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Le vent de la Marie Bizarre avait un schéma directeur dans la tête. Il avançait sans perdre haleine dans le grand monde des baleines. Lorsque soudain, sa respiration buta sur une construction un peu étonnante. Vous allez me dire, bizarre ou étonnante, c’est un p’tit peu pareil.
Bref, le souffle coupé, le vent cala à Calais. Pas de Calais, pas de Calais ! Descendant de sa hauteur de vent, il observa attentivement cet édifice. Quelques poutres maintenaient l’ensemble, un plafond suspendu à même le ciel soutenait comme par magie tout un sapin de Noël, les guirlandes se devinaient à peine mais des milliers d’étoiles déguisées en boules multicolores semblaient retracer la belle histoire. Noé et son arche sans eau peut-être ? Quoiqu’à bien y réfléchir, l’édifice faisait plutôt penser à une crèche. Sur un lit de fortune le vent pouvait y voir deux baigneurs attifés de palmes, tubas, masques de plongée. Ils nageaient immobiles, et le vent se disait que le spectacle en valait vraiment la chandelle. Même le p’tit Jésus dans son étable ne pouvait trouver mieux pour rejouer la scène.
Décidément, se disait en son for intérieur le vent de la Marie Bizarre, on n’arrête pas l’progrès !
Il avait buté par mégarde sur le théâtre d’un jardin d’évêque, ou de pape, et s’étonnait de s’y sentir aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau. Alors, reprenant son souffle court, il insuffla sur les guirlandes une légère brise et composa par hasard cette musique cantique qu’affectionneraient particulièrement les deux nageurs immobiles.
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Arrêt sur image
1 septembre 2015 par jobougon
😀 ah si j’avais cet humour surréaliste je ferai votre concours M’sieurs dames, mais j’ai plaisir à le lire, ça me suffit !
Belle journée Jo !
Et moi le plaisir de te lire aussi, tu n’es pas la dernière pour ce qui est des perles d’articles.
Merci Dom et excellente journée aussi.
Moi, je reprends le travail. Finies les vacances, jusqu’à la prochaine.
Bisous heureux du matin.
Mais Dominique, heureusement que chacun possède un style qui lui est propre et que le surréalisme ne touche que certain(e)s et pas d’autres sinon, quel ennui dans l’uniformité. Vraiment, je serais curieuse de vous lire mais il ne faut se mettre aucune pression sur le dos, vraiment. Je signe : la psy de service.
Merci Docteur, je ne me plaignais pas je faisais un constat et j’en tire les mêmes conclusions que vous, c’est rassurant ! 😀
Belle journée !!! 😉
Voici pondu de frais ce matin le deuxième jet du concours dont voici le lien :
Exercices de style à la Raymond Queneau.
Superbe ! Et puis, avec ou sans image, ça se défend rudement bien. Je vais rajouter le lien. Merci Jobougon !
Merci Anne, il semblerait que ça prenne le chemin du roman fleuve, ce faux concours de collage. J’ai eu un temps de surprise en les découvrant, (les collages), mais ensuite, les idées ont afflué de façon bien surprenante.
[…] Jobougon, perplexe de prime abord par les propositions de ce concours, a déverrouillé la boite de Pandore et c’est un nouveau texte qu’elle nous propose dans cet arrêt sur image : https://jobougon.wordpress.com/2015/09/01/arret-sur-image/ […]
Une histoire de vent qui ne manque pas de souffle!
Bravo à toi!
Un vent de Chi Quoung Gougnat souffle dans l’histoire, merci LeO pour ce bravo qui me va droit au chœur.
Je connaissais vent-arrière, vent-debout, mais vent-buté, je n’avais pas encore eu affaire à lui. Histoire décoiffante. 😀
Il faut inventer la brosse à peigner les histoires ! A moins d’aimer avoir les cheveux de l’histoire emmêlés. Les vents se dé-butent facilement tout d’même. 🙂
Très différent ! un régal dans ce mobile de mot musicaux qu’un vent calé en carillon nous fait tintinnabuler aux oreilles 😉
C’est que là, le vent est devenu si central qu’il fait comme un chauffage, une chaudière à gaz. Tintinnazébulonnons aux oreilles des jeunes mariés.
désolé de m’être prété à cette mascarade grotesque. RIP possible de supprimer cette photo ?
Absolument pas rip du tout, elle est magnifique cette photo, c’est un bonnet 90C ? Chacha, t’as fait quoi de ta photo d’avatar ?
Une arche de Noël surréaliste 😉
Dommage qu’il n’y aie pas eu de place pour le bœuf et l’âne 🙂
Tu as raison ! A moins de les suspendre à une boule, je ne vois absolument pas où les mettre.