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Archive for novembre 2011

L’orage

Il gronde sourdement, sous les mots
Il avance, se ramasse, se fait beau
Et puis soudain l’éclair
Comme un silence, un vide, une absence
La pluie tombe doucement,
En grosses gouttes ramassées
La bombe
L’éclatement
La lumière blanche
Déflagration
Assourdissante
Et puis le vent
Fou
Qui jette sa bourrasque violente
Trombes d’eau en liberté
Qui coulent
Roulent
Dévalent
Arrachent sur leurs passages les vieux arbres secs
Et puis encore l’éclair blanc
Blafard
Sur un paysage ébloui
Sidéré
Parce-que c’est la seule vérité,
La seule façon d’avancer,
Attendre que le ciel se soit vidé
Et puis respirer à nouveau…

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La voie

Ce qui nous porte est si fort
La voie s’ouvre sans efforts
Nous allons détendus
Vers la vague aperçue

Tu me donne ton âme
Et je t’offre la mienne
Dans la joie diluvienne
Qui vraiment est si rare

Aisée comme l’amour
Qui s’offre sans détours
Facile comme le connu
Pourtant si peu vécue

Ainsi découlent les jours
Aux bien troublants contours
A aller bien plus loin
Dans l’amour de demain

Nous avons les outils
Dignes de nos paradis
Et allons tous les deux
Vers des jours plus heureux

Le regard en confiance
Nous pouvons sans défiance
Broder de belles histoires
Et œuvrer vers la gloire

Ainsi tu es venu
Et je t’ai reconnu
La vie qui nous promet
Continue à donner

De ces si beaux instants
Partagés en vivant
Où naquit toute la paix
Qui nourrit nos idées.

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Le portoloin

Une suite logique
N’est pathétique
Que si la suite
N’est qu’une fuite

Et puis demain
Si tu veux bien
Allons enfin
Vers nos voisins

Les jours les heures
Sont du bonheur
Si tu n’as peur
De tes humeurs

J’aimerais tant
Que le printemps
Ouvre ses pans
Sans faire semblant

J’ai dans mon jeu
Un petit peu
D’un roi heureux
D’être amoureux

J’ai dans ma hotte
Une grande botte
Qui fait en sorte
D’être une porte

Une porte si loin
De tous chagrins
Qu’elle porte bien
L’art des destins

Pleins de présents
Cueillis dedans
Comme dans un champ
De coton blanc

Dans la magie
D’aimer ainsi
C’est paradis
Qui nous sourit

Ouvre les bras
Pas de dégâts
Juste être là
Et goûter ça.

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Les mots nous sont si nécessaires
Un peu comme une grande bouffée d’air
Qui rentrerait dans nos poumons
Des mots qui se coucheraient en rond
A ronronner dans les foyers
En jolis chats de cheminées
Tressautant dans des songes étranges
En rêvant que le monde change
Et puis ces mots qui vivent leur vie
Chemineraient sans faire de plis
Dans les étoffes, dans les soieries
Atteignant les cœurs éblouis
Tu conduis un âne au meunier
Et la farine au boulanger
Et le pain frais parfume si fort
Qu’aussi loin que soient nos décors
C’est l’odeur de saveurs musquées
Qui viendrait chatouiller mon nez
Dans une grande bouffée d’oxygène
Où ton sourire me guide sans gène.

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Celui que l’on n’attend plus arrive un jour
Il est là, s’approche, vous dit bonjour
Il ne sait pas encore qu’on ne l’attendait plus
Mais il connaît tellement l’espoir déçu
Que cette fois il ne fera pas de grands rêves
Mais demandera peut-être juste la trêve
Que tout ceci s’arrête car la vie n’en peut plus
De se défaire encore et encore un peu plus
D’effilocher les heures et trainer dans les gonds
Grinçants, couinant, décousus pour de bon
Les vagues bleues de l’âme s’élèvent sous les regards
Les paupières mi-closes tu observes ses retards
Et maintenant tu sais, tu as vu ce qui est
Et si tu veux pleurer, il est temps car c’est fait
Elle est venue chercher son homme, son amour de toujours
Et il laisse faire que sonne, l’espoir des fous d’amour
Mais l’espace bleui ne sait plus vraiment lire
Ce qui était venu pour creuser et s’inscrire
Dans les tranchées avides de ces peaux basanées
Elle avait pressenti la fracture et l’inné
Pendant qu’un autre arrive, tout aussi doucement
Esquive dans la dérive, les coups de chapeau blanc
Propose très simplement le partage aux temps libres
D’aller se visionner une toile sur ce qui vibre
Des cœurs un peu usés, aux tranches un peu dorées
Voici qu’il ouvre enfin l’ouvrage qu’il voulait édifier.

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Odorat

L’aile du nez du muet ivre
Refuserait de se faire vivre
Aurait sans doute une fonction
A remplir avant la question

La patience est un bel ouvrage
Qui demanderait du courage
A s’acheminer doucement
Dans une direction autrement

Le maître du jeu décide
De ce qui doit se faire avide
Pour mieux amener le sujet
A aller vers se dépasser

Pour faire la réalisation
Des chemins de vie en passion
Et mieux se vivre dans un couple
Qui n’aurait pas le vent en poupe

S’il n’avait pas dans son giron
Un poulpe gonflé d’affection
Celui-ci demande à œuvrer
Vers de plus amples destinées.

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La cage

L’oiseau sur la cage
La cage sur une branche
L’oiseau n’est pas sage
La branche en revanche
Réfléchit l’orage
L’orage de la danse
Sans doute un présage
Comme l’est l’évidence.

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Les ailes du temps

Des ailes de printemps avec un rouleau d’ange
Une Castafiore en évidence
Des cartons briques en pâte de fer
Une nuit sans un seul somnifère
Et puis ta main pour me guider
Dans tous mes entrelacs dorés
Et puis tes yeux comme des miroirs
Des yeux qui brillent dans le noir
Un esprit vif nommé alerte
Dans une coupe de fruit en desserte
Mes nuits mes jours que tu déclines
C’est toute ma vie qui incline
Vers tes romans enturbannés
Là où je n’suis pas encore née.

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Coutumiers du fait

Tentative de manipulation grave
En accent comme paysage sage
Je dénonce haut et fort stratégie
Pendant que tu t’amuses aussi

Nous jouons à savoir qui de nous
Arrivera à finir à genoux
Sans jamais mettre l’autre à terre
Avec pour seul décor panthères

De fait nous naviguons de concert
Dans la place aux vieux marcs d’Alembert
Tâtant de théorèmes divers
Ceux d’été n’étant plus à l’envers

Dévalons les vallons déchantés
Pour finir amoureux déjantés
Nous irons si directement bien
Chercher du centre et du satin

Que nos nasses sont remplies de poissons
Dorés en plies de violons en passions
Attisant à grandir douce flamme
Ayant l’horreur d’ennuis de vagues à l’âme

Rebondissant et s’aimant à jamais
Ces deux là jouent dans des feux de forêt
Escaladant les échelles du bon Dieu
A rire de tout et surtout aussi d’eux

Ah ! Tu ne croyais pas si bien dire
Ils vont encore se plier et maudire
Ceux là n’auront jamais fini de s’aimer
Alors que d’autres ne feront que rêver

Le sulfure d’hydrogène qui traine dans ses fonds
Faisait s’éclore Diogène et luire les conditions
En attirance magique je connais la question
En attributs phalliques je demande l’attention

Mais ce bon vieux patron ne fait rien pour m’aider
Il écume mes encriers et lutte contre marée
Résistant à l’ouvrage croyant encore gagner
Alors que deux perdus auraient déjà l’idée

De ce qui fait l’espace des réunifications
Des forteresses éparses qui domineraient caissons
En avion décollés ils ouvrirent parapluie
Pour faire que ces entiers aillent ainsi sans oubli.

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Cette nuit, ce matin

Une scène, un roi, un page :
– Majesté, seriez-vous à l’aise pour tenir un siège pendant que nos troupes se battent au grand jour contre l’adversité éternelle comme le monde, aussi âgée que les décans catatoniques des ères disparues dans des envers de ces bières funestes ?
– Je n’ai pas le choix, me direz-vous, mon bon !
– En effet, je n’osais vous rappeler combien tout ceci est inscrit, combien il est épuisant de ne pouvoir passer en douce dans des mailles lâches, alors que la campagne fait rage, sans discontinuer, et que sous les chapiteaux, nous allons voir bientôt arriver les renforts des âmes disparues sous les boulets, ceux qui tombent n’importe où, ceux qui écrasent les trop tendres, les trop doux, ces esprits réveillés d’outre-tombe qui viennent se souvenir aux feux de sans saints, eux qui sont partis pour que la cause existe vraiment, pour que nos morts ressemblent à quelque chose de digne, d’humain.
– Vous êtes bien philosophe ce soir, je ne vous en veux guère, vous me semblez tant affecté, triste, allez vous reposer, mon brave, je veille au grain.
Le grain est donc moulu, dans le moulin du meunier, sans doute dort-il encore car je ne vois rien bouger.
Dans le château rien ne bouge, il est 4h00 du matin, seul le roi pense.
Il pense que la vie est toujours très surprenante, il croit que la guerre prendra fin un jour, il sait qu’il a raison, il le sent.
C’est un très bon roi, si vieux malgré son jeune âge.
Dans les basses-cours, les volatiles remuent doucement en rêvant.
Il reste encore du grain, les paysans ont travaillé assez pour nourrir toutes les bouches, le maréchal ferrant ferronne tranquillement au coin du feu en fumant une pipe de brume. Il ferronne des sabots d’acier, en forme de fer à cheval, de trèfles à quatre feuilles, il envoie le message du hasard à la brise fidèle, martèle tendrement, amoureusement, il fait son travail de porte-bonheur.
Et la porte du bonheur s’ouvre.
La guerre cesse.
Le soleil est là, souriant, heureux.
Les poules gloussent en s’éveillant d’un songe éteint. Les plumes dorées de leurs costumes bruissent dans l’aise de ce nouveau matin qui se lève.
La journée va pouvoir commencer.

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