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L’homme à la lettre Hans Memlinc 1480 Musée des offices de Florence
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L’esprit flottant par dessus monts et merveilles, accompagnée de mon filet à mots, je cherche le fil qui va m’aider à débobiner suffisamment de clarté pour réussir à écrire cette lettre magistrale qui occupe ma pensée quotidiennement. Dire la présence de tous les instants pour en restituer les couleurs, savoir marier les mots pour qu’au delà du sens commun, l’aura de la douceur félicienne exhale son arôme, embaumant l’âme bien plus loin que le parfum des roses. Poser les bases de l’édifice pierre par pierre, mot à mot, en allant ramasser dans les éboulement la forme qui va s’ajuster au plus près de la solidité de l’ensemble, et du mot voûte fait pivot, réunir l’intégralité des forces en un seul point. De ce qui monte en puissance, toute de graduation légère, entrer dans la phrase très simplement pour le dire. Cette sensation d’être à l’intérieur d’un faisceau vibrant, traversée d’ondes, transportée. Chaque fois que la finitude de l’inscription dans la matérialité se manifeste à la conscience, autre chose se déploie davantage, qui vient de très loin, de très profond, incroyablement diffus, éternellement renouvelé. Je crois que c’est la grâce de Dieu qui parle à travers l’encre lorsque la lettre tente de rassembler l’expression de ce qui habite l’être aimant. Communion du silence infini bien plus loin que l’aurore, dénué de représentation. C’est cela l’essence de cette inoccupation accueillante.
Les miracles existent. Celui-là en est un. Et pas à pas l’ensemble de ce qui me paraissait obscur se dévoile à mon âme par l’expérimentation des phénomènes indescriptibles autrement que par la métaphore mystérieuse des forces telluriques et célestes associées.
Et dans la confiance inclure la mort.
Très doucement. Si lentement qu’elle ne se fait pas sentir. Justes légers, pour que la magie opère son œuvre.
C’est comme ça que je te reçois.
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Je souris tu souris
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