« Le Pendentif d’Argent » de Nihil Messtavic
Novembre 1877
Lorsque la fin de semaine arrive, que j’ai plusieurs jours de repos, je ne manque jamais de me rendre à ma résidence secondaire. Fuir les tumultes citadins, les soucis du travail, pour retrouver mon petit havre de paix perdu au milieu de l’arrière pays.
C’est sur le flanc est d’une petite colline qu’est construite ma maison. Elle est bien modeste mais le terrain attenant qui me fut vendu avec est immense et s’étend sur plusieurs hectares à la ronde. Il y est agréable de s’y promener, d’aller flâner autour d’un étang mélancolique, errer dans les bois au crépuscule et remonter tout en haut de la colline pour voir les derniers rayons du soleil à l’ouest, un plaisir que beaucoup ont oublié.
J’ai découvert des joies que peu de gens connaissent, cette douceur de vivre pendant quelques jours, hors du temps, la volupté d’être au milieu d’une nature puissante et indolente mais toujours si ravissante.
Nous y venons souvent avec ma femme mais nos obligations respectives ne nous permettent pas assez de partager ces instants en commun. Elle n’ose jamais venir seule, peut-être trop peureuse de cet isolement même s’il n’y a rien à craindre.
Je me pose souvent la même question : Pourquoi avoir acheté cette demeure et non pas une autre? Il est vrai que son prix était attractif mais pas autant que d’autres, sa situation n’est ni mieux ni pire, mais elle se situe plus loin. En fait nous avions remarqué plusieurs autres demeures bien plus intéressantes mais une force m’avait attiré ici.
Une fois en ma possession, j’avais fait énormément de recherches afin de savoir qui l’avait construite, qui avaient été les précédents propriétaires etc. J’allais au château qui dominait la falaise au nord et y étudiait les archives. Le castel tenait lieu de bibliothèque et d’archives municipales car nous n’étions qu’un hameau, un village purement administratif où il n’y avait aucune église propre, aucune mairie ni aucune école.
Je découvris que tous ceux qui m’avaient précédé furent des paysans ou des éleveurs mais je ne pus remonter à l’origine même de ma maison. On me dit qu’elle devait être certainement une résidence où avaient été logé les favorites du seigneur d’alors -ceci se passait au tout début du 19° siècle- et qu’elles étaient cachées par la forêt qui a été coupée depuis. La légende dit même qu’un sous terrain relierait le château à la maison. D’autres de mes recherches, plus sûres, me firent penser qu’il en était tout autrement et que le sous terrain avait été fait en cas de siège et remonterait à l‘époque où des remparts de bois servaient tout simplement de fortification à des garnisons s’entraînant en attendant les guerres. Quant à la maison, je ne me l’explique pas, la piste des favorites du comte pouvait-être peut-être bonne.
Je fus fort étonné mais il y avait des indices qui ne trompaient pas. Même si elle avait l’air d’une bergerie en apparence, on voyait bien que c’était le fruit de modifications postérieures à sa construction initiale. Les boiseries intérieures étaient des plus précieuses et certains mobilier d’époque révélaient d’un travail extraordinaire.
Mes recherches étaient laborieuses car je ne pouvais m’y consacrer qu’un seul jour par semaine et ce seulement lorsque je pouvais m’évader de la ville et que ma femme acceptait de la laisser seule dans cette campagne qui l’inquiétait quelque peu.
Mais une rencontre de fortune allait m’en apprendre beaucoup plus. En effet, un soir où je venais d’arriver seul, j’avais à peine eu le temps d’allumer la cheminée et de m’installer que la nuit hivernale était déjà tombée. Le ciel était dégagé et la lune brillait si fort que tout le paysage se détaillait à mon œil ravi.
Une tasse de café bien chaud dans les mains, j’admirais le paysage gris et magnifique bercé des flots lunaires magiques. Je vis alors une ombre passer à travers les clairières parsemées. Cela me paraissait être un véhicule mais pas l’un de ceux motorisé de nos jours, plutôt une de ces anciennes calèches si utilisées il y a quelques années.
Après quelques instants, je ne la vis pas réapparaître après avoir pénétré dans un petit bois. Elle se situait à quelques dizaines de mètre de là et je restais à scruter, intrigué. Deux silhouettes s’approchaient de moi. Je crains au début, la nuit, au milieu d’une contrée si reculée, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. J’étais allé à mon râtelier à fusil et en saisis un pour le cacher derrière la porte.
Lorsque je vis que c’était une femme et un homme, je fus rassuré, une présence féminine est toujours rassurante. J’ouvris la porte et les éclairais avec ma torche, les attendant sur le seuil de ma porte. Ils étaient tous deux habillés à la mode ancienne, l’homme vêtu d’un costume noir assez négligé mai de haute tenue, la femme d’une robe blanche ornée de dentelles et bordée de franges rouges.
Ils semblaient être des acteurs sortis d’une pièce retraçant la vie d’autrefois; tout dans leurs paroles, leurs attitudes, rappelait des temps passés. Seule la femme parlait, elle m’expliqua que leur voiture avait subi une avarie et qu’il leur fallait des outils afin de réparer et repartir. Je leur offris de les aider mais elle refusa, ne me demandant seulement quelques outils à prêter à l‘homme. Je lui donnai ma boite à outils et offrit à la dame de rester pendant ce temps au chaud. Elle refusa dans un premier temps mais accepta ensuite après mon insistance.
Ils eurent un conciliabule dont je ne pus rien entendre et l’homme partit en direction des bois. J’offris un siège à la femme qui me semblait incroyablement belle. Ses cheveux bruns et son maquillage sombre contrastaient avec son teint pâle.
Mais ce qui me troubla le plus chez elle et qui m’intriguait, c’était un pendentif qu’elle portait autour du cou. Il était en argent et formait un signe ésotérique que je n’avais jamais rencontré : un carré dont une flèche partait dans un angle étrange à chaque extrémité. Cela formait un symbole proche du svastika indou mais inversé et orné d’un carré étrange.
Je me repris, de peur qu’elle ne croit que je ne sois attiré par son décolleté sur lequel il reposait. Nous restions silencieux à boire du café lorsque enfin elle brisa le silence en s’excusant de ne s’être pas présentée avant. Elle était la comtesse Katalin De Nichticov et était venue ici pour se rendre au château qui surplombait la falaise.
Son nom résonna familièrement à mon oreille et maintenant je me rappelle l’avoir lu quelque part sans arriver à me rappeler où, certainement dans les registres du château, mais retrouver dans quel livre exactement parmi les milliers qui en composent la bibliothèque serait pure hérésie.
Nous entamâmes la conversation sur le trajet qu’elle avait fait. Elle voyageait bien dans un carrosse tiré par plusieurs chevaux comme à l’ancienne mode. Elle venait d’un pays de l’est dont je n’ai jamais entendu parlé, certainement ne m’avait-elle seulement dit le nom de la région.
La conversation dériva ensuite sur les raisons pour lesquelles j’habitais ici, mon désir d’en savoir plus sur la région. C’est alors qu’elle me demanda si elle pouvait se permettre de me raconter une histoire qu’elle a vécut ici il y a quelques années. Je répondis par l’affirmative et me rends seulement compte maintenant qu’elle était bien trop jeune et que j’habitais depuis bien trop longtemps ici pour qu’elle ne put se dérouler sans que je ne le sache, mais là, ma surprise n’est pas aussi grande qu’elle ne l’aurait été si je n’avais remarqué ce point sur le coup.
« Les mœurs d’alors et actuelles aussi, je l’espère, veulent que les nobles aillent avec les nobles et qu’il n’en soit qu’ainsi. Bien entendu certains allaient batifoler avec des femmes qui n’avaient pas de sang bleu, cela est regrettable mais il en va ainsi de la race humaine.
« Mais les hommes n’ont pas seulement le monopole des aventures. Alors que le seigneur de cette contrée avait pris pour épouse une jeune fille du nom de Klàra De Nicticov et qui venait de la même région que la mienne, en réalité nous avons une partie de notre arbre généalogique en commun, un homme errant était apparu ici.
« Les gens l’avaient pris pour un noble mais il avait de bien curieuses habitudes. En effet, il dormait dans sa voiture, attachant ses chevaux les uns aux autres pour qu’ils restent sages et dociles durant la nuit. Il n’avait pas de cocher et se déplaçait peu. Personne ne savait vraiment comment il vivait et la curiosité s’éteignit vite à son sujet au profit des trames de la cour des seigneurs résidants.
« Un jour, cet homme dont personne ne connaissait le nom mais dont je puis dire qu’il s’appelait Alexandre De Lamarre, avait acheté la terre que vous possédez actuellement. Il y fit construire cette bâtisse qui était alors bien plus richement parée et luxueuse. Il y vivait reclus, comme un solitaire misanthrope. Mais la légende dit qu’il avait choisi ce terrain car un sous-terrain venant du château y découchait.
« En vérité, il était l’amour de jeunesse de Klàra. Ils avaient partagé leur enfance ensemble et étaient cousins par alliance. Cet amour avait été gardé secret car le destin de Klàra avait été décidé dès sa plus tendre enfance. De dépit, Alexandre avait commencé à se laisser mourir loin d’elle, dans sa contrée natale mais, ayant prit conseil auprès d’un être qu’on nomme là bas l’infant du sire, un être mystérieux aux pouvoirs occultes, il serait venu ici, espérant regagner le cœur de sa belle.
« De son côté, Klàra vivait une vie de noblesse et d’ennui. Elle n’avait pas encore eu vent du dessein de son amour de jeunesse et n’éprouvait rien d’autre qu’une vague amitié envers son mari. Elle partait souvent à cheval à travers les forêts et les landes agréables qui remplissent cette contrée paisible. Ah ce qu’elle aimait cela!
« Mais un jour, sa monture préféré montra des signes de faiblesse. Klàra pensa tout de suite à une blessure mais en vint à constater que la robe de sa monture était des plus propre et saine. En réalité le cheval avait mangé des baies toxiques ou une plante maléfique comme il en pousse par ici. Trouvant la maison d’Alexandre, alors qu’elle ne savait toujours pas que c’était lui qui y vivait, elle s’y précipita espérant y trouver une de ces vieilles érudites en plantes qui sait contrer le poison et qu‘on nomme parfois sorcière.
« Frappant à la porte, quelle ne fut pas leur surprise mutuelle de se rencontrer ainsi! Ils tombèrent littéralement dans les bras l’un de l’autre. Sous le coup de l’émotion, elle défaillit. Alexandre la posa sur son lit et lui prépara une boisson chaude. Ils discutèrent des heures durant, échangeant leurs regrets et leurs espoirs. Inutile d’en dire plus sur l’après-midi qu’ils passèrent ensemble.
« Ils en avaient oublié le cheval qui était au plus mal. Alexandre lui donna l’un des siens pour qu’elle puisse rentrer au castel avant que la nuit ne soit tombée. Une fois arrivée, elle expliqua que son cheval était tombé gravement malade et qu’elle avait dut errer des heures durant avant de trouver une bonne âme pour lui prêter l’étalon. Un écuyer fut envoyé et tout rentra dans l’ordre.
« Plus tard, le comte envoya une invitation à Alexandre mais celui-ci déclina l’offre bien évidement. En compensation de son geste bienveillant pour la comtesse, il reçut une forte somme en pièces d’or ainsi que quelques animaux de basse cours. Ils lui furent livrés par des serviteurs du compte qui avaient emprunté le passage sous-terrain menant du château à la propriété et qu‘ils connaissaient tous. Alexandre les suivit au retour et découvrit le passage.
« Ainsi fait, il envoya une missive secrète à Klàra lui expliquant comment procéder pour qu’ils se voient à l’insu de tous. La nuit, elle s’éclipsait de ses appartements et empruntait la voie dérobée. Alexandre l’attendait à mi-chemin et ils passaient des nuits entières lovés l’un dans l’autre, à l‘abri dans la demeure d‘Alexandre.
« Ceci dura plusieurs mois et rien ne transpira de leurs affaires. Klàra prétextait souvent des maux de tête ou des envies de solitude pour effectuer des promenades suivant toujours le même chemin vers le sud, derrière la colline, dans ces bois que rien ne pénétrait.
« Leurs journées se passaient délicieusement, dans un amour sincère et brillant. Ils discutaient des heures durant de tout et de rien, partageant leurs rêves et leurs imaginations. Le temps de leur rencontre, plus rien n’avait prise sur eux, ils sortaient du monde et allaient dans un lieu qui leur était unique et réservé. Il n’est aucun amour plus parfait que celui qui les unissait.
« En signe d’union tacite, Alexandre lui offrit un pendentif d’argent. Il était de forme carrée dont des flèches auxquelles manquait un trait partaient des sommets suivant un angle magique. C’est celui-là même que je porte et qui a tant attiré votre regard tout à l’heure.
« Rentrant au château, le comte, bien que désintéressé de sa femme, ne mit pas longtemps à remarquer le bijou dont Klàra ne se séparait jamais. Elle lui expliqua qu’elle l’avait acheté à une bande de juifs venus de Hongrie qui vendaient des talismans contre les mauvaises créatures. Il y avait en effet une bande de juifs rodant dans les alentours et partis depuis quelques jours, et même si le comte n’aimait pas trop ce genre de grigri cabaliste, il lui laissa porter ce talisman sans dire mot.
« Le comte, autrefois souvent absent, devint plus casanier. Son âge avançait, en effet, il devait avoir plus de vingt ans de plus que Klàra. Il s’inquiétait de plus en plus pour sa femme. Il demanda donc un jour à l’un de ses valets les plus dévoués de la suivre à distance. Utilisant une longue vue, il scruta le chemin qu’empruntait Klàra lors d’une escapade à cheval. Il la vit alors se perdre dans un bois en contre bas, à flanc de colline.
« Le lendemain, le valet se leva de bonne heure et avait reçut l’autorisation d’utiliser une monture pour espionner la belle. Il resta caché plusieurs heures dans les taillis à guetter l’arriver de la châtelaine. Lorsque enfin elle arriva, il la suivit à pied le long d’un petit sentier. Il découvrit alors qu’elle se rendait dans une cabane, pas n’importe laquelle : celle du sauveteur de sa comtesse.
« Le valet fit son compte rendu au comte qui désira en savoir plus. À l’arrivée de la comtesse il ne dit mot et gardait toute sa rage en lui, bouillonnant intérieurement. Le comte se faisait vieux et était victime de ses os qui craignaient l’humidité. C’était un de ces jours où il avait grande peine à bouger.
« Assis dans son grand fauteuil, dans sa bibliothèque où il mangerait et dormirait certainement ce soir, il prit Klàra et lui demanda des explications. Confuse et en proie à la peine, elle n’eut que ses larmes à donner pour réponse. Le comte n’eut pas à chercher plus loin pour comprendre. Il se mit alors à hurler, à appeler ses valets, des membres de sa famille qui étaient de passage.
« De peur, Klàra partit à travers le castel dans les corridors les plus éloignés du château. Elle emprunta alors le passage secret où ses pas résonnaient et l‘affolaient encore plus. Elle entendit derrière elle ses poursuivants qui étaient encore bien loin mais auraient raison de la distance qui les séparait.
« Sortant dans la forêt, elle emprunta un chemin qu’elle connaissait bien mais la nuit était sombre, sans lune. Sa progression était des plus difficile, elle trébucha et se blessa par deux fois sur des racines apparentes de grands chênes. Derrière elle, les vilains avaient des lanternes qui les aidaient et ils s’approchaient à grande vitesse.
« Enfin elle vit la clairière devant la maison d’Alexandre. Elle se mit à hurler comme une damnée. Alexandre sortit alors et comprit tout de suite le danger. Il rentra et saisit une épée de cosaque qu’il avait gardé depuis son adolescence, un cadeau de son père. Il se mit à courir en direction de sa bien aimée mais celle-ci trébucha et tomba lourdement sur le sol.
« Elle ne bougeait plus et une mare de sang s’était formée à sa tête. Alexandre n’y croyait pas. Il se pencha, caressa ces doux cheveux bruns. Les assaillants arrivèrent et constatèrent la mort de leur comtesse. De rage, Alexandre se mit à trancher dans le vif des corps innocents et désarmés. La folie et le désespoir s’étaient emparés de son âme. Pas un seul ne survécu. Les corps étaient si lacérés qu’il aurait été impossible de savoir qui était qui au milieu de ce tas de chair ensanglanté. Un vrai carnage digne d’être narré dans les terribles récits qui avaient circulé sur le voïvode roumain Vlad Tepes Dracula.
« Alexandre fut pris d’une sorte de folie. Il pris la roche arrachée à la terre sur laquelle le crâne de Klàra était allé se fendre et là sorti. À l’aide d’une pelle, il grossit le trou et le creusa à une profondeur humaine. Y plaçant Klàra dans la position verticale, il dit quelques mots dont nul ne pourrait expliquer le sens ni la teneur.
« À cet instant, il fut tenté d’aller s’enterrer avec elle mais cela lui aurait été physiquement impossible. Il déposa un baiser sur la main de sa belle qu’il laissa ainsi et recouvrit le corps. Avant de jeter la dernière pelletée, il alla briser une branche de chêne et la planta dans la terre, là où était la main tendue vers le ciel de la défunte.
« Errant les quelques heures qu’il lui restait avant le lever du soleil, il tentait de se convaincre que ce n’était qu’un mauvais rêve, un cauchemar, puis il faisait l’inverse, essayant de ne pas sombrer dans la folie et se persuader que c’était ainsi qu’allait la vie, que nous courrions tous vers la mort et que, peut-être, ils seront réunis un jour quelque part, libre.
« Le soleil commençait à darder ses premiers rayons au loin au-dessus de la cime des montagnes. Alexandre était assis près de l’étang qui se situe non loin d’ici. Voulant se rafraîchir, il se leva et se plaça au-dessus de l’eau. Il y vit d’abord son reflet qui se troubla et une apparition se forma à la surface de l’eau. C’était sa bien aimée qui lui souriait une dernière fois. Voulant la rattraper, l’embrasser, la garder, il lança ses mains en avant et chut dans l’eau. Il n’avait jamais appris et nagé mais même s’il l’avait sut, son sort aurait été le même. Il ne s’était même pas débattu et s’était laissé sombrer au fond de l’étang.
« On raconte que le chêne s’est transformé en pommier, que c’est celui qui trône devant chez vous. On raconte aussi que les âmes des deux amants errent parfois dans les nuits de pleine lune.
« Il arrive, il doit avoir fini. Dit-elle en voyant l’homme revenir.
Après m’avoir remercié de mon hospitalité, elle partit rapidement. Je n’avais même pas eu le temps de la remercier du récit qu’elle venait de me conter. Pour l’instant, j’allais me coucher et dormir, j’étais fatigué. Avant de m’endormir, je me rappelais deux détails étranges : Elle m’avait dit que le symbole qu’elle portait était celui de Klàra mais que celle-ci ne le quittait jamais et que donc qu’elle avait été enterrée avec, comment pouvait-elle l’avoir elle-même en ce cas? Mais aussi, n’avait-elle pas appelé l’homme Alexandre en l’appelant dans la nuit alors qu’elle le rejoignait?
Le lendemain, toujours tracassé par cette histoire qui devait être forcément imaginaire, sorti de l’esprit inventif et formidable d’une belle femme certainement très instruite, je me décidai tout de même de creuser autour du pommier. Après tout, cela ne me coûterait rien et me permettrait d’assouvir ma curiosité.
À peine eus-je donné un coup de pelle que la base du tronc me semblait être une main. Je continuais avec précaution pendant toute la journée, omettant même de manger ou de préparer mon départ du soir pour la ville. J’avais déterré une partie du corps enterré verticalement et dont les ossements de l‘avant bras se perdaient dans le bois de l‘arbre.
Elle avait la main en hauteur, un collier identique à celui de cette femme venue cette nuit, mais plus troublant encore : sa robe était blanche, ornée de dentelles et bordée de franges rouges, identique à celle de mon invitée nocturne.
J’étais troublé, agité et je n’avais qu’une envie c’était d’aller sonder l’étang. Mais les obligations du quotidien m’attendaient et je crois qu’il en était mieux ainsi. Je remis la terre en place et partis.
Depuis lors, je n’ai jamais parlé de cette rencontre et de cette histoire à qui que ce soit, je n’ai pas sondé l’étang ni recreusé la terre autour du pommier dont j’ai constaté par la suite l’étrangeté de la base du tronc, la partie où une main semble se dessiner, qui est semblable à celle d’un chêne. Je préfère laisser les morts en paix, qu’ils s’aiment de toutes leurs forces et hantent ces lieux où ils m’ont accueillit.
Entre l’Une et le Ròdeur ,
Un Brin de Conte invite au Songe ,
Pour Prendre Mesure avec le Coeur ,
D’une Mère Nature où deux Âmes Plongent.
~
A bientôt Dame Plume ,
Nos Rêves sont Faits d’une Même Ecume.
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« Songes «
D’une Rive à l’Esprit , vont les Rêves de l’Ancienne ,
Foi de Sève ses Mots viennent , Bercer nos Cours de Vies ,
Par Courants Hors Surface , la Mémoire des Passés ,
L’Echo Aime s’y plonger , Sonder l’Âme Jour et Nuit .
~
Découvrant sous les Pierres , des Trésors de l’Histoire ,
Les Songes Naissent en Regard , dans le Lit des Rivières ,
Prisonniers dans la Nasse , dès l’Hors qu’Ils aiment Filer ,
Sous menace de l’Oubli , face aux Lunes qui s’égrènent .
~
Quand le Temps Sablier , Trouve en l’Une sa Mesure ,
Sage Repos de Nature , laisse une Onde s’écouler.
»A l’hors Songes Chevauchés , Parle aux vents des Murmures «
Un Vivant a de l’Allure , quand il sait Voyager .
~
Lissant là des effluves , qu’il nous faut Traverser .
Des Rapides sans Frontières , d’autres Formes Essentielles ,
Au Berceau de la Source , son Visage en Reflet ,
Lentement s’amoncelle , se ressourçant vers Mère .
~
Pour comprendre ce Chemin , aux Rayons d’un Soleil.
L’Astre nous vient par Eveil , effleurer notre main ,
Sans Pleurer son Chagrin , j’ai suivit son Conseil ,
Longer l’Onde jusqu’au Gué , Evitant trois Ornières .
~
Dans le Nid des Lisières , dormaient belles Pensées ,
Les cueillant en Sommeil , pour offrir au Destin ,
Cinq Silhouettes Ethérées , vont d’Offrandes à l’Entière ,
Sceller l’Ombre Etrangère , à l’Ecorce d’un Veiné .
~
Par ce Sceau déposé , s’entremêlent plus d’un Fil ,
Au Grand Fleuve Fragile , les dés s’en vont Jetés ,
Sur son Île , la Jetée , se Déserte pour la Ville ,
La Forêt semble Vile , Combien s’en vont d’Orées ?
~
« Souverains sous Lames , Compagnons d’infortunes .
Nobles Esprits Oubliés , Pâles Fantômes Ephémères ,
Aux Vestiges du Charme , Reste Sombre Rancune ,
Pour les Sombres non Liés , par le Voeu de Lumière. »
~
Jetant l’encre par Ecrits , sur ses pages d’Amertumes ,
D’Âpres Verts d’Outre Mère , Chantent bleus Ciel des Gris ,
L’Onde est Teinte au passage , des Eclipses de L’une ,
Nuançant sa Colère , Dans la Douce Poésie .
~
Apaisant ma Furie , Par un Vers d’Infortune ,
Pour ne pas boire l’Amer , j’ai entendu ses Cris ,
Décrivant des Sillages , par la pointe de Plume ,
Aux Ans Bruns de l’Ecume , ma Muse Perçut un Si .
~
Songe Reflète pour un Si , Traverse l’âme née de Souche ,
Se languit des Racines , délestant tout Mépris ,
Quand la Dame me Touche , sa Flamme Luit d’Origine ,
Il est Temps d’être en Signes , Autrement qu’un Ami .
~
L’Une et l’Hôte se Destinent , C’est en Vers qu’Ils font Mouche ,
L’Haut s’en vient à la Bouche , Pour des Songes entre Lignes .
~
A Présent dans l’Instinct , ma Réelle évidence ,
D’une si Frêle Naissance , l’Esprit vient à grandir .
Pour Neufs Songes à Venir , Dix Visions prennent Sens ,
Chaque Essence a Conscience , au deux là de le Dire .
~
« Vivre l’Infime c’est s’Ouvrir , Être une Belle Différence «
Onde Berceau de ma Vie , Ta Lumière est Sublime ,
« Quand le Songe couche en Rimes , les Mots dorment dans ton Lit ,
Entre l’Orme et le Buis , l’Anneau d’Hors pr Alliance. «
~
Quelquefois un Songe casse , et l’Hier Trouve sa Place .
Décrire sous vers l’Ancien , Regarder son Miroir ,
A l’Orée du Savoir , c’est Songer tout en Liens ,
Prendre Part a Faire Bien , mettre du Sien à l’Histoire .
~
Jamais d’Âme né Avare , en Apposant sa Trace ,
Paraphant l’Illusoire , important ô Combien ,
Pour y voir en Préface , la Mémoire qu’On Efface ,
Tout Dépend au Départ , des Souvenirs en Communs.
~
Par le Feu des Lignées , la Forêt née Primaire ,
Alchimie en Eaux Claires , les Arbres sèment à Portées ,
Hauts Courants de Pensées , Habillés de Lumières ,
Tel Automnes d’Univers , Songent les Toiles étoffées .
~
Dame Invite en Lisière , dans les pas de l’étrange ,
A poursuivre l’Echange , fait de Songes Aurifères ,
Offrant l’Une toute entière , Pour Sceller doux Mélanges ,
Si deux Ailes ont les Anges , Rien ne Change en Hiver.
~
Depuis Vivre est en Plaine , Maille d’une Chaine d’Amitié ,
Le Songe d’Hors vit Relié , Aux Racines du Grand Chêne ,
L’Oeil de l’Une ma Souveraine , vient sous Vents à Reflets ,
D’un Vivant Divisé , Renouer son Poème.
~
Sa Magie a d’Orée , la Saveur d’Autres Foi .
La Couleur d’Humbles Rois , sur le Grain des Rochers ,
Aile ne fait que Passer , mais sa main va de Soie ,
Dans l’Esprit de Gaïa , Puiser l’Onde à portée .
~
Aux Sillons des Âmes Soeurs , bien des Rêves ont Coulés ,
Coeurs de Sève épuisés , ont Connu la Douleur ,
Pour des Frères qui se meurent , Veilleurs déracinés ,
Une Lueur aux Aguets , par le Songe Demeure .
~
Au Chevet des Couleurs , Dense Esprit Bien-Aimé ,
Huit Nuances aiment Danser , dans les Bras de l’Alliance ,
Mettre enfin Délivrance , par un Souffle Nouveau Né ,
Quand le Songe est Bercé , Chaque Maux a sa Chance.
~
« Souffle Automne dans l’Ether , Au delà des Vallons «
Dame Pardonne l’Irraison , Donne un Nom aux Grands Pairs .
Sur le Seuil Ailes s’Allongent , Portent Branches Oraisons ,
Pour les Yeux du Dragon , l’Arbre est Elèmentaire .
~
Première Force de la Terre , ses Rayons nous parviennent ,
L’Emotion dans nos Veines , va de Mise à l’Aurore ,
Onde Promise par le Sort , Commune Larmes d’Ancienne ,
La Lumière vit son Règne , au Royaume de la Flore .
~
L’Hors d’une Hôte Aventure , sur des Pentes Escarpées
Coupé du Monde Branché , le Songe aime sa Nature ,
Rien ne Vibre entre Murs , au Diapason Relié ,
Ailleurs Réside sa Clef , Entre Voûtes et Azurs.
~
A Fleur du Chant d’Eole , Printemps de Songe Ainé ,
En Liesse était l’Eté , Le Vent Tonnait Paroles :
~
« Ne Sombre pas en détresse ! , Veilles du Haut de l’Atour ,
Si demain l’Une est Lasse , quand les Hommes l’Abandonne .
Sache qu’Idiots la Délaissent , Mais Femme est Comme le Jour ,
Eternelle Libre Cours , c’est à Mère qu’elle se Donne .
~
« Effleure l’Ambre des Tours , Orne l’Ombre par l’Ivoire ,
Ô Désespoir vit l’Espoir , Ecorce le Sombre , Cerne l’ivresse.
Tiens Toujours ta Promesse , Accorde au bon Vouloir ,
Hors Mensonges , Songe à Voir , Puis Discerne la Déesse. »
~
Pour son Royaume Uni , Racines et Ailes Autour ,
l’Arbre est Source d’Origine , Berceau en Bois Magie ,
Gardienne du Songe Esprit , Couronnant l’Âme d’Amour.
Son Vivant à Rebours , Conte le Temps de nos Vies .
~
NéO~
http://drenagoram4444.wordpress.com/songes/
je comprend moi ta référence au conte sur ma petite participation
c’est que tu aimes çà je vois
comme j’envie la fluidité d ta plume e t la richesse de ton vocabulaire je rame un peu avec , je suis bien plus douée a manier les termes médicaux
je reviendrais lire ton histoire plus tranquillement
trop de boulot pour ce wwek end de Pâques j’en profite pour te souhaite de joyeuses fêtes