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Archive for décembre 2013

Le café

Encore une réécriture de poème célèbre, « Le buffet » d’Arthur Rimbaud.

Le café

C’est un café serré, corsé de son arôme,
Un peu traditionnel, avec un goût de pomme.
Le noir café brûlant se verse dans une tasse,
Comme une fontaine ouvrant son vieux jus de godasse.

L’écrin de porcelaine où se goûte son jus,
Enfreint de son haleine une règle disparue,
Qui veut que ce breuvage ait un parfum diffus,
En sortant de son vase au caractère obtus.

C’est pourtant son parfum qui enchante les bouches,
Réveille les endormis, comme le ferait la douche,
Préparant la journée de ceux qui l’apprécient.

Et de sa tradition il unit les familles,
Autour de ce vieux jus et son goût de myrtilles,
Que l’antique cafetière concocte avec envie.

Le buffet

C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;

Tout plein, c’est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d’enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand’mère où sont peints des griffons ;

– C’est là qu’on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

– Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s’ouvrent lentement tes grandes portes noires.

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La ronde

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Ils étaient là, heureux, dans le jeu de la danse,
Les regards suspendus au sourire de leur mère,
Quand le ciel s’est figé sous la grisaille dense,
Des cendres éternelles qui les paralysèrent.

Ils sont nés d’un volcan qui éteignit leurs vies,
Mais leur ronde sculptée leur fit un paradis.

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La fée

Elle s’est penchée sur mon berceau.
Sans doute a-t-elle voulu ouvrir,
Le monde des silences à offrir,
Qui sont un peu comme des terreaux,
Où poussent les plus belles fleurs.
Les mots n’ont pas la même saveur,
L’approximation pervertit,
La perception des ressentis.
Douce est la mesure du silence,
Quand elle fait toute la différence.

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Un petit tour hors concours

Hors du commun, porte lanterne,
Voici NéO aux quatre vents,
Qui d’une quête nous décerne,
L’alchimie en remerciements.
Son espace est peuplé d’échos,
A découvrir absolument,
Faire un petit tour dans son camp,
C’est un peu ouvrir un cadeau.

Voyez plutôt…

http://drenagoram4444.wordpress.com/2013/11/11/hors-concours-ll-tour-apres-tour-2/

https://jobougon.wordpress.com/2013/11/27/un-petit-tour-chez-drenagoram/

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Mon aspirateur fait des bonds mais pas moi !
L’activité le rend joyeux, comme un chien il aboie.
Je caresse son flanc mais n’éprouve nul plaisir,
A brancher son cordon et à le voir bondir,
Traversant la maison, avalant les moutons.
Pourtant cet appareil, cet enzyme glouton,
Me cramponne de force dans son aspiration.
Quelle est donc cette torture que de suivre sa joie ?
Si ce n’est que de voir sur mon parquet en bois,
Le reflet du soleil qui me sourit, moqueur,
D’avoir encore cédé à cet ogre joueur.

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Ballade à la plume

Il y a des poésies que l’on n’oublie jamais.
Celle d’Alfred de Musset intitulée « Ballade à la lune » en fait partie. Je la lis et la relis avec toujours autant de bonheur et d’admiration.
Pour ceux qui voudraient la découvrir ou la redécouvrir, voici un lien :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_musset/ballade_a_la_lune.html
Je me suis amusée à reprendre ce monument pour le refaire quelque peu différemment. Voici ce que j’en ai fait.

Ballade à la plume

C’était, l’œil de fortune,
Le seuil de l’infini,
La plume,
Comme un hymne à la vie.

Plume, quelle encre blonde,
S’écoule en vers subtils,
Dans l’onde,
Froncée de ton sourcil ?

Es-tu le flot qui donne,
L’écume et le brouillard,
Et orne
La crête de mon buvard ?

N’es-tu plus qu’une houle,
Une vague de joie,
Qui coule
Dans l’élan de sépia ?

Ou bien comme un cyclone,
Suffoquant de lumière,
Où tonne
L’orage zébré d’éclairs ?

Qui donc t’avait saisie ?
Gracieuse, tu vins danser
En pluie
Sur ma feuille de papier.

Et ta calligraphie
Aérienne et bouclée,
Me fit
Le plus beau des chantiers.

Va, plume vagabonde,
Ecrire le rire des fées,
Les contes
Cheveux ébouriffés.

Car tu as la magie,
De toutes les libertés,
Sans bruit
Tu ouvres tes secrets.

Et ceux que ton œil couve,
Sauront y découvrir
Ta fougue
Et ton profond désir.

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http://desirdhistoires.wordpress.com/2013/12/02/liste-des-mots-98/
Changerrévolutionlitdrapnouercotoncueillettesaisonniermigreraffluxsentimentexpressionchutemal

Les périodes de fêtes me donnent, chaque année, pas mal de fil à retordre. Choisir un cadeau, et bien moi, je vous le dis, ce n’est pas coton comme affaire ! Il faut nouer des hypothèses, recouper des déductions, pour ensuite se ruer dans l’afflux saisonnier des acheteurs de la dernière minute, parce-que pour ne pas changer, je m’y colle toujours in extrémis. Cette année, j’ai demandé au père Noël d’arrêter le soleil dans sa révolution pour retarder l’échéance. Il m’a répondu que si jamais on arrivait à faire ça, le soleil risquait de faire une chute de plusieurs milliards de kilomètres pour aller migrer du côté du premier trou noir venu. Et puis il a rajouté comme ça, l’air de rien, que la cueillette des astres est toujours un désastre. Il avait l’air d’en connaître un rayon sur le sujet, celui-là ! Tout de même, j’ai eu le sentiment qu’il me cachait quelque chose. Il avait comme une expression espiègle sur le visage. Je crois qu’il va m’aider à trouver les draps en flanelle pour le lit de ma fille, mais je n’en dis pas plus. C’est une surprise…

Une épouse peu ordinaire

Henry de Montespan avait parait-il une femme d’une beauté remarquable. Mais depuis qu’il l’avait épousée, sa vie était devenue une vraie révolution. Sa femme avait l’amour des lits ! Et pas n’importe lesquels ! Elle les préférait garnis de draps de soie, trouvant le coton trop rêche à son goût. De plus, elle adorait les changer souvent. A tel point qu’une nuit, il fit une terrible chute en plein sommeil parce-que son originale épouse avait décidé de dormir dans du rouge plutôt que ce « jaune moutarde affreux », et l’avait éjecté de son couchage sans état d’âme. Heureusement, il eut plus de peur que de mal, seulement depuis, il du migrer dans la chambre d’amis pour éviter la récidive. Monsieur de Montespan ne s’en offusqua car il avait un sentiment d’affection si profond l’égard de sa femme que peu lui importait l’expression  de cet amour pourvu qu’elle soit heureuse. Mais bien qu’il s’en défende, parfois le doute rongeait son âme. L’afflux des travailleurs saisonniers pour la cueillette des pommes le rendait nerveux. Alors, pour l’occuper, il lui fit nouer des brins de laine sur un tissage et veillait tous les soirs à l’avancée de son travail. Il avait lu l’Odyssée, d’Homère.

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