La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là
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The Music 1895 – Gustav Klimt
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La vibration :
Laisse-moi te dire quelque chose, l’émergence.
Je suis née d’une réunion de plusieurs longueurs d’onde, de rayonnements incertains, de lumières ténues mais tenaces, durables comme ces montagnes grignotées des pluies ruisselantes, rongées par mille vents embourasqués de chaos, d’enchevelures sauvages embranchées de feuillages, de douceurs moucheteuses aux duvets de tendresse.
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Le grain de sable :
Une vibration a atteint la roche, regarde, l’émergence, regarde comment je suis tombé de son sommet.
La tête d’une montagne n’est que repos pendant que les éléments viennent, dans toutes leurs déclinaisons, se cogner à elle.
Qu’est-ce-qu’elle fait, la tête ? Elle en perd un peu je crois.
Regarde de quoi je suis fais, moi, si petit et pourtant contenant un monde en entier dans mon grain.
Regarde l’émergence arriver qui était attendue, qui était espérée, que la vibration créa par cette insistance du temps et des intempéries.
Des intempéries je suis né, me voici.
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L’émergence :
La merveille des merveilles est arrivée.
Le divin enfant de la montagne vient d’arriver du fond des temps, né des intempéries qui n’ont fait périr personne, mais bien naître le divin grain de sable qui contient toute la création du monde en son cœur.
Que le grain demeure, que le vent se lève, que la pluie déverse ses perles d’eau !
La tête, dévêtue de son petit grain, reste tranquille, imperturbable, témoin du miracle que la nature lui offre en spectacle.
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La vibration :
Le roc, friable ?
Quelques prétentions qu’ait le temps de l’y amener, le roc a encore de beaux jours devant lui.
Il y aurait d’autres grains de sable que rien ne viendrait perturber la tête de la montagne, elle serait à peine moins haute, voilà tout !
Je suis là !
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Qui parle ?
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Le grain de sable, et toi, qui es-tu ?
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Le dindon de la prétention
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Je suis le dindon de la prétention !
Le temps me fait chanter, et moi, je glougloute, je dindonne, je ding dingue donne.
Mais lorsqu’il s’agit de dindonner du sable que le temps commande, je grince des dents.
Car le sable s’envole dans le vent et pique mes yeux, pique ma crête, pique ma curiosité.
Et puis le temps, le temps !
Cet individu aux rênes grelottées qui conduit la mort, cet espèce de grignoteur insatiable, prétentieux et froid comme le néant !
Le temps, je t’en ferais, moi, des dindons de la prétention pour lui piquer les grains de secondes, de minutes, d’heures, de jours, de semaines, de mois, d’années, de siècles, de millénaires et j’en passe, pour recouvrir des plages entières léchées par l’espace de la mer, des plages de doux repos, de tendres entrechats, de saveurs oiseuses aux allures fruitées, reposants dans la ouate et le velours des coquillages somnolents, des dunes moelleuses gorgées de suaves effluves câlines.
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L’émergence :
C’est un dindon tout à fait convenable, n’est-ce pas, le grain de sable ?
Ne pourrions-nous pas le dépêcher du côté de l’horloge comics pour qu’il lui sonne les grelots de la plage du temps ?
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Le grain de sable :
Appelle Jacquemart, on verra bien si sa cloche veut bien arrêter de clocher sur la rampe de ses vibrations !
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La vibration :
Faut pas s’en faire, là !
Hop hop hop, hors de question d’éteindre mon ébranlement !
Laissez vibrer au cœur du monde la beauté de ma cause, juste parmi les œuvres de la bonté, alors hein, bon !
Touchez pas aux Grisbis du temps, ils sont réglés comme les pendules de fous co-équipiers des astres. N’allez pas jouer aux apprentis sorciers, laissez faire la fluidité des sons et la confiance naîtra des flux et reflux de mes oscillations, dans l’éternel retour au bercail du home.
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Topinambaulx :
Le son primaire de ta vibration, mon poto, va falloir qu’on cause de sa beauté.
C’est bidonné de farce de dindon, lardé de grains de malice, non ?
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Le grain de sable :
Qui t’es toi ?
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Topinambaulx :
M’enfin, y’me connait pas çuilà !?
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Le grain de sable :
Nan.
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La vibration :
Tiens donc, moi non plus, pardine !
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L’émergence :
Kiki ? L’est pas connu de nous.
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Le dindon de la prétention :
Sesraitipa un nouveau genre de légume ?
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Topinambaulx :
Rhhhôôôô les incultes ! Je suis une ville invisible, vous n’avez donc pas lu Italo Calvino ?
Nan mais, va falloir changer ça, épifissa encore !!!
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La vibration, l’émergence, le grain de sable, le dindon de la prétention, en chœur :
C’est un miracle !
La nuit des temps partant du principe que l’essentiel est invisible pour les yeux.
Alors, nous considérons, d’un commun accord, voire d’un accord commun que, dorénavant, ta ville ne fera que croître dans les jardins de la montagne du temps, et qu’arrosée des pluies, secouée des vents, tu puisses rester impassible et imperturbable. L’essentiel est aussi précieux à notre vie que le cœur de la montagne l’est à son temps.
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La nuit des temps :
Oh purée ! J’ai eu peur qu’ils m’occissent…
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Un des pendules de fou coéquipier :
Z’ont failli régler son compte à la nuit des temps, qu’on dirait bien…
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L’horloge comics :
Minute l’éclair, superseconde, Big-Mandrake-Ben, Iron-day, si on remontait un club des cinq ?
Ça vous dirait ?
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Minute l’éclair, superseconde, Big-Mandrake-Ben, Iron-day :
Enchaînez, enchaînez mon bon ! Vous n’imaginez pas combien nous en rêvions…
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Le dindon de la prétention :
Yep yep, on va pas les voir tous défiler non plus ?
C’était quoi l’histoire, au fait ?
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Le grain de sable :
C’est pas possible, pffff !!! Oukizonmillheurtêtesseula ?
C’était l’histoire de la vibration qui laisse émerger le grain de sable qu’est déjà là !
C’est mon histoire, quoi !
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Evasion vivement recommandée à travers l’agenda ironique de janvier 2020 qui démarre l’an tout neuf chez Véronique.
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« L’essentiel est invisible pour les yeux », n’est-il point ?
Ça pour vibrer… ça vibre !!! Merci de cette histoire qui vient de loin, se perd, court au travers de tant de temps, de personnages et de collines que jaquemart en a perdu son rythme ! Moi, je vote pour un nouveau Club des cinq!!
Wouiiips ! Un nouveau club des cinq, avec un bon roi Dagobert, des chiens de Sirius, des enquêtes à tous les bouts du monde, même ceussent qui finissent en bord de croches musicales, en haut des grèves, en pleins silences, au cœurs des palétuviers, aux bruissements des nuits étoilées…
C’est dingue comme le don de l’invention peut être rapide avec le souffle de l’invisible pour mots motorisés.
Merci à toi, Véronique.
Quand l’éthéré n’est pas si invisible qu’il n’y parait
L’enfant le savait
L’adulte le craint parfois
Mais pas toi !!!
Merci …
Bon jour Jo,
Je ne veux pas m’être (mettre) mon grain de sable sur la table de l’émergence au regard de la vibration qui me tient la visuelle lecture de cette histoire don (t) vous avez la magie (j’allais d’un élan vous tutoyâtes ) qui d’un espace à un autre fait son big-bang : » La merveille des merveilles est arrivée. » Telle est mon impression à l’encre invisible des 0 et 1 marquage qui me fait ressortir l’émotion comme le pressoir des pommes de Normandie (sans les plages) un jus sans pépin(s) … bref, cet Italo (fumeur de havane) du Comicomics ne pourrait protester de l’envergure de votre récit aux dialogues rebondissants, à la structure atomique des protagonistes, … bref, il était moins une qu’il eût un grain de sable … 🙂
Max-Louis
Bien cher Max-Louis,
Puisque vous lançâtes l’atome rebondissant de la sous-polémique de légumes de saison, la molécule du rire de janvier décida, dans l’immédiateté différée d’un demi-pépin n’ayant pas la citrouille pressée, de rattraper au vol le vent qui fit voyager le grain de sable jusqu’à la curiosité moléculaire du tutoiement.
Je ne saurais trop vous congratuler d’aborder la dimension fumeuse de l’envergure de la question vu que les convenances sont du meilleur jus.
Comme à votre habitude, Max-Iotop, votre commentaire est une véritable bombe dans le grain à moudre de cet espace dédié à l’entière liberté d’imperfectionnisme le plus dompté qui soit.
Qu’à cela ne tienne, un grain de sable ou deux, que vous les ôtiez ou que vous les additionniez, restent l’occasion inespérée d’un dialogue somme toute échevelé.
Tout ceci tient à la magie naturelle de la vie la plus simple qui soit.
Et par conséquent, je tiens beaucoup à TE dire ceci : Merci !
Merci à Toi, Jo 🙂
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C’est vrai qu’un seul grain de sable fait tout… 😉 c’est la chanson d’Olivia Ruiz qui me vient en tête quand elle dit « joyeux bordel dans mon café » (car je déjeune, là) 😉 Merci Jo, j’adore
C’est pas sérieux çà !!!???
Bin didonke, va-t-y pas falloir ranger l’café avant d’le boire ?
Est-ce que l’estomac ne risque pas une désordonnite aigüe, une chaosmosie du pylore, un bordélium trémoulu côlonial ?
Et qui s’accompagnerait joyeusement de borborygmes pétaradants ?
(Car je dévieille, là) 😉
Merci patchcath pour ce joyeux bordel dans les tuyaux… digestifs !
🙂 ^^
Me voilà ravie de lire une conversation aussi vibrante ! 🙂
Mention spéciale pour le topinambault fort adroitement mis en valeur. Bravo Jo!
Laurence, me voici fort adroitement plongée dans un profond ravissement à la lecture de la mention spéciale Délis, qui caresse délicatement la fibre « valeur absolue » de mon Topinambault invisible.
Toute ma gratitude écarlate devant cette ovation.
Grandement mercis mercis.
🙂
[…] : La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là ; Patchcath : De beaux voyages à raconter ; Poesie-de-nature : Orient express : et Colores del […]
Grain de sable, grain de sable, le jacquemart a frappé le tambour topin, topin, topin et la dune, un grain de plus broie pins et maisons, tandis que le vent ratiboise la tête de notre dune qui ne sera plus la plus haute d’Europe, pylà mon orgueil se croqueville, ensablé, et ma tête encourbée comme celle des pins qu’un vent brutalement échevèle.Merci pour ce texte aux ramifications ironicopoétisantes..
Ah la bougresse pyléenne se fond dans le littoral, littéralement décoiffée du livre des records par un ratiboisisme malencontreux !!!
Quel drame se joue là, sous nos yeux piqués de grains fous pris dans le sèche-dune du monde !!! Une belle Arcachonnerie que celle-là !
Merci Jacou, l’actualité du joyaux de l’Aquitaine ne laisse pas de marbre.
😉