.
.
.
Huis_clos_suivi_de_Les_Mouches.
.
.
.
.
.
Le_jaguar-20090305013939.
.
.
La suite ici :
.

Fantômette joue au ping-pong avec le mouton noir


.
.
.

Read Full Post »

Qui ne fait suite à rien.
Qui n’a ni queue ni tête.
Mais on s’en fout !
.
On explore ?
Aller ! On explore ! Tous les styles, tous les genres !
Des fois, mon éditeur m’engueule parce-que je ne respecte aucune chronologie. Moi, comme dirait l’autre, je lui crisse à la craie ! Nan méh !
.
Pour la lire, faites comme lui, installez-vous confortablement à votre table, branchez la machine à coudre, enfilez le fil de la bobine du haut suivant le schéma d’emploi, puis ensuite à travers le chas de l’aiguille. Ensuite, celui de la canette du bas. Faites tourner la manette une fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, placez le tissu sur les griffes, actionnez le pied de biche pour le positionner en position basse. Vous êtes droitier, c’est le pied droit qui écrase la pédale, pas trop fort, pas trop vite, juste ce qu’il faut pour entraîner le tissu.
Piquez.
C’est que saint Dada avait décousu la poche de son jean troué. Et le plus curieux de l’histoire, c’est que ce faisant, je veux dire, actionnant la pédale, il recevait des images mentales prophétiques, certaines dissonantes, d’autres pas. Celle de l’écuyère le marquait beaucoup.
.
L’écuyère
.
Elle dort sur le côté,
Un voile de brume recouvre délicatement sa silhouette.
Elle vient de chuter.
Sa monture emballée galope sur l’horizon.
Elle gît, là, petite chose encore en vie il y a à peine deux secondes.
Deux secondes comme une fourchette à dents.
Deux secondes comme deux dents de la vie.
Deux secondes comme une morsure d’abîme.
La mort.
Elle dort sur le côté, un voile de bruine se dépose sur son dos.
Délicatement, tendrement, une dent de la mort entre dans la morsure.
Sous la peau, le sang se nacre des humeurs. Tumeur.
Et les mouches affolées commencent leur ballet.
C’est un corps d’écuyère au fond d’une forêt.
Son cheval emballé l’a désarmée d’un trait.
Et c’est décomposée qu’elle gît sur le côté.
.
Celle de la moutarde lui piquait les yeux. Cette graine un peu spéciale aimait la divergence, secouer les tapis, semer la flamboyance. Divaguer pour piquer, piquer la poche franche, jusqu’à la faire pleurer. Eternuementation histamine et poivrance, ce n’était histamine que pour la poche de danse. Vous me direz le style est glabre, la moutarde un trésor ?
Mais oui, car bien piquer n’est que l’art qu’il adore.
Toutes les mouches se piquaient de la graine de moutarde.
Comme un très grand grisou éclate en grand vacarme.
Pourtant écoutez bien, car la machine à coudre,
Ronronne également sous le pied et la poudre,
Une engeance pareille, vengeance, bzz fit l’abeille,
Etrangement pareille au doux bruit du moteur,
Ce grand capharnaüm qui prenait la moiteur,
De la poche du jean comme d’un sac enchanteur,
Ne vous y trompez pas, le jean était Denim,
La couture de côté parcourue de son fil,
Tranchant couleur orange sur la tranche du jean,
De son bleu délavé aux pupilles en étrille.
Il y’avait quelques franges, c’est l’usure et ça brille,
Et saint Dada lisait l’évangile de son fil ,
Qui conduisait bien droit la vieille machine à coudre.
A repriser tranquille de son vieux grain à foudre,
Vous aimez le café ? Serré ou allongé ?
Vous lisez dans le Marc, lui dans la basilique.
Au langage dissocié, au café liturgique.
N’allez pas le forcer, trop corsé il arrache,
Laissez l’arôme entier, en bouche et en Apache,
(Ou en panache…)
Libérez la saveur de la machine à moudre,
Puis allez vous coucher, un peu en coup de poudre,
Exhalez d’une aiguille dans une motte de foin,
Alors la prophétie vous attendra de loin.
Sémaphore silencieux comme films au cinéma,
Répare à la machine le vieux jean décousu,
Et ronronne tranquille au coin de l’âtre bue,
Les soirs de pacotille ou saint Dada Zébu,
Outre son air en l’air et son regard aigu,
Fait son plus beau banquet où Platon associé,
Discoure étrangement sur le méconte de faits.
Bref ! La moutarde me monte au nez ! S’exclama saint Dada.
Ainsi l’écrivit scrupuleusement l’écuyère décomposée.
.
Et puis le trafalgar moire de mémoire
.
Coup de trafalgar chez la mouche,
Une mouche paresse dangereusement,
Dans le fromage de maître,
Madame s’assit vigoureusement,
Sur le fauteuil du traître,
Une traîtrise à mal escient,
Si bien que dangereusement,
Elle aida la mouche à renaître,
Du côté du mal, heureusement,
La vache put donc y paître,
De lard le plus benoîtement,
Et de façon la plus champêtre.
.
Un p’tit dernier pour la route ?
.
Tournebouli, tourneboulla,
Le loup y est aux grands abois,
Tourneboulis, tourneboullas,
Il me rendait folle de joie.
Escartefigues sans tralalas,
Il rebroussa chemin de roi,
Sans trililis, sans tralalas,
Le roi enfourcha la grand foi,
C’est qu’il est croyant au-delà,
Et que ma foi, il est mon roi !
.
Ce jour là, j’ai rendu copie vierge, me fit tirer les oreilles, ai crié.
Depuis, j’ai perdu d’un zéro pointé.
D’une grosse larme écoulée.
.
Mais on s’en fout, ça, on s’en fout !

Read Full Post »

Pour la faire brève…
.
.
.
De lois et de couleurs.
.
.

– Oh la vache !
– Mais on est où là ?
– Tu as pas vu la saucisse, là, qui se prend pour Marylin ! Elle en a perdu ses escarpins !
– Meuh ! C’est quand même la seule qu’a pas l’air compassée dans l’histoire.

– Mais regarde la tronche des autres ! Marie-Antoinette pose pour la postériori, euh, postérieurité, avec tout ses falbalas, elle s’est habillée en rideau ou quoi ? Avec ses p’tits nœuds partout, pire que la princesse de glève !
.
.
.


.
.
.
A ne pas signaler avec des pincettes pour le faux concours chez Anne :
https://annedenisdelln.wordpress.com/2015/08/29/faux-concours-pour-sourire-et-rire-ou-pas-agenda-ironique-de-septembre/

Read Full Post »

Episode précédent : https://jobougon.wordpress.com/2015/08/20/retour-a-lage-de-bronze/


Bastet, devant tant de démordements de ses congénères d’adoption semblait perplexe. Cela peut sembler curieux, la perplexité, c’est encore plus fort quand on s’y jette à corps perdu pour en saisir toute la subtilité. Il fallait don-faire preuve d’inventivité, soit on découpe, soit on ne découpe pas. Le choix en devenait carrément Merlinien, pour ne pas dire Corné dans les angles. C’est que le papier est cher et rare, les arbres disparaissaient de la forêt à vue de groin, et il ne fallait pas compter sur le grand dentu pour garoufier tout ça. Patience devint le maître jeu de mot de la planète des clans. Il fallait restaurer tout ce barda et vite. Sinon, il en coûterait au fessier d’échapperon gauche.
Dans ces cas là, elle avait une technique imparable.
Elle cassait un vase en s’écriant.
– Assez ! Ou acier, un truc comme ça. J’ai la mémoire en vrac ces derniers temps, veuillez m’en excuser, c’est que je relisais avec délectation « pourquoi j’ai mangé mon père » quand ça a sonné dans ma porte, ouvrant une sorte de fenêtre au Mistral décoiffant, emmêlant mes cheveux étroitement, vous comprendrez peut-être la gène et la confusion dans laquelle cela me jeta.
Devant tant de rage exprimée, les clans réunis ouvrirent de larges yeux, c’est une fois encore le vieux philosophe qui devint intervenir.
– Mais qu’est-ce donc que ce langage châtré notre reine ?
– Et le monde, et la colonne d’Alexandre, vous en êtes où ? Vous ne croyez pas que vous allez vous reposer ainsi sur vos lauriers, César ! Il serait temps d’envoyer vos boulettes sur ce curieux palais que je vous ai construit. C’est un park d’ailleurs, cristal park, vous connaissez. C’est plus nature que le parpaing, dans les constructions, plus dirable et surtout plus miroirflétant. Bougez vous les séries en questions.
Et Bastet leur tourna le dos en piaffant et tapant du pied, les laissant cois et esbaudis par la chute.
– Bordel, mais elle va pas nous lâcher maintenant celle-là !
Dada, léger rictus aux lèvres, fit remarquer simplement.
– Croyez-vous qu’elle soit capable de prendre la fuite celle-là ?
Platon se cura discrètement le nez en réfléchissant puis, philopoufflat en ces termes :
– La bête à bon sens me tangue à la fois sa valse lente et son pas de côté. C’est furieux, un truc pareil ! Elle piaffe comme un oiseau qui volute une parade de Havane, soit-dit en passant. Elle est comme un oiseau des forêts, chevillées à flanc de côtelette dans le plat de mouton qu’est notre monde. Aller, on se magne, elle en peut plus d’être là. Construisons le ce park cristal.
C’est ainsi qu’ils se mirent au travail de concert, bien contents de se trouver d’accord que l’union fait la force et que le boulot est plus vite fait en équipe.
La suite nous dira si le park avance. C’est Nono qui va être content. Depuis l’temps qu’il avait pas rejoué la scène, il était grand calendrier de s’y remettre.
.
.
.
calendrier-le-chat-2015
Les JO pouvaient se préparer.

Read Full Post »

Dans un premier temps, ils ont décidé de faire un « grand rassemblement pour savoir comment se défrise le ridicule ». Y’avait l’gros Léon qui courait partout à la recherche d’un coiffeur. Il a finit par tourner en colimaçon dans les anglaises, tout ça pour descendre un escalier à bout portant sans réussir à l’achever. Au final, le plus grand, Dédé je crois, s’est chargé de l’arrêter dans sa course en modifiant l’intitulé. Ils allaient faire un « grand rassemblement pour savoir si finalement on appelle un chat un chat et pas l’inverse ». Le gros Léon, qu’avait pas la langue dans sa poche, la sortit d’un grand fourre-rien et sans les mâcher, il avala ses mots tout rond. Il essayait encore de péter plus haut que la mygale de son plafond quand le vieux Zazard, « César » pour les intimes, les traita tous de vrais-jetons. Les doigts dans le museau, il sorti son aide-souvenir des poches qu’il avait sous les yeux et le feuilleta un instant.
– Au nasomètre, je vais vous retrouver ça, assura-t-il ! J’ai passé une nuit verte à ne pas fermer l’œil, alors croyez moi, je pense ! ça m’évite de filer de la mauvaise ouate. Pas comme ces jeunes noirs-becs qui passent l’arme à droite à la première vague d’insomnie venue. Bon, où je l’ai mis ce machin ? Je croyais l’avoir empoché ce matin, j’ai du me lever du pied bot.
La Marthe, elle le regardait en ricanant bêtement.
– T’as qu’à arrêter de travailler d’arrache bouchées doubles, mon pov’Zazard. Tu l’as rangé la semaine des quatre jeudis, on est vendredi espèce de vieil écervelé ! T’as toujours des histoires qui finissent en queue d’bonite, tu comptes pour de la margarine vieux renard. Range ton pense-crétin et laisse parler les femmes.
Elle avait pas les portugaises cimentées, la Marthe, quand elle a entendu le Léon chuchoter qu’elle n’avait pas le compas dans l’oreille et qu’à force de tirer des plans sur leur casse-tête, elle allait finir par les rendre dingos comme le père Limpinpin. Elle lui a lancé un regard dégondé par la colère qui atterrit droit dans la sourde oreille de Maurice qui traversait le passage vissé juste à ce moment là :
– Si vous vous en tamponnez la coquille, c’est vot’affaire. Rester de granit devant tant d’incivilités, ça n’me pend pas au bout du nez, c’est moi qui vous’l’dit bande de vieilles crapules ! Mais vous allez vous r’trouver dans de sales linceuls si vous continuez à poussez l’capuchon un peu trop plus moins près. Tiens, pour que ça tombe face poil ! Si on créait un « grand rassemblement pour savoir qui va déshabiller Pierre pour habiller Guy » ?
Quoiqu’il en soit, en deux coup de fourchette à potage, elle réussit à mettre d’accord le coiffeur et les autres sans avoir à pleurer toutes les humeurs des crocodiles de sa paroisse. Et pour finir cette histoire à dormir debout en deux coups de cuillère à prose, « à l’impossible, nul n’est boulonné, au saugrenu, Pierre est tout nu » !
Et si on faisait un grand rassemblement pour…
– Ta g….. ! Il va faire nuit.

Read Full Post »

logo

Des mots, une histoire 125 chez Olivia Billington


ténébreux
sombregouffreclaircaverneuxromanasocialadaptationthéâtredramatiquescénaristecomédiengrandiloquent

http://oliviabillingtonofficial.wordpress.com/2014/02/17/liste-des-mots-2/

Consigne facultative : décrire un rendez-vous amoureux.

Cherchez le romantisme… !!!

J’ai toujours pensé que ce n’était pas un homme pour moi, mais quand ce sont les tripes qui parlent, que peut l’homme contre ses mots, et encore moins la femme…
J’avais du courrier à lui remettre, il m’attendrait place Voltaire à midi. La situation n’eut rien de candide, sinon, ce n’aurait pas été drôle. Non, c’était d’ailleurs toujours un jeu jouissif pour lui que de jouer de tout, et de s’en repaître. Au fond, j’adorais ça. Je ne savais jamais de quoi la pièce de théâtre serait faite, et c’est dans un mélange de crainte et de jubilation que je me laissais conduire.
Cette fois, j’arrivai en avance.
Cela faisait bientôt deux mois que je ne l’avais pas revu, deux mois de rupture à respirer l’air du large, j’étais juste tendue, rien de dramatique.
Quand je reçus « j’arrive » en réponse à mon texto, je guettai les silhouettes des piétons affluant des rues en étoile.
Il vint en voiture.
– Monte !
Il a dû sentir mon recul car il ajouta avec un grand sourire clair :
– T’inquiètes, fais-moi confiance. On va chez un pote à moi qui tient un café.
Evidemment, m’y plier, c’était lui donner l’avantage. Je n’avais que ce choix, ou celui de m’en aller.
Je suis montée.
Nous étions aussi ravis l’un que l’autre d’être à nouveau ensemble, mais à quel prix ! Le scénariste a du se frotter les mains, la mise en scène était grandiloquente. Lui, avec son sourire heureux à peine voilé, moi, toute en retenue, mais en quasi-ébullition.
Il a garé la voiture une rue plus loin, éructant sans ménagement contre une passante pour qu’elle se pousse et dégage la place de parking qui, soit dit en passant, n’en était pas une.
Je le regardais faire son cinéma d’asocial en me disant que s’il voulait me faire tourner les talons, il ne ferait pas mieux. Ce n’était pas l’envie qui me manquait mais j’ai résisté encore. Je savais qu’au fond, étaler son talent de comédien, c’était pour lui une façon d’évacuer le côté ténébreux du sombre gouffre de sa personnalité torturée. Et puis il y avait les lettres.
Je lui ai gentiment fait remarquer que ce n’était pas la peine d’en faire autant, mais il avait fermé ses écoutilles. Sa seule réponse fut un sourire moqueur, marquant le dédain de toutes conventions.
Nous sommes allés nous asseoir au fond du bar.
Il y avait des regards complices, il était en territoire connu, moi pas.
J’ai sorti son courrier et lui ai remis.
Il a rapidement regardé les enveloppes fermées, puis les a déchirées devant moi.
On se serait cru dans un mauvais roman de gare. J’ai bien fait appel à toute ma capacité d’adaptation mais je crois que cette fois les choses m’avaient largement dépassée.
La colère est montée brutalement, je me suis levée et l’ai regardé droit dans les yeux en lui lançant d’une voix caverneuse :
– Tu ne respectes donc rien.
Et je suis partie, furieuse et pourtant bouleversée de l’avoir revu.
Je l’aimais.

prennezletrain

Read Full Post »

Comment faut-il l’écrire, par quoi faut-il le dire ?
Les mots n’ont pas d’ajustement,
La peinture aussi fout le camp,
Elle s’écaille autant qu’un soupir,
Qui se charge de repentir.
Comment dois-je formuler toutes les pages,
Quand c’est mon cœur qui fait naufrage,
Acculée sur le parapet,
Le roman en est écorné,
Et j’ai du vent dans les oreilles,
Pendant que la rage me surprend,
Papillonnant comme une abeille,
Dressant en l’air son dard piquant,
Une faute de goût, un dépassement,
L’antenne se joue le clignotant,
Mais le roman, oui le roman,
Il aime pas bien toutes ces ratures,
Alors il garde sa facture,
En crachant comme font les félins,
Un jet de bave de vilain…
Le crayon en perd sa caboche,
Il a la tête en forme de pioche,
Et comment dire que ça fait mal,
Quand toute la tête se sent si pâle,
A la seule blanche évocation,
Que les lignes ont toute la question,
La réponse et bien plus encore,
Sur le pont qui fait mon décor.
Y’a rien à faire pour que ça marche,
Que ça s’emballe sur toutes les places,
Que ceux qui veulent montrer du doigt,
Seulement une tête de bois,
Un cerveau un tout petit pois,
Mais pas ça, non pas ça !!!
Pas cette enquestre de gala,
Cette parodie, cette jambe de bois,
Pas ce torchon en tourbillon,
Ce torchon qui fait un carton…

Read Full Post »

Dior

De bobines en miroirs,
De turbines en frisoirs,
Elle avait bien du chien à couvrir ses ardoises,
Sans jamais donner rien à l’illustre comtoise.
Les travers sont pourtant de n’y voir que le bout,
Alors que sous la roue elle avait l’eau qui bout.
Qui sait si son esquisse ne prendrait de repères,
A d’autres escaliers que ceux de son notaire,
Mais elle glissa si fort sur la peau de banane,
Que tout l’écho qui fait que les yeux qui s’enflamment,
N’auront d’autres idées que d’aller s’y planter,
Dans la grande marée, dans la bourse dorée.

Read Full Post »

Older Posts »