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Archive for décembre 2012

Bouillon clair

L’hiver étale sa nappe blanche
Et sa feuille de virginité,
Derrière une virgule se retranche
Comme une page à commencer.
La trace du point en suspension
Que le chat nous a dessiné
Viendra montrer la direction
De ce mystérieux encrier.
Il miroite sous le froid costume,
Je vois une branche qui arrive
Pour tremper le bout de sa plume,
Et faire de la nature un livre.
Mais que fait donc la mésange ?
Et le rouge gorge, et l’étourneau ?
Ils attendent que le clair mélange
Écrive un conte en flaque d’eau.
J’aurais juré que l’écureuil
Leur avait jeté un clin d’œil.
Mais non c’est encore le corbeau
Qui se prenait pour un bouvreuil.
Un à un ils arrivent tous
Pour regarder comment ça pousse.
La virgule frétille et écrit
Et la branche nous éclabousse.
Toute la feuille blanche se remplit
Même la marge se couvre de gris.
Et quand le rayon du soleil
Rencontre l’encre transparente,
C’est comme un énorme arc-en-ciel
Une arche aux couleurs fulgurantes,
Qui s’élève en pont vertical
Où tous les animaux détalent…
Car dans le conte il y avait
Un ogre ou un chat, je ne sais
On dirait comme de l’encre rouge,
Au bout de la branche qui bouge…
Et puis ces plumes dispersées
Font comme des points de suspension…
Elles nous indiquent la direction
De l’ogre ou du chat, je ne sais.

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Comme les hasards
Sont étranges
Dans ces bavardages
Qu’un dictionnaire un peu hagard
A eu le temps de débiter.
J’ai reçu de lui ce message
Qui dans la hotte est arrivé.
Mon présage s’est réalisé
Dans les deux jours qui précédaient
Aussi étonnant qu’il puisse être.
Et je n’en reviens pas moi-même
Quant à relire ces vieux poèmes
Je suis retombée sur celui
Qui m’annonçait ce jour maudit.
Ah ! Quelle étrange coïncidence
Si ce n’est qu’un air d’inconscience
Trafique mes réseaux de sureté
Comme des cocottes minutées.
J’avais perçu son arrivée
Sans pourtant même m’y arrêter.
N’ayant qu’un léger flottement
A l’idée d’un tel existant.
On dirait que c’est la mémoire
Qui fait remonter mon histoire…
On dirait que mon inconscient
Fait ressurgir des vieux moments…
Si même la poésie raffole
De prédiction je passe pour folle.
Pliée en deux sur le clavier
J’avoue je trouve un comble entier
Rien qu’à me dire qu’il faut relire
La totalité de mes dires…

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Jeux de maux, jeux de faux

Dis lui
Que c’est une faux à grande vitesse
Qui cueille les maux comme une ogresse
Puis disperse les os dans ton âme
Dans le souvenir de son blâme.
Dis lui aussi
Que c’est le jugement
Qui brise bien mieux le sentiment
Par l’indifférence du néant
Dans l’inertie de l’entendement,
La rancune de l’emportement,
Qu’une rupture en couperet
Qui tranche le charme de son fouet.
Dis lui encore
Que le dialogue est un effort
Qui paye toujours de son écot
La dignité qui nous revient
Et nous honore de son cadeau.
Mais ne lui dis rien
Des larmes qu’il a fait couler
Car au fond de moi je sais bien
Qu’il a aussi les os brisés.

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J’ai du me résoudre à attendre
Que tu réussisses à entendre.
La suite était si prévisible !
L’écartement si inflexible !
Regarde les donc s’agiter
Ces milliers de bras déguisés
En serpents sifflant de colère.
Ils sont remugle des marées
Avec des gueules à décrocher
Tous les venins de la grande mer.
J’avais pensé qu’il soit possible
De faire de cette mer d’inaudible
L’espace pacifié du dialogue.
Rien ne vient qui soit analogue.
De ces silences improductifs
Naîtront alors ceux répulsifs
Qui donneront eux-mêmes naissance
A son cortège de remontrances
Je n’irai pas mettre en péril
Encore plus loin en lieux hostiles
L’intégrité de nos deux vies
Dans le naufrage de la folie.

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Fiente de roche

Quand il ne reste plus que des reproches
Sortons les couteaux à gratter la roche
Binons les herbes dans les têtes de pioches
La louche en coin sous la bulle des caboches
Quand les dents poussent entre les mots
Partir d’ici n’est pas trop tôt
Place nette aux coupables idéaux
C’est de ta faute non c’en est trop
C’est de résister à la fatalité que tu meurs le plus fort
Tourne talons devant l’erreur de l’aliénation de ton sort
Contraire à ce que voudrait l’excellente excellence
En diableries et versions du silence
Opacités des fiels, vernissages intestins
Surdité hypocrites sous l’agression latente
Fermeté contre toutes ces attentes
Et referme la couleur du chagrin
Sur la porte des stupidités masquées
Pour reprendre la fraîcheur des clartés…

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Mépriser à s’y méprendre

Le mépris est dédain
De supériorité
En méprise et déclin
Par animosité
Il affiche une morgue
Et son ouvrage saborde
L’esquif abasourdi
Par l’ampleur du déni
Jusqu’à ruine et naufrage
Sans fierté ni courage
Lavez-vous en les mains
Il se déguise soudain
Sous le brin d’ironie
Aux contours arrondis
Qui piétine sans vergogne
Le travail, la besogne
Alors à bras le corps
Sans faire aucun report
Détrousse la perfidie
Comme la supercherie
Qui trace de son tunnel
La mine artificielle
Et retrouve un chemin
Sans mépris ni dédain.

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Ara découverte

 

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Je suis suffoquée
Admirative de sa beauté
C’est de loin l’oiseau le plus beau
Observez comment ses couleurs
Brodent en lui un œil malicieux…

http://www.auclairdeterre.com/article-jacob-prenom-pour-la-cour-de-recre-de-jb-112426140-comments.html#anchorComment

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Un petit « d » de plus

Ce petit « d » de plus me pousse
Me tire, à bras le corps,
M’oblige encore à avancer
A mettre des mots sur la pensée
Sur les grands vides traversés
Ce petit « d » n’est pas celui
De la lune montante d’aujourd’hui
J’avoue qu’une barre sur un rond
A bien du pouvoir sur ce monde
La nature n’aime pas trop le vide
Alors elle tire et elle nous guide
Jusqu’à faire de nous des artistes
Par les remblais des ciels autiste
Et je rêve d’un vide qui soit plein
Comme l’œuf de la poule du destin
Qu’à-t-elle donc fait de ses poussins
Dans son petit rond aplati
Et qu’à-t-elle donc fait de son nid ?

https://jobougon.wordpress.com/2012/12/18/une-vie/

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L’éloquence est une tragédie quand elle remplit l’espace du bavardage de l’inutile tout aussi convainquant soit-il. C’est le discours du « propre à s’annuler de lui-même ».
Là-dessus, je vais prendre quelques vacances.

Certains thèmes sont plus poétiques que d’autres

En cherchant sur le thème de la décomposition, j’ai pris connaissance du processus de décomposition d’un corps permettant la datation du décès.
La rigidité, les trois escouades de la putréfaction, la faune des cadavres en huit vagues d’insectes nécrophages.
Je n’en perçois tellement pas de poésie qu’il m’est impossible d’écrire une seule ligne si ce n’est celles-ci qui me coûtent déjà beaucoup d’efforts.
Je vais reprendre encore quelques vacances je crois…

Je fais une nature morte

Dans mon évier je pose
Un couteau sur l’assiette
Que je baigne et j’arrose
De quelques centimètres
D’eau que la lampe
Baigne de reflets
Et je pense
Qu’il est complet
Ce tableau
De mirauds.

Il semblerait que j’ai encore besoin de me reposer…
Mais euh !!! Cessons ces simagrées, avouez que mon talent se dévoile !
En deux mots, quel tableau !!!

La pierre qui a changé nos vies

Obsidienne
L’ancêtre du miroir
Son talent est maudit
Pour qui cherche à y voir
La société des femmes
Aux reflets qui se fardent
Narcisse les aimait tant
Qu’une fois pris dans son champ
Il en est mort vivant
Un petit accessoire
Pourtant bien anodin
Qui a donné sa gloire
A un monde incertain
Fondé sur le paraître
Aussi vide qu’un traitre
La mode est son enfant
Le cosmétique son gant
Et l’âge n’a plus de place
Dans son trésor de glace.

Je fais une cassonade

Avec des mots qui sonnent
Comme ces cloches que tu cherches
Et tu fouilles tes poches
Pendant que je repêche
Au fond de la casserole
Les restes d’une étole
Qui nous viendrait de Rome
Sous la tête de pioche
D’un olivier de Pâques
Tant soit peu insomniaque
Que même les bras t’en tombent
Et les poches en colombes
Tu t’envoles doucement
Porté par l’aile du temps.

Je baille et coïncide
Au fil de mes idées
A ces humeurs fétides
Qui viennent à m’habiter
Quand sortie de l’impasse
Je danse et je trépasse
Sous le vieil appentis
Qui me prenait ma vie…

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Une vie

Une vie
A vivre
Puis à souffrir
Une vie à chercher
A chercher des idées
A chercher à comprendre
Une vie à se rendre
A l’évidence.
Ce que l’on croyait existant
Finit toujours par disparaître
Jusqu’à vider l’espace du temps
Ne donnant à la vie qu’une lettre de plus
Ce « d » qui fait de la vie un grand vide…

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