Le grand détective Herlocus Scholmster confortablement installé dans son fauteuil faisait les cent pas dans son bol de céréales lorsque les trois coups de carillon frappèrent à sa porte.
Il entreprit de sortir un pied de nez d’avoine de son bol de gruau pour aller ouvrir la porte du visiteur d’à côté.
Ce qu’il ne savait pas encore c’est que le visiteur d’à côté pensait sonner à la porte d’à côté.
Mais je ne voudrais pas spolier l’histoire de l’enquête.
L’autre pied toujours en train d’arpenter les céréales refusait d’en sortir.
Il était là, dans ce grand écart, laissé pour comble de la profession, lorsqu’une idée fugace s’empara de sa grande logique déductrice.
– Je ne peux pas vous ouvrir mais je peux enquêter à travers la porte, quel est l’énigme qui vous amène à sonner à ma porte, brave homme ?
C’est là que le polar se corse car le visiteur, époustouflé de la prescience de cet individu qu’il ne venait pas voir, se demanda s’il ne pouvait avoir l’explication de la disparition de ses idées farfelues.
– Je cherche où sont passées mes idées farfelues.
Herlocus interloqué ne réussit d’abord qu’a bafouiller un incongru juron tellement avalé de travers qu’il le rendit inaudible à son interlocuteur.
Puis une inspiration bien ample le fit revenir à lui, ce qu’il n’avait jamais cessé d’être.
– Si vous disposez d’un vêtement porté par vos idées, je peux peut-être faire quelque chose.
Nous avons un fin limier qui pourrait pister leurs tracés.
– Je ne suis pas sûr de bien comprendre, mais soit.
J’ai là un voile de superfétatoire, ça pourrait faire l’affaire ?
– Très bien. Levez-le !
– Voilà !
– Je ne sens rien.
– C’est un voile de superfétatoire inutile, mais merci quand même.
– Attendez ! Je les vois.
Vous êtes venu par hasard pour rencontrer mon voisin le grand marabout, bout de ficelle, sel de marais, marais au milieu, lieux des sept bottes, bottes de foin, foin et rhume associés, les voilà.
– Restez assis dans votre fauteuil Herlocus, cette bonne nouvelle ne restera pas idées mortes.
Je vais de ce pas de héron, héron, petit patachon, le publier dans mon journal d’hier en gros titre.
« Le grand détective Herlocus scholmster a retrouvé les idées farfelues perdues sous le voile du superfétatoire ».
Veuillez recevoir, monsieur Scholmster, tout mon incongrualisme le plus extravagant possible.
Pour faire-valoir ce que de droit de rire et de farfeluchonner nous soit un dû.
– Et les cols Mao ?
– Je me soupçonne de me les avoir dérobés à moi-même.
– Vos idées ont un parfum de farce au buffle, elles sont légèrement rosses.
Quel est votre nom ?
– Mon nom est Fédor Osos, et l’un des deux os est super…
– Oui, je sais ! Fétatoire.