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Très cher Monsieur P.,
Vous m’affirmez, dans votre dernier courrier, vouloir connaître la recette de la célèbre Madeleine de chez vous alors que votre laboratoire expérimental en détient tous les secrets. Et ce, depuis le début du XXe siècle.
Votre insistance me pousse à envisager un retour à la source d’ici quelques semaines afin d’en restituer arôme et goût.
Mais tout d’abord, très cher P., permettez moi d’émettre quelques réserves quant à l’exactitude des proportions et ingrédients, dans la mesure où ma « S.M.A.R.T. », (Serial Machine à Remonter le Temps), ne détient que peu de compétences en précision dans la Madeleinologie.
Je vous demanderai donc d’effacer un maximum de données préexistantes sans pour autant altérer la saveur initiale, de façon à réinventer quelque chose de novateur tout en préservant son caractère original. Un entendement hors du commun et une entière coopération seront nécessaires à la constitution de l’appui solide qui permettra la réalisation de ce projet en toute confiance.
Pour faire une Madeleine de P., à quelques semaines d’ici :
Sur l’étagère où vous stockez votre historique, prenez un événement doté d’une forte charge émotionnelle.
Associez à cet événement un élément remarquable.
Malaxez soigneusement l’ensemble de façon à rendre indiscernable ses composants.
Laissez reposer suffisamment longtemps pour ne plus y penser.
Un jour, par hasard, allez faire du rangement dans l’étagère.
Vous ne manquerez pas de remarquer qu’elle dispose d’un espace inoccupé.
Laissez flotter librement la sensation qui accompagne cette découverte.
Elle fera une progression silencieuse et invisible en vous, jusqu’au moment où elle
rencontrera dans le champ de la réalité des cinq sens l’élément remarquable associé par son fil d’Ariane à l’événement effacé de l’historique.
Débobinez.
Au bout se trouve la Madeleine.
Arrosez-la de tendresse et de gratitude parsemées d’éclats de réminiscence.
Dégustez le bonheur des retrouvailles.
Cher, très cher Monsieur P., je vous devine, vous allez vous demander où sont les épices dans la recette, et bien sûr, je ne saurai quoi vous répondre.
Avez-vous identifié l’élément remarquable qui vous est propre ?
Ou est-il nécessaire de reprogrammer un autre voyage en S.M.A.R.T. ?
En vous souhaitant bonne réception.
Votre fidèle amie de tous temps.
Cardamone Cyclopédie
Où l’on se rend compte que Marcel et Madeleine partagent deux lettres initiales, ce qui n’est pas si mal. Et que, derrière son esse initial, le [s]mart emploie les 3 initiales de Marcel… bref, tant que tout se tient, rien ne lâche, comme dirait Cardamone Cy.
C’est complètement ça !
Ce qui n’est pas sans rappeler que les carnetparesseux partagent le même avatar que Le Dodo, et que le tout se tient très bien. Avec en différence propre le effe de plumitif qui viendrait plutôt rappeler la bière Belge du même nom si on y ajoute un « L » devant.
Merci pour cette grande clarté d’esprit carnet.
Eh bien cette recette-mode d’emploi décalée, subtile et poétique me plaît beaucoup ! Tout ce qui mérite d’être dégusté prend du temps à préparer, paraît-il. Merci Jo de cette belle participation !
Effectivement Frog, le temps y a mis du sien, en faisant un pont entre le désir de participer, le travail de cuisson lente, la tentative de dégustation, l’ajustement des températures, la mise en oeuvre.
Merci à toi d’avoir apprécié la saveur de la réalisation.
Très chouette et tout à fait dans le style de l’époque où la fleur d’oranger se mêlait au sucre de canne dans une pâtisserie raffinée.
Un peu hibou aussi du côté obscur de la force, merci Chachashire.
Le truc c’est de faire des portions de petites tailles pour que plus de monde y goûte.
Ah cette madeleine, elle sait faire parler d’elle ! Intemporelle, elle a la saveur qu’on lui préfère et Cardamone l’exprime fort bien !
Cardamone a accompli de hautes études perchée sur des talons aiguilles compensés, elle a acquis le savoir de l’expression en lisant sur les panneaux publicitaires souvent hauts perchés eux aussi.
Merci Laurence. ,
Une madeleine à la cardamone goute t elle plus qu’une madeleine à la cannelle ?
That’s the question ?
Je me posais la même question sur la goût de la madeleine verte recyclable et je trouve que cela mérite grandement que nous y réfléchissions. Voilà bien une question essentielle.
Merci Valentyne
Faut-il chanter avec Brel :
« Ce soir j’attends Madeleine
J’ai apporté du lilas
J’en apporte toutes les semaines
Madeleine elle aime bien ça… »
?
Mais oh, tu es sûre, Leo ?
Whouah ! Jacques est revenu ?
Ah mais que oui, alors ! C’est une excellente nouvelle !
Maintenant, à chaque fois que je recevrai une lettre, j’espèrerai que qu’elle soit de Cardamone Cyclopédie! (Quel joli nom!)
Ceux qui le souhaitent peuvent lui envoyer une demande à son adresse de prêt qui est la mienne. Telle que je la connais, elle est capable de t’envoyer une jolie lettre papier si tu précises ton adresse géographique.
Bises aux crayons de couleur.
Chiche! Moi j’aime les correspondances à l’ancienne!
Adresse-lui ton adresse à l’adresse mail suivante :
jo.bougon@hotmail.fr
Elle te répondra personnellement.
Bises 😀
Ah, que je suis heureuse de lire et relire cette missive provenant de l’au-delà du temps. J’ai bien cru qu’on ne la reverrait pas, perdue qu’elle semblait être dans les strates des époques. Mais ajoutez la racine de gingembre, et voilà Jo qui nous revient gavée d’énergie et d’idées pour faire trembler l’agenda ! Très bonne histoire que cette lettre de madame Cyclopédie : ça vous secoue les papilles. Bon, y a plus qu’à, nous autres, sinon on n’arrivera jamais à concurrencer la recette de MADAME !
C’est la Leffe, ma brave Dame, qui ajoutée à la pâte a fait comme avec les crêpes, les a rendues plus aériennes. Cardamone tient les Belges en haute estime de ce fait, et elle se demande bien ce qui secoue le plus les papilles de l’orangina ou de la Leffe !
Mes amitiés à messieurs Laïonel et Sibélius qui savent aussi très bien faire frémir leurs lecteurs. Et bises à toi, qui sait si bien tenir la dragée haute à la concurrence.
C’est gentil, ça, Madame Jo.
Bon jour,
A la lecture de ce texte, je suis dans une nébuleuse. Je manque de références littéraires ou tout simplement de bon sens pour en comprendre toutes les nuances 🙂
Max-Louis
Logique, dans les nuances de bleu, même les nuages sont présents. Vous avez du entrer dans l’un d’entre eux. Voulez-vous que Cardamone vous guide pour en sortir ?
Amicalement.
Jo-Bougon
[…] Lettre de Madame Cyclopédie à Monsieur P., chez L’Impermanence n’est pas un rêve. […]
[…] de son souffle, chez Palette d’Expressions ; Le Goût des jours, chez Les Narines des Crayons ; Lettre de Madame Cyclopédie à Monsieur P., chez L’Impermanence n’est pas un rêve ; Hourvari au cagibi I, II, III, IV et V chez […]