La culture, c’est comme la soupe, elle pousse en terre et demande transformation.
Le cuisinier, c’est un petit peu tout le monde, au fond…
Aujourd’hui, il s’agit de s’élever sur le tumulus de Neptune en brandissant le trident du Tigre, de l’Euphrate et de la Volga. Ce qui, mathématiquement, devrait avoir le don de nous orienter vers l’espace à venir par le fil rouge de l’histoire.
Un débarquement absolument nécessaire sur la planète du rêve.
L’agenda ironique de février chez les carnets d’une paresse qui s’en dédient, où s’y dédicacent, c’est comme on veut, pourrait s’intituler ainsi : « La potée des jours au clair de lune ».
D’ailleurs, tel un pavé qui se marre, un légume de saison vient de tomber de la marmite, puisqu’on nous apprend, à l’instant, que la fameuse recette de la soupe de la mère Michel vient d’être retrouvée.
On a retrouvé la soupe de la mère Michel !
Elle s’élabore dans un gros chaudron, et il se dit dans les milieux de cultitude assermenté, qu’elle nécessite un certain temps, voire même un temps certain, sans en préciser la durée.
Notre envoyée spatiale, Elise Cyclopédie, pour ne pas la nommer, a mené une ronde d’enquête sur place, de la Concorde. Elle nous revient après avoir glané longuement les éléments de cette recette zillionièmement ancestrale du point, que voici :
– Un soir de lune gibbeuse, dans une clairière, au milieu d’une forêt, allumez un grand feu de joie et faites apparaître le nuage dominical en émettant les incantations appropriées.
– Posez le chaudron au sommet du bûcher, faites pleuvoir le nuage dominical jusqu’au remplissage de la moitié du récipient. Ajoutez une datte. Faites bouillir à feu doux jusqu’au lendemain.
– Laissez apparaître le nuage du jour suivant. Celui du lundi étant lunique, devenu par extension lunatique, donc difficile à attraper, munissez-vous d’un lasso pour le positionner au dessus du chaudron et compléter le niveau décru par évaporation jusqu’en son milieu en le faisant pleuvoir, la méthode de remise à niveau* est inchangée par rapport à celle de la veille, et sera identique les jours suivants. C’est à la reprise du premier bouillon qu’il convient d’y jeter une feuille de laitue romaine.
– Le lendemain, même opération avec l’attrapaïre du nuage martien. Ou martial, c’est selon ! Comme d’autres diraient mardique, mais à une lettre près, bof… Pas dans la soupe. Sept fois, c’est d’un grain de maïs doux qu’il convient d’enrichir la préparation.
– Le nuage mercurial remplira doublement sa fonction jusqu’au niveau préconisé : 1 – Remplir sa mission : 2 – qui consiste à remplir le chaudron jusqu’à sa moitié.
Deux voies s’offrent au druide d’alors : 1 – La voie du marron en jetant dans le récipient une graine du même nom ou 2 – celle de la marjolaine.
– Tout le judicieux du choix s’éclairera le lendemain, avec, pris au lasso jupitérien, le nuage du jeudi, abondant et clair pour le second choix de la veille, tyrannique et réducteur pour le premier. Remise à niveau*, gnagnagna, blablabla… Ce jour là, une petite Julienne sera nécessaire. La jeter sans qu’elle ne fasse trop de tapage dès la réapparition d’une première bulle en surface.
– Passer au nuage vendredisiaque. Une touche de vitriol sur une pierre timbale constituera l’assaisonnement.
– Il ne reste plus qu’un nuage sabbatique à accrocher.
– Ne laissez pas le dindon dominical du jour d’après rejoindre la liste des ingrédients, le congé éternel de la veille s’en trouverait farcé.
– Mais par contre, partagez cette potion avec le plus grand nombre, et contribuez à l’organisation de la plus grande fête du siècle cosmolodisiaque qui soit.
Sept jours pour une éternité, what else ?
Bonne dégustation !
* Méthode de remise à niveau qui consiste à compléter celui-ci jusqu’à moitié hauteur du chaudron chaque jour.
Illustration : Faïencerie Porquier-Beau 1880 musée départemental breton, Quimper
Opération Neptune
5 février 2023 par jobougon
pouvoir magique indéniable de la soupe des druides de l’agenda fébruaresque : Jobougon revient et nous régale !
L’opération enthousiasmante de primeurs était irrésistible, vu l’alléchante proposition de février. Il y a comme du village gaulois dans l’air. Merci pour la régalade, c’est l’idée des fins palais à réjouir en carnets qui m’a inspirée.
🤗
Ouais, ouais, ouais, Jo, c’est quoi ce cirque ? Sous couvert de jolie recette druidesque, c’est un as sans soeur pour les chats faux que vous nous proposez. Z’avez pas intérêt d’y tremper ne serait-ce qu’une babine dans cette potion-là !
🙂
C’est l’effet du sel Yoda qui vous fait sur-droïder si fort, lyssamara ? J’avoue, il est un peu fort en pataphysique, mais bon, de là à faire chanter les loups-garous, je ne crois pas.
Mes remerciements pour ce magnifique commentaire acrobatique, lyssa.
Jo ! quelle bonne surprise ! des mets élaborés dégustés dans de la porcelaine ! il a eu raison Carnets de t’interpeler, c’est ciselé comme d’hab !
Ciselé à la louche ! C’est assez délicat à éplucher tu me diras ! Est-ce que ton orfèvrerie personnelle a trouvé son développement ?
Bien le bonjour Madame Gibu.
j’épluche, Jo, j’épluche 🙂 je ne cisèle pas encore !
Jour bon, Jo.
Je viens tout juste de fêter ma première année parmi les agendistes et, ce me semble, je ne t’y ai pas croisé. D’où, j’imagine, les surprises enjouées, manifestées ici et là dans ces commentaires.
Pour ma part, je découvre une logorrhée qui filerait des migraines à un Diogène !
Il est clair que, pour faire recette, tu t’es mis la tête au « cours, bRouillon… cours ! » 😉
Oui, j’ai opté pour le brouillon d’inculture poissonnière et verbueuse, de façon à vérifier la Loi suivante : Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Mais parole d’Amstérisque, ou de tonneau-ix, je suis ravix de vous rencontréx. Je n’irai pas jusqu’à rappeler cette célèbre phrase de l’excellent Diogène, « ôte toi de mon soleil » qui pourtant eût sans doute quelques vertus anti-migraineuse pour l’empereur à qui Diogène s’adressait.
C’était couru d’avance, pour ne pas dire perché au bout de la ligne, que je réponde ainsi ?
😛