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Archive for the ‘Jeux’ Category

L’animal l’animait,
La lenteur l’hantait,
La lanterne l’éclairait.

Dé-pausez-le, c’est un chat vif !

Le chat lent était blanc,
Couleur de mie, mouleur de vie,
Pas automate pour un iota,
Qui de l’Alpha à l’Oméga,
Etirait ses achabattis,
Sans se presser le compresseur.

Le paradoxe usurpateur,
Mettait l’accent sur la vapeur,
De la machine à créatures.

Accélérez cette lenteur
Criait la ligue des producteurs !

Dans le labyrinthe du labeur,
Une expression haute en couleur,
Inscrivait son front chahuteur.
Oubliez l’accélérateur,
Circonflexez, arc-boutez !

Laissez les rats, les scélérats,
S’échiner à produire de l’heure,
De l’heure à vendre, à compresser,
A citronner les transmetteurs.
Ménagez le chat et le lent,
Pour dépotrominer le temps.

Un chat des villes, un chat des champs,
Se rencontrèrent dans un suspens.

Ne déformez pas mes propos,
Car ce n’est pas un cas chat LO.
William cherchant à l’amoindrir,
Irait prétendre que chat qu’expire,
De Schrödinger serait l’inspire.


Ceci n’est pas un chat

Hé hé ! Oui, koi !
Ceci n’est pas un chat, mais sa représentation photographique.

Poème surréaliste écrit pour l’agenda ironique d’avril qui prend sa source chez Max-Louis.
Il nous propose d’écrire sur le thème du chat.
Les mots « automate, créature, usurpation et compresseur » seront inclus dans notre texte.
Histoire de faire bonne démesure.
Mais c’est ici qu’il est plus sûr d’aller vérifier de koitesse qu’il s’agit.

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L’escarpement du parcours tracé à la voix d’alunir fait fuir les curieux du bocal d’escient déplacés par les buveurs de biens. Ainsi peuvent gravir allègrement la déclive ceux qui, créateurs de justes fantaisies, sur les hauteurs du Mont Fuji, d’un rythme jonglé constantatoire marquent les pages des livres oubliés.
Cette route de la légende écrite, endurablement lavée du volcan, surprend le voyageur par la précision de son pinceau.

https://ledessousdesmots.wordpress.com/2021/02/13/aux-gouts-nuances-le-vivant-saffronte/

Grande admiratrice du style nuancé d’un artiste hors du commun, j’ai un peu honte mais il m’est venu l’idée baroque d’imiter le genre rococo de l’artiste en éditant de temps en temps des micro-looping du caractère approché.
Voici le premier trajet, avec Hokusai pour illustrer mes petites promenades elliptiques en pays lettré.
Vous pourrez aller suivre les tribulations de cet artiste au sommet de son art jargonné avec le lien fourni ci-dessus.
Quand c’est grand et bon, il est bon de le reconnaître.
L’imiter est un défi.
Chaque exercice le relève.
Un grand bravo Max-Louis Doré à la Gustave.

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Un rat du champ un peu Marcel,
Sur la scène un peu maritime,
Déployait son sens de la rime,
Devant un rat pourvu d’ocelles.
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Oh, sel de la terre, qu’avez-vous
Fait des eaux selles de la rivière,
Celle qui coulait du haut des mers,
Monté par un cavalier fou ?
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Il poussait là l’unique grand roque,
Par dessus méandres et mystères,
Sans faire d’échec à la manière,
Dont il portait la blanche toque.
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Vous vous prîtes pour un papillon,
Mais n’avez d’ailes que le fond,
Et l’imprimé de votre robe,
Ne vous rend même pas hydrophobe.
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Le rat d’ocelles d’un ton moqueur,
Du champ de mer d’où vint la rime,
Mit sous le nez de son rimeur,
Le radeau sel du vent des frimes.
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Si mon pelage original,
Ne convient pas à ton fanal,
Ne vient pas m’en faire un dessin,
Toute imitation n’est qu’emprunt.
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Du champ de la scène maritime,
Marcel devra tout rembourser,
Les ocelles perchées sur la rime,
Rigolaient de ce flibustier.

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Facebouc
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– Assis !
– e
– Couché !
– e
– Debout !
– e
– Ne pas comprendre l’élégance du geste figure une carence en sérotonine !
Affirma Tournesol en fermant le tiroir du bureau où il recevait en consultation une chèvre du Bengale porteuse d’un entonoir en guise de chapeau.
La chèvre venait prendre avis auprès de son confrère car son chapeau refusait de laisser passer la lumière qui ne cessait de vouloir pourtant ajourer le tube cathodique qui le prolongeait.
La chèvre fourragea dans son sac et en sorti une touffe de foin.
– Pensez-vous que la carence vienne de là ? Demanda-t-elle.
Le professeur observa méticuleusement la bouffe alimentaire puis s’exclama :
– C’est de l’herbe à zèbre ! Qui vous a prescrit cette nourriture ?
La chèvre leva un sourcil étonné, tout en tricotant doucement sa barbichette assaisonnée d’oranges.
– Mais c’est vous !
– C’est bien la meilleure…
– Vous parlez sérieusement ou vous vous moquez de moi ?
– Pourquoi ? Vous prenez le train ?
La chèvre commençait à s’agiter tout en tournicotant un collier de perles qu’elle portait autour de son cou, puis elle bêla longuement dans un rire chevrotant.
– J’ai perdu l’accent, est-ce possible que cela ait influé sur la distribution ?
– Vous l’avez formulé comment ?
– J’ai demandé de la sœur automne in, pourquoi ?
– Cela n’explique pas que ce soit pour zèbre !
– Descendons-nous d’un zèbre ?
– Dans ce cas, c’est plus clair !
Le professeur attrapa une perçeuse dévisseuse et s’approcha de l’entonnoir puis, avec précision, il perça un nouveau trou dans le tube cathodique érigé sur la tête de la chèvre.
– Voilà ! J’espère que cette carence se résoudra d’elle-même avec le jour.
– Et pour les courants d’air, vous me conseillez quoi ?
– Portez un bonnet. Vous faites quelle taille ?
– Soixante.
– Vous avez une petite mamelle ! Portez un bonnet en soixante, alors. Je vous le prescris en modèle contention, comme ça, vous serez remboursée intégralement.
– Très bien. Soyez remercié de toute mon assurance, docteur Tournesol.
– Revenez pour d’autres trous, votre tube cathodique cligne des aérations, achetez du foin dans la collection herbe hiver, il sera plus frais, et adoptez la couleur ! Le cathodisme vous en sera reconnaissant.
– Merci Tournesol !
– Ah ! J’oubliais ! Qu’est devenu Tournevis, votre associé ?
– Il s’est desséré la tête cruxiforme en forçant sur l’ouverture d’un pot de peinture.
– Oh ! J’espère qu’il s’en remettra !
– Je lui ai prescrit une sérotonine 5HT en grande surface, pour l’habituer.
– Le jeu ne le gène pas trop ?
– J’ai bien cru qu’il ne retrouverait pas sa forme, et puis si !
– Cette forme anodique qui n’a rien d’anodin plaît-il ?

– Il est comme j’aime.
– Mais lui ?
– Il ne se prononce pas.
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chèvre zèbre animaux en résine nlcdeco.fr décoration original
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Perle d'éclipse

Perle d’éclipse


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Une perle d’éclipse à l’éclat de diamant,
Traverse encore le temps dans le flot d’une rivière.
Le saumon qui la tient dans la gueule fait l’écrin,
Sur l’écran de l’horloge où se devine une main,
Avec deux grands pavillons suspendus à son bruit,
Aussi fugitivement que luit l’espace sur la grêle céleste.
La sphère irisée retient une sécrétion,
Ne gardant en son cœur que l’ultime précision,
Où se sculpte le trait d’une paix mitoyenne.
Tremblez dictes poètes aux surfaces bien polies,
Ici plus rien n’échappe aux creux de la folie,
Même la rage douce y creuse au fond du lit,
La trace de ses ténèbres, la lumière de la vie.
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saumons rouges

Saumons rouges du pacifique

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Le choix des mots, le choc des échos

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La-couverture-de-Paris-Match-n-3657-un-numero-anniversaire-exceptionnel_original_backup
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De ces mots renversés je n’ai nulle prétention,
Mais j’ai forte impression quand la phrase coule à flot,
Entraînant dans sa course les verbes du présent,
Qui roulent encore leurs bosses sur des graviers fluviaux.
Dans l’eau des verbes hauts se devine l’étonnement,
Entre gaufre et mouvement, l’eau de là fait bourgeon,
Et le chameau des maths indique la direction,
Vers laquelle vont les rondes espacées des remous.
Le bruit que fait l’orage tombe de la goutte au nez.
Elle crève de nuages, zèbre le mur du son,
Gifle la flottaison d’un sous-l’eau amorti,
Pour aller se noyer sous le flot de ses mots.
Ah, que n’ai-je encore dans l’évaporation,
Gravi en altitude jusqu’à disparition,
La montage de silence d’Alembert et Diderot.
Ah, que neige encore le flocon de l’écho,
Dans la tempête blanche des bourrasques passées,
Jusqu’à s’évaporer au seuil de son foyer,
Dans la douce chaleur d’une fraîcheur retrouvée.
De ces mots imposés, de ses flots composés,
De grâce épargnez-moi le choc de ses échos.
Car si je me joue d’eux, ils ont pied dans la lettre,
Et moi, de leur sérieux, je m’amuse de l’être.
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Paris Match N° 80553
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« Le pied de l’inexpérience n’est dodu que s’il prend racine à la candeur »
Lao Tseu

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clematite bleue

Clématite bleue


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Elle serpentait en glissant à fleur d’eau
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La flamme douce entrouvrait de grands écarts,
Entre le crépitant fagot et le chambranle de son tirage,
Lorsque la coudée d’étincelles,
Cracha une dent dure au billot,
Où s’écrasait dans un tuyau,
La gougeotte de l’arbre à cimaise.
Sache que l’écot perd son avare,
Et que la vipère en son sein,
Porte l’écaille de son destin,
Fiché entre deux ventricules,
Aussi solidement que l’enclume,
Aime les coups de son marteau.
Sache que l’éclair de son sabre,
Dansera la couleur du ciel,
Parmi les ruches et les abeilles,
Sans qu’une seule ne perde son dard,
Car de l’usure il se fait tard,
Et la lumière est sans pareille,
Lorsqu’elle dévale son arc-en-ciel,
Sous le regard d’un champ d’oranges,
Les pieds dans l’eau, les fleurs en nage,
Ondulant au gré de la vague,
Dans un frisson marécageux,
Du bel empire de Lao Tseu.
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La lettre porte l’enfant

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Pierre de lune 1

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La lettre porte l’enfant, l’enfant s’est fait rapter.
Ce soir la mer se vague doucement au gré des ondulés.
L’ongle du monde vient de griffer la robe du vent,
Et le vent,
Le vent,
Vend sa robe de curée,
Contre celle d’une eau douce,
Qui dévale des sommets.
Retranché dans sa grotte,
L’enfant émerveillé,
Voit passer cette eau claire,
Et puisée dans ce courant,
La force de l’éclair,
Ouvre la poche du temps,
Et fait jaillir l’hiver,
Criblé de piques à glace,
Hors du cœur,
De ce bel univers,
Porté par un facteur,
Qui transforme les pierres,
En lettres disparues.
La lettre porte l’enfant, l’enfant sort de la lettre,
Et la grotte solitaire porte au cœur une pierre,
Une pierre de lune,
Pleine de jour qui l’éclaire.
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Les livres volent vers le ciel


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La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là

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The Music 1895 - Gustav Klimt

The Music 1895 – Gustav Klimt


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La vibration :
Laisse-moi te dire quelque chose, l’émergence.
Je suis née d’une réunion de plusieurs longueurs d’onde, de rayonnements incertains, de lumières ténues mais tenaces, durables comme ces montagnes grignotées des pluies ruisselantes, rongées par mille vents embourasqués de chaos, d’enchevelures sauvages embranchées de feuillages, de douceurs moucheteuses aux duvets de tendresse.
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Le grain de sable :
Une vibration a atteint la roche, regarde, l’émergence, regarde comment je suis tombé de son sommet.
La tête d’une montagne n’est que repos pendant que les éléments viennent, dans toutes leurs déclinaisons, se cogner à elle.
Qu’est-ce-qu’elle fait, la tête ? Elle en perd un peu je crois.
Regarde de quoi je suis fais, moi, si petit et pourtant contenant un monde en entier dans mon grain.
Regarde l’émergence arriver qui était attendue, qui était espérée, que la vibration créa par cette insistance du temps et des intempéries.
Des intempéries je suis né, me voici.
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L’émergence :
La merveille des merveilles est arrivée.
Le divin enfant de la montagne vient d’arriver du fond des temps, né des intempéries qui n’ont fait périr personne, mais bien naître le divin grain de sable qui contient toute la création du monde en son cœur.
Que le grain demeure, que le vent se lève, que la pluie déverse ses perles d’eau !
La tête, dévêtue de son petit grain, reste tranquille, imperturbable, témoin du miracle que la nature lui offre en spectacle.
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La vibration :
Le roc, friable ?
Quelques prétentions qu’ait le temps de l’y amener, le roc a encore de beaux jours devant lui.
Il y aurait d’autres grains de sable que rien ne viendrait perturber la tête de la montagne, elle serait à peine moins haute, voilà tout !

Je suis là !
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Qui parle ?
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Le grain de sable, et toi, qui es-tu ?
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JESSIE ARMS BOTKE (1883-1971).png

Le dindon de la prétention


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Je suis le dindon de la prétention !
Le temps me fait chanter, et moi, je glougloute, je dindonne, je ding dingue donne.
Mais lorsqu’il s’agit de dindonner du sable que le temps commande, je grince des dents.
Car le sable s’envole dans le vent et pique mes yeux, pique ma crête, pique ma curiosité.
Et puis le temps, le temps !
Cet individu aux rênes grelottées qui conduit la mort, cet espèce de grignoteur insatiable, prétentieux et froid comme le néant !
Le temps, je t’en ferais, moi, des dindons de la prétention pour lui piquer les grains de secondes, de minutes, d’heures, de jours, de semaines, de mois, d’années, de siècles, de millénaires et j’en passe, pour recouvrir des plages entières léchées par l’espace de la mer, des plages de doux repos, de tendres entrechats, de saveurs oiseuses aux allures fruitées, reposants dans la ouate et le velours des coquillages somnolents, des dunes moelleuses gorgées de suaves effluves câlines.
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L’émergence :
C’est un dindon tout à fait convenable, n’est-ce pas, le grain de sable ?
Ne pourrions-nous pas le dépêcher du côté de l’horloge comics pour qu’il lui sonne les grelots de la plage du temps ?
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Le grain de sable :
Appelle Jacquemart, on verra bien si sa cloche veut bien arrêter de clocher sur la rampe de ses vibrations !
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La vibration :
Faut pas s’en faire, là !
Hop hop hop, hors de question d’éteindre mon ébranlement !
Laissez vibrer au cœur du monde la beauté de ma cause, juste parmi les œuvres de la bonté, alors hein, bon !
Touchez pas aux Grisbis du temps, ils sont réglés comme les pendules de fous co-équipiers des astres. N’allez pas jouer aux apprentis sorciers, laissez faire la fluidité des sons et la confiance naîtra des flux et reflux de mes oscillations, dans l’éternel retour au bercail du home.
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Topinambaulx :
Le son primaire de ta vibration, mon poto, va falloir qu’on cause de sa beauté.
C’est bidonné de farce de dindon, lardé de grains de malice, non ?
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Le grain de sable :
Qui t’es toi ?
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Topinambaulx :
M’enfin, y’me connait pas çuilà !?
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Le grain de sable :
Nan.
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La vibration :
Tiens donc, moi non plus, pardine !
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L’émergence :
Kiki ? L’est pas connu de nous.
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Le dindon de la prétention :
Sesraitipa un nouveau genre de légume ?
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Topinambaulx :
Rhhhôôôô les incultes ! Je suis une ville invisible, vous n’avez donc pas lu Italo Calvino ?
Nan mais, va falloir changer ça, épifissa encore !!!
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La vibration, l’émergence, le grain de sable, le dindon de la prétention, en chœur :
C’est un miracle !
La nuit des temps partant du principe que l’essentiel est invisible pour les yeux.
Alors, nous considérons, d’un commun accord, voire d’un accord commun que, dorénavant, ta ville ne fera que croître dans les jardins de la montagne du temps, et qu’arrosée des pluies, secouée des vents, tu puisses rester impassible et imperturbable. L’essentiel est aussi précieux à notre vie que le cœur de la montagne l’est à son temps.
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La nuit des temps :
Oh purée ! J’ai eu peur qu’ils m’occissent…
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Un des pendules de fou coéquipier :
Z’ont failli régler son compte à la nuit des temps, qu’on dirait bien…
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L’horloge comics :
Minute l’éclair, superseconde, Big-Mandrake-Ben, Iron-day, si on remontait un club des cinq ?
Ça vous dirait ?
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Minute l’éclair, superseconde, Big-Mandrake-Ben, Iron-day :
Enchaînez, enchaînez mon bon ! Vous n’imaginez pas combien nous en rêvions…
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Le dindon de la prétention :
Yep yep, on va pas les voir tous défiler non plus ?
C’était quoi l’histoire, au fait ?
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Le grain de sable :
C’est pas possible, pffff !!! Oukizonmillheurtêtesseula ?
C’était l’histoire de la vibration qui laisse émerger le grain de sable qu’est déjà là !
C’est mon histoire, quoi !
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Evasion vivement recommandée à travers l’agenda ironique de janvier 2020 qui démarre l’an tout neuf chez Véronique.
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«  L’essentiel est invisible pour les yeux », n’est-il point ?

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Ce mois-ci, véronique nous accueille avec une idée juste farfelue, de grande braderie de mots à revendre, allez-y voir.
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LA BROCANTE D’ÉTÉ ! C’EST ICI
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https://www.youtube.com/watch?time_continue=215&v=SHBGkpXgahc

 

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C’est la boule à qui ? La boule à Zéro ?

Oh, non ! C’est une boule de billard, mais géante, vu que c’est celle de Dieu.

Ah, il y est resté alors….

Où ?

Mais sur le billard voyons !

Ah bon ? Il est pas resté sur le corps ?

Le corps de qui ? Le corps de Dieu ? Le corps du Christ ?

Ah ah ! Sur le corps-billard !

Quelles belles hostilités. Vous reprendrez bien une hostie mon bon monsieur.
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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Quand c’est la négresse verte qui le raconte au mot près, celui-ci réagit à peu près, ce qui le rend presque dedans.
Il était une fois une fée du jardin qui s’est arrêtée dans la ville de Juin pour monter un chapiteau où des mots vont faire leur cirque !
Il y a les tigrés du Bengale qui grondent sous les cerceaux enflammés du rire des enfants, bondissant à travers les gradins de la prononciation, effrayant au passage les mots affûtés découverts par Paul-Emile Victor dit « de la banquise en soie », qui la noue en articulant audiblement pour en faire surgir une colombe garnie de sa farce et satrape du collège de ‘pataphysique, veuillez, je vous prie, m’excuser si je reprends ma respiration.
Sorti du chapeau haut de forme, le chameau déambule, bosses à l’air, roulade à gauche, roulade à droite, crachoir serré entre les deux, la gorge déployée, tintinnabulant du gosier que la formulation demande, sinon de la hauteur, une souplesse dans les trapèzes aussi précise que complète. Ainsi, le numéro d’équilibriste qui est triste mais juste, ou tri-légiste, ou un truc comme ça, peut commencer la messe.
Certaines nuances d’air écaillent la surface, fendillant d’une coquille l’éclat de ribambelle des sens, jonglant qui d’un bas mi-long, ou long tout court, qui d’un don à se dandiner de la farce à attraper un 15 brumaire, va égaler le 19 au saut de puce et d’obstacles.
Laissez-moi souffler encore un peu, c’est comme qui dirait d’un seul trait, ou d’un jet, ou encore d’une poussée d’art, d’arche, d’Arxchimède, j’en bégaie et j’en bafouille…
Un éclair barré devient un sérum libre d’où jaillissent, fluides, les larmes joyeuses d’humeur à rebondir en cascades cristallines histoire de dévaler la roche jusqu’à son éclosion. Derrière la sieste du voile se tient le corps du mot et ses trois niveaux de lecture.
Ensuite, les timbrés de la cymbale déploient une musique à cinq balles dont les sons déboulent sur la piste aux étoiles.
– Aïe dit l’une d’entre elles, vous m’avez tordu une branche.
Mais rien n’arrête le bruit qui court sur la surface du sable, pleuvant ses notes de course folle dont la précipitation s’entasse en strates atmosphériques. A mots couverts par le bruit des cinq balles, deux otaries s’époumonent, souffle rauque, les pings expirant sur des pongs aux poings serrés comme des pelotes de laine basques.
Tout le monde se demande ce que font les basques au cirque, à part avoir les nerfs en pelote, on voit pas.
C’est bas, mais c’est là ! Cela n’est pas celer.
Enfin, un bruit du côté de chez la cognée nous sort son dédale de pluvaisons, monté sur un nez rouge Géorgien clooneysque, il est attendu depuis le début,
ce Shere khan,
il a vaincu le dragon !
là, tout s’arrête. On sert les cannelés.
La piste reprend plus tard, il est tard, la nuit commence à tomber. Un dompteur la retient, elle rétablit son équilibre. Relève un pan d’obscurité. Elle est à tomber par terre tellement elle est belle, c’est une belle-de-nuit. Par-delà le jour et la nuit, c’est le tour du vif-argent d’en faire voir aux spectateurs, les enfants applaudissent et leurs paumes s’enflamment d’une ardeur enthousiaste d’aphorisme euphorique. L’acrobatie consiste en une volée de mots à pirouetter en deux temps, trois mouvements, en direction du solstice aérien et funambulaire des antipodes.
Du coup, ça clashe. Les flashs fusent.
Voilà.
A la brocante circulaire, si vous achetez un lot, vous avez droit à une réduction de mot. Un lot de mots croisés se réduit d’une lettre en commun. Par exemple, l’esprit croisé à Windsor, après une réduction d’s devient éprit, de la rose Windor.
J’ai encore du mot dans ma musette, mais ma musette n’amuse plus personne.
Pas même moi-même.
Alors pour décapiter la tristesse, je lui cruaute un tour de joie.
Elle tourne sur elle-même à l’infini, rebondit sur le bonheur de l’échappée, et rit de toutes ses rondes qui s’arrêteront un jour.
Ce jour là, la nuit tombera.
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Quand la nuit tombe
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Quand la nuit tombe,
Elle tombe des nues,
Des nuées s’élèvent,
Dénuées de lumière,
Elles s’élèvent en chaos.
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La nuit tombe en chaos dans le ciel,
Et le ciel sombre,
Profondeur dénué de lumière,
Dans le désordre de son puits,
Sonde la hauteur des antipodes,
A la lumière de ses ténèbres.
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La nuit tombe de haut,
Quand la mesure de son écart,
Entre le point de chute,
Et son impact d’arrivée,
Au point culminant,
De sa racine du ciel,
Arrive à son halo.
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La nuit est tombée,
Sans désastre,
Sans fracture,
Mollement,
Dans l’amorti du nébuleux,
Et la profondeur du mystère.
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N’en faisons pas tout un fromage !!!
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Le bris de mots
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Les mots en verre peuvent se casser.
Ils sont curieux, ces mots en verre,
Curieux envers les vers qu’ils forment,
L’envers du mot inverse son vers,
Et son vers à l’envers fait rêve.
Le rêve revêt un vert de prusse,
Qui parle le vers sans accent,
Sur le versant d’une poérime,
Aussi versée dans la culture,
Qu’une perle plongée dans la nature
Marine où corail et nacralité,
Font plus que force ni que casser.
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Et ça recommence…
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« Approchez, approchez mesdames et messieurs, car aujourd’hui, grande vente aux enchères ! Dans quelques instants, de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. »
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A commencer par une panoplie complète de gros mots arrivée tout droit du syndrome Gilles de la Tourette. C’est une coprolalie de collection qui vaut son pesant d’obscénités. De grande valeur, elle a appartenu à Wolfgang Amadeus Mozart, rachetée en 1901 par André Malraux, et actuellement en attente d’acquéreur de qualité.
Un échantillon :
– Espèce d’impôt sur les grandes surfaces de brocantes de mots.
– Espèce de facture en chocolat de Pâques.
– Redevance pour la téléportation de la vitesse de la lumière.
– Crevaison de semelles en crêpe.
– Crevette des mers du Niort.
– Devoir de résistance sale petite classe ouvrière.
– Guerre des gommes en caoutchouc naturel trafiqué.
– Crotte de mouchoir de poche.
– Nain de jardin potager bio cultivé sans engrais, sans terre, sans graine, et sans légumes.
– Tronche de cake salé à la tranche en biais.
– Ours de Cocagne musical art de la renaissance.
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Tout au long de la journée, des guides ayant droit au chapitre pourrons vous conseiller en la matière, n’ayez pas peur d’aller les solliciter, ils se feront une joie de vous orienter vers le mot recherché.
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En ce qui concerne les mots derniers cris, il faudra patienter. Tous les premiers écrits sont déjà partis, mais ceux-là ne sont pas encore arrivés sur le marché à la brocante.
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Un bouquet de bons mots sera offert à tous ceux qui oseront se mesurer aux mots d’esprits. Ils paraîtront peut-être modestes à certains, à côté de la collection Copro Lalique, mais ils auront le don d’éveiller la floraison des mots roses, dits « mots de soutènement ».
Un lot usé jusqu’à la syllabe arrive par colis-lumières dans quelques secondes, si vous voulez bien les attendre, nous vous les offrirons tout chauds.
Tiens, les voilà qui arrivent.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Bouquet de pensées.
– Merci.
– S’il vous plaît.
– Avec plaisir.
– je vous en prie.
– Les bons mots sont comme le blé dans les champs : ils moissonnent le pain du bonheur quotidien.
Beaucoup d’amis sont comme le cadran solaire : ils ne marquent que les heures où le soleil vous luit.
La réponse est oui. Mais quelle était la question ?

Le génie est un cheval emballé qui gagne la course.
Ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.

Idiot cherche village.

Pardon ! Pour le bon tri-mot dernier, c’est une petite annonce dont nous ne connaissons pas le sexe.
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Pour ceux qui n’ont pas prévu de sacs d’emballage, nous vous proposons la spirale du bois, l’emballage copeau colimaçon qui fera fonction. Un bruit de mots peut passer à travers, mais le petit filet de mots de bon goût vendu au stand des mots gourmands résoudra grammophoniquement le problème.
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En cas de réclamation, un échange de mots aura lieu.
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Les mots d’amour ne sont pas à vendre.
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N’oubliez pas d’aller découvrir le rayon à mots couverts, reconnaissable à son bras long et son voilage discret. Ils sont idéaux entre deux portes, pour faire enfler une rumeur.
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Les mots blessants sont bien gardés. Ils sont tous rassemblés dans un mot zoo laid, parqués par genre. Ceux qui font saigner sont dans l’aquarium des piranhas, comme ça, s’ils ne veulent pas se faire bouffer, ils n’ont qu’à bien se tenir. Ceux qui brûlent ont été déposés dans du coton garni de crème biafine. Ceux qui coupent sont dans le bac à sable, seuls les mots composés sont autorisés à y entrer, ce sont ceux qui risquent le moins. Dans une grande colonne, il y a les mots des profondeurs, des capteurs tentent de les enregistrer pour décoder leur langage, les naturalistes y travaillent. Pour l’instant, on ne sait pas s’ils sont dangereux, le quartier de sécurité les surveille avant d’en faire usage, comme vous pouvez le constater, cette brocante est très sécurisée, les proscrits sont réintégrés une fois montré lettres blanches.
Pour les mots frappants, il est prévu des cellules capitonnées.
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Un conseil, méfiez vous du mot le plus long, il n’est pas toujours bien vu dans tous les milieux. Si vous voulez le prononcer, prévoyez un moment assez prolongé pour aller jusqu’au bout. Installez-vous confortablement.
On y va ?
« Jevousenferaismoidesmotslongscommedesjoursarallongequiseprennen

tpourdestablesdemultiplicationsnonméhofautpaspousser ».

Comment ça va ?
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Bouquet de pensées.
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Est-ce que les mots bleus vous tentent ?
Regardez bien mes yeux.
Oui, j’ai compris.
Vous me direz les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux.
Je vous dirai les mots bleus, ceux que je dis avec l’œil bleu.
Y sont inclus les mots démodés, les mots doux, les mots tendresse, les chuchotés au creux de votre oreille, et ceux qui ne sont connus que par nous.
Allons, allons, ceux-là n’ont rien à faire sur une brocante. Sauf quand c’est vous qui me les dites au creux de l’oreille, et que main dans la main, nous sommes allés y flâner.
Mais chut !
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https://www.youtube.com/watch?v=V7EOrUEUaPI
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Non,les silences du samedi saint jardinier de Dieu-mind
Cet espace n’est pas mort.
Il bruisse doucement.
Il émet et se tait, il étreint le silence,
Et dans son doux rayon sa lumière de tendresse,
Dépose en mon âme un parfum de sagesse,
Qui enivre mon cœur et suspend l’allégresse,
Au dessus du grand vide,
Qui descend, insondable,
Au cœur de mes ténèbres,
A tourner mon regard,
Bien plus loin que l’ivresse.
Non,
Cet espace n’est pas mort,
Il ressemble à l’aurore qui se lève doucement,
Dans le cœur généreux du monde des enfants,
Où se tient une porte au parfum de mystère.
Il se hisse,
Sur la pointe des jeux dans un souffle d’hiver,
Pour mieux laisser ensuite s’exprimer la lumière.
Et sa graine lentement hausse à l’abri d’hier,
Les deux pôles de demain, les silences de naguère.

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Je ne saurais trop me lasser de raconter des histoires…
Toujours pour l’agenda ironique de l’OND chez patchcath en décembre.
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C’était, il y a bien longtemps, dans l’Amérique des années 1697, la famille du pasteur Duncan Sparrow décida de s’installer dans la baie d’Hudson, pour se rapprocher de la communauté pastorale locale. Elodie, qui venait d’avoir 8 ans, n’appréciait guère le froid des hivers rigoureux mais, mue par on ne sait quelle foi indéfectible, elle décida que l’avenir méritait bien un réchauffement climatique annoncé, aussi, elle développa la théorie des calumettes, prétendant que l’association des allumettes et du calumet ferait un tabac plus tard.
Son père, plutôt aimant et large d’esprit, la laissait toute à son imaginaire, veillant aussi à ce qu’elle bénéficie de l’instruction la plus large et complète possible en la confiant aux bonnes œuvres du comité des femmes savantes, baptisé de la sorte à la suite de l’immense succès d’un artiste Français au délicieux « prénom » de Molière.
L’année s’écoulait, tel un fleuve tranquille, lorsqu’un vaisseau de la flotte d’un Louis quelque chose, roi de France, fit son apparition dans la baie d’Hudson.
Une immense fête s’organisa pour l’accueillir, et le comité fut chargé de préparer les festivités le 12 juillet, à l’occasion de la fête des orangistes.
L’agitation qui précéda le jour en question battait son plein lorsque le jeune Onésime, alors âgé de 10 ans fit son apparition.
Nul ne savait d’où il venait ni qui il était. A cette époque, il y avait encore beaucoup d’enfants sauvages que la population adoptait spontanément, le pasteur le prit sous son aile, et Elodie, ravie de n’être plus fille unique, adopta également ce frère un peu miraculeux qui dorénavant partagerais ses jeux et inventions.
Onésime : Je veux bien faire partie de cette histoire, Elodie, mais je te préviens, je participe activement à tes jeux, nous sommes bien d’accord, mais tu participes activement aussi aux miens
Elodie : Ben évidemment, tiens donc, je n’ai jamais prétendu le contraire, quelle idée !
Onésime : Bon, alors viens, on va voir la mer !
Elodie : C’est quel jeu alors ?
Onésime : On a qu’à dire que nous sommes dans un roman de gare, et que nous jouons à écrire le livre.
Elodie : Plutôt un roman de port alors, ça pourrait donner envie aux marins de lire, c’est bon pour la santé.
Onésime : Mouais ! Si tu veux !
Ils s’échappèrent discrètement du local où les matrones cancanaient tranquillement sur la société québecoise tout en pâtissant pour l’une, éminçant pour l’autre, toutes occupées à la fabrication de plats traditionnels pour le déjeuner Orange.
Canard laquais, oies rôties sauce cumin, porcelet mignon, bar en croûte de lait, jambon d’agneau de grain, pain d’épicéa, poutine de pingouin, galette de fèves, soupe de homard des îles de la Madeleine.
D’ailleurs, les matrones avaient l’air de s’entendre comme « Madeleines en foire ». C’était leur plaisanterie préférée, la forte tête de Madeleine, la vraie, détestait cette blague qu’elle qualifiait de blague pourrie. Elles adoraient la mettre en boite. Madeleine avait une amie, Mélanie, qui ne la quittait pas d’une semelle, tout le monde se demandait ce qu’elle pouvait bien lui trouver, à sa Madeleine, mais bon, c’était leur vie, après tout, et cela ne regardait personne d’autre qu’elles.
Les marins du Pélican, mal chauffés sur le vaisseau, venaient d’arriver, invités à venir profiter du confort de la salle. Ils s’étaient rassemblés autour du bon feu qui brûlait dans la cheminée. Certains d’entre eux avaient mis la main à la pâte, épluchant les légumes, remuant dans les casseroles, surveillant la cuisson des fours. Mais surtout, ils arrosaient leur gosier de vin chaud et de grogs. Les enfants couraient entre les tables. Ça criait, ça s’interpellait, ça riait. Mélanie n’était pas la dernière à s’amuser. Un des marins semblait beaucoup se divertir à plaisanter avec elle.
Tandis qu’ils riaient à nouveau, Madeleine se leva, incommodée par le grognement des mioches, s’approcha de son amie et lui glissa à l’oreille : Paradoxalement tu deviens drolatour avec cette diatribe, trouverais-tu que je sens la crevette arctique ?
Mélanie lui sourit, mais n’en pensa pas moins. Les humeurs acides de sa compagne commençaient à lui courir sur le haricot. Si elle n’apprenait pas à se prendre un peu moins au sérieux, elle serait obligée de renégocier le contrat.

Juste avant de sortir, Onésime et Elodie entendirent une matrone répondre à propos de la recette du poutine que : « 
Pas encore. La pinguouination est assez complexe, il va me falloir plus de temps. »
Du temps, eux, ils allaient en prendre, et du bon.

La vie en société était plaisante, ils s’en amusaient, mais à petite dose. Et les grands espaces de liberté leur convenaient bien mieux. Ils avaient le sentiment de se connaître depuis des siècles, si bien qu’il n’était parfois pas nécessaire de parler pour qu’ils se comprennent.

Après avoir couru, ils arrivèrent sur la plage.
Onésime : Incroyable ! Sens-tu l’air chargé d’iode, le goût du sel qui pénètre la peau ? Regarde ! La mer s’approche, c’est marée haute. Regarde, l’étendue mergnifique.
Elodie, ravie de le voir si heureux, se disait tout bas : Je regardai. Oui, la mer s’étalait, devant nous.
Onésime : Tu pourrais énoncer ton texte audiblement, j’aimerais en profiter.
Elodie haut et fort : Je disais que je regarde, et que oui, la mer s’étale devant nous.
Onésime : Tu ne remarques rien d’autre ?
Elodie : Si, je remarque que la mer est en train de geler, et que la marée va rester figée en position haute.
Onésime : La glace va rester accrochée aux falaises !
Elodie : Et les marins ne pourrons plus naviguer sur les barques pour rejoindre leur vaisseau.
Lorsqu’ils rentrèrent au coucher du soleil, ils ne furent pas surpris de voir que la salle était toujours pleine.
Mais l’ambiance n’était plus celle festive et joyeuse de tout à l’heure.
Elle était plombée.
Duncan Sparrow attendait sa fille de pied ferme.
Duncan : Nous allons avoir besoin de tes calumettes, fille, lui dit-il gravement.
Elodie : Père, que vous arrive-t-il ? Vous savez bien que ce ne sont que des enfantillages !
Duncan : Pas pour eux !
Et il désigna du menton la troupe d’amérindiens postés derrière les barricades du prieuré.
Duncan : Allez les chercher, ma fille !
A ce moment
là, Onésime réalisa à quel point il était en retard. Les Douze Coups de Midi sonnaient au clocher et les odeurs de brioche remplaçaient allègrement celles des Mc Bacon et autres Cheeseburgers. Il s’empressa de rentrer chez lui, honteux et confus, et jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Elodie : Mais qu’est-ce que tu fiches, Onésime ?
Onésime : Je ne te l’ai pas dit, mais je suis le fils de l’un d’eux. Dit-il en montrant les aborigènes. Alors, je continue le roman que nous jouons, ou bien je retourne avec eux ?

Elodie : Ah ! C’est du roman pour de faux, je préfère ça !
Onésime : Oui, mais je t’aime pour de vrai !
C’est à cet instant précis qu’un marin, pris de panique, se mit à déclamer d’un ton grave : Fatalimace ! Nous voici en insolitude ! La route court sous l’eau d’artificelles habitudes ! Mets tes bottes, enfant. Les écriames et les pingouinations attendront que la polimalie des virgules se solve en délibules mirifiques !
Elodie : Mais qu’est-ce qu’il raconte, papa ?
Duncan : Je crois qu’il délire de peur, c’est de la psychose, il a du abuser du rhum ! Va chercher les calumettes, ça apaisera tout le monde.
Ma mère est arrivée, tout essoufflée. Elle avait les bras chargés de bûches.
Ma mère : Tout le monde va avoir froid ici si on ne recharge pas la cheminée, heureusement qu’il reste des femmes pour garder la tête sur les épaules, ici !
Duncan : Elle a raison !
Onésime : Alors, on n’a qu’à prononcer des mots d’amour comme ça, ils se tiendront chaud !

Elodie : Des mots d’amour qui se tiennent chaud devant un feu de cheminée, c’est plus efficace !
Onésime : Chuuuutttt, Elodie, ils sont pour moi, les derniers mots de la fin !Tu peux pas t’en empêcher ! Pffff !

Elodie :
C’est pas moi, c’est le Zébulon.
Ma mère : Mais qu’est-ce qu’ils racontent, ces deux là ?
Duncan : C’est le délire qui gagne, probablement…
Onésine a fait un clin d’œil complice à Elodie.
Elodie est allée chercher les calumettes, et toute l’assemblée les a fumées avec les amérindiens, invités à se joindre à eux.
Ce jour là, ils avaient décidé que la guerre serait finie à tout jamais et que la paix gagnerait, parce qu’ils allaient définir l’acceptable et l’inacceptable, et se mettre d’accord à tout jamais sur le respect de ces limites saines.
Madeleine prépara un chocolat bien chaud, que l’on partagea allègrement. Onésime s’était assis en face d’Elodie .
Elodie :
Ma mère lui offrit des jumeleines, que nous mangeàmes en nous fixant les yeux dans les yeux un rendez-vous créaginaire.
Car ils iraient revoir la mer, c’est sûr. Et cette fois, elle serait peut-être à marée basse.
Ils ramasseraient des coquillages et riraient encore de tout et de rien, complices comme des amis de tout temps, des amis qui s’aiment.
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agenda décembre 2018 calumet hache
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