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Archive for février 2019

Ssssssss

Petit intermède récréatif…
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– Ssssssss
G – Tiens ? Qu’est-ce que c’est que ce bruit ?
C – Je me demande si ce n’est pas un cheveu qui vient de chuter…
G – Oui, ce bruit, ssssssss, ça y ressemble comme deux gouttes d’eau.
C – Deux gouttes d’eau qui zozottent…
G – Voyons si c’est un des miens ou bien un des vôtres.
C – Vous n’allez tout de même pas couper ce bruit de cheveu en quatre non plus ?
G – Et pourquoi pas ?
C – Si c’est un des miens qui zozotte ainsi, veuillez lui accorder quelques circonstances atténuantes.
G – Mais bien sûr, n’en soyez pas gênée. Lesquelles voulez-vous que je lui accorde, très chère Catherine ?
C – Accordez lui tout d’abord celle d’être clair, tout au plus invisible, par exemple. Celle de ne pas se retrouver dans la goutte d’eau, celle d’être long, mais de n’avoir pas la prétention de durer, celle de se faire discret, oublieux de son défaut et pourtant bien présent, joliment susurré sans pourtant se dire, jamais bien loin du cuir originel.
G – Mais nous parlons de ne pas couper le zozottement du cheveux en quatre, et je ne vois pas en quoi ces circonstances qui n’en sont pas vont atténuer la décision de ne pas couper ce son en quatre.
C – C’est à dire que…
G – Oui ? Dites ?
C – J’ai belle ouïe dire que ss est bien trop court, bien trop raccourci au demeurant.
G – Couper le son de la chute de cheveux en huit serait probablement préférable et sans doute moins source de…
C – C’est cela même ! Moins source de zozottis !
G – Ou source de frisottis ?
C – Source de frizozottis alors !
G – Vous cherchiez de l’eau je crois ?
C – ‘Xact ! Plus maintenant !
G – Allons, cherchons ce cheveu qui chût !
C – Le cheveu chût car le pas de côté ne se coupa pas en quatre, ni en huit, ni même en deux.
G – Le pas de côté chuchota au geai qu’il geignait drôlement bien.
C – Et le geai geignit tant et si bien que l’eau jaillit.
G – De vertes prairies germèrent en quelques heures tant la sécheresse fut longue et entière.
C – De blancs moutons arrivèrent nombreux, poussés par les vents de la magie du rêve, et les bergers suivirent, d’un pas de montagnard.
G – Et alors il y eut une averse soudaine et le soleil se mit à briller à travers les gouttes.
C – Et l’arche apparut.
G – Et les bergers et les troupeaux passèrent sous l’arche du ciel.
C – Et ils arrivèrent en Arcadie.
G – J’espère que nous avons répondu correctement à la demande de Martine !
C – Allons lui poser la question.
G – Martine ? Martine ? Houhou, Martine ?
C – Elle doit être encore en communication avec Jacques, vous savez, le poète…
G – Oui, j’ai vu ça, il est chouette son pote, il écrit des trucs pas trop moche hein ?
C – C’est de celui-là dont tu veux parler, Georges ?
Jacques Prévert : Soyez poli
G – C’est bien celui-là. Mais l’Arcadie, on n’en a rien dit ? Et puis tu me tutoies, maintenant ?
C – C’est que je suis polie, moi, Monsieur !
G – peut- être que les bergers d’Arcadie nous en apprendront un peu plus si nous les suivons de près ?
G et C en chœur – Suivons les alors !
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Agenda ironique de janvier chez carnetsparesseux
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2019/01/03/la-recette-de-la-jumeleine/

Agenda ironique de février chez ecriturbulente
https://ecriturbulente.com/2019/02/03/fevrier-on-en-reve/


Je vais tenter de résumer brièvement (à ma façon) ce que Martine ce mois-ci nous propose de turbuler :
« La péripétie d’une extravagante jumeleine de janvier inspira à ce point (.) les moutons qu’ils se prirent à rêver d’un rêve alors qu’ils se faisaient compter par des somnambules. Ce dernier (le rêve du rêve) était absolu, rêvé par un loup en butte avec la réalité*(1), et qui rêvait la réelle réalité de plus en plus intensément ».
J’ai cru comprendre que l’agenda de février consistait, (il me semble), à écrire un rêve absolu avec pour consigne de terminer le rêve par cette citation de Groucho Marx, comédien américain faisant partie des Marx Brothers, et qui dit ceci :
« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »
Rien ne disait par quelle phrase le rêve devait commencer, alors j’ai appelé la jumeleine qui a appelé Marx Groucho qui a appelé son éditeur qu’avait lu tous ses ouvrages et qui a ressorti une citation de Groucho en personne, qu’il lui a refilée, le Groucho l’a fait passer à la jumeleine, et je l’ai retrouvée sur mon bureau ce matin en me levant.
Mon rêve absolu va commencer comme ça.
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Le meilleur moyen de s’endormir est de s’imaginer qu’il est l’heure de se lever. 

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Comment savoir lorsqu’un rêve rencontre le point de jonction de sa réalisation ?
Lorsque le rêve est absolu !
Autant de rêves que d’êtres vivants sur Terre me dit une petite voix au centre de mon âme.
Et s’il appartenait à chacun de le réaliser ? Et si le destin était l’outil de l’univers pour faire vivre ce rêve ?
Et si l’ensemble des rêves réalisés construisaient la réalisation d’un monde nouveau ?
Voilà bien le challenge, celui de reconnaître l’arcane du rêve absolu et de s’y atteler lorsqu’il se présente.
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C’est ce qu’ont fait Georges et Catherine.
Voyez plutôt.
Georges est entrepreneur architecte. Catherine est oiseleuse, elle élève des geais pour en faire des geais d’eau et repeupler la capitale des mots cœur complètement désertée par les eaux.
Georges envisage de construire une grotte naturelle au bord de la « Semeuse », la rivière asséchée qui traverse la capitale.
Il vient donc ce jour là repérer les tracés, les dimensions de son ouvrage, et remarque que le château qui surplombe le pont suinte.
Alors il se dit quoi, le Georges ? Il se dit, l’eau est là.
Et c’est là qu’elle arrive, la Catherine.
Elle porte un béret basque et une capuche assortie. Elle marche au milieu du cours asséché, et elle observe les traces pour en faire un récit. Elle tient une cage à la main droite, et elle écoute le bruit que fait le geai qui geint sans gélatine et sans jasmin, mais lorsque l’eau est là.
Le geai geint.
Catherine sait que l’eau est là.
Elle lève la tête.
Et tombe nez à nez sur le Georges.
Qui de surprise et ne sachant quoi dire bafouille.
G – Bonjour, vous cherchez un rêve ?
C – Comment vous savez ça vous ?
G – Parce-que vous êtes dans la même histoire que moi.
C – Ah ! Oui ! C’est vrai !
G – Vous savez comment vous y prendre ?.
C – Je ne suis pas sûre de le savoir mais j’essaie.
G – C’est déjà ça, c’est déjà ça !
C – Et vous, c’est par carnetsparesseux que vous en êtes arrivé là ?
G – Non, carnetsparesseux, c’était le mois dernier.
C – Ah ! C’est qui alors ce mois-ci ?
G – Vous n’êtes pas au courant ?

C – Non, pas encore.
G – Mais qu’est-ce que vous f..tez ici alors !
C – J’ai croisé un loup qui rêvait, il m’a demandé d’aller voir si le rêve était plus absolu ici que dans le rêve des moutons, je suis venue voir…
G – Et vous cherchez quoi ?
C – De l’eau !
G – Dans le rêve ?
C – Pas dans l’eau, le cours est à sec.
G – Avec le geai ?
C – C’est un fait !
G – Non, c’est un geai !
C – Je n’ai jamais dit le contraire.
G – Vous venez de dire que c’est un fait.
C – N’en parlons plus.
G – Vous ne trouvez pas que l’intensité est plus intense ici ?
C – Si.
G – Vous pensez que si le geai geint l’eau est là ?
C – Oui.
G – Vous avez quoi comme argument pour défendre cette théorie ?
C – C’est un geai d’eau.
G – C’est un fait !
C – C’est un fait d’eau vous voulez-dire ?
G – Je n’ai jamais dit une chose pareille.
C – Non, c’est moi qui vient de le dire.
G – Ah bon !
C – Sinon dans la vie vous faites quoi ?
G – Je suis entrepreneur architecte.
C – Vous allez construire ?
G – Une grotte naturelle, c’est un rêve.
C – Est-ce qu’il y aura de l’eau dedans ?
G – Je ne sais pas, elle n’est pas encore construite.
C – Comment vous allez choisir l’endroit ?
G – Je ne sais pas.
C – Il paraît que le rêve se renifle à mille lieues.
G – Je ne suis pas à mille lieues.
C – Non, nous sommes à la capitale des mots cœur.
G – Vous vous moquez, là.
C – Non !
G – J’ai entendu le geai geindre.
C – C’est un geai mot cœur.
G – Un geai d’eau qui se moque, les bras m’en tombent !
C – Le meilleur moyen d’éviter que les bras vous en tombent, c’est de faire un pas de côté !
G – Ah non ! Ça c’est du Groucho !
C – Amélioré.
G – Vous êtes fan ?
C – Et pas qu’un peu !
G – Alors vous savez !
C – Oui, je sais.
G – Vous avez exactement la bonne formule !
C – ‘Xactement !
G et C en chœur – Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté !
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geai bleu-Isabelle-Marozzo

Piou-piou

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*(1) La réalité, ce sont les moutons qui comptent les somnambules.

 

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« Quand un fou paraît tout à fait raisonnable, il est grandement temps, croyez-moi, de lui mettre la camisole »
Edgar Allan Poe
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Lorsqu’ils sont ciselés par l’amour
Les mots nous ouvrent sur le jour
D’un éclairage chaleureux
Qui nous rend tellement plus heureux
Qu’une fois la direction donnée
Le cœur l’emprunte enthousiasmé.
Ceux qui nous ouvrent le chemin
Sont des étoiles et des gardiens
Pour les feux sacrés de la joie
Et les vents d’ange des esprits droits.

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Allégorie de la Spiritualité

Allégorie de la spiritualité

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Il y eut un silence d’amour et la porte s’est ouverte sur le ventre des mots. Ils étaient doux comme de la soie, certains plus ronds que d’autres retenaient mon attention. Celui de la tendresse semblait parcouru de vagues lentes et quelque chose par endroit pointait du doigt l’élasticité de sa paroi. J’ai cru discerner une ligne évanescente évaporer son message à travers la peau tendue, une ligne qui écrivait viens, viens dans le ventre de mon mot, entre dans la joie de ma délicatesse, de mes rêves, de mes rires, de mes jeux d’enfants prêts à inventer ce nouveau monde qui n’appartient qu’à nous et où se déploient d’autres notions chatoyantes comme l’irisé de nos deux âmes unies vers le bonheur.
Je suis entrée, et le moelleux délice du mot amour caché à l’intérieur m’a accueillie dans sa chaleur, et bien que la porte d’entrée soit restée grande ouverte sur le reste des éclatants rires de bonheur des mots soyeux ou mordorés, je suis restée, et j’ai compris à la croissance de l’aube que le mot ne ferait que grandir.

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