Deux avril de l’an de grâce 2017
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Ils m’ont tirée par les cheveux, m’ont capillotractée, j’ai eu de la chance. Mes cheveux ont tenu. Mais comme c’est du fromage, à la fin, il ne restait qu’un fil, tout mince, un fil fin, un seul fil de rien du tout accroché à mon évent.
Heureusement, c’était du gruyère ! C’est solide, le gruyère. Ils n’ont pas osé rajouter les spaghettis, j’ai compris que c’était parce-que je risquais de fondre, et le fil de rompre.
En tout cas j’ai vu du pays ! Ah, ça, pour en voir, j’en ai vu ! Et du beau en plus.
Il y avait un engin au dessus de ma tête, un truc bruyant avec des ailes qui tournent, comme le moulin en chocolat que maître Walter avait fabriqué à ses enfants pour Pâques en l’an de béatitude 4144. C’était une époque, ce temps là. On m’avait posée sur des œufs, nichés dans les hortensias. Sûrement pour les couver. Mais pas un seul poussin n’est sorti. J’en ai conclu que les œufs, une fois qu’ils sont œufs, doivent garder une attitude d’œuf. Sérieuse, arrondie, une antépoussinade, en quelque sorte, c’est classe un œuf. A l’école, ils sont en rang par deux, bien calibrés, ils ont de l’homogénitude disent les professeurs d’oeufs-mêmes.
En attendant, le fil, il s’est découvert ! Il ne savait pas qu’il était aussi solide que ça, pour un fil d’avril, qui ne doit pas se découvrir… C’était une aubaine, pour lui. Une sinécure. Il a tenu bon, n’a pas rompu. C’est Walter qui serait content s’il savait ça. Une baleine qu’il a mise au monde, qui file un fromage d’avril aussi incassable, c’est que je suis au moins d’une espèce protégée. Je me demande encore, si le fil avait lâché, ce que je me serais fracturé. Une boucle d’émmental, peut-être ?
J’ai un ami qui m’accompagne. Il est tout noir, bavard comme une pie, et il vient me parler de fromages du terroir, de son proche ami rouquin rusé qui lui aurait piqué un truc rond tombé de son bec, d’arbres perchés. Il en a, des choses à raconter, le noiraud. Je ne comprends pas toujours tout, mais je l’aime bien. Il a même essayé de m’envoyer son pote rouquin pour me sauver.
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Hier, je l’ai autorisé à écrire sur mon carnet de bord, parce-qu’il a du style, de la fablaltitude. Il me plait. C’est un peu le poussin que je n’ai jamais vu éclore.
Ben, pourquoi ça vous fait rire ?
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Je ne vais pas encombrer les votes. Le premier épisode guidera vers les suivants pour ceux qui auront le désir de suivre l’épopée de Pupuce.
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Ecrit dans le cadre de l’agenda ironique d’avril hébergé par Martine, plus connue sous le nom de famille « De l’écrevisse » depuis qu’elle-même écrit, sans moindre ironie, elle nous invite souvent avec le concours du professeur Taurus et de mademoiselle Dithyrambe à des conférences absolument improbables dont personnellement j’apprécie hautement la subtilitude.
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Suite à suivre : Ici
Journal de bord de Pupuce épisode 2
3 avril 2017 par jobougon
[…] Premier avril de l’an de grâce 2017 .
[…] – Violette – La Licorne – Jobougon : Journal de bord de Pupuce, acte I, acte 2 […]
Comment ça, le désir de suivre ? Mais enfin, on reste accroché au fil du gruyère. Perso, j’adore de fromage (surtout celui qui pue). Donc, la Pupuce à évent qu’a découvert le fil (c’est dire si elle est maligne !), on veut tous avoir !
Wouf ! Si tout le monde s’accroche au fil, ça va faire lourd.
Bon, il me vient une idée pour que ça tienne. Il parait que si nous réussissons à copier la haute technologie de tissage de fil des araignées, nous pourrions tracter avec une corde une somme fabuleuse de tonnes de « c’quonveut », (matériau noble encore inusité vu qu’il n’est pas encore défini), donc, il ne me reste plus qu’à faire appel à ces dames arachnides. (Ne pas confondre avec arachides, moins faciles à tisser).
Rebondissement dans l’affaire Pupuce ! Merci Anne d’induire autant d’élastitude à cette histoire totalement rationnelle. Génialissimo !
Ces oeufs à l’attitude antépoussinique ne sont pas sans me rappeler des cailloux à l’attitude plutôt cailloutesque !!
C’est vrai ! Ils avaient déjà quelque chose des œufs de mon histoire. Je me demande si le Dodo ne va pas dans l’avenir de temps en temps pour ramener des idées d’histoires dans le présent. D’ailleurs, je me souviens aussi d’un caillou numéro six, joué par Brad Pitt, un rôle à la perfection de l’absolu.
Bon, toute similitude avec des personnages existant ou ayant réellement existé ne serait que fortuite et hasardeuse. article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI)
Tu as bien fait de m’en parler, je vais contacter l’œuf sept de cette coquille et signaler le décalage horaire. La capillotractation est un défi majeur dans la vie de l’Homme, et même de la Femme.
Ah oui quand même, ça déjante grave dans la vie de Pupuce…
mais on reste accrochés, ça oui, c’est certain… 😉
¸¸.•*¨*• ☆
Oh Célestine, quelle judicieuse remarque que la tienne ! La vie n’est pas un cycle tranquille, les dangers de la déjante hallu sont partout.
Sauf dans fibre de carbone. Je suppose que c’est une corde en ce type de matériaux, présentant une résistance hors-norme, qui permet au lecteur de rester accroché.
Mes amitiés du jour.
🙂
[…] infinie. Ah ! Tu ne préfères pas. Si, c’est déjà fait, et c’est là : Journal de bord de Pupuce épisode 2 Bon, d’accord. Merci pour la gratuitude […]
Je me vois parfaitement en ski nautique ,dans le sillon de Pupuce, capillotractée avec un fil de Gruyère.
Oh secoursssss !
Je crois que ça devrait pouvoir se faire. Le bassin d’Arcachon s’y prête volontiers. Juste que pour l’instant, Pupuce n’est pas encore remise à l’eau, et comme il va falloir patienter un peu, ça te laisse le temps de t’y faire, car tu ne risques rien avec elle. Ce n’est pas une baleine de compétition. Prépare tes skis, la jument verte, ça va aller. 😉 .
[…] : N°3 : https://jobougon.wordpress.com/2017/04/05/journal-de-bord-de-pupuce-episode-3/ N°2 : https://jobougon.wordpress.com/2017/04/03/journal-de-bord-de-pupuce-episode-2/ N°1 […]
Le gruyère dans les pâtes, c’est bon et dans la fondue savoyarde aussi, mais le fromage à raclette, jamais? Est-ce une ostracitude? 😦
C’est une Os’truc’itude, comme tu dis, qui deviendra plus tard une Ostreïcultitude du côté de l’Arcachonitude.
Pour les huîtres gratinées, c’est parmesan.
Décidément, c’est définitivement oui à ton excellente question Leo.
Quelle époissitude ! 😉
Mention très bien pour le souvenir de l’époque des œufs… 😀 ! Quoique, je me demande si tout le texte n’est pas du même acabit. Je crois bien que oui ! Ah, quelle belle inspiration Jo !
Une acabitude, que dis-je, une gabaritude. trente mètres et quelques tonnes, c’est quelque chose Pupuce en convient. Maintenant, perchée sur Madame Eiffel, tour de son espèce, dénouer sa position demande délicatesse et le texte s’en ressent. Il semblerait qu’un ralentissement soit en cours. C évoque l’idée d’un renversement. Renard propose d’attendre la deuxième vague. Pupuce y trouve vue superbe et équilibre en hausse. Le pilote se repose. Et l’équipe reste soudée.
Merci Laurence pour cette mention très bien qui viendra s’ajouter au palmarès de ces acabits. 😀
[…] – La Licorne : Une île, au loin … – Jobougon : Journal de bord de Pupuce, acte I, acte 2, acte 3, acte 4, – Une patte dans l’encrier : Le lac de l’impossible, affreuse et […]
[…] – La Licorne : Une île, au loin … – Jobougon : Journal de bord de Pupuce, acte I, acte 2, acte 3, acte 4, – Une patte dans l’encrier : Le lac de l’impossible, affreuse et […]