Je suis partie chercher une tasse dans le buffet de la salle à manger, j’ai trouvé une veste, mis la veste, suis revenue dans la cuisine. Sans la tasse. Je suis à nouveau allée chercher la tasse oubliée, me suis assise à mon bureau, j’ai écrit. Je me suis levée, suis allée sortir la tasse du buffet, me suis rassise à mon bureau. Oui, rassise. Comme de la mie, comme une miche de plusieurs jours, vous avez bien lu. J’ai continué mon texte, me suis levée à nouveau, ai pris la tasse, suis allée finir mon repas. Ah, oui, la tasse ? C’était pourquoi déjà ?
Voilà, j’y verse un peu de vin. Pour voir s’il est meilleur que dans un verre.
J’ai voulu goûter mais c’est du râpeux, du qui prend le palais, le gosier et la langue avec. Franchement la bouteille était belle, mais pour le reste… Il finira inéluctablement dans la bonde de l’évier, quelle vie de misère que celle d’un mauvais vin.
Mon corps est imprévisible, il va, il obéit à mes impulsions* dans sa définition la plus simple, et puis se laisse distraire, il m’accompagne toujours car c’est lui qui me tient en vie, en envie de vie. Et quand mon corps se détend, c’est qu’il est en confiance.
L’autre jour, mon corps était tellement en confiance qu’il m’a fait cette drôle de farce. Je venais de faire la vaisselle, et puis pour faire de la place sur mon égouttoir, j’essuie une boite en plastique, et ma main la dépose dans une poêle propre posée sur la plaque de gaz.
Mon corps va s’asseoir devant l’ordinateur, puis revient à la cuisine. Mon cerveau pris de doute va vérifier la poêle. Mon corps l’accompagne toujours un peu, on ne sait jamais, des fois que mon cerveau se perde. Et bien oui, le gaz allumé à feu doux dessous attendait les poissons panés et avait reçu une boite en plastique, ce n’est pas tout à fait comparable et pourtant, c’est mon corps qui l’avait déposée là. Et mon cerveau, il faisait quoi encore, celui-là ?
Le fond de la boite avait fondu.
Et les poissons panés étaient toujours au frigo.
Bref, mon corps est un farceur. Mon cerveau ne lui est parfois d’aucun soutien. C’est déplorable, un peu comme un état avec son peuple, pitoyable devrais-je dire.
Et bien moi j’affirme que ce n’est pas une raison pour être défaitiste. Car si les feuilles mortes se ramassent à l’automne, elles sauront faire l’humus du printemps qui suivra.
C’est bien logique ! Enfin, tellement ça me paraît clair, que…
J’ai l’impression d’avoir perdu mon raisonnement, non ? De quoi je parlais ?
Ah oui ! C’est ça ! Le fond de la boite, le fond fondu, le fond fondu et collé, ainsi font font les petites boites en plastique collées… lui, il fera quoi ?
Déjà bien heureux qu’il se soit décollé du fond de la poêle une fois refroidie.
Je vais dans la salle de bain pour allumer le chauffage et je me souviens que j’ai du linge à plier dans la chambre. Je bifurque pour aller plier mon linge, je reviens devant mon bureau. Des tas de chaussures traînent devant le meuble prévu à effet de leur rangement. Pof, mon corps se penche, aligne tout ce petit monde sur les étagères. Le réveil sonne, c’est l’heure d’aller prendre la douche. Et voilà ! La salle de bain glacée, et mon corps frissonnant, mais où est donc passé mon cerveau ? Cette fois j’ose le dénoncer, il est égaré.
J’allume le chauffage, je repars lire un peu, en attendant. Je tombe sur l’horoscope du jour.
Natifs de janvier, ne lâchez rien, car même si la traversée est rude, elle finit toujours par amener à bon port.
Alors je ne lâche ni mon corps imprévisible, ni mon cerveau aéré.
Et mon cerveau se tient au dessus de ma tête, flottant.
En attendant, le radiateur chauffe la salle de bain.
Et puis l’état, n’est-il pas le représentant du peuple ?
Donc le peuple s’auto-maltraiterait-il finalement ?
Je demande à l’état de cesser de gaspiller les fonds fondus de boites en plastique, les fonds fondus et collés, ce sera ma doléance du jour.
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Conclusion : ça paraît évident bien sûr…
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* Impulsion : Action de pousser pour provoquer le mouvement.
Me demande s’il ne vous pas un décontractant neuronal. Ca y est, j’ai trouvé, il vous faut des vacances pour tout laisser en plan, les godasses, les poêles, les poissons panés, les boites en plastique, les couverts de Geluck, le frigo, les tasses et tout le saint touin touin. Ceci dit, pas l’écriture, ça c’est la seule chose recommandée par le docteur bibi qui apprécie beaucoup et toujours !
J’adore les prescriptions du bon docteur bibi ! Que voilà de quoi me décontracturer tout le système nerveux, et me faire rêver à des doigts de pied en éventail, et des doigts de main au clavier, oui, voilà de quoi soulager les maux neuronaux… 😀
Ah tu es native de janvier ?
On a le même horoscope alors 🙂
Bisesssss 🙂
Hé hé, alors on ne lâche rien ! Naître en plein cœur de l’hiver, c’est déjà savoir que le printemps suivra.
Bon, ok, je ne me suis pas foulée pour dire ça. 😉
Bises Valentyne. 🙂
Alors, j’avoue, je savais que le printemps précédait l’été mais je n’avais jamais fait le rapprochement avec l’hiver… Parce que, du coup, l’automne précède-t-il ou suit-il le printemps ? Non parce que c’est pas pareil parce que j’utilise essentiellement des couverts en pique-nique et comme je ne pique-nique que rarement l’automne, s’il précède l’été, rien ne presse à ce que je les achète vu que le printemps passe avant et que, franchement, ne nous mentons pas, la probabilité qu’un jour de beau temps coïncide avec un jour de pique-nique en hiver, c’est aussi peu probable qu’un bout de pain qui ne tombe jamais dans le fromage… Et sinon, avec de la chapelure, la boîte se serait pas moins attrapée dans le fond de la poële ?
ah ça ! Je suis bien d’accord ! Après tout, je ne vois pas pourquoi il faudrait accepter l’ordre des saisons sans se poser de question. Si l’on faisait un référendum à ce sujet, pour sûr que nous aurions quelques surprises. En ce qui concerne les pique-niques je remets aussi en question la fondue bourguignonne, assez peu pratique au final. Vu la nature des couverts utilisés en de telles occasions. Et puis pour répondre à l’interrogation existentielle finale quant à la chapelure au fond de la boite, il est vrai que si c’était à refaire, je n’hésiterais pas à en saupoudrer la poêle. Ce sont de nos erreurs que l’on apprend, n’est-ce pas ?
Sur la question du bout de pain qui ne tombe jamais dans le fromage, je me demande si Lafontaine y a pensé, et si le renard apprécierait.
Donc tout raisonnement confondu, il ne faut jamais tarder à s’équiper, sait-on jamais qu’une nouvelle loi passe au sujet de l’ordre des saisons.
Je connais un lapin et une tortue qui, faisant une course, sont malencontreusement passés sur une poële posée sur un feu allumé… Je ne te dirai pas qui mais ce n’est pas celui qui tu crois qui a
fini « à la moutarde » !!
Naaaan ! Yzont pas fait ça ? Je vote pour l’interdiction des poêles à frire, trop dangereux ! 😀 Eradiquez-moi tout ça !
J’ai ri, mais j’ai ri ! je me reconnais bien là j’avais même écrit un article de même acabit, (je voulais te mettre le lien mais je ne le trouve plus évidemment !) mais tu connais la définition d’un distrait : c’est quelqu’un de très concentré…sur autre chose !
Bises
aaaarrrrgggghhh ! Je rêve de lire ça ! Je me concentre pour l’instant sur la digestion de mon repas, et cela me donne de la distraction à revendre, je vais tout de même tenter de me rassembler avant de partir travailler, pour qu’au volant je ne sois pas tentée d’à nouveau poser une boite en plastique sur une poêle brûlante. 😉
Merco Mi, euh, merci Mo, voilà c’est pas gagné tout d’même…
https://monesille.wordpress.com/2015/03/30/caprice-a-la-lavande/
Tiens je l’ai retrouvé, je te mets le lien, j’avais écris ça pour une participation à l’atelier de Leiloona de Bricabook. Mais bon je ne suis pas allée jusqu’au Tupperware pané ! Bises
Eh eh ! Le cake n’est tout de même pas passé loin du charbon ! 😉
J’exagère ? Euh… 😀
Exact mais il était bio, lui !
Bises et bon week-end 😀
Cela me fait penser à quelqu’un, mais qui, mais qui?…
Ciel! Serait-ce moi-même?
Ouinnnnnnn……….
Tiens donc ! Le tupperware pané te connait aussi ?
Il faudra bien que l’on édite sa recette un jour… 😉
[…] https://jobougon.wordpress.com/2015/10/15/tete-en-lair-poetique-tete-dans-lair-des-courants-dair/ […]