Le temps peut prendre bien des visages, d’ailleurs, si vous le rencontrez un jour, reconnaissez-le à quelques détails subtils. Habituellement invisible, ou presque, il agit si lentement que son action ne se remarque qu’une fois qu’il est passé. Mais ne vous y trompez pas, il n’est pas parti pour autant. Il a la caractéristique de se faire oublier, la délicatesse de ne vouloir effrayer personne. Bien qu’il n’ait aucune intention, sa nature le porte à détruire. Comment pourrait-on lui en vouloir ? Il oblige chaque créature à observer, constater, faire aveux d’impuissance, pour finalement l’accepter comme un compagnon de vie. C’est en allant à la fête de l’apiculture pastorale qu’un de ses détails flagrant a fait irruption dans le paysage. Les ruches sont déplacées en fonction des floraisons afin d’être plus productives. L’utilisation de la Nature comme objet par l’Homme tient-elle compte des réels besoins de celle-ci ? De quels modes de communication dispose la Nature pour exprimer ses besoin ? Je crois profondément que nous allons devoir faire preuve d’humilité devant l’urgence de revenir à un respect des lois intrinsèques du droit naturel de Dame Nature pour réussir le pari de faire entendre nos propres besoins. Ça, c’est l’œuvre du temps.
Selon 85 % des instituts de sondages français (BVA-IPSOS-IFOP-CSA)*, 90 % des sondages sont le reflet de 2 % des opinions exprimées par les sondés dont seulement 50 % ont eu toute liberté de s’exprimer sur le sujet en répondant à des questions ouvertes et les autres 50 % sont restés sur le champ de la question en se demandant à quel moment la haie de la réflexion viendrait à s’ouvrir suffisamment de temps pour que les résultats du sondage puissent être considérés comme fiables. Ça, c’est quand les pourcentages tombent justes. Lorsque l’institut BVA (Biorépondre Vite un Avis) interroge l’axe naturel des fleurs des champs, 85 % des végétaux sélectionnent en deux secondes l’une des trois propositions bioproposées par le sujet sondeur, la plupart des avis tombent trois fois sur trois sur l’une d’entre elles. Lorsque le sujet est épineux, les sujets sondés sont hésitants, et environ 90 à 95 % d’entre eux choisissent une quatrième réponse qui n’est pas proposée. Hélas, non incluse dans les chiffres, la statistique se pique alors d’ortifice ou de roncement qualitatif. Ainsi, il apparaît que dans un terrain laissé en friches, 20 % des graines se déclarent en accord avec le plan du pissenlit selon lequel 33 % des corolles n’ont qu’une seule valise en carton pâte, et le reste des questions sauvages donne l’heure à 100 % des voix exprimées qui le demandent attentivement. Les résultats de ces sondages sont clairs. Si vous avez une opinion à exprimer, n’attendez pas le changement d’heure pour qu’elle soit désintégrée dans les chiffres. Horlogez-vous vite à votre avis et au plus près du changement de l’heure des pourcentages, elle vous en sera reconnaissante.
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* Les instituts de sondages cités dans cet article BVA : Biorépondre Vite un Avis IPSOS : Instant Pissenlit Soudain Ouvert sur le Silence. IFOP : Initiation à la Force des Opinions Phytologiques CSA / Chancellerie des Suffrages Agraires
L’agenda ironique chez Isabelle-Marie d’Angèleporte un changement d’heure dans un champ avec des fleurs, des plantes qui piquent, qui grattent, qui irritent, des mauvaises herbes dont un pissenlit avec une valise et un truc qui donne l’heure. Les mots graines sauvages et corolles y seront. Le terme prévu est le 28 mars. . ………………………………………………………………………………………………………………. . Dans la nuit du 25 au 26 mars, à 2 heures moins le quart du matin, un léger bruit fit trembler le territoire du milieu. Nous sommes dans la région d’Aram, au cœur de la Syrie. Le pays du Levant. Les pluies de l’année ont été favorables. La lune, dans la touffeur douce de l’heure, effleure d’une tendre caresse rêveuse le délicat chatoiement campagnard. Le territoire du milieu, un champ en jachère, est d’une verdoyance lumineuse. Bien que plongée dans l’obscurité lunaire, son étendue laisse deviner une multitude de têtes fleuries, aussi colorées les unes que les autres. L’une d’entre elles vient d’extraire sa racine, ou plutôt, ses deux racines, prenant appui sur ses crans. Elle se lève sur la pointe des racines pour marcher, la terre tremble, que va devenir son humus si toutes les plantes se mettent à marcher ? Du haut de son inflorescence solaire, le pissenlit avance une racine, puis une autre, lorsqu’un chardon sorti de nulle part dresse soudain devant lui une feuille aussi épineuse que le dard du roi scorpion, ou que le bracelet magnétique porte épingles de Tatie Danielle. – On veut aller où comme ça, l’Asteraceae ? – Bah ! En voyage, tiens ! – C’est pas un endroit, ça ! – C’est pas un envers non plus ! – On passe pas ! – C’est ce qu’on va voir ! Aster secoue ses feuilles, s’élève dans l’air, s’envole. Cardon très irrité s’énerve. – Mauvaise graine, va ! Aster est trop loin déjà pour l’entendre. Il vient de se poser sur une corolle magnoliacée blanche comme neige. – Va laver tes racines, tu salis ma robe ! – Décidément, quel accueil ! – Vous, les sauvages, vous salissez toutes les puretés ! – Nous ne sommes pas là pour élever les cochons ! – Ni les scorpions du Nil… Eole, souffle sur cet individu, qu’il quitte mon nid ! Le vent de service souffle alors sur l’arbre et chasse le pissenlit qui se retrouve posé doucement, tout doucement sur le gnomon du scaphé fixé au mur de la maison d’Isabelle-Marie d’Angèle qui jouxte le champ. Le scaphé, ou si vous préférez « la barque », est l’un des premiers mesureurs de temps, un cadran solaire projetant l’ombre du gnomon sur les douze graduations du jour. Il est deux heures du matin, l’ombre de la nuit va reculer d’une heure. L’Aster aussi. Un léger tremblement secoue à nouveau la terre. Il est une heure du matin. Le pissenlit s’éveille en sursaut, bien ancré dans le sol par ses trente centimètres de racines. Quel est donc ce si beau songe ? Se dit-il. C’est promis, au prochain changement d’heure, je réessaye mon voyage. Et qui vivra verra ! Là-bas, au pied du mur de la maison de Marie-d’Angèle Isabelle, une toute petite valise reste posée. Qui n’attend plus que le dimanche 29 octobre pour être retrouvée par son propriétaire. A l’autre bout du champ, on entend un chuchotement pointu, comme un grattement d’aiguille sur la pierre du temps. Un chardon s’extrait du sol, poussant sur ses épines, la tête violette d’effort. Ses racines longues de six mètres n’en finissent pas de sortir de terre. De cette hauteur, c’est sûr, je verrai l’Aster de tout à l’heure. Se dit-il, perché sur ses échasses racinaires. Il s’en approche, reconnaît la tête d’or, l’interpelle. – Eh, toi, l’Aster, tu dors ? – Non, pourquoi ? – Tu t’es trompé de changement d’heure, à deux heures, il était trois heures ! – Elle est bien bonne celle-là ! – Aller, va récupérer ta valise et te repercher au gnomon. L’éclair de lumière qui fusa du fond de la nuit parut pour certains un miracle, au point que chaque fleur des champs témoin décrivit l’évènement. On en fit un recueil, relié cuir pleine fleur, qui sort encore de la nuit des temps par sa lumière. Le papyrus biblique ! . ……………………………………………………………………………………………………………….. . L’Aster, du nom que l’on peut prononcer, vous l’avez compris, issu du diminutif d’asteraceae, de la famille dont est issu le pissenlit, l’Aster, donc, reperché à nouveau sur le gnomon, attendait benoitement le changement d’heure. L’ombre des deux heures du matin s’approchant à pas de loup, il ne l’entendit pas arriver. Froutch ! Cette fois, c’est sur une agave qu’Aster atterrit. Après avoir glissé sur une longue, très longue feuille de la plante grasse, un cran s’aggripe à une épine du bord et l’arrête dans sa course. Aster est secoué mais ce qu’il découvre le surprend encore plus. La base de l’agave est en acier peint, ça et là des écailles de vert se détachent, mettant à nu le métal froid. L’imitation est si parfaite que l’agave pourrait passer pour vraie si le temps n’y avait décollé quelques touches de maquillage. Un cactus dans un champ de fleurs, tout d’acier coloré de résine ! C’est insensé ! Evidemment, vu sa taille gigantesque, pissenlit Aster se trouve bien minuscule. Il sent alors bouger quelque chose sous ses racines. Le cœur de la plante grasse s’anime, une mécanique incroyablement précise se met à tourner, attrapant l’extrémité d’une des racines d’Aster vers l’engrenage dentu d’un pressoir. Tout va très vite ensuite. Une haie de chardons s’est rassemblée autour de l’agave. Ils portent, au creux de leurs feuilles épineuses, des cailloux qu’ils jettent de concert au cœur de la machine, écartant suffisamment les dents pour que le brave pissenlit retire sa racine indemne et se sente soulevé dans les airs par quarante têtes bleues, puis déposé au sol avec douceur. Ouf ! Il a eu chaud ! Une petite perle blanche suinte au niveau du cran qui s’était accroché au bord épineux de l’agave. Aster est blessé, heureusement rien de grave. Tournant sa tête d’or vers la barque et le gnomon, il remarque que l’ombre de la nuit est passée à l’heure d’été. Au pied du mur il n’y a plus rien. Il se dit que décidément, rien n’est cohérent. L’heure d’été au printemps ! Il n’y a plus de saison ! Que s’est-il donc passé pendant l’heure écoulée qui n’existe pas ? Une valise a disparu, peut-être ? Aster remercie les chardons aux jolies efflorescences bleues et reprend sa marche. Cette fois, aucun d’entre eux ne lui barre le chemin. Un vent de liberté souffle sur leurs têtes.
J’ai glissé, dit la glace ! J’ai glissé sur moi-même et me suis retrouvée, un peu plus bas, un peu plus près du pré, venue pour abreuver la racine et le brin qu’hier tant j’admirais, par ma disparition.
Pourtant bien encore là, gardée dans sa verdure et sa vitale racine, j’aspire d’autres eaux et sels minéraux, et l’ancrage pivot que la coiffe creuse au sol me rendra plus solide que cette matière figée qu’hier j’étais encore.
J’ai coulé librement jusqu’à être aspirée, mon brin s’est ressourcé, sa croissance de printemps vient nourrir le terreau dans le cycle de l’eau, de la terre, de la vie, et nourrir le troupeau.
Un mouton égaré un jour viendra croquer ma longue feuille verte qu’un vent vint caresser.
– Dessine moi un visage, mouton. Celui du temps. . – Je passe, petit prince. Lamartine dit de moi que je n’ai point de rive. Peut-être faut-il élargir le champ de mon action pour imaginer sortir de mes flots. Tantôt de sable et tantôt eau, ma substance est indéfinissable. S’il en existe une seule au monde qui échappe à mon pouvoir, c’est peut-être le vide de l’espace sidéral, et encore… Pas de matière, pas de temps ! C’est encore un regard d’Homme. Car le vide, les astrophysiciens l’explorent, ne serait peut-être pas si vide qu’il voudrait bien nous le faire croire. En attendant je passe, et vu de la petite lorgnette des êtres humains, je file entre les doigts de l’impossible arrêt, garant d’une sphère où la vie peut se réaliser. Indivisible et pourtant divisé, c’est vous qui me scandez. Vous qui êtes entrés dans mon courant pour faire l’expérience de l’insaisissable instant présent infini. A l’intérieur de mon action tout est en mouvement. Vous pouvez essayer de me ralentir sans grand succès. Seule, la perception que vous avez de moi pourra varier. Dans l’expansion de l’univers rien ne m’échappe. D’autres lointaines planètes abritent sans doute des êtres régis par mes lois. L’intervalle de temps spatial que la preuve de leur existence arrive à nous est si long qu’ils seront déjà morts lorsque nous la recevrons. Remarquez combien il est difficile de se détacher de moi pour en dire quelque chose. Aussitôt que possible la pensée revient se placer de votre point de vue, c’est alors vous qui reprenez la parole. C’est d’ailleurs vous qui m’avez inventé. Sans votre existence d’êtres humains dotés du langage par l’intermédiaire de la pensée, existerais-je ? Pourtant, bien avant vous j’existais déjà. Et j’existerai encore bien après vous. Serais-je alors la seule création à échapper au phénomène d’impermanence ? Peut-être. Peut-être pas. Je trimballe d’une incarnation à l’autre mon mystère chargé d’ignorance et de paradoxes. Au fond, c’est peut-être moi, Dieu ? Ce Grand Autre tout puissant qui anime la matière au gré de ses inventions, histoire de s’auto-découvrir à l’infini. Je me rendrais fou moi-même si je n’avais découvert les incroyables facettes de mon existence. Choisissez un de mes visages et aussitôt je disparais tant il y en a d’autres qui apparaissent. Je suis l’indescriptible. J’ai le visage de mes manifestations. Je suis la vie, je suis la mort, je suis la pierre taillée, le vent qui souffle dessus, le temps qu’il fait. La peau ridée, la peinture écaillée, l’édifice écroulé, la résignation des perdants, l’acceptation des sages, l’adaptation des gènes, l’évolution des espèces, la couche de neige et le soleil brillant. . – Es-tu aussi l’amour ? Demanda le petit prince. L’énigmatique rose mortelle et immortelle ? . – C’est peut-être elle qui m’a fait naître, petit prince. Répondit, songeur, le temps. – Ou bien l’inverse, va savoir… La rose immortelle de l’amour dépasse mon domaine de compétence. Elle a créé l’île où l’on ne meurt jamais. Car en plus d’avoir l’étendue illimitée de mon domaine, elle a cette chose en plus qui s’appelle un cœur. Un cœur qui anime l’âme de ceux qui aiment, infiniment… Et qui la rend immortelle. Mais c’est moi qui lui apporte la lumière. . . . .
Les Zébulons emberlificotent, Toutes les questions de société, Pendant que les psychanalystes, Croient encore toutes les débrouiller. Dans sa plus grande simplicité, La Nature en rusticité, Continue son chemin faisant, Dans les cycles, les cycles du temps. L’hémicycle aux sourcils froncés, Débat la part de ses idées, Qui continue à remporter, Le plus gros de tout le pâté. C’est le monde, le monde des idées, Qui fait et défait son histoire, Il faut bien faire valoir la poire, Que la soif de rêve et de gloire, Tend à l’âne de la solution. Les Zébulons sont carnassiers, Et leurs ressorts sont tout rouillés.
Le char fait son soleil de plomb, il tire au cordeau les rangées de légumes dans le jardin du père. Une poudre d’or répand sa magie sur le sommeil des anges. – C’est comme ça qu’on écrit « Dieu » ? Demande au premier rang Poil de Carotte, la banane grand sourire d’une oreille à l’autre. Dans le jardin d’Eden la carotte de l’âne agite ses fanes pour attirer l’attention du bœuf. Il faut sauver le soldat Jésus, réécrire l’histoire depuis son début. Le char fait son soleil qui dort, qui dore, qui dîne, mais d’un œil, seulement. Un ver en goguette éclaire, à la poursuite du temps perdu, il danse sous le ciel étoilé, complice d’une voûte céleste dans la carte du temps. Si le ramage de son aurige déplume le paon, c’est bien qu’il s’agit d’enrayer la roue de son Destin. Que vous avez une belle plume, écrivassier, dira plus tard l’encre de Chine de son auteur ! Si votre langage se rapporte à notre royaume, vous êtes le Phaéton des hôtes de ce ciel. N’en faites pas un fromage de chèvre, sinon, vous risquez d’attraper la maladie des brebis gâteuses. Mais faites-en un gâteau de Roi, Dieu vous le rendra. Une frange en panne de Renard plus tard, le Corbeau, innocent jusqu’aux dents, déclame l’innocence du bourreau, la nature nature du fromage blanc. Sous la voûte de l’Arche perdue se dessine un roman, une Rose des vents souffle le dialogue à l’aurige. Le char renaît de lui-même tous les jours. Il est la lumière de son Aurore, l’Auroch de la première lettre. Il est dans les couloirs du temps, le rire de La Joconde qui secoue une plume, son Nom de Code, suivez son regard… DA VINCI, bien sûr !
La culture, c’est comme la soupe, elle pousse en terre et demande transformation. Le cuisinier, c’est un petit peu tout le monde, au fond… Aujourd’hui, il s’agit de s’élever sur le tumulus de Neptune en brandissant le trident du Tigre, de l’Euphrate et de la Volga. Ce qui, mathématiquement, devrait avoir le don de nous orienter vers l’espace à venir par le fil rouge de l’histoire. Un débarquement absolument nécessaire sur la planète du rêve. L’agenda ironique de février chez les carnets d’une paresse qui s’en dédient, où s’y dédicacent, c’est comme on veut, pourrait s’intituler ainsi : « La potée des jours au clair de lune ». D’ailleurs, tel un pavé qui se marre, un légume de saison vient de tomber de la marmite, puisqu’on nous apprend, à l’instant, que la fameuse recette de la soupe de la mère Michel vient d’être retrouvée. On a retrouvé la soupe de la mère Michel ! Elle s’élabore dans un gros chaudron, et il se dit dans les milieux de cultitude assermenté, qu’elle nécessite un certain temps, voire même un temps certain, sans en préciser la durée. Notre envoyée spatiale, Elise Cyclopédie, pour ne pas la nommer, a mené une ronde d’enquête sur place, de la Concorde. Elle nous revient après avoir glané longuement les éléments de cette recette zillionièmement ancestrale du point, que voici :
– Un soir de lune gibbeuse, dans une clairière, au milieu d’une forêt, allumez un grand feu de joie et faites apparaître le nuage dominical en émettant les incantations appropriées. – Posez le chaudron au sommet du bûcher, faites pleuvoir le nuage dominical jusqu’au remplissage de la moitié du récipient. Ajoutez une datte. Faites bouillir à feu doux jusqu’au lendemain. – Laissez apparaître le nuage du jour suivant. Celui du lundi étant lunique, devenu par extension lunatique, donc difficile à attraper, munissez-vous d’un lasso pour le positionner au dessus du chaudron et compléter le niveau décru par évaporation jusqu’en son milieu en le faisant pleuvoir, la méthode de remise à niveau* est inchangée par rapport à celle de la veille, et sera identique les jours suivants. C’est à la reprise du premier bouillon qu’il convient d’y jeter une feuille de laitue romaine. – Le lendemain, même opération avec l’attrapaïre du nuage martien. Ou martial, c’est selon ! Comme d’autres diraient mardique, mais à une lettre près, bof… Pas dans la soupe. Sept fois, c’est d’un grain de maïs doux qu’il convient d’enrichir la préparation. – Le nuage mercurial remplira doublement sa fonction jusqu’au niveau préconisé : 1 – Remplir sa mission : 2 – qui consiste à remplir le chaudron jusqu’à sa moitié. Deux voies s’offrent au druide d’alors : 1 – La voie du marron en jetant dans le récipient une graine du même nom ou 2 – celle de la marjolaine. – Tout le judicieux du choix s’éclairera le lendemain, avec, pris au lasso jupitérien, le nuage du jeudi, abondant et clair pour le second choix de la veille, tyrannique et réducteur pour le premier. Remise à niveau*, gnagnagna, blablabla… Ce jour là, une petite Julienne sera nécessaire. La jeter sans qu’elle ne fasse trop de tapage dès la réapparition d’une première bulle en surface. – Passer au nuage vendredisiaque. Une touche de vitriol sur une pierre timbale constituera l’assaisonnement. – Il ne reste plus qu’un nuage sabbatique à accrocher. – Ne laissez pas le dindon dominical du jour d’après rejoindre la liste des ingrédients, le congé éternel de la veille s’en trouverait farcé. – Mais par contre, partagez cette potion avec le plus grand nombre, et contribuez à l’organisation de la plus grande fête du siècle cosmolodisiaque qui soit. Sept jours pour une éternité, what else ?
Bonne dégustation !
* Méthode de remise à niveau qui consiste à compléter celui-ci jusqu’à moitié hauteur du chaudron chaque jour.
Il y a des mythes au logis . . . Dans les trous du réel, tous les mythes se logent jusqu’à remplir les vides, colmater les esprits, boucher l’accès à leurs délires. Hélas, plus fort que la matière, le vide remplit le monde. Il est, dans sa force, maître à bord. L’oubli règne dans les plis de sa houppelande. Et voici l’esprit à produire, raccommoder, refaire l’histoire. Ainsi avance l’humanité. Elle écrit, réécrit, réinvente, transforme, métamorphose, jusqu’à découverte complète des vérités premières. Celles qui n’ont jamais bougé. Celles qui seront encore là dans mille ans. Le mythe de l’amour en est un. Dans sa fonction de maintien du monde, il erre désespérément à la recherche d’un asile, frappe de porte en porte, parfois entendu, parfois nié. Il n’entre que peu, et pourtant il est là, présent, empli du mystère de son nom. Mais les mythes ne font pas bon ménage. Ils luttent pour exister, au péril de leur vie, jusqu’à la perdre totalement. Ceux qui sont morts ont encore un tombeau sur lequel les autres peuvent lire, témoins de leur existence passée. Chacun d’eux se feuillette jusqu’à la réparation, jusqu’à la disparition. Il en est d’autres qui, venant du fond des âges, se lisent en creux. Le premier est un homme, Adam, toujours vivant. . – Mais qu’est-il donc venu faire dans cette galère ? . Nous avons voulu faire appel à notre envoyée spéciale, Cyclopédie, pour qu’elle aille voyager jusqu’à lui, mais Cyclopédie en Vacance n’est pas joignable.
Aussi, JoBougon et son espace font-ils appel à vous pour y répondre.
– Mais qu’Adam est-il donc venu faire dans cette galère ? . . .
Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa. (Genèse 1, 27)
. . . C’est en gare Iotop que débutera le voyage de juin 2021, en train, celui de l’agenda ironique. . . Sur le thème de la langue, avec quatre mots à inclure dans le texte. – Insomniaque – Chouette – Frigoriste – Narine . Surveille ton langage ! . Bein quoi, l’est pas chouette mon langage ? Bof ! Tu le préfère comment sinon ? Un peu moins frigoriste, peut-être… Puisqu’il produit du froid, il pourrait résoudre le réchauffement climatique ! Nous glacerions les pôles à l’étendue de nos discours ! L’iceberg du vocabulaire ne viendrait plus à fondre, mais de nouveaux cristaux d’élocution rafraîchiraient les narines planétaire. L’équilibre thermique de ton langage me plaisait pourtant bien. Avantages et inconvénients : Ça donne chaud aux ours blancs. Ça rend insomniaques les pingouins noirs et blancs. Ça noircit les extrémités polaires. Ça fait pas trop rire les baleines. Ça surchauffe les neurones des physiciens. Le pôle d’Emile Victor n’est pas content. Bon, je vais voir ce que je peux faire. . Quelques minutes plus tard, l’ordinateur rendit sa réponse. L’intelligence artificielle de mon langage a réfléchi, elle te donne son bonjour, langue des signes. Wow, super ! Et je signe où ? Sais pas ! Au fond du sens ? Il s’est échappé. Pourquoi ? Parce-qu’il ne se sentait pas entendu. Il parle quel langue ? Evasif. D’où l’évasion ? Au fond, tu vas. C’est entendu.