Parce-que les crayons ont les narines fines, autant dire que leur odorat dépasse les frontières du réel, et voici pourtant qu’elles nous annoncent un agenda objectivé par la matière, ah mais, ça ne va pas se passer comme ça !
Il s’avère que le hasard fait bien les choses puisque je calais lamentablement sur le sujet lorsque, au détour d’une exposition photographique, je passai par la cuisine où la réalité fantasmagorique de l’objet en question me sauta à la figure.
Je le tenais, mon article de juin, et pas que par trois pattes.
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C’est en Shakespearant que le croiset d’Alexandre emmêla ses pinceaux et embrassa la carrière presse-poétique.
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Le presse-poésie
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La poésie mon ami,
Ne s’apprend pas dans les écoles.
Elle s’invente aux écueils de vie,
Aux rires et à ses cabrioles.
Elle se laisse prendre aux larges rêves,
Qui naissent sous les pas des fées.
Aux traversées un peu funèbres,
Aux agendas un peu défaits.
Cette fois-ci l’objet était né,
D’un inventeur de qualité.
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Quel est donc cet œil oblique aux longs cils balayés et contraires ?
Est-il porté d’un courant d’art qu’un flux glacé parcoure sa silhouette élancée ?
Avec son abdomen pointu, tel un gros insecte perché sur ses longues, très longues pattes, moi, je sais bien qu’il s’apprête à bondir.
Pourtant, son regard métallique ne tremble pas d’un millimètre, et de son immobilisme absolu, il balaye les trois cent soixante degrés environnants avec la froideur magistrale de sa vision épicanthique.
Pour peu que je le quitte des yeux quelques secondes, je l’imagine dépliant une à une ses longues et interminables pattes pour silencieusement disparaître dans un angle du mur sous une voile tissée avec la patience de l’orfèvre des toiles opiliones.
L’observateur le plus affûté pourrait le prendre pour un pur objet décoratif. Serait-il futé qu’il ne connaisse son créateur, il serait alors tenté de récuser cette affirmation. Car c’est bien d’utilité que son visage d’obus coule son attention vers la grande coupe à fruits où trône, au sommet d’une pyramide de pommes, de pêches, d’abricots, de nectarines et de kiwis une magnifique orange couleur soleil couchant qui viendra prochainement coiffer son crâne glabre pour parfaire l’équilibre alimentaire matinal de son propriétaire.
Serait-ce casser trois pattes à un pseudo-insecte que d’affirmer illico que sa naissance est due à l’idée lumineuse issue d’un cerveau bien inspiré ?
Puisque ce presse-agrumes, né d’un courant d’art créateur, a été imaginé par Monsieur Philippe Starck, voyez plutôt comment Arthur Bonnet en parle.
C’est totalement baroque😀
Bravo!
Un seul presse-poésie vous manque et tout est dépeuplé…
Merci Narines de Clémentine.
:D!
J’adore! Cette brocante de juin est une mine 😉
Ouh là ! De crayons ? De rien ? De minerais ?
ça me rappelle une mine tiens.
https://jobougon.wordpress.com/2016/01/11/coup-de-grisou-dans-la-mine/
Je vais voir cela, qui semble explosif!
Je l’avais tout de suite reconnu ce presse-fruits d’Alessi dessiné par le maître. Car la poésie était à coup sûr d’une inspiration maitrisée, de qualité (oui) et si j’ose dire lumineuse ! Bravo pour ce texte, chère Jo, car personnellement, je cale devant le trou noir !
Ose le dire, Anne, et le trou noir ouvre sur une chaussette carrément étendue sur le fil à sécher les archiduchesses après passage à presse. Seize âmes, ouvrent toit. Et la lumière fut !
https://annedenisdelln.wordpress.com/2017/06/15/les-saucettes-de-larssidussesse-sont-elles-sesses-arssi-sesses/
Merci pour la pub ! Bonne journée à toi car ici en Belgique, nous avons vécu des jours torrides ! Nous, les Nordiques, on n’est pas habitués du tout ! Des températures à la hauteur des pattes de cet objet, impériales !
Comment vient l’inspiration, enfin…
Gloire à l’insecte aux longs cils!
Bon WE
Mo
Insecte aux yeux de biches, whouah ! J’adore !
Le WE a été bon, merci Mo.
Bises
[…] Jobougon ajouta son Presse-Poésie à nos […]
Je suis allée voir ce presse poésie , mi araignée mi fusée ..)
Je file me presser -sans me presser toutefois nous sommes dimanche – une orange coucher de soleil
Bisessss
Un jus d’ouest solaire, sûr que je n’ai pas mieux.
Je suis sous le charme du paysage brossé avec sabots et crinières, superbe !
Merci Valentyne.
Bisessssss
[…] Jobougon ajouta son Presse-Poésie à notre […]
Empressée à découvrir cet objet, tout en parcourant à petit pas ce texte enjoué, et porteur de mots nouveaux pour moi.
Bel objet starkien, il allait de soi de le presser de questions.
Un presse poinson c cédille question ?
Ah mais ! Voilà une idée à retenir.
Merci Jacou 33
[…] puis le Sécateur de Frog, le Presse-Poésie ( !) de Jobougon, une sombre Histoire de cuiller chez la Pattedanslencrier ; ici-même, la […]
C’est effectivement un objet qui peut se targuer d’être à la hauteur 😉
A la hauteur de haut comme trois pommes, ça se peut ! 😉
ça serait un poil loufoque si c’était pas du Jobougon de la bonne mine ! Excellent !
Conclusion : la pilosité de l’objet textuel ne s’épile pas à la mine. Mais alors, qu’est le loufoque devenu ?
Merci carnetsmarins du vocabulaire.