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La vie nébule, doucement. Elle nébule les envers, elle déambule à travers, elle flâne, se pose doucement, hume le parfum de la rose sauvage. Oui, la vie se dépose dans la discrète bordure de sa vigne sauvage, aussi sauvage que la rose.
La tranquillité règne en maître dans ses feuillages épais, la lambrusque habite pleinement l’espace de son intensité, de son touffu, où les maringouins viennent s’abandonner.
Leurs longues et fines pattes grenues ne laissent peser aucune lourdeur. Tout juste un léger souffle d’ailes translucides et diaphanes. Le temps s’est arrêté, la pendule vient de se taire et son balancier, étourdi du labeur de tout ce temps à se balancer, à s’en balancer, vient de s’immobiliser, goûtant au vrai temps, celui de la gratuité, celui qui ne compte pas les secondes, les minutes, celui qui sort du temps.
Une onde s’élève. Elle prend une couleur bleue électrique, schizophrènée par l’arrêt du temps. C’est une vague céleste, une valse lente comme l’étendue vaste d’un champ de lavande parfumée d’une pointe de douceur vaporeuse parcouru du zéphyr. Rien ne bouge en surface, un remous se fait sentir en profondeur, à peine perceptible, juste un frisson. L’énergumène de la nature conditionnée va probablement s’opposer au soulèvement de ce bleu céleste en émettant un brouhaha cosmique effervescent. Ce qui remettra invariablement l’aiguille de l’agitation en cadence. Mais qu’importe, car le temps, il s’en balance, à traverser encore la vie nébule, il en retirera d’autres temps morts comme le repos de l’éternel. Et à force d’en retirer, c’est toute la vie qui refleurira.
Ecrit pour l’agenda de Mai.
Chez la plume fragile.
Joli. Zéphirin à souhait ! « La brumisation cosmétologique à travers les méandres corollaires de la nature ! ». Salvator Dila.
J’ai envie de dire que La haie d’honneur du canal de Confucius vous en remercie. Le surréalisme a toujours été fascinant à mes yeux, et leurs prunelles ont fait de Gala la muse idéale. Les iris Galateas sont en fleur, alors merci, Anne, pour ce merveilleux bouquet de nature.
On en devient gêné d’être cet énergumène qui va tout bouleverser… mais seulement pour un temps. La nature est belle dans vos lignes. Une poétique description de ces jardins (et d’autres d’ailleurs) où je ne suis jamais allée, mais il paraît que c’est superbe.
J’ai aussi pris du plaisir à retrouver quelques notes rythmées (dans Une vie en huit tonalités, ou encore Ô tempora… reste) et parfumées (dans La couleur de la tendresse) de mes propres textes.
Merci beaucoup pour votre participation ! On vous sent inspiré, c’est agréable, comme une promenade au cours de laquelle le temps a osé s’arrêter.
f.
Mais oui, personnifier, c’est cela !
Que vous preniez plaisir à la lecture de cet écrit me touche beaucoup, car le temps est allé le chercher loin.
Quant à moi, je lis avec beaucoup d’intérêt que cela évoque pour vous, chère plume fragile, un rappel à certains de vos écrits.
Auriez-vous la grande et immense obligeance de me communiquer les liens de ces textes, que j’aurai infiniment plaisir à découvrir. Merci Dame f.
Et puis pour garder le meilleur pour la fin, merci, d’avoir arrêté le temps en ce lieu, et d’avoir flâné sur le clavier pour semer quelques traces de votre passage. Il semblerait que mai chez vous porte de bien jolis fruits à l’agenda.
Ce qui est assez génial, sachant que cette aventure a commencé en 2015 chez chachashire, c’est une véritable réussite !!!
Début de l’aventure ici :
https://differencepropre.wordpress.com/2015/02/08/agenda-ironique-jeu-concours-fevrier-2015/
Il serait bon de faire un hommage à ce concours un de ces quatre…
Je vais laisser l’idée faire son chemin faisant. 😉
Merci pour ce message qui me touche également. J’apprécie le petit retour historique sur ce fabuleux agenda ironique ! J’irai voir cela ! En effet, un anniversaire serait une belle idée ! à faire fleurir, donc 🙂 🙂
Quant à mes écrits, eh bien avec grand plaisir, je vous convie à les lire par ici :
http://laplumefragile.fr/2019/04/25/la-couleur-de-la-tendresse/
http://laplumefragile.fr/2019/03/15/o-tempora-reste/
à très bientôt,
bonne journée,
amitiés,
Milena (f.)
miam, que la vie refleurisse avec ou sans reflet ou refêlure !
j’avoue, j’ai un gout particulier pour les bougonneries zigzagopoètiques 🙂
Et la Bougon de zigzaguer de joie à la lecture de la jolie plume du Dodo, unique rescapé de sa catégorie, capable de faire tomber les pommes des arbres qui font « pom-rac-clac-clac », https://carnetsparesseux.wordpress.com/2015/05/22/lhistoire-des-sept-petits-cailloux-1/
donner du caillou à revendre, Victorhugotiser du Proust, Zolater sur la plus haute branche, https://carnetsparesseux.wordpress.com/2017/12/22/sur-la-plus-haute-branche-1/
j’en passe et des meilleures !
Je mélange les couleurs, mais après tout, cela n’étonnera plus personne…
Les lecteurs commencent à me connaître…
Superbe ! A te lire, voilà l’envie de prendre le temps de me poser dans ces jardins et de me laisser vivre 🙂
Rendez-vous à Grenade, quel jour, quelle heure ?
A très bientôt alors, Laurence.
Bises
Superbe texte, avec des trouvailles, des mots inédits, un rythme particulier, un poème tout en variations, en nuances, pour parler des rapports compliqués entre la nature et le temps.
Tentative de décomplication, & mission de recherche à réaliser.
Ce qui est sans doute la meilleure partie du temps à parcourir.
Pour solliciter la créativité, faire naître la lumière, yapamieux.
Merci Antoine
Bon jour Jo,
Je suis resté un moment à lire et relire. C’est Beau, Jo. C’est délicat, attendrissant, vêtu de cet aérien comme une perle de rosée qui se déshabille pudiquement sous le regard de quelque ensoleillement de la nature dans cette pure évidence que le Temps lui-même dépose ses primes secondes. Et puis cette poésie fleurissante en ses parfums quoi que « rien ne bouge en surface » mais « un remous se fait sentir en profondeur » c’est exactement ce que l’on ressent aux phrasés posés comme des nénuphars éclos sur des îlots du tendrement sauvage … 🙂
Max-Louis
Bonjour Max-La-Délicatesse,
Car à travers vos mots c’est tout un regard qui passe, et derrière ce regard, il y a votre esprit, et l’ensemble s’enveloppe d’une âme qui se devine réceptive et douce, c’est un vrai bonheur. J’imagine quelque batracien chantant sur les feuilles de ces nénuphars, au cœur du bassin de l’Alhambra, quelque poisson rouge filant se cacher sous les longs cheveux des algues, les milliers de têtards comme des bancs dansant au gré des rayons du soleil, et le parfum de l’eau. Ce jardin, décidément, recèle bien des trésors.
L’esprit du sauvage y veille, oui, et au bon endroit !
Merci Louis-Iotop pour vos mots toujours si joliment offerts.
Tendre, légère et poétique votre texte. Merci de ces idées.
Un petit air, trrois fois rien, et tout change.
Merci Mariana.
Merci à vous!
D’accord avec toi : la vie nébule, drôlement même…
Un jardin que je rêve de visiter … Jardin pulsatile où le temps ose un accord au corps… merci c’est très beau
Personnellement, je trouve que vous jardinez divinement bien les mots pour le dire, dans une impulsatilité tout à fait bien conduite.
Merci Vérojardine.
Dans le pouls du moment, votre compliment me réjouit ! Et cet agenda ironique aussi. Merci Jo pour les références aussi , je vais aller voir! Bon, si j’ai bien compris, rdv sur mon site pour l’agenda de juin…
[…] autre part chez Palette d’expressions,Samira et Apollon chez La plume fragile ; Dans les jardins suspendus de l’Alhambra chez Jobougon Sensoriel chez Vérojardine ; Un rire, un rien, un hi-han chez Carnets paresseux ; […]
C’est le moment d’aller lire et voter, hop hop !!! 😀
C’est beau et c’est vrai que ce verbe qui nébule va bien à la vie, j’ai relu parce que j’ai trop aimé mais doucement, sans rien déranger, je te le jure Jo, et pas bougonne du tout
J’ai vu ! Tu as arrosé et ça pousse, merci patchcath !!! 😉
C’est que l’eau râle.
Hello, petite visite de courtoisie pour voir si les abonnés de mon blog publient toujours ou sont en vacances dans une autre mare ! Coin-coin ! 🙂
Le blog manifeste en effet un net ralentissement poussé par la lenteur, et c’est sans hâte que je te remercie pour cette charmante courtoisie mâtinale.

Et puis voilà qui me porte à publier un petit dernier pour la nage aérienne.
Merci lecanardquifaitcoincoin !!!
En matière de palme, tu es aussi « ça beauté » qu’une licorne.
https://lecanardquifaitcoincoin.wordpress.com/2019/05/24/pour-en-finir-une-bonne-fois-pour-toutes-avec-les-gens-qui-ne-sont-pas-comme-nous/