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Les gens sérieux n’ont pas d’histoire, c’est du moins ce que l’on prétend.
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Episode 1 ici
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Episode 2 ici
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Episode 3 ici
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Episode 4 ici
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Episode 5 ici
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Mercredi 6 juin, le bruit résonnant de la raison vint sortir du sommeil notre fameux Gyrus Temporal Supérieur.
Et puis il reconnut la voix de l’idée maïeutique.
– Poussez !
Une idée de reproduction se tenait cambrée sur un phénomène plasmatique, l’ADN distendu.
– Poussez, je sens que ça vient, vous y êtes.
L’idée de silence se taisait.
Le brouhaha des voies de la raison couvrait celle-ci d’un épais voile d’idées bruyantes et sonores qui s’exprimaient toutes en même temps, dans le désordre le plus absolu.
Le Gyrus Temporal Supérieur essayait d’en décoder le plus possible, que s’était-il passé dans son sommeil pour que toutes ces idées aient leur mot à dire ?
L’idée de vérité se disait qu’elle aurait bien du labeur à retrouver ses comparses.
Il y eut un murmure sinueux lorsque l’idée serpentine traversa fugacement une purée de chuchotis.
L’idée de j’m’en foutisme s’en foutait littéralement.
Et puis l’idée de clarté sortit de la cacophonie.
– Voyons, une idée à la fois ! Ordre et rigueur, force et volonté, sagesse et prudence, légèreté et joie, si vous voulez bien vous avancer, nous allons procéder à l’arraisonnage. Rassemblement.
Tout le monde à son poste de travail.
A ce dernier mot, l’ensemble des idées s’était tu.
Wernicke, profitant de l’accalmie, pointa son nez à l’écran de la réflexion pour entonner le chant des marins de l’espèce spatiale spécialement créé pour l’occasion.
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Vous qu’êtes des marins de l’espace
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Rassemblez vos idées, vos pensées vos concepts,
Et mettez sous le coude ce qui sert de précepte.
Hissez haut les couleurs de la philanthropie,
Et accostez les rives du jardin fantasy.
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Mélangez les couleurs,
Hissez haut l’illusion,
Les rêves ont la saveur,
De vos vieux abandons.
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Reprenez tous en chœur,
La vie tient à trois fils,
Où se prendre au sérieux,
N’en laissera que deux.
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Le pont de la lumière célébrera ses flots,
Et la géante rouge ouvrira grand ses eaux,
A nous, ses voyageurs, marins dans les étoiles,
Si nous arrivons nus de représentations.
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Ainsi fut fait. Ils ont hissé haut le pavillon de l’illusoire.
L’hippocampe chaussa le monocle de l’ignorance pour ne rien rater de la découverte.
Connaissant les astuces de l’imagination, les pensées vacuitaires ont déroulé le tapis de l’insignifiant dérisoire sur le pont de la lumière et les couleurs sont passées.
La pensée du crible pour une fois s’est abstenue.
Et la géante rouge les a reçus dans son monde de sensations dénué de paroles où mille nuances d’impressions n’ont plus l’artifice de se dire et où les grands fonds de l’expérience humaine n’ont plus que l’être et le néant de la dilution pour se vivre.
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– Wernicke !
– Wernicke, répondez !
– Wernicke, ici l’Hypothamamus, qu’est-ce que vous foutez, bon dieu !
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L’Hypothalamus avait lancé le catalyseur de l’alchimie réactive.
L’idée fusionnelle se décolla immédiatement du sentiment de bien-être dans lequel elle baignait.
Le grand cric de la littérature Belge se mit à croquer une pomme Star Trekienne Nobélogisée de l’année. Une fane de radis dépassait de sa mâchoire neuronale en faisant signe de la feuille à l’idée de la fébrilité de plage allongée sur sa serviette de bain.
L’estomac rempli de l’interconnexion était resté bouche bée devant le chaudron de la communauté d’où un léger frémissement d’idées s’échappait par endroit ainsi qu’à l’envers.
L’Oméga3 se débattait pour échapper à la ride du terminator.
L’idéfix se rappelait que la palme était aussi décoiffée que l’idévive, ce qui était super car elle adorait les commentaires. Purkinge sortit son stylo neuronal pour en écrire une formule. Il affirmait en ces termes que la mini jupe pouvait se libérer du corset grâce à une circonvolution d’Obi W’Anne.
Un cinquième type à la gouaille Apollonienne élastiquée des chaussettes de Neil Alden Armstrong vint à passer. Il affirmait que les branchements de la marmite allaient probablement se poser sur le papier de la suite. La suite lui donna raison. Une Genèse demandait à enregistrer les originaux afin de fonder son existence sur du développement durable.
Tout cela se déroula dans le bon thon le plus en boite possible.
Une demande de vacances rempotée ventre à terre s’alluma dans le circuit de la force. C’est qu’Obi Louvain, chevalier de la lumière, adorait le pot au feu des maîtres Jedi, que l’emblématique Kenobi savait si bien cuisiner. La régulation des énergies atteindrait irrémédiablement l’équilibre avec une belle conscience des besoins de chacun.
Ainsi fut reconnue la valeur de la corde sur laquelle le funambule traversait en toute conscience le tissage aérien et avec lequel l’existence pouvait être protégée de la pluie ou pas.
L’enthousiasme de la découverte l’emporterait bien au-delà de ce qui était imaginable. Aussi savant qu’un oiseau disparu, pas question de fuir devant l’emportement de notre One Neuve.
Ainsi soit il.
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Wernicke ne répondit que bien plus tard.
Lorsqu’il émergea de la puissante béatitude dans laquelle plus rien n’existait d’autre que la sensation. L’Hypothalamus en vacances sur la Manche rive gauche commençait sérieusement à s’inquiéter.
Lorsqu’il apprit ce qui s’était passé, il sut que la face du monde allait radicalement changer.
Il commença alors à sentir les poissons remuer dans ses cheveux.
La métamorphose l’avait rendu à lui-même, Hypothalamuse.
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hé, un récit de voyage sans parole 🙂
je vais faire à manger, on verra si ça a changé à mon retour !
Naaaaan, c’est annoncé dans l’épisode 5, le 6 sera le dernier épisode mais pour l’instant il s’attend. L’émergence de l’idée n’est pas encore advenue.
🙂
c’est parce que j’ai pas lu le 5 😦
trop enthousiaste à l’idée (justement) de découvrir le 6 avant ! (si savant ?)
Tsssst, tsssst, tsssst !
Nous sommes dans les coulisses d’un méandre et à l’aube d’un trait de génie sans bouillir aussi attractif que « ça vend » du produit dérivé mijoté à four 6 avant même de l’avoir inventé.
Mais avec la belle récolte de nouvelles idées offerte par vos soins, la machine ne semble pas prise au dépourvue par la bise venue.
Si six savants s’y mettent, arriverons nous à créer la suite du six sans scier du bois d’idée pour le four à particules ?
Du Génie sans Bouillir, voilà bien une référence pour les seuls initiés de la planète Zinzin dont la Grande Jo, l’Immense Jo fait incontestablement partie comme le Colle-Tout au Dixan méga perlé. Elle n’a aucunement besoin d’aller crier famine dans le fourbi de la voisine, elle se débrouille très bien tout seule. Nous aurons une larme d’émotion à la fin de cet épisode totalement décapant ! Je dis bravo à l’œil vert qui, sur fond bleu, nous a décrassé le cervelet sauce gribiche. A bas la rouille, vive les carottes. A bas la monotonie, vive les Z’idées en pagaille qui foutent le bordel dans le potager.
Oui m’enfin, si c’est la tête de veau qu’est venue paître dans le coin des aromatiques, qu’est-ce qu’on va mettre dans la soupe de fourmis pour lui donner son bon goût basiliqué à la ciboulette ?
Et puis je dois dire que mieux que la colle hue, la colle kangourou skippy ou la colle de l’Izoard, le Dixan super capsule que je découvre à l’abonne vôtre nous offre l’avantage d’être intégré à l’habitacle et entièrement intégrable à la pagaille semée au potager et dont les fruits se récoltent à l’ouverture de la canette.
Mais bon sang, c’est bien sûr ! Encore un peu j’allais oublier de préciser que le thermostat de lavage à sec permet d’arroser le jardin à vitesse 40°, et à tour de charrette chez carnetsparesseux. Heureusement que mon Zinzin de l’espèce me rappelle ce que je ne risque pas d’oublier.
Viendrez-vous y faire une poèmenade ?
Anne, chère Anne, j’adore quand vous venez agrandir ma culture ménagère.
Grande comment ? Je dépasse ? 😉 😀
On peut penser ce qu’on veut à moins que la pensée fuyante ait tout emporté.
Et la pensée de rattrapage ?
Et le lasso de l’idée ?
Le rodéo du dogme ferait fuir le cow-boy de la conviction ?
Peut-être serait-il bon de prévoir l’achat d’un ruban d’étanchéité pour colmater l’hypothèse d’une brèche. 😉
N’empêche la fin justifie les moyens. Car si l’’ »Hypothalamus avait lancé le catalyseur de l’alchimie réactive », que fait le capitaine Spock ? Je vous le demande ? A vous. De Obi W’Anne à son Padawan Bougonné.
Ici cap’tain Bougonnier Jo qu’a rit à la séquence star de l’officier Spock.
Avis de recherche à tous les alchimistes de la Muse catalytique, que fait-il ?
Anne qui de Louvain la Neuve nous pose la question vient de nous proposer l’hypoténuse à réaction devant le flegme star-Spockien qui du silence fait valoir que y’a moyen de se les donner.
Merci Obi W’Anne pour votre pertinence en matière de questionnement sub-existenciel. Dès que je reçois la réponse je vous la transmets in extenso.
Certes, mais pas ex abrupto.
[…] Voyage inter-sidérant (Episode 4) Voyage inter-sidérant (Episode 6) […]
Bon jour,
J’ai relu plusieurs fois, c’est vrai, pour me faire une idée (en tout bien, tout honneur) et surnager dans la luxuriance de ce texte. En fait, on est englouti par tous les effets des actrices (idées) qui d’impressions et surimpressions en des trajectoires ne font qu’une … grâce à la poétique de Wernicke et comme lui je fus embarqué par « la puissante béatitude dans laquelle plus rien n’existait d’autre que la sensation. »
La force était-elle avec moi ? Sûrement car à ce maelstrom je pris pied (en tout bien, tout honneur) et me suis mis en ordre de marche à la conquête des phrases possédées de plusieurs vies comme des univers en expansion telle cette planète qui a du souffle no limit. En tout état de cause, j’étais ébloui jusque-là et même au-delà de l’idée même de ce mot. C’est dire que ce nouveau monde découvert est fait de pleins de différents volumes et s’imposent comme des gisements de belles richesses …
Max-Louis
Merci Max-Louis pour toutes ces louanges à propos de ce dernier épisode.
Je l’aurais préféré davantage axé sur l’expression du sentiment que figurait la géante rouge, mais je me suis trouvée en prise avec cette limite de temps posée par moi-même dans le cinquième épisode, et de plus, dans l’incapacité d’ajuster à ce que j’aurais aimé en dire.
Bah ! Qu’importe, puisque ce qui s’est déroulé par écrit peut toujours se réécrire autrement, me souffle à l’oreille l’idée de réinvention..
Mais s’il est une expérience pour moi magistrale, c’est bien celle de Thérèse d’Avila, qu’elle décrit dans « Le livre des demeures », oeuvre d’une croyante qui a su pousser sa foi jusqu’au paroxysme dans un environnement qui s’y prêtait bien.
L’expérimentation de la vie étant singulière, je n’irais pas jusqu’à fusionner dans son sillage, mais tout de même, l’existence de tels témoignages vient donner une direction à mon sens de l’orientation perpétuellement remis sur l’ouvrage de son ajustement.
Pour revenir à l’écriture, ce qu’elle a de merveilleux, c’est qu’ayant un point de départ et une idée du point d’arrivée, elle a su me promener un peu à côté, je la soupçonne d’être comme la charrette de juin chez carnetsparesseux, originale et fantasque, et la prie quotidiennement de m’apporter l’idée de participation à son tour d’agenda espiègle.
Ce qui permet de tout inventer, de jouer de tout, des idées, des mots, des images, de métaphoriser le truc avec ou sans gargarisme, de crocheter le sabot de la charrette du voisin le plus proche pour l’empêcher de dépasser la mienne, de huer-siffler l’arbitre parce-qu’il nous pénalise pour croche-patte illégal, et de trafiquer l’attelage pour remporter le concours du pire mauvais joueur de quinté moins. Ainsi soit-elle… 🙂
D’ailleurs, à ce propos, je conseille toujours à mes lecteurs de chausser leurs lunettes de soleil avant de me lire.
WP n’ayant pas prévu d’assurance optique à l’usage.
😀
J’aime vous lire … j’avoue et je baisse la tête comme un coupable heureux … 🙂
Bref, à la lecture j’ai « pêché » Thérèse d’Avila et lu avec attention vos propos et par effet j’ai pensé Joachim du Bellay et ce fameux sonnet CXIII (je ne suis pas superstitieux) du fameux Olive qui apporte un éclairage (?) si ce n’est un résumé du « Voyage inter-sidérant » et le voici : (repositionné en notre langue actuelle – quoi qu’il soit assez compréhensible à l’origine ) :
« Si notre vie est moins qu’une journée
En l’éternel, si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
Si, pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l’aile bien empennée ?
Là est le bien que tout esprit désire,
Là le repos où tout le monde aspire,
Là est l’amour, là le plaisir encore.
Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée,
Tu y pourras reconnaître l’Idée
De la beauté qu’en ce monde j’adore. »
Voilà, voilà, je voulais vous faire partager ce morceau assez fabuleux.
On est au moins deux sur ce coup-là, Max-Louis !
Pour le coup, ce sont les opticiens qui vont faire fortune !
Priez le Dieu de la lunette de préserver nos rétines avec deux verres teintés et une monture d’écaille.
Merci Max-Louis de me faire découvrir ce sonnet que je ne connaissais pas.
Pour rémiger mon texte, j’opterai dorénavant pour le panache de l’huile d’Olive.
J’espère de tout cœur que nos commentaires vont être conservés dans les mémoires supra- voire infra-informatiques. Je voudrais voir la tête des Aliens en les découvrant pour tenter de percer les mystères neuronaux des petits hommes de la planète terre. J’en rigole déjà. Déjà que les terriens normaux se demandent de quel asile psychiatrique peuvent sortir les ceusses de ce blog ! J’en suis toute gondolée sur mon clavier. Heureusement que mon dentier colle bien : en riant, on risque de perdre toutes les dents.
Oh ! Comme je suis heureuse de lire ces mémorables impertinences ! Laissons les gondoles à Venise Mâââââme Louvain et gondolons nous sur le dentier de l’écriture, il ne mord pas, est entièrement quenotté au clavier et sa bidonnerie favorise la musculature puissante de notre ceinture abdominale.
J’aimerais autant toude’même qu’il ne finisse pas au fond du pot à eau lors des repas d’hospice sous des auspices favorables, amen.
Et pour rebondir sur l’idée des terriens normaux, je travaille sur la grille des critères d’enfermement qui les caractérisent. 🙂
A vot’bon cœur salut !
Et je rajouterais aussi ceci : Plus on est de fous, plus on rit. 😀
[…] les faits aussi radicalement supposés qu’avant, mais pour autant, et par déposition de noble factualité, elle dépose aux pieds de la plomberie la résurgence de l’aube. Ce matin […]