Qu’importent les espèces, pourvu qu’on ait l’espace.
J’aurais aussi pu écrire :
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Qu’importe l’hippocampe pourvu qu’on ait la lampe.
Qu’importe la question pourvu qu’on ait paresse.
Qu’importe le mimosa, pourvu qu’on sente le chat.
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Mais les historiens ont préféré la version originale du premier jet d’encre.
Copié aimablement et sans son accord sur le modèle suivant :
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2017/01/08/quimporte-le-flocon/
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Tout était parti d’une gravure. En fait, Léonard en avait laissé tellement, que les archivistes ne savaient plus par quel bout commencer le classement. Alors, comme chacun sait, dans les cas épineux, lorsque l’homme est accablé d’une tâche qui le dépasse, c’est le hasard qui s’en mêle. Le hasard qui les a fait commencer par celui-là. Tout simplement parce-qu’il était en haut de la pile du premier tas qui se présenta à eux.
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Il fallait choisir dans quel registre le faire entrer. Une partie des archivistes penchait vers le nombre d’or, une autre vers la quadrature du cercle, ce qui laissait dubitatifs les historiens qui ne comprenaient pas l’origine d’une telle divergence, et enfin, une partie pensait que le registre de l’homme de Vitruve était le plus approprié.
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Le premier groupe avait mis en évidence la présence flagrante de mimosas dans la végétation, il ne faisait aucun doute pour eux que le mimosa étant couleur de l’or, De Vinci avait forcément travaillé sur ce sujet du nombre d’or.
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Le deuxième groupe y décryptait plutôt une forme de lèvres, pulpeuses, qui semblaient vouloir signifier le désir de manger le paysage, le goût du voyage, ce qui s’inscrivait directement dans l’emboîtement des symboles, dans la logique évidente des choses, de fil en anguilles, si j’ose dire, cela évoquait de manière flagrante la symbolique de la quadrature du cercle.
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Enfin, le troisième groupe, opposant à toute nuance, catégorisait l’œuvre de Léonard toute entière dans son registre de Vitruve, pour la simple et bonne raison qu’il n’en existait pas d’autre pour eux. Ainsi, toute polémique plombée, plus aucune question ne se posait.
Un peu radical, mais bon, pourquoi pas…
L’idée étant que le débat était ouvert, et toute idée aussi recevable qu’une autre.
Nous classerons ce débat dans la catégorie « liberté de penser ».
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Il n’empêche que, et c’est à cet endroit précis que le hasard frappa. L’un d’entre eux, atteint de nyctalopie, se rendit compte, un soir de ciel couvert, que sous la couleur rouge se trouvait un autre dessin, et que l’œuvre d’origine représentait un cheval de mer.
Un peu comme « La chambre bleue » de Picasso, qui cache le portrait d’un inconnu.
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http://www.maxisciences.com/peinture/un-mysterieux-portrait-decouvert-sous-un-tableau-de-picasso_art32878.html
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Forts de cette découverte, tout le monde se prit à chercher les dessins de Léonard en relation avec cet hippocampe. Et c’est là que le récit devient intéressant, car, caché sous un cheval de Vitruve que voici,
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ils découvrirent ceci.
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Et encore ceci.
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Ils détenaient donc la preuve que la théorie de l’évolution de l’espèce selon Darwin était vraie.
Avec en prime, que l’homme descend du cheval, le cheval descend de la chimère, qui descend de l’hippocampe, qui lui-même descendrait du tableau.
Une avancée manifeste dans la science.
Ce qui rendra tentaculaire la légende de Léonard, penseur des siècles, et jamais encore totalement démystifié. Une légende des siècles que n’importe quel Victor Hugo n’irait contester, avec son conte du chat vert, dans Cosette Toulmonde, superbe fresque romanesque où Jean-Albert Valjean-Dupontel donne de l’équin à retordre à Thénardaurevilly.
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Ainsi, après avoir épuisé toutes les facettes de la question, il ne fut plus jamais question de classement, de quelqu’ordre que ce soit.
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A la suite de quoi, le peintre Walter Crane, fabuleusement atteint de grand galop à l’huile, décréta nécessaire de réaliser cette œuvre immortelle afin de ne jamais oublier l’origine de toutes choses y compris du monde.
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Mais aussi et surtout de ne jamais oublier que sous l’hippocampe, se trouve une tentacule limbique qui fait le tour du bocal, enfin, de la boite crânienne, une fois tous les 64 du mois, et qui, en provoquant remous et bastringue, est à l’origine des créations les plus… « euh »… « Originales ? ».
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Vous connaissez maintenant tout sur le sens du mot original.
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Voici, écrit pour l’agenda ironique de janvier, chez l’espèce de Dodo paresseux dont l’espace carnets du même nom dédié est accessible par ce lien inclus, espèces d’espaces, issu de l’hippocampe droit de Georges Perec, ici même, les espèces sont identifiées, déclassées par désordres, répertoriées par déclassements dans les espaces peints t’ou bien t’écrits.
Il fallait y inclure les mots : hippocampe, mimosa, n’importe, chat, manger, tentacule, épuiser, vert.
Et déposer les copies avant le mercredi 18 janvier 2017.
Splendide ! Et j’ajoute, « Qu’importe le sujet, pourvu qu’on ait le souffle de Jo »
Rapide comme l’éclair tu es !!!
Merci très cher Dodo, qui n’en pas en voie d’être éteint, tant que ta résistance de vie en l’espace fera foi. J’avoue, je suis un peu essoufflée. Merci merciii.
😀
Léonard, l’évolution et l’hippocampe… enfin un texte (à la verve épique) qui mettra tout le monde d’accord… ou presque – mais laissons de côté les coupeurs de cheveux en 4…
Epique et collégram, collé au gramme près sur la toile.
Evidemment, je n’avais pas pensé aux coupeurs de crinières en quatre, ce qui me rend douteuse quant à l’existence d’une quatrième catégorie en forme de désordre…
Ouh la la ! je vais coller mon meilleur Victor Hugo sur le coup, merci coquelicot de m’avoir mis ta compagnie à l’oreille.
Quel œil tu as! J’ai même vu dans le dessin (après t’avoir lue) les lèvres pulpeuses si, si!!!
Si l’on ne sait où l’Hippo campe, c’est chez toi, sans doute?
L’hippo campe in the blue streams he say himself 😉
Et les lèvres pulpeuses étaient plus flagrantes sur la photo réduite, mais oui, ça n’a pas l’air d’être un hasard… 🙂
Et ce qui est étonnant, c’est que ce dessin s’appelle « tempête sur un paysage », (Storm over a landscape), c’est très curieux.
Ne reste plus qu’à chevaucher ces magnifiques cavales, se laisser porter par les vagues originelles, laisser ses naseaux humer la chevelure couleur mimosa de quelques sirènes…et rêver un autre monde.
C’est une excellente idée, que je retiendrai, à n’en point douter. Merci Jacou.
La Terre est-elle ronde ?
[…] êtes le héros), 1Pattedansl’encrier (Réclamation), Coquelicot (De ma fenêtre), Joboubon (Qu’importe les espècesOK pourvu qu’on ait l’espace) et Martine (Giboulée d’haïku), et hors-jeu, […]
L’originalité ? elle est ici !!!
C’était le jour du tour de bacal ! Pardon, bancal ! Oh la la, j’vais y’arriver ou quoi ? Bocal disi-je.
Pfffff, ces claviers ! Sont rebelles que j’en r’viens pas !!!
Bises Gibulène.
A savoir que dans un jeu de complicité avec ma fille, le mot « original » revêt aussi une « légère » connotation péjorative avec laquelle nous jouons jubilatoirement.
Je suis époustouflée,bluffée, abasourdie, ahurie, bée, confondue, ébahie, ébaubie, éberluée, épatée, étonnée, interdite, pantoise, pétrifiée, saisie, stupéfaite, surprise par autant de talent !
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Ou bé vindiou ! Tu me renverses !
Le fluide de ta baguette est drôlement puissant, mais merciiiiiiiiiiii pour ces émanations expressives devant lesquelles je ne résiste pas. Me voici le c.. par terre.
Equipée de mes airbags à ressorts, dieu merci, je ne crains aucun renversement.
Bises Célestine
😀
Et puis, je suis vraiment désolée à l’idée de ne pouvoir envoyer un commentaire sous ton texte, mais ton blog refuse de me croire lorsque je lui dit que je ne suis pas un robot, quel farceur.
Si tu peux jouer de la baguette magique pour le débloquer, j’y retournerai volontiers.
Envoie moi ton commentaire par mail, et je le publierai. J’espère que ce n’est pas la même chose pour tout le monde, parce que je n’ai eu que Carnets Paresseux qui est venu me commenter… Ça fait pas beaucoup sur 22 participants…C’est un peu déprimant…
Bises
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[…] êtes le héros), 1Pattedansl’encrier (Réclamation), Coquelicot (De ma fenêtre), Joboubon (Qu’importe les espèces pourvu qu’on ait l’espace) & Le mimosa fleurit et Martine (Giboulée […]
Excellente synthèse de l’évolution ! C’est joliment amené, bien écrit, drôle… tout pour plaire ! 🙂
Merciiii !!! Merci Laurence.
Bises.
😀
Mouhaha! Magnifique!
Méééééééhhhhh ! Merciiiiiiii !!!!
On atteint ici le top de la fantaisie de l’agenda ! et de la culture (même si une partie est à terre) ! Bref, j’adore !
Effectivement, la culture fantaisiste de la terre provoque des rhumes de mimosa tout aussi mythologiques que celui du Grand Monsieur éternueur de ton texte.
https://monesille.wordpress.com/2017/01/18/agenda-de-janvier-ironie-de-lespace-temps/comment-page-1/#comment-2877
Je me demandais même si ce n’était pas la cause directe de la descente de cheval de l’homme, sans doute forcé par le tremblement de cette fameuse terre fantaisiste.
Quel bel effet papillon, mo, merci et pour l’effet, et pour avoir aimé l’effet. 😉
Démonstration aussi limpide que de l’encre de seiche qui me laisse à divaguer-divulguer devant ce parterre par terre que Mona Lisa était espadonne par son père, poisson-lune par son père et que son sourire mystérieux, elle le tenait de sa grand-mère baleine qui ne manquait jamais de rire à fanons déployés !!
Oui parce que Mona Lisa avait deux pères…
Avoir deux pères est une complication rare, a-t-il fallu deux accouchements ? Je ne connais pas les techniques obstétriciennes chez les cétacés, mais je comprends mieux maintenant la grande célébrité de Mona. J’adore ces mystérieux secrets d’une clarté obscure la plus totale.
Merci Patte pour toutes ces divulgations confidentielles.
La confidentialité de ces divulgations nécessite que nullement tu ne les ébruites !!!
Les baleines ont la nageoire longue paraît-il selon un ami marionnette de bois qui s’est retrouvé coincé en une d’elles tantôt parce que, soit-disant, il n’avait pas fait montre de sagesse !!
« Bon sang de bois ! » aurait dit un autre ami charpentier !!
[…] osa, l‘hippocampe neurasthénique & A la conquête de l’espace) ; puis, Joboubon (Qu’importe les espèces pourvu qu’on ait l’espace) & Le mimosa fleurit et Martine (Giboulée […]
« ainsi avoir épuisé toutes les facettes de la question » tu peux le dire
Aaahh ! Je ne sais pas de quelle question il s’agit mais que je puisse le dire sans en avoir une seule idée, ça, c’est sûr. Il s’agit d’hypo-réalisme, un nouveau genre de la littérature joaillière.
😉
Ben il est où mon comm de janvier ?
Mangé par le cheval de vitruve sûrement !!
Que disais je en janvier , ben que j’étais sous le charme 😉