Brin d’herbe
J’ai glissé, dit la glace !
J’ai glissé sur moi-même
et me suis retrouvée,
un peu plus bas,
un peu plus près du pré,
venue pour abreuver la racine et le brin
qu’hier tant j’admirais,
par ma disparition.
Pourtant bien encore là,
gardée dans sa verdure et sa vitale racine,
j’aspire d’autres eaux
et sels minéraux,
et l’ancrage pivot que la coiffe creuse au sol
me rendra plus solide que cette matière figée
qu’hier j’étais encore.
J’ai coulé librement jusqu’à être aspirée,
mon brin s’est ressourcé,
sa croissance de printemps
vient nourrir le terreau
dans le cycle de l’eau,
de la terre,
de la vie,
et nourrir le troupeau.
Un mouton égaré
un jour viendra croquer
ma longue feuille verte
qu’un vent vint caresser.
Aujourd’hui je m’balance
au gré de son printemps.

Jolie poésie printanière !
Un brin conscience de toutes les formes de vie, merci marinadedhistoires.
Eternel recommencement de la nature 🙂