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Archive for mars 2020

Chers citoyens et citoyennes fous et folles de l’agenda ironique,
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Dali Salvador 2
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Il ne nous reste plus que quelques heures avant l’arrivée du poisson d’avril, et je peux d’ores et déjà annoncer que les tableaux de vote sont significatifs :
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Le grand gagnant est : carnetsparesseux avec « les framboises de l’aube ».
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4638601-crazy-femme-vêtue-d-une-passoire-en-métal-pour-un-casque
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L’élu qui prend le relais d’avril est : Ah bein, carnetsparesseux aussi.
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Ici le lien pour aller sur son blog.
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Les framboises de l'aube carnetsparesseux

Un panier plein vous y attend !


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Félicitations pour l’immense talent fou du grand gagnant, carnetsparesseux, ainsi que pour l’immense talent fou et les remarquables participations des fous de ce mois fou des fous.
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Pour ne pas les nommer citons les doux fous participants que sont jacou33, gibulène, patchcath, carnetsparesseux, bastramu et moi-même, jobougon.
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Il s’agissait, ce mois-ci, de laisser s’exprimer nos mois fous, d’imaginer être dans un moi fou, de raconter ce qui nous passait par la tête, d’écrire tout ce que nous avions envie d’écrire, n’importe quel genre pourvu que ce soit fou, et d’inclure dans le texte l’étrange phrase que voici : « Monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise », phrase qui ne voulait absolument rien dire, mais qui a su se fondre divinement bien dans chacun de nos textes fous.
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Un immense merci à tous, ceux qui ont écrit, ceux qui ont lu, ceux qui ont commenté, vraiment, cet agenda est durable et complètement dans le développement, puisqu’à chaque mois, de nouveaux agendiens viennent, d’autres partent, bref, cet agenda est vivant, il cause, il fait causer, et n’a pas l’air de faire peur à grand-monde.
Quoi ?
Ça Psycause ?
Là, je pense soudain à Hitchcock, le maître des « sueurs froides » et son film fou, psychose, en deux mots, psy-chose, autant dire psy-objet ?
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Bien évidemment que non, l’étymologie du mot « psychose » est toute autre : Le Wiktionnaire nous renseigne ainsi : Composé du préfixe Psych – grec ancien
ψυχή, psukhế (« âme, esprit) et du suffixe – ose, substantif féminin désignant un processus de transformation : littéralement « transformation de l’esprit ».
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Carnets paresseux ? Est-ce que tu es d’accord pour reprendre la suite de l’agenda ironique en avril ?
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Amitiés à tous.
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Jobougon

Rappel des liens : Cliquer sur le lien correspondant
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La consigne d’écriture
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Premier récapitulatif
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Les votes avec un second récapitulatif, complet celui-ci
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Les textes : Liens ci-dessous
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1
https://jacou33.wordpress.com/2020/03/01/du-monde-entier-fous-et-folles-alienez-vous/
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2
https://laglobule2.wordpress.com/2020/03/01/le-mois-des-fous-agenda-ironique-de-mars-2020/
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3
https://jacou33.wordpress.com/2020/03/07/trop-dheroine-tue-le-heros/
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4
https://jobougon.wordpress.com/2020/03/08/deux-en-un-a-lagenda-ironique-de-mars/
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5
https://patchcath.wordpress.com/2020/03/13/jai-decide-de-tecrire-une-lettre/
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6
https://jacou33.wordpress.com/2020/03/20/lagenda-ironique-etrange-laie-de-mars-le-mois-qui-nous-rend-fous/
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7
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/03/20/les-framboises-de-laube/
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8
https://jobougon.wordpress.com/2020/03/23/les-yeux-de-zara-deschamps/
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9
https://bastramu.wordpress.com/2020/03/24/delire-dune-folie-ordinaire/

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Festival insolite

Avec une belle continuation à tous !!!


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«Pour sûr, fit Choukhov : le soleil est d’aplomb.
Si le soleil est d’aplomb, fit le commandant, il n’est pas midi, mais une heure.
Ça épata Choukhov :
Pourquoi ? Tous les vieux te le diront : c’est à l’heure de midi que le soleil est à son plus haut.
Oui, fit le commandant, c’était vrai de leur temps. Mais, depuis, il y a eu un décret : le soleil, maintenant, atteint sa hauteur maximum à une heure.
Pas possible ? De qui qu’il est ce décret ?
Du pouvoir soviétique. »
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Le chat l'heure dans une heure
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Dans le carré B du génôme secret, le gardien des angles se tient aux bois des A.
Le général C. (Covirus) lance une opération des sinus afin de contenir la propagande de l’usine à postillons qui fonctionne à plein rendement, et, le bistouri en goguette, il crève le pneu de la défense. L’événement à peine sorti du sommeil des presses, un agrume éternue de la vitamine C en pleine poire d’Hélène, la belle-fille du père Mömix, cracheuse de flamme. C’est pas perdu, puisque la chaleur réchauffa les pôles, les épaules, la poitrine et le cœur du changement d’heure.
Une prescription tombe. Elle se brise en mille miettes en tombant, se ramasse à la pelle à tarte, se remet debout, L’énoncé verbalisé est le suivant : Il est interdit d’éternuer.
Les contraventions tombent des nues sur les contravenants : Prenez vos anti-histaminiques Emile !
Voilà, tout ça pour dire que la nouvelle journée d’Yvettéanne Cyclopévitch va être bien remplie. Elle est chargée de décrire la vie dans le carré B du génôme secret, sous couvert du pseudo-anonyme d’Aluxiande Solgénizinzine, son grand-père.
Avec l’angle planté droit dans les yeux de son co-pilote de classe, le général C., elle va tenter de rédiger une synthèse divers-tangentée afin de rejoindre une vision à 360°.
C’est pas hypertherminettement plausible comme décor, mais le degré du vide central pose son mystère invisible, comment se fait-il que les plans planent aussi creux ?
L’architecture de l’opération, sinusitée par une ponte de graphiques à l’échelle de la perspective atmosphérique, semble ne jamais s’interroger sur les creux, mais attire l’attention sur les pleins, espaces équitables répartis entre les fondations de l’ensemble approprié retenu en son sein.
Qu’à cela n’interroge, personne n’émet la moindre hypothèse sur la chose absente, car aucune lumière ne la nommant, elle n’apparaît ni de près, ni de loin.
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La vierge aux rochers de Leonard de Vinci (1483-1486)
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C’est de la berlingote de Savoie, ce truc, rumine allègrement le tryptique intermédiaire à l’occupation des sols. Entre A, B et C, règne un silence d’outre-centre. Le tic-tac pendulaire émet à espaces réguliers son son, résonnant comme une consonne, voyelle, consonne, voyelle.
Les lettres pleuvent et les mots les plus longs ne dépassent pas 23 heures dans la journée complète. Il manque une heure, se dit Yvettéanne Cyclopévitch, nous devons alerter les autorités suprêmes pour avoir les directives à suivre. Elle entame une part d’heure en se pourléchant les doigts sur lesquels coule une sauce minute riz.
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En adéquation.

Héron pourpré

Echassier en pleine rizière

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Première de couverture : Dring, le réveil sonne.
Un sommaire sommaire accueille l’angle occulot-visionnaire du pilote C.
Puis, la préface tourne son visage vers le cadran : M…E ! Il est déjà l’heure d’intuiter, radicalement parlant. Quelques lignes plus loin, le préfacier tourne septante fois le stylo dans l’encrier, émet un bruit de gargouilles, éructe profondément une tentacule de mimosatier, puis se rendort précautionneusement. On est sur un jour seigneurisé, faut pas déconner non plus, la messe, c’est à deezer, l’horloge peut bien intuiter de la minute en cadence, elle n’a qu’à aller se faire danser chez les russes une polka de la dernière apostasie.
Ensuite, on commence la journée rondement, par petites nuances d’atmosphère, afin de mettre en relief les lignes parallèles et les délier de la f@çon la plus douce et tendre qui soit.
Pour exemple, nous allons parallécréter que ce paysage peut magnifiquement bien illustrer le propos.
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Paysage réel montrant la variation des teintes selon l'éloignement

En bleu et blanc

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Légèrement planérisé, le paysage évoque une distance relative ou absolue, selon l’approche que l’on s’en fait. Ici, les bleus évoquent à l’âme une nette sous-élévation dans un premier plan, par une ligne déchiquetée, coulée de neige éternelle mouchetée, parsemée de touches claires en cache-col.
Puis, les vagues successives berlingotent l’éloignement, chacune d’entre elle se dilue d’une blancheur directement perceptible à travers le prisme de son mariage doux au tableau formant ainsi une impression de pureté jamais atteinte jusqu’ici.
Soyons clairs, se dit la première vague. N’allons pas nous percher sur le cadavre cadencé d’un sous-sens caché, restons bien soigneusement en dehors de toute supposition fasciséee précautionneusement par les strates d’un terrain trop motusé.
Les votants n’iront pas aux urnes car le réceptacle est hors du champ de la courtoisie.
Justifier de son identité n’est pas seulement inconfortable, mais bien d’une approximation sans nom, puisque la connaissance du sujet à ce jour n’est en rien déterminée sur l’abysse du vide délié de ses pleins, soyons précis, compréhensibles, mais pas trop.
Le trop étant l’ennemi du juste, nous aurons, durant toute cette journée seigneurisée « électrinquement » l’occasion de creuser autour des lapsus de clavier une douve aussi profonde que possible afin d’éviter les échappements gazés jusqu’aux coups.
Yvettéanne Cyclopévitch tourne les pages, chapitre après chapitre, pour réinitialiser entièrement les pixels de l’imaginaire, afin de rester sur le flanc du côteau, sous la gravité éternelle des silences stellaires de la plus grande précaution d’usage du mot.
Il en va de son son consonnisé comme d’une canonisation voyellisée par l’étude du langage Mésopotamique illustré par une base soixante.
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L’angle du point de vie est ici :
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La mi-trente ayant programmé une pause standard, la flèche de l’éthique et du tact vient de sonner l’heure du bain. Nous vaquerons, durant une période diluée, autant dire, incertaine.

La mise en page est nouvelle, ou pas.
Faut bien s’occuper agréablement.

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Pénélopédie, dans le bureau de confinement, se tient confinée et à la disposition du public pour répondre aux questions et en faire une foire.
Bein ouais quoi ! Il faut bien détendre l’élastique du temps de temps en temps !
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Le chat fracture du crâne
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– Ici le bureau du confinement bonjour, Pénélopédie à votre écoute, j’écoute.
– Bonjour Madame, j’me présente, j’suis Cécile de Franche, j’aurais voulu savoir comment faire pour que la guerre se termine.
– Mais de quelle guerre voulez-vous parler, Cécile ?
– Ah ! Pask’en plusse, y’en a plusieurs ?
– Et bien oui, il y a la guerre des moutons, la guerre pis, celle des vaches à pis, qui déguerre-pis dès que le mouton prend le relais du pis, la guerre des toiles, celle des peintres qui dé-peignent la girafe, la warattitude, la warhabitude, la larve enfouie sous l’conflit, la larme artificielle déshydratée, le virus du vide, celui du co-corico, celui de la plume belliqueuse, de l’esquimaux, un peu froide, des cent zans, des trois, des détroits, des étroits…
– Vous allez me laisser en placer une !
– Pénélopédie à votre écoute j’écoute !
– Je veux vous parler de la guerre minée.
– Celle des mines anti-personnelles ?
– Non, les mines refaites.
– … (Pénélopédie en elle-même pense, aux mines défaites, mais ne pipe pas mot)
– Vous voyez de quoi je veux parler, Pénélopédie ?
– Je n’ai pas l’image, Cécile.
– Mais au moins vous avez le son. C’est déjà ça, c’est déjà ça !
– Donc, pour qu’elle se termine, revenons à nos pis à pendre.
– Pis que pendre, Pénélopédie, en passant par la vache, le pis de la vache, le mouton qui prend le relais, le pis du mouton auquel on revient toujours, pour s’y pendre.
– Cécile, je ne vous suis pas.
– Espèce de désobéissante, vraiment, va falloir que ça change !
– Non, Cécile, je ne dis pas que je ne vous suis pas, mais je ne vous comprends plus !
– Si, vous avez dit que vous ne me suivez pas !
– C’est une formulation, Cécile, juste une formulation.
– J’ai bien compris la formulation, Pénélopédie, vous avez une très bonne élocution.
– Electrocution ?
– Non, vous déformez mes propos !
– C’est que j’ai l’oreille musicale, sans contexte !
– Une chaise électrique musicale, chouette, je n’y avait pas pensé, merci Pénélopédie, je vais la chercher tout de suite.
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La Chèvre des Neiges..

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https://www.youtube.com/watch?v=WJKPuMIcPd4
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– Cécile ?
– …
– Cécile ?
– …
– Cécile, si vous m’entendez, c’est une chèvre électrique musicale ça !
– … Bèèèhhh… Bèèèhhh… Bèèèhhh…
– … Bip… Bip… Bip…
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L-affaire-Le-Chat
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Les éditions jobougon et compagnie ont le regret de vous informer que
les tableaux de vote qui devaient être édités ce jour n’arriveront par camion qu’à partir de quand ils seront livrés.
Lapalissadement confirmé par la production.
Nous remercions notre aimable public de bien vouloir nous excuser pour ce contre-temps majeur.
La responsable clientèle chargée de la communication.
Votre dévouée Jo.B.
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passoire-sur-la-tc3aate-003
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https://jacou33.wordpress.com/2020/03/01/du-monde-entier-fous-et-folles-alienez-vous/
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https://laglobule2.wordpress.com/2020/03/01/le-mois-des-fous-agenda-ironique-de-mars-2020/
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https://jacou33.wordpress.com/2020/03/07/trop-dheroine-tue-le-heros/
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https://jobougon.wordpress.com/2020/03/08/deux-en-un-a-lagenda-ironique-de-mars/
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https://patchcath.wordpress.com/2020/03/13/jai-decide-de-tecrire-une-lettre/
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https://jacou33.wordpress.com/2020/03/20/lagenda-ironique-etrange-laie-de-mars-le-mois-qui-nous-rend-fous/
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https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/03/20/les-framboises-de-laube/
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https://jobougon.wordpress.com/2020/03/23/les-yeux-de-zara-deschamps/
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https://bastramu.wordpress.com/2020/03/24/delire-dune-folie-ordinaire/
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Voilà bien de quoi rendre fous, non ?
Dire une chose et faire le contraire !
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Boby Lapointe visuel-spectacle-2

😉

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« L’étrangeté d’une situation ne se mesure ni à l’équerre, ni au compas. »
Ainsi parlait Monsieur Zara, le créateur de la ligne vestimentaire dont les patrons sont tous travaillés au cordeau. « C’est pas que ça plombe, mais au moins, ça tombe droit ». Avait-il l’habitude de dire.
Donc, Zara, Zara Deschamps plus précisémment, rhabillait la population.
Il disait à qui voulait bien l’entendre, que le mot le plus fin dépendait toujours entièrement de l’oreille la plus grande. En tant qu’entrepreneur proche de la clientèle qu’il rhabillait, de saisons en saisons, il avait hérité d’une empathie nettement sur-développée, et la logeait discrètement au fond de ses orbites, juste derrière le nerf occulaire. Ce qui lui donnait un regard framboises , car la tumeur, de nature bénigne, voire même bienigne, avait tendance à provoquer chez lui une réaction lacrymale périodique pluri-disciplinaire, occasionnant de la sorte à ses globes occulaires une inflammation. Ladite inflammation récurrente ayant elle-même le don de multiplier les globes comme le feraient des cellules, donnait ainsi la forme framboisienne particulière d’où émanait son charme divin. La clientèle disait de cette particularité qu’il avait une « morula » à la place des yeux, voyez plutôt.
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Framboise
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Lors que son psychanalyste le recevait en bienséance, Monsieur Zara Deschamps prit soudainement conscience de l’immense chance dont il était l’héritier. Il avait un don, celui de voir la naissance de sa clientèle à travers le prisme de sa vision démultipliée. Doté d’un fort pouvoir de conseil et d’un solide bon sens, il savait satisfaire l’ensemble des personnes rhabillées pour la saison qui s’en trouvaient fort surprises, et tellement heureuses, qu’elles fidélisaient et ne s’habillaient plus que chez lui.
L’une des plus fidèles, mutine de son état, qui gagnait à être connue pour son style acrobatique, venait régulièrement le solliciter pour qu’il lui créé sur mesure une « jupe d’aliénation ». Elle disait ça, parce qu’atteinte de la maladie de saint-Guy, elle devait mettre du grillage autour de ses jambes pour empêcher que sa jupe ne s’envole en la soulevant d’un pas de danse involontaire.
Reine des échecs, elle eut un jour la tête coupée par une ruade alors que le cavalier de l’apocalypse, shooté à l’héroïne, tentait maladroitement de rattraper son âme qui s’envolait à tire d’ailes vers des auspices plus buissonniers. La tête sous le bras, la reine reprit les rênes et continua la quête de saint contoise sans se presser. Petits patins et coups fins tombèrent tout droit dans son panier jupon.
Jusqu’au moment où, en panne de papier toilette, elle invita son voisin le marquis à jouer au cadavre exquis. Elle récupéra ainsi, les publicités n’étant plus délivrées régulièrement, toute une collection de bons mots avec lesquels elle pouvait se t…..r l’arrière train en allant faire ses petites affaires dans la cabane au fond du jardin.
Celle-là, au moins, elle avait du style, disait Zara Deschamps en se le tournant de l’oeil droit à l’oeil gauche. Il aurait bien aimé soulever le voile de dentelles qui couvrait ses fines et longues jambes, mais la clientèle, c’est une chose. La vie privée, c’en est une autre. Il avait pour règle d’or de ne jamais mélanger les deux. Et puis prendre un coup de pied lors d’une danse, non vraiment, merci.
Une autre cliente remarquable un beau matin surgit dans la théïère du petit déjeuner de Zara Deschamps. Elle jouait à faire la course à dos d’escargot avec le lapin blanc d’Alice, celle des merveilles, lorsqu’elle déboucha sur l’allée menant directement à la tasse. Zara Deschamps faillit l’avaler. Heureusement que la coquille grattait la luette, ce qui eut le don de désaccorder ses cordes vocales, mais il n’eut jamais le ton de s’en plaindre. Sa voix prit ainsi des intonations rauques et sensuelles qui ne fit qu’accroître son charme dévastateur. Elle cherchait un chapeau fou, fabriqué par un chapelier qui le portait en pointe, comme les accordeurs de pianos.
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C’est Bobby, un pote à elle, qui lui souffla dans les bronches quand elle revint avec l’avanie du bocal, une fois le petit déjeuner pris et le chapeau sur la tête. Elle eut les bronches dilatées, se mit un mot à la plume de flamant sur la pointe des pieds. Il se dit que sa tête fut égarée en tombant sur une boussole martienne. Elle aurait perdu connaissance et accouché d’une étoile, allongée sur un tas de chaos qu’un sourd-muet avait maladroitement laissé tomber de sa sacoche en cherchant sa collection de timbres.
Après ça, les yeux de Zara Deschamps se fermèrent. La naissance est toujours un moment fort et délicat. Il convient d’être discret.
Quand il les a rouverts, il découvrit qu’il était atteint de diplopie visuelle occulaire.
Les doubles pétales d’une fleur de bégonia venaient caresser son nez, qu’il avait délicat.
Les doubles pétales d’une fleur de bégonia venaient caresser son nez, qu’il avait délicat.
Une jeune et jolie jeune femme se penchait sur lui en l’appelant « Docteur Zara Deschamps, Docteur Zara Deschamps » !
Une jeune et jolie jeune femme se penchait sur lui en l’appelant « Docteur Zara Deschamps, Docteur Zara Deschamps » !
Mais je ne suis pas Docteur, se disait-il entre deux sursauts de conscience.
Mais je ne suis pas Docteur, se disait-il entre deux sursauts de conscience.
La dame en question était journaliste.
La dame en question était journaliste.
Elle croyait avoir affaire au médecin de Camille Claudel, sa meilleure amie, à laquelle elle venait rendre de visite.
Elle croyait avoir affaire au médecin de Camille Claudel, sa meilleure amie, à laquelle elle venait rendre de visite.
Lorsqu’elle apprit son identité, elle lui commanda deux camisoles, au cas où son amie serait agitée.
Lorsqu’elle apprit son identité, elle lui commanda deux camisoles, au cas où son amie serait agitée.
– ça suffit ! Scrash !
C’était Camille, qui, du bout du couloir, gênée par le bruit de leur conversation, venait d’envoyer sa savate contre le mur pour qu’ils fassent moins de bruit.
– Vous ne voyez pas que je suis crevée !
Devant l’osseuse maigreur mortuaire de Camille, il en retrouva sa vue habituelle.
La seule coquetterie de la journaliste fut de lui faire cette demande : tailler les camisoles dans un tissu à fleurs, et pas n’importe lesquelles. Des bégonias ! Puisqu’elle portait ce nom avec beaucoup d’élégance, il lui semblait qu’entourer son amie de sa présence fleurie durant son absence saurait la réconforter au moment des crises. Zara Deschamps eut la maladresse de lui parler du « temps » qu’il lui faudrait pour fabriquer de telles caricatures de vêtements. Ce mot eut le don de dérégler son langage au point que le discours qu’elle émit ensuite n’avait plus ni queue ni tête. Les secondes, les siècles, les dinosaures, devinrent des dinocondes, des sisaures et des seècles. Il se hâta de s’éloigner, tout en lui promettant d’honorer sa commande au plus vite.
Il se resservit une tasse de thé.
Un courrier était arrivé, sa secrétaire l’avait posé bien en évidence sur sa table de travail.
Il poussa un soupir. La journée n’est pas finie, se disait-il, et je ferais mieux de remettre au lendemain ce que je pourrais faire le jour même.
Il glissa la lettre dans un journal, puis l’oublia.
Le lendemain, sa secrétaire, lisant les gros titres, et n’y voyant que ragots et bobards, le mit à la poubelle.
La lettre faisait état du désir de vagabondage d’une sculpture en marbre, réchauffée de pétrissage d’une artiste claudelle, qui se sentait devenir vivante. Elle n’arriva jamais à l’oreille occulo-morulée de Zara deschamps.
C’est aussi ce jour là, très précisément, qu’entra un client très spécial, prétendant s’appeler Monsieur Popples.
Est-ce ainsi que les hommes s’habillent, chapeau déchiré, vêtements en lambeaux ? Il se présente au magasin pour offrir un massif d’idées debout, roncées comme des pensées de l’aube, sans même faire minne d’être peu ou prou intérressé par les vêtements prêts-à-porter dont regorge la boutique. Zara Deschamps lui propose un manteau de fourrure en véritable renard, qu’il décline d’un « non merci » sans équivoque. Zara Deschamps, qui n’en menait pas large devant le ton rembruni du gugusse, finit par engager la conversation sur ceux qui n’ont pas la commande de leurs instincts, les garouttés du bocal de déconfiture, genre. L’autre le fusille du regard. On sent que ça gratte, ça griffe, ça pique, le massif d’idées recule devant l’oeil de velours de Zara deschamps, qui décide d’agir. Le tissu est doux, velouté, pas côt-côtelé pour un iota. Popples se calme et lui fait une confidence ou deux puis retourne à ses confits de canidés framboisiens.
Tout de même, se disait Zara, j’ai encore du boulot avec les psychopathes avant d’arriver à les aimer pour ce qu’ils sont vraiment.
Là-dessus, Zara tousse, tracassé par l’idée d’aller se coucher alors qu’il a p’tête choppé une mauvaise grippe rien qu’en voyant le bonhomme en haillons. Un frisson parcoure sa nuque. Il attrape le joli manteau de renard argenté et va prendre trois cachets d’aspirine.
Moralité : Quand Zara tousse, tracer la route pour éviter les postillons.
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Texte rhabillé pour l’agenda ironique étrange de mars 2020, qui hisse haut ses couleurs Zara Tousse Tralalalalère.
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Dali Salvador 1

En avant première : Prochainement, l’œil accouchera d’une étoile. 🙂

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Madame Cyclopédie : Le réveil
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réveil Cyclopédique

Réveil Cyclopédique


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Dans le palais idéal du mot « joie » vivait une princesse de nature tendre et sauvage.
Qui portait le doux prénom de Cyclopédie.
Un sort, (dans tous les contes, c’est incontournable, il y en a un !), jeté par une sorcière des siècles plus tôt, l’avait, bien évidemment, plongée dans un sommeil si profond que, arrivé le temps du réveil matin, la sonnerie n’y suffit pas.
Venue du ciel, la voix d’un ange intervint :
– Cyclopédie ?
– Rrrrooooon, pchchchchch…
– Cyclopédie, réveillez-vous…
– Mmmmmmm…
– Aller, c’est l’heure !!! Hop, hop, debout !
– Non mais ça va pas… Ou quoi !
– Cyclopédie, sort de ce sort, ça suffit, maintenant.
– Pffff !!! Si on peut même plus dormir, c’est quoi, cette nouvelle loi !!!
– Bon, écoute-moi bien. Tu rentres dans l’éveil, Dieu a besoin de tes lumières.
– Qui c’est çui-là ?
– Tu connais pas Dieu ?
– Par ma barbe non !
– Oh, la barbe ! C’est Dieu qui la porte, pas toi, petite mère.
– Nan méééhhh ! C’est une façon de s’exprimer, ça, pour un ange ?
– Voilà qui va mieux. Je sens bien l’éveil arriver. Donc je m’explique. Le Dieu de L’agenda ironique m’a demandé d’aller te réveiller car nous avons besoin de toi pour faire le point.
– Qu’est-ce qu’il veut comme point ? Point de croix, point de chaînette ?
– Un seul point de chaînette, Cyclopédie, c’est une boucle !
– Hors de question que je la boucle !
– Meuhhh non, tu n’y comprends rien ! Il veut que tu fasses un récapitulatif des textes du mois.
– Aaaaahhhhh ! Je vois !
– Il veut que tu maintiennes le premier tour des élection pour le vote du 24 au 30 mars.
– Mais ! Mais ! D’où sort un deuxième tour ?
– Je n’ai jamais dit qu’il y aurait un deuxième tour, Cy !
– Et pour les tableaux, on fait comment, l’ange ?
– Appelle-moi Gabriel. J’ai fouillé dans celui de bord, et euréka !
– Il est au bord de quoi ?
– Bein, du tableau de bord…
– Un tableau de bord au bord du bord c’est un tableau prêt à tomber ?
– Elle le fais exprès ou quoi ?
– Le deuxième tour
– Tsss tsss tsss
– Quelle mouche se mouche ? Tu iras te laver les mains hein ?
– Aller, Cyclo, fais pas ta mauvaise tête, envoie le récap.
– Faut-il donc que j’ai une bonne tête pour que…
– Monsieur Popples…
– Oui, je sais !
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Cyclopédie se saisit alors du livre qu’elle avait pris soin de poser au bord.
Ce qui devint tout naturellement, un livre de bord.
Elle l’ouvrit tout naturellement à la page annonce du jour.
Voici ce qu’elle nous communique.
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Chers lecteurs, chères lectrices, amis du net,
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Je vous écrit du palais idéal du mot joie, d’où l’ange Gabriel m’éveilla.
A ce jour, samedi 21 mars, nous fêtons les Clémence, ainsi que la clémence de toute bonté.
Mais ce n’est pas tout.
Nous sommes, comme vous venez de le découvrir en allant vérifier le calendrier, le deuxième jour du printemps !
Ce n’est pas fini.
Le Dieu de l’agenda ironique me convie, par l’intermédiaire de son chargé de mission, l’ange Gabriel, à rassembler les participants du mois autour d’un bon feu de cheminée. Enfin, disons que je brode un peu. Nous allons donc inviter :
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jacou 33 : Qui la première a fait germer une petite racine qui va probablement devenir une magnifique végétation.
Nous l’applaudissons très fort avec « Du monde entier,  fous et folles, alienez vous ».
En diagonale acrobatique, tenez-vous bien, ça déménage !!!
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gibulène sous des allures d’escargot s’empresse sur un seul pied de gagner le circuit théïère, avec une aisance défiant toute concurrence au plafond. Elle en dérègle ses cordes à piano, et cherche un accordeur newyorkais qui pourrait lui apprendre à compter les becs, c’est par ici :
« Nous repartons dans une nouvelle aventure »
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jacou33 se représente à nouveau, faisant preuve d’un héroïsme mesuré tout de même, fanfreluches et côtillons à l’appui, la framboise de travers, en art toise.
C’est ici, à lire chevaleresquement :
«Trop d’héroïne tue le héros » 
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jobougon décide de relever le défi. Elle va bégoniser avec Popples un plan « retour vers le génie des temps ». C’est Camille Claudel qui témoigne la première. Mais y aura-t-il une seconde ?
« Deux en un à l’agenda ironique de mars »

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Patchcath, saisie de l’archive des insomnies, nous écrit une lettre médusée de ragot, résolue à l’équation d’une plume sortie de dessous l’édredon, pour quitter la basse-cour en berlingot.
C’est plein de caquèteries quiprocosées.
« J’ai décidé de t’écrire une lettre ».
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jacou33 ne laisse pas s’arrêter le poisson de mars en si bon chemin.
Elle nous écrit que d’exquis mots valent bien que marquis fasse le mur d’enceint.
« Exquis, vous avez dit exquis mon cher marquis ».
Il manque des rouleaux de P.Q. à la fin, où sont-ils passés ?
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Carnetsparesseux nous cuisine un fois des moues, ou peut-être ai-je mal compris, un moi des fous, en allant s’épouvantailler avec le voisin garou qui lui cueille tout un panier de framboises, penché sur un massif de pensées debout à l’aube. C’est digne du grand frisson, à réveiller une pleine lune.
C’est ici que « les framboises de l’aube » vous sont offertes en panier.
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Sept invités, sept jours de la semaine, sept mois fous réunis. C’est un puzzle.
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Chers lecteurs, chères lectrices, amis du net, je vous remercie de votre attentive présence, et ne manquerai pas de compléter si nécessaire cette magnifique semaine d’un huitième jour et plus.
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Cyclopédie, tirée du sommeil du juste par l’ange Gaby en personne.
Cyclopéens et cyclopéennes, à bientôt.
Soyez fous du chocolat de mars.
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Barre chocolat de mars
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Allégoria Cyclopédie

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La consigne d’écriture pour l’agenda ironique de mars 2020, c’est là !
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Un bref éloge du temps
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Madame Bégonia descendait l’avenue de la Pinède lorsqu’elle aperçu monsieur Popples, dont le visage jovial affichait un large sourire.
Ils s’étaient connus sur les bancs de l’université, alors que retraités tous les deux, ils avaient suivi des cours de philosophie bergsonnienne.

Le temps ne s’arrange pas monsieur Popples !
– Comment voulez-vous qu’il s’arrange, madame Bégonia ? Sa tenue ne vous convient pas ?
– C’est que, voyez-vous, il n’est jamais là où l’on croit qu’il est. Regardez par exemple, l’autre jour, je le prends gentiment par la minute de vérité, et voilà qu’il me file entre les doigts comme une heure creuse, c’est assez déconcertant non ?
– Essayez plutôt de l’attraper par la dernière seconde. Peut-être déviderez-vous une journée entière.
– Oh ! Monsieur Popples ! Mais la dernière seconde, vous n’y pensez-pas !
– Vous avez raison, madame Bégonia, je n’y pense pas. Je pense à la première, celle qui précède la seconde.
– Vous êtes du côté du temps alors ?
– Pourquoi vous me dites cela, très chère ? Qu’est-ce qu’il y a de l’autre côté ?
– Vous voyez bien que vous n’êtes jamais là où je vous cherche, vous non plus !
– Madame Bégonia, je vais creuser l’heure pour l’agrandir un peu, combien voulez-vous que je mette de bonne heure dedans ?
– Je refuse de compter les heures, monsieur Popples !
– C’était pour vous aider à l’attraper.
– Qui ?
– Mais le temps, enfin !
– Mais enfin, monsieur, je ne veux pas l’attraper.
– Je ne vous comprends pas !
– Juste le trouver.
– Si vous passez d’une minute à l’autre, je peine à croire que vous trouviez le temps. Pas étonnant qu’il file en temps ordinaire. Par les temps qui courent, il s’agit de ralentir, sans perdre de temps. Il est urgent de prendre son temps.
– Bon ! Quand même, vous n’allez pas passer tout votre temps à creuser l’air du temps, j’ai un truc à faire, moi, monsieur !
– Creuser l’air, je n’y avais pas pensé. Avec une pelle à vent, un vide-ozone, une bêche à hydrogène ?
Et c’est quoi ce truc que vous allez faire, madame bégonia ?
– J’ai l’aïe qui me demande du temps.
– Mais vous êtes folle !?
– Oui, et alors ?
En même temps, monsieur Popples, je ne reculerai devant aucun défi, ne vous déplaise. Après tout, l’aïe n’est pas si douloureux, vous savez.
– Ce même temps concomite avec lequel, madame Bégonia ?
– En temps utile ou en temps don ?
– Vous en donnez beaucoup ?
– Monsieur Popples, si vous répondez à mes questions par une autre question, en un rien de temps, l’heure vient de se creuser d’un nouveau temps qui va me mettre en retard, je file.
– Vous dites que le temps file, et maintenant, c’est vous ?
– J’ajuste, monsieur.
– Madame Bégonia ?
– Oui monsieur Popples ?
– Si je vous dis que monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise, vous en pensez quoi ?
– Vous parlez de vous comme d’un autre ?
– Je parle de moi comme de mois.
– Vous êtes combien d’années Popples ?
– Voyons… L’année lumière dernière étant la cadette…
Disons l’année en cours. Je suis inscrit sur celui du temps présent.
– Et cette année, vous suivez des cours de quoi, avec ce temps présent ?
– Pas des cours d’absence, nous sommes présents, c’est toujours un temps de gagné.
– Cette fois, il est temps, je dois y aller. Je vous souhaite une bien belle connaissance, monsieur Popples. Je dois rejoindre une femme que vous reconnaîtrez sans doute pour remonter le dossier de sa fin de temps jusqu’à son génie.
– Je suis curieux, madame Bégonia, de voir le temps à travers les yeux d’un génie féminin, car pour comprendre dans quels étranges chemins le temps dirige les êtres désignés comme tels par leurs contemporains, il s’agit d’attraper la petite racine de folie qui fait la différence. Belle connaissance aussi, madame Bégonia.
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Une ironie du sort
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(parmi tant d’autres passées inaperçues)
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« Vous qui entrez, laissez toute espérance ».
Dante

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Impossible d’écrire quoique ce soit. Il est là, penché sur mon épaule. Il ? Qui est-ce ? Ou plutôt qu’est-ce ?
Je n’en sais rien, mais je sais qu’il est là.
Cette présence accompagne chaque instant de ma vie depuis… Depuis… Depuis toujours peut-être. Mais depuis quand se manifeste-t-elle ?
Je la sens rôder, proche, dans les meubles qui craquent, dans les objets déplacés, égarés… Oh, si peu…
Je suis sûre que c’est lui.
Il avait cette force des surhommes, cette intraitabilité implacable que seuls les esprits de l’au-delà savent posséder.
D’ailleurs, oh combien je regrette de l’avoir aidé à faire cette porte.
Il m’a tout pris ! Et cette folle de mère qui, à travers moi, n’a rien su voir que sa propre folie, qu’elle me fait encore porter !
Les humains sont ainsi faits, ils ne veulent pas voir.
Pourquoi donc certains et pas d’autres ?
Lui, il savait. Moi, je voulais savoir.
A la naissance, sans doute, tout est déjà distribué.
Moi, il me disait que j’avais de l’or dans les mains. A cette époque, je ne l’avais pas encore mesuré. J’ai compris trop tard. L’amour ? Il ne servait qu’à ça. Sur le fil tendu au dessus de l’abysse, j’ai dansé. Jusqu’à la porte des enfers, jusqu’à lui. Le penseur, il est là, il la garde, sa porte, bien close. Ce que je ne savais pas, c’est qu’en la sculptant, j’y étais entrée, avec lui, mon maître.
Lui, il avait Rose pour le guider et l’en faire sortir.
Moi, j’ai eu ma mère pour m’y garder emprisonnée.
Je vais mourir bientôt.
C’est la guerre. Dans l’asile, la nourriture manque cruellement.
J’ai tellement maigri depuis que l’état nous a rationnés. Mes forces diminuent.
Les autres, je les vois errer, affamés, hagards, certains s’agitent parfois.
Alors ils arrivent, avec leurs blouses blanches, bien propres.
Eux, dehors, ils trouvent au marché noir ou dans la solidarité de quoi subvenir à leurs besoins.
Nous, les fous, enfermés entre les murs de l’asile, nous agonisons lentement de faim, sans bruit, nous mourrons d’extermination douce.
Personne ne s’intéresse à nous. Enfin, pas grand monde.
Les blouses blanches ?
Je le lis dans leurs yeux, ils ont honte, ils ont peur, ils ne veulent pas voir, ils ne savent pas quoi faire, alors ils ont mis un voile. C’est trop difficile sinon.
Et nous, on en crève.
Je vous fais mes adieux, Auguste, au bout de toutes ces années d’enfermement, alors que la vie me quitte.
Je vous ai aimé, mal, trop, mais il est tard. Et puis vous êtes déjà là-haut, avec elle, votre Rose, votre inconditionnelle compagne.
Adieu à tous sur cette terre de silence.
Ils disent que j’ai du génie.
Il disait que j’avais de l’or dans les mains.
Pourtant, même ma dépouille sera oubliée, mon corps finira dans la fosse commune de l’anonymat. Poussière d’étoile qui retourne à la terre.
Seules, mes créations me survivront.
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Camille Claudel
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la-porte-de-l-enfer Auguste Rodin 1880

la-porte-de-l-enfer – Auguste Rodin – 1880


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Edité le 8 Mars 2020, pour la journée de la femme, ainsi que pour l’agenda ironique qui va passer tout le mois ici même. Lien ci-dessous :
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L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous

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– Ouvrez la porte et entrez dans le mois, dans le mois de mars, dans le mois des fous. Tremblez mais surtout, ne tremblez pas !
– Vous arrivez doux ?
– C’est que j’en suis toute Giboulée, l’AI m’échut.
– Mais entrez donc, ce que vous allez voir n’est pas encore paru.
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Ce mois-ci, il s’agit d’écrire, de décrire, raconter, imaginer que vous êtes dans le moi d’un fou. Vous allez parler de ce que vous voyez, ressentez, imaginez, de l’intérieur de ce moi fou, en vous mettant à la place d’un de « ces êtres étranges et dérangeants » que sont les « fous ».
Toutes les formes d’expressions sont les bienvenues, toutes les formes d’écritures sont recevables, toutes les formulations bizarres seront retenues.
En un mot comme en mille, vous êtes libres d’écrire ce que vous voulez… !!!
Sauf que,,, Ah ah !
Sauf que bien sûr, il y a une contrainte !
Non mais, vous n’allez pas vous en tirer comme ça !
La contrainte ?
Ah, oui, c’est vrai…
Il vous faudra insérer, là où vous voudrez, la phrase suivante :
« Monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise ».
– Je vous prie de rester courtois, voyons !
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Nous aurons jusqu’au 23 mars inclus, quatrième jour du printemps 2020, pour déposer le lien des textes dans les commentaires ci-dessous.
Puis nous voterons du 24 au 30 mars 3 textes sélectionnés parmi ceux,
très nombreux que vous allez écrire. Ainsi que pour celui ou celle d’entre vous, fou ou folle, qui sera désigné pour être l’héritier de l’agenda ironique du mois d’avril.
Ce qui donnera le temps aux retardataires de continuer à faire pleuvoir les giboulées d’écriture avec leur goutte d’eau personnelle si leur temps le nécessite.
Les résultats du vote seront édités à la saint Benjamin, soit, le 31 mars, dernier jour du mois qui ouvre la porte sur le poisson d’avril.
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C’est à vous, soyez fous !
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Boby Lapointe
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