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Archive for décembre 2016

Ecrit il y a quelques mois déjà, sur une proposition de moi-même à moi-même, et modifiée pour l’édition du jour J, proposition que je soumets à carnetsparesseux dans le cadre de nos échanges sur son blog à l’occasion de l’affaire novembre, ou décembre, enfin, ce n’est pas très clair comme affaire, voyez par vous-même…
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Whouhahouh ! Qu’est-ce qui m’arrive ? J’ai plus de… Mince alors !
Je ne sentais plus rien, mes jambes, mon corps, plus rien ne bougeait, et pourtant, je voyais toujours mon corps, mais ne sentais plus rien !
Je me suis tourné vers mon pote de comptoir, et l’ai poussé du doigt, pour lui demander comment il me voyait. Mon bras est passé à travers son corps, et il n’a pas semblé sentir quelque chose. Par contre, il s’est soudain penché vers un corps allongé au sol.
– OH ! Merde ! Mais c’est moi !
Mon pote a hurlé :
– Adam, Adam, qu’est-ce-que tu fous nom de Dieu !
– Adam ! Merde, arrête de déconner, fais pas semblant d’être mort !
Tout s’est brouillé d’un seul coup, je me suis retrouvé sur un nuage.
Mince alors ! La porte du Paradis ?
Devant, il y avait un bonhomme. Il avait pas l’air commode, le gugusse. L’air un peu armoire à glace, assez refroidissant pour tout dire. Il avait l’air de réfléchir grave, une plume d’ange à la main. Une plume d’ange ? Mais pourquoi je dis ça, moi ?
J’ai tenté de l’interpeller, après tout, si c’était le Saint-Pierre, il me verrait, lui, au moins.
– Dis-donc vieux loup de mer du ciel qui êtes aux cieux, c’est toi qui ouvre les grilles ?
– Pas d’bol mon vieux, c’est complet ! T’as pas vu le panneau ?
– Celui qu’est punaisé sur rien, là ?
Au moins, lui, il m’entendait, et en plus, il avait l’air de me voir. C’était déjà ça.
Même qu’il me répondit encore :
– Ben oui, c’est trop tard, fallait arriver avant, il y a encore deux minutes, il restait une place !
– Il y a deux minutes, je vivais encore !
– Ce n’est pas mon problème, mon vieux, fallait te débrouiller comme tu pouvais, mais arriver à l’heure. Point !
Mouais ! Ça confirmait ma première impression, il était pas facile, le gonze. J’allais devoir négocier.
– Tu sais qui je suis au moins ?
– ça m’est fichtrement égal, les consignes, c’est les consignes !
– Je suis Adam, caboche !

– …
– Oh, et puis arrêtes de faire croire que c’est complet là-d’dans ! La créativité n’a pas été inventée par l’opération du saint esprit, que je sache !
– T’en sais quoi, toi, l’Adam, si c’est complet ou pas ! Tu en as été chassé par ton père, alors hein ! Viens pas me la faire, récupère ton serpent et tout le bataclan, y’a pas d’place, que j’te dis !
– Pffff ! Caractère !
– Roule-toi par terre pendant qu’t’y es !
– J’ai quand même reproduit une sacrée lignée, tu pourrais au moins reconnaître ça !
– Te monte pas le bourrichon, mon vieux ! Tu as vu le résultat ? Une bande de sauvages prêts à s’entre-tuer pour un p’tit bout d’gras supplémentaire, lamentable !
– Ben quand même ! Y sont pas tous comme ça, pourquoi tu ne vois que ceux qui se déchirent ?
– Les autres, qui en parle ?
– Moi !
– Vas-y !
– Et d’un, ils sont créatifs.
– Et de deux, ils font des créations, eux !
– Et de trois, ils créent aussi de la créativité.
– Meeeerde ! Ils se prennent pour Dieu ou quoi ?
– Reste poli, dis-donc !
– Ouais, bon, ok ! Tu veux une place à quel endroit alors, l’Adam ?
– Moi, Adam, je veux une place à ma place !
– Ah ! Si tu ne m’aides pas, je vais avoir du mal à te trouver une place à ta place !
– C’est pas faux !
– Alors ?
– Je veux d’abord retrouver l’Eve, elle est à l’intérieur ;
– D’habitude, c’est l’contraire !
– Oui, beh là ! C’est pas comme d’habitude, alors tu dis quoi ?
– C’est une fouteuse de merde, elle fout la pagaille partout où elle passe. En ce moment, les saints légifèrent, ils ne sont pas sûrs de la garder.
– Aller ! Qu’est-ce qui s’est encore passé ?
– Sais pas, elle fait rien comme personne !
– C’est qui ce Personne ?
– Ben t’es con ou tu le fais exprès ? Personne, c’est personne ! Elle fait rien comme nul autre, quoi !
– Ben encore heureux, mon vieux, sinon, elle ne serait pas elle-même !
– C’est vrai, j’y avais pas pensé.
– Tu penses à quoi, toi ?
– Moi, je ne pense pas. Je fais ce que Dieu me dit de faire.
– Et il te dit quoi, mon père ?
– Il me dit, les méritants d’un côté, les autres de l’autre !
– ça va être pratique ! Je suis tout seul ! Et les méritants, ils méritent comment ?
– Ils suivent la procédure, ils remplissent le formulaire et ils rentrent dans la case.
– Elle est où, ta case, bonhomme ? Tu es en train de me dire que moi, Adam, je dépasse ?
– Je suis en train de te dire que je n’ai pas reçu ta demande.
– Eh, dis-moi, vieux loup saint Pierre ? La Eve, elle a rempli le formulaire ?
– Faut croire ! Et si tu permets, l’Adam, loup et saint pierre, c’est pas le même poisson.
– C’est quoi la différence ?
– Le loup, il a les dents longues, alors que le saint pierre reste de marbre.
– Et je le trouve où, moi, ce foutu formulaire de marbre ?
– Demande à ton père ?
Évidemment, comme il n’était pas visible, ou présent, enfin, j’allais vite le savoir, je me suis tourné vers la grille.
– Papa ?
Voix d’outre-tombe :
– Oui, mon fils ?
– Comment je fais pour entrer au paradis ? Ton sbire de saint marbre n’a plus un seul formulaire valide à fournir !
– Demande à ta mère, elle sait mieux que moi ! Tu sais, moi, les procédures, c’est pas mon truc.
– Et qui c’est, ma mère ?
Voix d’outre-tombe :
– Saint Pierre ?
– Oui, Dieu ?
– Fais le rentrer, parce-que sinon, on n’en sortira jamais !!!

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Fin



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Voilà !
Carnets paresseux l’a voulu, le voilà. 

Noël ne fait pas de cadeau (8)


carnetsparesseux

22/12/2016 à 15:54

Bon, changement de programme : jo, tu auras les mêmes cadeaux que les autres dans le billet du 25 décembre, mais voici en avance ton lot gagnant : c’est toi qui décides de la « contrainte » / du thème / de l’amorce, on appelle ça comme on veut, d’un des billets du mois de janvier que j’aurais le plaisir de tricoter en conséquence.
à toi de dire, donc !

Répondre

22/12/2016 à 18:33

Dacodac ! Je vais y penser ! Et monter un premier rang impeccable, pour qu’après, tu y tricotes tout le désordre impeccable que tu auras envie d’y voir. D’ailleurs, me vient soudain déjà une idée… Une petite mise en forme au traitement textuel et je t’adresse ma consigne d’écriture d’ici quelques jours. ?

Répondre

Mon premier rang de tricot
aiguilles-a-tricoter-geantes-2

Le Paradis est complet, revenez plus tard, lorsqu’il y aura une place disponible.

Voilà, c’est arrivé !
Vous êtes mort.
Si si, vous avez bien lu, vous êtes mort.
Enfin, je veux dire, vous venez juste de mourir, et vous arrivez peut-être tout juste aussi à en prendre conscience.
Tranquillement, les portes du paradis se présentent à votre vue, vous êtes reçus à l’accueil et là …
Le paradis est complet !

Vous allez devoir faire assaut d’arguments pour rentrer quand même, et de plus, la consigne se complique d’un petit rien puisque vous allez devoir aussi vous glisser dans la peau de l’autre sexe pour soutenir votre argumentation.
Non mais, qui a dit qu’écrire était facile ?
Et en plus, qui a dit que pour rentrer au paradis c’était facile non plus ?
Le Paradis, ma foi ! Ça se mérite, alors bon travail d’écriture, ironisez, prenez d’assaut, montez au créneau, faites comme bon vous semble et réussissez à gagner une place au sein des créatures célestes et merveilleuses qui crèchent au paradis.

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Très chère Madame, j’accuse la réception de n’être qu’une pâle copie de vos mots. Vous m’aviez habituée à plus aigu, plus lacérant que ça, et je ne peux que constater combien la pâleur de vos particules d’ouvrages lignifugés sortent des rangs de nos clichés les plus transparents qui soient, mais n’atteignent pas la dimension du quart de la feuille de papier entière, qui, soit énoncé au passage, ne s’est pas fêlée pour l’autre demi-cinquième, mais est bien mâchée et remastiquée en pourcentage inconnu de nos services comptables. Je dois reconnaître par contre que votre piment de voyelle est d’un tout autre monde. C’est donc armé de ma tronche en cuttercut biaisé que je déségloquerai les deux premières lettres résiduelles en m’interrogeant sur la qualité étonnamment parfumée de vos éxéglocutions, digitalement parlant, que nous catacyclopédirons immédiatement en donnant un peu plus de cervelle à nos, ah, on me dit de ne pas les citer, je ne parlerai donc pas des moutons qui se comptent à pas lents, jusqu’à ce que sommeil ne s’ensuive pas toujours, car il arrive parfois que le…
Ah, on me dit de ne pas citer non plus le loup, donc laissons le sous le silence. Le silence, ça saoule. Remarquez bien qu’avec quatre pattes à son actif il a un équilibre hors du commun.
Voilà donc une proposition que me refourgue donc le vieux Noël ! Quel poilu des deux mains celui-là ! S’est-il foiré, pas frit de vous écrire lui-même que les verbes hauts et les syntaxes décentrées, lui, il n’a pas les yeux pour les parcourir en face des trous. Il a une déjante à gauche, c’est ce qu’aurait dit le document incisif.
C’est pourquoi : Primo, voilà ce que je vous propose.
Vous allez commencer par trier les premiers jets, puis nous regarderons ensuite les horaires des suivants. Le vol 4985 en direction de Singapourien me semble correct, ils ont du papier W-C imprimé à l’encre d’œil de biche, mieux que le pied, c’est exactement ce qu’il nous faut.
Ensuite, vous ferez exactement le contraire de ce que je vous dirai. Quand je prononcerai ardoise, vous ferai la tuile, vous comprenez ?
Par exemple je dis Balthazar vous dites ?
Vous dites ?…
Je vois, on n’est pas rendu.
Bon, assez épilogué, sans sept ans d’insupportable légèreté de Noël, vous ne changez rien à vos écrits, vous continuez comme bon vous inspire votre loufoquerie légendaire.
Et j’arrive.

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lettre-vintage

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Madame Cyclopédie
22 rue du liber Floridus
1717 Alembert

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Le 30 décembre 2016
Alembert

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Monsieur Noël,
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Voilà, comme convenu, et suite à notre conversation téléphonique du 25 décembre courant, je vous écris pour vous demander une faveur. Nous avons en commun le goût des mots, et comme vous le savez, leur saveur est essentiellement reliée au fait que nous aimons jouer avec eux, nous jouer d’eux aussi, et surtout, jouer ensemble.
C’est pourquoi je vous propose de nous associer.
Je vous promets une coopération irréprochable pour les trier, les étriller, les caresser dans le sens du poil, et les parfumer de la saveur que vous voudrez. Nous disposons en rayons de piment de Vienne, de poivre du Bengale tigré, de curry persan et de mille et une herbes aromatiques aux fragrances rondes en bouche.
Je ne sais pas si les mots seront aussi curieux de vous que moi, mais je languis déjà de votre réponse.
Acceptez je vous en supplie, il y va de leur santé. C’est qu’il me semble que depuis quelque temps ils commencent à ternir. Ce serait tellement regrettable de les priver de vos lumières. Ils ne seraient plus si éclairants, vous savez.
Je n’ose imaginer ce qu’ils deviendront sans la fameuse Alice Wonder, face à la pile de mots qui continue de s’accumuler en vrac, dans le plus grand désordre. Pourquoi je cite cette grande dame de la littérature Spirouquoise ? Une étincelle croisée entre les mots mêlés, sans doute !
Car oui, les mots éclairent. Pas besoin d’éolienne pour produire l’énergie à leur lanterne, mais la radiation de votre vêtement rouge couplée à ou deux flocons serait la bienvenue.
Je me tiens à votre disposition pour notre future collaboration, si vous acceptez bien sûr. N’hésitez pas à me contacter sur la ligne Seyes téléphonique du 22 Alembert ou bien encore à l’adresse ci-dessus.

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Avec toute ma considération et en l’attente de votre réponse, cher Noël, soyez assuré de toute ma gratitude à votre égard.

Madame Cyclopédie

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« Les mots, ils ne demandaient rien d’autre que d’être heureux ensemble. Même pas heureux d’ailleurs, ils n’étaient plus si exigeants. D’être ensemble, c’est tout. »

…d’attendre demain.

C’était demain, et le jour commençait à flotter autour des persiennes. Il faisait comme un ruban guirlande qui allait s’accrocher jusqu’au plafond, à l’autre bout, ce qui donnait à la pièce une allure de sapin de Noël. Chouette ! J’allais enfin savoir si la fonte des mots avait eue lieu, ou bien pas.
Vite ! Un petit effort ! C’est que la température n’était guère élevée, l’idée du froid me bloquait la respiration. Mais bon, aller, courage ! Juste un petit effort, et je réussirais à sortir des draps bien chauds et à me lever.
La lueur blanchâtre filtrait jusqu’aux bordures des cadres de la fenêtres, quelque chose comme une lumière crue, le père Noël n’avait pas prévu la cuisson. Bien que je préfère l’été, avec sa chaleur, son soleil qui apporte des rayons rouges orangés, j’aimais bien cette impression d’irréalité qui ondoyait autour de moi.
J’enfilai rapidement une robe de K Gibbi, c’est un peu plus réduit, ou un peu moins étendu, c’est comme on veut. La chambre était encore plongée en traîne de nuit, avec quelques éclats d’étoiles épars sur le mur opposé aux volets.
Les dernières braises rougeoyaient encore dans le foyer lorsque j’arrivai dans la salle à manger, le feu ne tarderait pas à reprendre, il suffisait de recharger méthodiquement avec ces bûches savamment taillées à la mesure de l’âtre par les bon soins des bûcherons. Je n’omis pas de placer un journal froissé en boule en dessous, bien en contact avec les brandons, puis je m’approchai nonchalamment de la porte et l’ouvrit.
Ça alors !!!
Mais quelle ne fut pas ma surprise !
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arbre-a-voeux
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Non seulement le congélateur ouvert s’était rempli de tout un tas de lettres, toutes plus décorées les unes que les autres, et le froid n’avait plus la primauté du lieu. Mais en plus, les arbres étaient jonchés de feuilles remplies de mots, ils s’étaient rassemblés là pour ne pas disparaître, j’en versai une larme de joie. C’était probablement encore une facétie du père Noël, il dit toujours plus tard, plus tard, celui-là ! Et puis, c’est au moment où tu t’y attends le moins qu’il te fait une surprise ! Celle-là était de taille, de taille d’arbre. Et il ne me restait plus qu’à en cueillir les fruits. Il y eut alors, à cet instant précis, une idée fulgurante qui traversa mon cerveau. Ce qui me surpris beaucoup, car j’avais l’habitude qu’il soit lent. Que de présents m’étaient offerts cette année…
Pressée par cette soudaine inspiration, je repris la direction du foyer chaleureux où commençaient à s’élever à nouveau de grandes flammes dans la cheminée, et me saisit du téléphone.
– Père Noël ?
– Il dort encore, chère madame, que désirez-vous ?
– Oh pardon ! Bonjour, à qui ai-je l’honneur ?
– A son renne de tête.
– Oh ! Vous êtes combien, sinon, à tirer son traîneau ?
– Plus très nombreux, vous savez ! Nous vieillissons un peu, vous comprenez ? Vous êtes Madame Cyclopédie ?
– Oui, c’est moi.
– Il m’a chargé de vous transmettre un message.
– C’est lui, n’est-ce pas, les mots préservés sur les arbres à vœux que j’ai découverts ce matin dans mon jardin ?
– De quoi me parlez-vous, chère madame ?
– Ah ! Ce n’est pas lui, alors… Et quel est donc son message ?
– Il me dit que vous pouvez faire appel au magicien Morphée, qui saura très bien arranger tous vos petits bricolages. Ah, tiens, je crois que c’est le père Noël que j’entends, si vous avez un instant, je vais lui demander s’il désire vous parler personnellement.
– Merci, monsieur renne de tête, je patiente.
Une minute plus tard, la voix du père Noël résonnait dans l’appareil.
– Madame Cyclopédie, quelle bonne surprise ! Vous n’avez pas résolu votre problème de mots, je suppose ?
– Et bien si, justement, et pourtant, je n’ai rien fait. Je voulais vous en remercier, car c’est vous, n’est-ce pas ?
– Moi qui quoi ?
– Vous qui avez sauvegardé tous les mots ?
– Euh… Non, j’étais en distribution de présents cette nuit, mais vous avez fait appel à Morphée alors ? Peut-être même sans le savoir, j’imagine.
– Père Noël ?
– Oui, Cyclopédie ?
– Voulez-vous m’aider à cueillir tous ces papiers avec moi en dehors de votre temps de travail ? A deux, nous serions qui sait plus efficaces ?
– C’est que… Cela demande réflexion, madame Cyclopédie ! Vous savez, moi… 24 heures dans l’année, vous n’imaginez pas ce que cela demande comme énergie. Le reste du temps, je flâne, je volète, je me promène, et cela me va si bien.
– Père Noël ?
– Oui, Cyclopédie ?
– Père Noël, réfléchissez, vous me connaissez, je ne mets la pression à personne, mais les mots, vous savez, ils sont là, ils risquent les intempéries, alors, pensez-y s’il-vous-plaît. J’ai besoin de vous pour préserver leur plénitude.
– Envoyez-moi un courrier, madame Cyclopédie, et je verrai ce que je peux faire pour vous.
Nous avons raccroché. J’avais l’impression qu’il était heureux en disant ces derniers mots. Alors qu’au fond de mon cœur s’installait quelque chose comme un doux sentiment d’espérance, j’ai vu des feuilles tournoyer au dessus de moi, comme un vol de colombes, et je suis tombée dans les fruits du pommier.

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A l’aube, ils tombent en masse du ciel, passent par dessus les remparts, caracolent au dessous des toits, descendent lentement entre les hautes maisons.
« 
Toute la lumière que nous ne pouvons voir. »

Antony Doeer

Il est tombé du mot toute la nuit. En ouvrant les volets, ce matin, une épaisse poudreuse de mots recouvrait le sol. La note elle-même ne réussissait plus à se faire entendre, j’ai du faire appel aussi au si pour que le son se rétablisse.
Alors, j’ai chaussé mes bottes d’orthographe et de grammaire, et je suis sortie dans le vocabulaire.
Ça pétillait drôle sous mes semelles.
– chercher !
– chose !
– sa et ce ne une !
Tout un bouquet de petits mots d’un seul coup, j’avais les oreilles pleines. Oh, mais quel orchestre ! J’osais à peine avancer dans la pétillance tellement c’en était presqu’effrayant de magie. Il y avait par endroit des congères entières qui s’élevaient majestueusement telles des murs recouverts, épinglés de feuilles jaunies, de pans entiers, de papiers entiers de bavardages, des panpapiers scribouillés, désordonnés, il aurait fallu une plateforme Robertisée pour ranger tout ça en empilements compacts, pour en faire des igloos. J’avais beau tourner mon regard de tous côtés, aucun démotusateur n’arrivait, que faisaient donc les employés municipaux ?
J’ai donc décidé de continuer ma progression, vaille que vaille.
– pourrait !
– gâchée !
– rare !
– serait !
– fleur !
Et puis, instinctivement, est revenu le goût d’antan. Je me suis penchée, et, ramassant toute une collection, j’en fis une boule que je lançai contre le pan.
Les mots fusèrent, dans un éclatement joyeux.
– parfaite vie vie une serait !
J’ai regardé couler les mots, ils fondaient, littéralement. Heureusement, les bottes étaient étanches. Car les flip-flops allaient rendre bientôt inaudibles tous ces petits mots tombés drus toute la nuit. Et ce galimatia ne pourrait plus se faire comprendre de qui que ce soit. Vite, il fallait agir.
J’ai fait demi-tour, et repartant vers la maison, je discernai encore :
– La est on à en !
Une première marche et encore,
– pas !
Une enjambée sur le perron, ouf, j’allais bientôt pouvoir éviter le dégel peut-être…
– passer !
Me précipitant sur le téléphone, j’ai composé le numéro sur le cadran, pas besoin d’annuaire, je connaissais le numéro par cœur.
– Allo ? Père Noël ?
– Oui madame Cyclopédie ? Lui même, c’est pour quoi ?
– Ecoutez-moi bien, il y a urgence, les mots sont tombés drus toute la nuit, j’ai voulu aller marcher sur leur tapis dehors ce matin, ils commencent à fondre, ils vont disparaître, faites quelque chose, je vous en supplie.
– Mais vous n’y pensez pas, ma bonne dame ! C’est que je suis occupé toute la journée, moi ! Trouvez quelqu’un d’autre pour remplir cette mission ! D’ailleurs, il faut que j’y aille, mon traîneau m’attend, les rennes commencent à piaffer d’impatience. A demain, madame Cyclopédie, si d’ici là vous n’avez trouvé personne, je verrai ce que je peux faire.
Il y a eu une seconde où la terre a tourné dans mon esprit, que vous le croyez ou non, elle a tourné et puis pfffftttt, je me suis retrouvée devant mon téléphone, d’où un son léger sortait. Une tonalité triste, le père Noël avait raccroché, sans que même j’ai eu le temps de lui dire au revoir.
Alors j’ai sorti le congélateur dehors, sur le perron, et je l’ai ouvert. Pourvu que cela suffise à atteindre demain.
C’est exactement à ce moment là, très exactement à cette heure précise, que la sonnerie du téléphone a retenti dans la maison. Je suis rentrée en courant, ai failli me prendre les pieds dans le tapis, me suis rattrapée de justesse à une chaise, me suis lancée sur l’appareil, ai décroché.
– Oui, madame Cyclopédie, bonjour !
– C’est bien moi, bonjour, c’est pour quoi ?
– Vous avez demandé un technicien pour démotuser votre jardin ?
– C’est une erreur, vous êtes des services techniques de la municipalité ?
– Oui, nous avons bien reçu votre demande. Mais la phrase est totalement en désordre, nous n’avons pas compris votre demande.
C’est une erreur, je vous dis. Oubliez ma demande, et merci d’avoir rappelé.
Ouf ! J’ai eu une de ces suées d’un seul coup ! Démotuser, et puis quoi encore !
Ils n’avaient vraiment rien compris.
Le père Noël avait du demander à ses rennes de les contacter pour me les envoyer, il valait mieux qu’ils ne s’en mêlent pas. Il me semblait préférable d’attendre demain.

 

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Je partage mes découvertes.

Devenir soi-même fait surgir un être nouveau. Certains être humains sont nés à eux-mêmes d’une manière foudroyante et ont parfois éprouvé le besoin de changer de vie, éventuellement de changer de nom, tant ils avaient l’impression de ne plus avoir grand-chose en commun avec celui qu’ils avaient été. Cette aventure est vieille comme le monde. De nombreux sages ne parlent que de cette nécessité de passer du moi au soi, pour employer des mots faciles à comprendre. Je crois que c’est un besoin impérieux pour chacun que de délivrer son soi. Le moi, c’est l’individuel, le particulier, l’égocentrisme. Quand le moi a été dépassé, il naît un être nouveau : autre regard, autre manière d’être, autres idées, autres rapports avec les autres, avec le monde… Une vie autre commence.”

Charles Juliet

http://processusmonomaniak.tumblr.com/page/7

J’établis mon programme.

Règle numéro 1 : Je veux pouvoir écrire tout ce qui me passe par la tête.
Règle numéro 2 : Je souhaite, demande et exige que ce que j’écris ne soit pas considéré comme toujours vrai. Que de fumeuses théories ne soient pas montées à partir de mes textes, les rendant complètement ineptes et hors de propos.
Règle numéro 3 : Respectez la liberté d’autrui. Par exemple, quand je dis que j’ai raison, dites oui, ou encore, quand je dis que c’est comme ça, si c’est autrement, prouvez-le.
Règle numéro 4 : Respectez l’auteur, il vous en sera reconnaissant. L’auteur est une autrice comme une autre. Respectez aussi sa mauvaise fois.
Règle numéro 5 : Commencez à essayer d’écrire, si vous avez envie de critiquer négativement, après, on en reparlera.
Règle numéro 6 : Je suis parano ? Et alors, ça gène quelqu’un ?
Constat numéro 7 : J’ai déjà bien du mal à vivre avec moi-même, ma propre critique, mon propre jugement, alors, comment voulez-vous que je supporte ceux des autres ?
Conclusion numéro rien du tout : Voilà, c’est dit !
Introduction numéro tout du rien : Bonne lecture à tous.

L’usine d’inspiration

Dans les pays de Cocagne, comme dans les autres, il existe des artistes à cours de créativité. Certains le vivent comme un soulagement, d’autres comme une fatalité, une catégorie d’entre eux se recycle dans l’enseignement, dans le coaching, ou même en tant que consultants d’entreprise en bâtiment, mais ceux là, ce sont seulement les peintres. Et puis ceux qui le souhaitent vont à l’usine d’inspiration, ouverte en 1936, année de l’ouverture des droits à congés payés.
« Fixés à quinze jours à l’origine, les congés payés minimum obligatoires à l’inspiration se sont allongés au xxe siècle par l’action législative : de deux semaines en 1936, ils passent à 3 en 1956, puis à 4 en 1969 et enfin à 5 semaines en 1982. Nous envisageons un renversement simple dès l’ouverture de la salle des conciles. »
Un travail de recherche sur la relation entre les deux ouvertures serait susceptible d’être en cours.
Les scientifiques sont formels, l’alternance entre les temps de production et les temps de congés payés est primordiale. Un dernier appareil permettra dans l’avenir de réunir les deux temps, non pas pour n’en faire qu’un, mais bien plutôt pour permettre le passage de l’un à l’autre en fonction non pas de la législation en vigueur, mais bien de l’état du créateur au moment de son engagement.
La conversion est déclinée en plusieurs sous-temps, sous-tendus par l’idée que la graduation des espaces chronologiques est importante. Il s’agit non pas de passer du noir au blanc, par exemple, mais bien d’accéder délicatement de l’un à l’autre en utilisant tous les tons, les ombres comme les lumières, afin de détenir le panel le plus large possible du spectre concerné. Ainsi, passer du rouge au vert semble encore impossible aux artistes peintres, alors que déjà les ouvriers de l’usine en ont une pratique régulière, reliant le ton le plus aigu du chromographique rubis à la nuance la plus ingénue du vert printemps, nous envisageons de rebaptiser l’usine d’un « à l’impossible n’y pensez plus », résumant en un mot le seuil d’intolérance du bruit que font les fourneaux, produisant du probable à toute heure comme s’il s’agissait de l’apprentissage d’un alphabet au demeurant si simple que tous l’auraient déjà oublié, à peine intégré.
Voilà, je suppose que tout ceci est bien plus clair maintenant que vous avez lu cet article. La réduction du temps de créativité n’ayant pas encore été évoquée par les employés de cette même usine, nous n’avons pas encore prévu de décret ni ni ni ni ni note de service à ce sujet. Il serait bon toutefois que le patronnât envisage la création d’un groupe de réflexion avant même que la question ne se pose. Ainsi, cela permettrait de baliser toute forme de soulèvement temporel quel qu’il soit. Sachant combien remettre le temps en place est une affaire compliquée.

Je vous remercie de votre attention.

Le président de Bâlépapattes, en Géorgie

– Non !!!! Tu vas pas faire ça ?
– Tu parles ! Haut les mains, peau d’lapin !
– Pffff que t’es bête !
– Et alors ! Ça gène quelqu’un ici ?
– Que tu sois bête ?
– Oui.
– Non.
– C’est oui, ou c’est non ?
– C’est oui, tu en doutes encore ?
– Pffff que t’es bête !
– Et alors ! Ça … etc etc

On appelle ça un disque rayé.
Un peu comme quand la chanson s’arrête en boucle sur les paroles du microsillon, écoutez plutôt lesquelles :
Je vous aime.
Mais comme la platine n’aime pas user ce mot, au risque de lui ôter tout sa saveur, elle l’économise et ne le sert qu’aux grandes occasions.
Si vous souhaitez faire une réclamation à ce sujet, prière d’écrire au concile des déclarations d’amour dont nous vous communiquons l’adresse ici même.

Père Noël
Septante treize, rue du réveillon
Fin de la tournée en rennes
60000 Sapins

בלב שלם, תודה אדוני היושבראש.

 

L’usine d’expiration.

Inspire, expire, c’est dans l’ordre de la respiration, dans l’ordre de l’existence, dans l’ordre de la destinée humaine.
– Bon, c’est pas l’tout, mais nous, on a du taf !
– C’est bien l’moment d’y penser, tiens ! T’as vu l’heure ?
– Oh, arrête avec ce bidon d’temps. On a l’temps qu’on prend, un point !
– Cétou ?
– Cétou !
Ces deux là, vous les avez sans doute reconnus, ce sont la Louisette Dezan et l’Herman Castain. Deux chercheurs de génie qui ont tellement frisé la catastrophe avec leurs découvertes que dorénavant, lorsqu’ils cherchent, ils se gardent bien de trouver quoique ce soit pour ne plus avoir à constater les conséquences désastreuses, comme celle d’un monde qui se ramollirait, ou encore, une remontée des bretelles pour tous.
Cette fois, planqués derrière une haie de troènes, ils observent l’usine d’expiration du pays de Cocagne. Il y a eu une explosion cette nuit, à exactement 3 heures du matin, et les enquêteurs, dépêchés sur place, grattent, retournent, fouillent les décombres, afin de chercher les rescapés. On dirait des poules dans une cour de ferme en train de gratter la terre et d’y chercher le ver de terre plus gros que celui du voisin. C’est que l’usine, elle, tourne 24 heures sur 24, vous pouvez donc en déduire et en toute logique qu’à cette heure tardive de la nuit, ou matinale du jour, c’est comme vous voulez, les ouvriers en place, même en nombre réduits, sont bien à leurs postes de travail. Il s’agit pour cela d’observer attentivement les écrans du poste de commande, d’identifier sur l’ensemble de la surface de la terre qui est en passe de relâcher son âme à l’éther, et de l’aider en attendant l’heure propice, en s’introduisant auprès du futur défunt pour faire surgir en son esprit mourant la grande lumière divine l’accompagnant vers le sommeil du juste, pas trop éternel, car que vous le croyiez ou pas, les morts travaillent, oui messieurs dames, ils travaillent, et même beaucoup ! C’est un scoop, n’est-ce pas ? Et bien, certains d’entre vous accueilleront sans doute la bonne nouvelle, car ceux là ne sont pas des feignants, les autres baisseront légèrement le son de leur ordinateur, de ce texte, et encore, zapperont pour changer de chaînes.
Bien, à partir de là, les observations de nos deux chercheurs font état de quoi.
– Déjà, tout est calciné ! Les pompiers sont sur place, ils soulèvent les restes du bâtiments noircis, mais pas un seul morceau de corps pour l’instant n’a été retrouvé.
Ah ! J’en vois un qui picore !
Non, finalement, rien.
On peut supposer que la violence de la déflagration n’a laissé aucune chance à une quelconque forme de vie, ici radio K Gibis, les cintrés parlent aux cintrés.
– Arrête Herman, ils vont nous virer à l’ORTF* si tu continues !
– Pffff ! Si on peut même plus rigoler ! Déjà que je viens d’apprendre que même morts, il faudra encore travailler, je comprends pourquoi l’Al cas Idé a décidé de faire sauter tout ça ! C’est une usine à y crever, oui.
– Qui c’est encore que cette Idé Al l’Herman ?
– Ah ! Je n’t’ai pas raconté ?
– Raconté quoi mon bon homme ?
– Et bien une journée de printemps, alors que je bossais sur un compte-rendu de réunion terriblement ennuyeux, et que je cherchais un terme approché pour faire un raccourci entre le pont de chemin de fer de l’occident retard et le terminus de Bruxelles selle, j’ai entendu un grand bruit dans ma fenêtre. Je me suis retourné, et là, surprise, une forme s’était dessinée en volume sur le carreau. La femme de ménage était passée la veille, et les vitres avaient été faites flambantes invisibles. Non seulement la vitre n’était pas cassée, alors qu’il faisait encore trop froid pour ouvrir les fenêtres, mais le plus étonnant, c’est que sur cette vitre, alors, j’ai pu y voir le visage d’un chat !
– Probablement un oiseau qui n’a pas vu les vitres ?

– Probablement ! Il n’empêche que ce portrait est resté des mois et des mois, c’est dire si ma femme de ménage vient souvent faire les vitres.
– Je comprends mieux.
– Bon, on fait quoi, maintenant qu’on sait qu’il n’y a eu aucune victime ?
– J’sais pas ! On n’avait pas une autre recherche en cours ?
– Si !
– Alors allons-y !
– C’est parti mon…
– Ouf ! J’ai bien cru que tu allais dire la suite. Sinon, c’est comme la marine, on était cuits.
– Tu veux parler des Hollandais ?
– Oui, ceux qui ont définitivement fait expirer les derniers dodo de la planètes.
– L’explosion ?…
– Chut.
– Il faut bien un Dodo émissaire.

ORTF* Ordinaire remake terriblement fade
Les Gibis : http://www.gabuzo38.fr/shad_persons.html

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Machine à écrire Under Wood N°6

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Pour retrouver une verve d’accords,
De ces mots devenus fades,
Convient-il de faire certains efforts,
Acceptables ?

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Petit Robert ces mots que tu donnes,
S’oxydent-ils à l’usage ?
Ces bûcherons parfois qui tronçonnent,
Les clefs du déchiffrage.

Ecrire ! A la machine !!

Est-ce l’encre qui fait la misère,
Ou encore l’usage commun ?
L’amalgame d’une culture ordinaire,
Repris par tout un chacun ?

Passer le langage à la machine,
Celle à écrire,
Pour savoir si le sens qui l’anime,
Est solide,
Est-ce qu’on peut ravoir à l’imprimante,
La précision,
La portée d’une pensée transparente,
Le don,

Ecrire ! A la machine !!

Le langage est un ami mais aussi un traître, développons un peu l’idée, et découvrons tout un pan de recherche aussi phénoménal que surprenant.
C’est l’histoire d’un stylo plume qui demande à son propriétaire, prénommons le Jean-Pierre, au hasard, de le recharger en encre.
Extrait d’une autrum propositionnum : (En latin dans le texte)
– Hey, men ?
– Oui, quoi ? Tu veux quelque chose Mont Blanc ?
– Pfffttt ! Tu te moques de moi, JP, je suis tout juste un Caran d’Ache !
– Tiens donc, enlève tes bottes mon vieux, tu as les chevilles qui enflent !
– Oh, c’est bon, hein ! On ne va pas remettre cette discussion sur le tapis vert, ok !
– Toujours cette même tendance à vouloir avoir raison, hein ?
– Mais J’AI ! Raison.
– Mouais ! Tu veux quoi ?
– Pas la peine de maugréer, t’as même pas vu que je suis en panne ?
– ça m’fait des vacances…
– Ah ben merci !
– Et voilà, il boude.
– Non Môssieur, je ne boude pas ! J’exige !
– Et puis quoi encore, il ne manquerait plus que ça !
– J’ai des choses à dire, Môa, Môssieur !
– Bon, aller, sors là ta pastille ! Tu la veux de quelle couleur ta cartouche ?
– Bleu marine.

Et voilà, vous avez bien compris.
Les associations, les mots, les formules, l’idée qui vient en tête dans la majeure partie des cas à la lecture c’est quoi ? C’est Marine ! Et son parti d’extrême droite !
Et tout ce que ce parti véhicule avec lui !
Je ne vais pas en faire le détail ici, là n’est pas le sujet justement.
Mais la question qui vient ensuite est : Qu’est devenue l’idée première, la simple couleur, qui permettrait à ce brave stylo plume de reprendre en toute quiétude son écriture sans se retrouver catalogué de lePéniste ou un truc du même genre ?
Et bien elle est tout bonnement écartée, dégradée, elle a été pratiquement effacée devant le signifié qui s’est collé sur le signifiant.
Ainsi se complexifie le langage en se chargeant ainsi de représentations associées, un peu comme une voiture de jeunes mariés traînant les casseroles de la fête. Et ça fait du boucan !
Cela finit même par constituer des strates, un peu comme les alluvions du Rhône dans lesquelles Monsieur Luc Long a repêché le buste de César en personne.
C’est dire !
Existe-t-il des archéologues du langage pour restituer ses couleurs d’origines ?
Vous voyez bien comment l’invisible peut être sous nos yeux et que nous ne le voyons pas toujours bien clairement ?
La dictature de la formule est une torture pour le sens, apprenons à en jouer pour le déjouer !
Apprenons à écrire à la machine.

Signé : Le stylo plume
.
.

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Machine à écrire Eche Velée un peu plus d’origine


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Vous avez dit invisible, c’est l’agenda ironique de décembre 2016 qui clôture l’année ici, chez Coquelicot, et c’est bizarre…
Frémissez sous la caresse du vent, sous le regard des étoiles, voici l’onde, le souffle, voici le réveil de la force.

Bizarreries & Co

C’est avec plaisir que j’accueille sur mon blog l’Agenda Ironique de décembre!

Un Agenda hivernal… Allez, on se calme, on se pose. L’heure est au ressourcement (que ceux qui aiment le grog et le vin chaud lèvent la main…) Prenons exemple sur la nature : elle s’est repliée dans le secret de la terre et reprend des forces avant l’explosion du printemps. Tout est là, bien en vie mais aussi bien caché…

Pour l’Agenda Ironique du mois de décembre, je propose donc comme thème : « Mondes invisibles »

Nouvelles, poèmes, contes, images… Lèverez-vous un coin du voile? Quel sera votre monde invisible?

Les dates? Disons qu’elles rimeront avec réveillon : Jusqu’au 24 pour envoyer les textes, votes du 25 au 30, proclamation des résultats le 31 décembre.

Et merci à tous de m’avoir attendue pour ce dernier Agenda de l’année!

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