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A la suite d’une attaque ineptisceptique d’un auteur prétendant que ma dynastie n’existe pas, moi, branche terminale de Bourdon, scandalisée que notre lignée soit aussi peu considérée, décide de faire ce qu’aucun historien n’avait jamais eu le courage de faire, la regarder en face pour retracer en détail son histoire.
La première souveraine qui régnât prit le pouvoir à la création du temps.
Vu son manque d’expérience en tant que débutante en la matière, elle se fit la main au détriment des longueurs, frappant qui d’attaques d’animaux sauvages, qui de rages de dents fatales, de fractures septicémiques, d’usures précoces, d’obsosénescences programmées…
Je vous le demande !
Mais son pouvoir était limité.
La population administrée était à cette époque clairsemée, éparpillée en clans de petits nombres d’individus. Ce furent ses descendantes qui instaurèrent le ratio des pandémies, des guerres, des génocides et des événements climatiques ou accidents hécatombeaux.
De mères en filles et de pères inconnus, la dynastie des Mort compta, paraît-il, jusqu’à cinquante générations. Mais nous n’en sommes pas très sûres. En vérité assez fusionnelles, il nous arrive parfois de ne plus situer la généalogie de notre monarchie, d’où la méconnaissance du grand public à l’égard de notre lignage.
Aujourd’hui, en terminale des Bourdon, ma puissance recule mais mon ingéniosité augmente.
« Les plateaux de la balance sont toujours en équilibre » est notre devise chez les Bourdon.
Mon aïeule mit bas d’une branche secondaire considérée comme littéralétalement « Mortifère », mais à effets retards s’ils n’étaient pas aigus, à une époque aveuglée de rentabilité.
La branche du devoir.
Ainsi, une somme de devoirs et de conditions de mise en œuvre échût à la population grâce à sa souveraine administration, minant le principe de vie bien plus invisiblement que ne l’avaient fait les pandémies de peste, de choléra ou même les camps d’extermination de Buchenwald.
Quoiqu’il en soit, la Vie faisait en sorte que la Mort succède à la Mort.
On a beau dire que son étalage se module en fonction de ses représentantes, je crois me souvenir que sa présence était historiquement plus proche et plus visible, alors que de nos jours, je ne cesse d’être repoussée, cachée derrière les murs.
Les chambres froides ne bénéficient d’aucune des formes de médiatisation dont regorgent petits et grands écrans, ce que les disparues représentantes de notre dynastie regrettent au plus haut point.
Pourtant, moi, petite dernière, je fais recette. Ma production va croissante, proportionnellement à l’indice démographique, relatif à la multiplication de l’opposition co-régnante, la Vie.
Quelques témoignages prétendent même que mes conditions s’adoucissent globalement, bien que je reste imperturbable et implacable devant toute forme de subversion.
Les journaux relatent bien encore la barbarie qui m’accompagne parfois et que la dignité tente de faire reculer.
Vu la présence fondamentale de nos deux dynasties que sont la Mort et la Vie, il reste à établir un dialogue entre nous, ses représentantes.
La recherche fait état d’un déficit temporel dans l’espace de transition.
Une piste les oriente sur la recherche d’une dimension dans laquelle la rencontre triangulaire sera possible.
Il s’agit d’une dimension assez stupéfiante, intermédiaire, où nous, les Mort mortes, les vivants, les morts et moi pouvons nous rejoindre et communiquer.
C’est comme ça que j’y ai rencontré Walter Ego, et que ma mère lui offrit des jumeleines que nous mangeâmes en nous fixant les yeux dans les yeux un rendez-vous créaginaire.
Je prépare ma descendance.
Mais pas encore. La pingouination est assez complexe, il va me falloir plus de temps.
Je peux tout de même vous annoncer que l’ouvrage « La vie, la Mort et l’être » est en préparation et sera le prochain titre d’édition de nos laboratoires sarcophages.
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Bon jour,
Vous ouvrez une porte suite à un débordement de seuil et ce droit de réponse non autorisé pose la question de la liberté de la Mort à s’exprimer même aux regards des orbites vides qui débordent sur les phalanges ossement bien conservés par les temps qui courent sur l’éternité qui n’a pas de souffle au cœur qui prend part aussi à la déficience de la Mort, car l’éternité (et je parle en son nom) rigole sous ses étoiles de votre dynastie qui parait bien invisible et si même vous avez fait un éclairage -somme tout modeste – l’éternité reste et restera imperturbable et inatteignable et « A ce moment–là, Onésime réalisa à quel point il était en retard. Les Douze Coups de Midi sonnaient au clocher et les odeurs de brioche remplaçaient allègrement celles des Mc Bacon et autres Cheeseburgers. Il s’empressa de rentrer chez lui, honteux et confus, et jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. » Tout cela pour apposer un autre droit de réponse et au nom de cette Éternité qui n’a pas de dynastie car par essence (un peu cher en ce moment) n’a pas les moyens.
Et « Alors, on n’a qu’à prononcer des mots d’amour comme ça, ils se tiendront chaud ! » mais est-ce que la Mort a cette capacité développée ?
Post-scriptum ( à défaut de post mortem – d’ailleurs, je me suis toujours demandé ce que faisait une certaine Post à cet endroit, peut-être un ancêtre oublié ou tout simplement un atavisme récalcitrant ? (pléonasme) ) : Je me disais que tout vivant devrait avoir droit à parler à sa mort comme à son notaire avant que le trépas – non usuel de l’armement de la Mort (à ne pas confondre avec la petite mort) – l’embarque selon son humeur.
Bien vôtre et amicalement moelle
Max-Louis
🙂
S’il est vrai que la Mort prend une place tout à fait récalcitrante face à l’éternité, elle se pose la question de la place et du débordement fonction de l’accueil qui lui est réservé par la vie elle-même.
En tant que porte plume de cette dernière, je lui ai suggéré de refermer cette porte mais sa réponse reste implacable.
Pas de quartier ! M’a-t-elle lancé, rageuse, en guise de réponse. Et puis, elle a rajouté, mais plus doucement, pour ne pas que je l’entende.
« Fatalimace ! Nous voici en insolitude ! La route court sous l’eau d’artificelles habitudes ! Met tes bottes, enfant. Les écriames et les pingouinations attendront que la polimalie des virgules se solve en délibules mirifiques ! »
J’ai l’ouïe fine, rien ne m’échappe, aussi, j’étais bien ennuyée avec cette diatribe, prise en sandwich entre votre propos tout à fait post-article-pertinent et son imperturbabilité légendaire, pour proposer une réponse cohérente et adaptée à votre remarque, Max-Louis.
Alors je vous propose de prendre contact directement avec la dite Mort pour négocier un terme à ses orbites vides et froids ainsi qu’à ses excès.
Nos chaleureuses amitiés à l’éternel ainsi qu’à vous-même, Max-Louis.
😀
Fin de vie et faim de vivre se confondent pour l’être… ou l’hêtre… c’est souvant sapin dans ce cas-là… 😉
Je reconnais bien là une citation de Victor Hugo dans « Les derniers jours d’un condamné à Mort », et te remercie, Patchcath, de cette pertinence toute emprunte de sagacité.
🙂
nooooooooooooooon !!!! pas snoopy please !!!!
Mais qui alors ? Je n’ai trouvé que lui de suffisamment expressif.
Aller, je rassure tout le monde, c’est un fake !
🙂
ouf ! tu as failli assassiner mon adolescence nourrie de Peanuts !!!
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