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Qui a gribouillé cette page ?
Elle a du être très blanche.
Est-ce que son grain était doux ?
Est-ce qu’il y avait d’autres lignes ?
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Dans les angles de chaque carreau,
J’aurais bien aimé deviner,
Le paysage de l’autre côté.
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Qui a parcouru ce vélin ?
Vous prétendez qu’il était vierge,
Issu tout droit d’une papeterie,
N’y avait-il pas quelques rimes ?
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Dans le creux de chaque strophe,
Vous y inventiez cette plage,
Dont je rêve les grands soirs d’orage.
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Dites, ne me racontez pas d’histoires.
J’ai bien lu ce poème d’amour,
Tout ceci a vraiment existé.
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Vous m’affirmez que la feuille de papier,
N’avait pas été griffonnée.
J’y ai vu une fleur aux épines,
Un petit prince sans carabine,
Et des étoiles au firmament.
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Ne vous moquez pas de moi.
Dans ses cheveux couleur de blés,
Les rayons étaient enchantés,
Caressés des vents Alizés.
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Tout ceci a vraiment existé,
Je vous l’assure. Un renard y était,
Un mouton, une caisse. S’il vous plaît,
Dites moi que tout ça y était.
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C’est vrai ?
Ces mots bleus ont vraiment existé ?
Ça a vraiment existé ? Vraiment ?
Poème sur la 7ème
Qui a couru sur cette plage ?
Elle a dû être très belle.
Est-ce que son sable était blanc ?
Est-ce qu’il y avait des fleurs jaunes
Dans le creux de chaque dune ?
J’aurais bien aimé toucher du sable
Une seule fois entre mes doigts.
Qui a nagé dans cette rivière ?
Vous prétendez qu’elle était fraîche
Et descendait de la montagne.
Est-ce qu’il y avait des galets
Dans le creux de chaque cascade ?
J’aurais bien aimé plonger mon corps
Une seule fois dans une rivière.
Dites, ne me racontez pas d’histoires.
Montrez-moi des photos pour voir
Si tout cela a vraiment existé.
Vous m’affirmez, qu’il y avait du sable
Et de l’herbe, et des fleurs
Et de l’eau, et des pierres
Et des arbres, et des oiseaux ?
Allons, ne vous moquez pas de moi
Qui a marché dans ce chemin ?
Vous dites qu’il menait à une maison
Et qu’il y avait des enfants qui jouaient autour ?
Vous êtes sûrs que la photo n’est pas truquée ?
Vous pouvez m’assurer que cela a vraiment existé ?
Dites-moi, allons, ne me racontez plus d’histoires
J’ai besoin de toucher et de voir pour y croire
Vraiment, c’est vrai, le sable était blanc?
Vraiment, c’est vrai, Il y avait des enfants
Des rivières, des chemins
Des cailloux, des maisons ?
C’est vrai ?
Ça a vraiment existé ?
Ça a vraiment existé, vraiment ?
Qui a vu cette femme
Elle a dû être très belle.
Est-ce que ses yeux étaient noirs ?
Est-ce qu’elle portait une légère robe ?
J’aurais aimé toucher sa peau
Une seule fois entre mes doigts.
Qui a joué avec cet enfant ?
Vous prétendez que vous ne savez plus jouer
Et vous restez des heures étendu
A regarder les nuages passer.
Vous y découvrez un éléphant
Un éléphant blanc au corps diaphane
Il se déploie, se détache, se délite
J’aurais aimé le voir
Montrez-moi des photos pour voir
Si tout cela a vraiment existé.
Qui a chanté comme un oiseau
Qui a volé à sa suite
Allons dites-moi comment faire
Pour l’accompagner dans son périple.
Moi aussi je veux partir
Partir à l’horizon
Je veux retrouver la femme
Je veux revoir les enfants
Je veux retrouver les nuages
L’éléphant blanc si élégant.
Je veux grimper sur son dos
Je veux partir à mon tour
Vraiment j’ai besoin de voler
Vraiment je dois m’éloigner.
Voler, chanter, siffler
Attendez-moi, ne partez pas sans moi
Attendez-moi
Ne partez pas
Ne partez pas sans moi
Merci Alphonsine, pour cette poésie légère à dos de nuages.
Une suite possible serait de lui composer une très belle réponse.
Il y avait une femme,
Elle était si belle avec ses grands yeux verts.
Elle portait une robe légère,
Une robe de lumière,
Une robe éphémère,
Comme l’éléphant aux ailes diaphanes,
Qui se déplaçait dans la gamme,
Des ré, des do, des si dorés,
Aux pics des massifs crénelés,
Qui accrochaient les blancs moutons,
Aux cimes des creux et des vallons.
Sa robe dansait dans la blancheur,
Et le coton tissait l’ardeur,
A la profondeur de l’émeraude,
Où son regard lui chuchotait.
Je t’attendrai, je t’attendrai.
J’en reste coite de vos textes à toutes deux qui suivent ce très joli poème plein de regrets, de vague à l’âme, de nostalgie.
Merci Anne.
J’ai toujours beaucoup aimé cette chanson de Johnny, qui sait éveiller chez moi un sentiment de paradis perdu. La réécrire s’est un peu imposé à moi, comme ça, dans l’instant.
Si quelqu’un m’avait dit que les poèmes naissent d’eux-mêmes, sans que rien ne les suscite, je ne l’aurais jamais cru.
Pour l’agenda, c’est cuit. Il n’y a pas les cinq titres.
😉
Pourquoi ce serait cuit ? Y en a plein qui ne respectent que peu ou prou les règles qui au demeurant sont là pour être parfois respectées, parfois frôlées, souvent outrepassées.
Bon d’accord, si c’est mi-cuit, je vais tenter la mi-crue et aller le proposer à nos deux organisatrices de l’agenda ironique du mois de mai.
J’outrepasserai joyeusement la règle si elles y consentent aussi.
😀
Les règles, c’est une sorte de code en fait. On en fait ce qu’il faut. Je n’ai pas osé de proposer de prendre ce texte dans l’agenda musical, mais il y a tout à fait sa place.
Je ne lis jamais de poésie, mais lorsque je t’ai lue, puis que j’ai entendu Johnny chanter, ça m’a pris toute seule et j’ai écrit le texte d’une traite. Ensuite je suis revenue l’écouter à nouveau, puis te lire encore et encore. Quel rythme, quelle progression…
Outrepasse ! Tu fais bien et très belle réponse d’Alphonsine 😉
Voilà une facette de l’écriture que j’aime particulièrement, celle de rebondir sur un texte, qui va faire rebondir quelqu’un d’autre sur ce nouveau texte, et ainsi de suite, comme un ricochet sur l’eau. La merveille du partage et de la reconnaissance. Merci pour l’outre, merci pour les nuages qui passent, merci pour le poème en trait.
C’est vraiment un beau déchainement poétique, de jolies vagues de mots…
Sur les flots de nuages, caressés des alizés, l’océan atmosphérique s’inscrit à l’encre poétique. Un doux déchaînement, moelleux et aérien.
Merci Leo.
Je ne connaissais pas cet enregistrement de Johnny.
Et ta version est délicieuse.
Merci pour ce beau moment poétique, Jo.
¸¸.•*¨*• ☆
Enchantée d’apprendre que Johnny a encore des trésors a dévoiler, et merci à toi Célestine pour ce beau compliment.
Je me demande parfois où le cerveau va se connecter pour aller chercher ses sources d’inspiration.
Lui aussi doit avoir un trésor où puiser, et de temps en temps, il nous en offre un échantillon. 🙂
Bises Célestine.
Alors la … Bravo ! A toi, et a vous pour vos echanges poétiques avec Alphonsine ! Je viens lire chaque propositions une a une et quel exercice délicat que de passer d’une histoire a l’autre et là … Je reste presque muette face a tant de splendeur dans ces mots ! Magnifique exercice, merveilleuse danse des mots, superbe tout simplement
Je subodore une probable influence musicale à l’origine des transports aériens poétiques ! 😉
Merci Kan, merci d’avoir voyagé jusqu’ici pour partager ce délicieux presque mutisme. 😀
J’ai ainsi eu la belle surprise de découvrir ta participation.
Pour ceux qui voudraient découvrir, c’est ici :
Oh ça fait longtemps. je pensais que vous avez arrêté le blogging. excellent poème comme tous vos textes d’ailleurs!
Faire des pauses, oui, mais arrêter, pour l’instant, ce n’est pas prévu. La muse qui guide mon écriture parfois s’échappe je ne sais où. Je lui laisse le temps de revenir, et c’est ce qu’elle fait à chaque fois.
Merci Mari. Cela me fait très plaisir de savoir que mes écrits sont appréciés.
ça l’est! Alors continuez SVP!
Belle inspiration avec cette chanson de Johnny que je ne connaissais pas (la chanson pas Johnny)
S’égarer et se promener sur une page …quel plaisir
Bisesss Johnnybougonny
(A Ne pas confondre avec Jonhnnybegood)
Oui, nous connaissions la poèmenade, voici la johnnybougonnade, bientôt nous entamerons qui sait une valentynade.
A quatre mains, l’écriture devrait se promener encore plus loin.
Bises Madame La Jument Verte. ❤
Quelle voix il avait le jeune Johnny, un poème malheureusement qui sera d’actualité si ça continue … Merci jobougon un poème très inspirant en plus, tu es un petit, non, grand prince de la poésie avec Amandine !
woops Alphonsine 🙂 je vais dodo
Je vais faire ma prince sans rire, j’en pince un peu pour la poésie, surtout lorsqu’elle est couronnée du plaisir que prennent les lecteurs à la ressentir profondément dans leur intériorité.
Bises roijoyeux, et bon dodo avec un tantinet de retard.
woops princesse de la poésie, bises jobougon!