Vous avez dit agenda ?
Si, vous avez dit agenda ! Ne me la faites pas !
Agenda ! Agenda ! Est-ce que j’ai une gueule d’agenda ?
Py d’abord, c’est ici qu’ça s’passe, en juin !
Chez Anne de Louvain-la-Neuve
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Aller, on prend les mêmes mais dans le sens inverse.
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Au quartier général de l’association des derniers remonteurs de courants vers leurs sources, Karta, la plus téméraire d’entre nous, continuait à rechercher le local idéal pour le siège. Hélas, la crise du logement n’aidant pas, elle dut se rabattre sur le cartel « vacances clefs en mains » pour ce faire. Bien lui empris, le soleil n’étant pas au rendez-vous cette année là, les offres n’étaient ni de Gascon, ni les promesses de vente, elle trouva rapidement moult propositions toutes plus offrantes les unes que les autres. Karta, loin d’être
niquedouille, connaissait tous les pièges de l’allocution immobilière. Ainsi, elle s’enquérait davantage de savoir de quoi étaient faits les bâtiments, que de leurs prix, sachant que le côté rentable de la situation pouvait déboucher irrémédiablement sur de lamentables désallusions sujettes à complications.
Aussi, lorsqu’elle répondit à l’annonce numéro 118-218 du bottin traditionnel, elle était à dix mille lieux de s’imaginer un tel ravissement.
L’agence se situait au rez-de-chaussée d’un immeuble de standing fin du XX tième siècle, plutôt à tendance prolétaire, mais bordée d’une vaste piscine de douze mètres carrés. Le directeur de l’agence, un homme imaginatif, avait équipé tous les transats de charmants matelas en forme de bouées crocodiles. Il disait à qui voulait bien l’entendre que fourbir du matelas animal donnait à l’ensemble une impression d’occupation vivante des lieux, suscitant automatiquement et par réaction, chez le visiteur, un désir fou d’opposer sa signature en bas du contrat.
Karta, donc, suivait très tranquillement le directeur lorsque le mistral, d’une bourrasque imprévisible et voire même imprévue, survint. Une pluie de ballons matelas dirigeables en forme de crocodiles vint à se précipiter sur elle.
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– Ces courants telluriques sont exceptionnellement puissants cette année, n’est-il-pas, mademoiselle Karta ?
A les enjamber, Karta, trop occupée à sautiller sur la margelle pour n’écraser personne ne répondit pas, mais ne cacha pas non plus sa surprise, et nota l’originalité du propos de ce monsieur.
Un homme, agent immobilier de surcroît, qui fourbit plus léger que l’acier, ça éveille la curiosité.
Ils continuèrent à progresser paisiblement en silence jusqu’à la bâtisse concernée par l’objet de la visite.
– Nous voici arrivés, mademoiselle Karta, annonça Monsieur le directeur de l’agence.
Et il poussa une immense grille qui s’ouvrit sur un tout aussi immense parc. La construction, de style néolytique, avait subit l’outrage de la restauration ancien empire, mais respirait la décomposition.
– Comme c’est étrange ! S’exclama Karta.
– De quoi parlez-vous donc, très chère ?
– Mais enfin, vous ne voyez pas ?
Le directeur, pris par une expression de surprise, se tourna vers elle.
– Vous ne voyez pas la bizarrerie de cette famille ? Repris Karta.
– Mais de quelle famille parlez-vous donc ?
Karta écarquilla les yeux. S’il ne voyait rien, c’est bien qu’il était soit miraud, soit qu’elle était hyper oculairement sensible. Je dois avoir la rétine dilatée, se dit-elle alors.
– Euh ! Je vois une famille en kit, non, pardon, en kilt… Quoique… Ces morceaux de…
– Vous ne finissez donc jamais vos phrases…
Le directeur parut songeur un instant, puis se reprit et reprit :
– L’histoire de ce domaine dépasse l’entendement, mademoiselle Karta. Ne soyez pas gênée de la percevoir. Ils étaient treize. Tous plus singuliers les uns que les autres. C’était en 1144, à cette époque, le recensement n’était pas aussi précis qu’à nos jours. Pourtant, malgré l’approximation de l’époque, les disparitions mystérieuses se multipliaient, signalées à Max Praliné, le seigneur de la région. Ce dernier, alerté par tant d’anomalité, en vint à dépêcher une enquête, en chargeant son meilleur lieutenant d’éclaircir toute l’affaire.
Le document de synthèse fit état d’une famille de cannibales vivant en ces lieux, responsables de tous ces enlèvements, grassement nourris de la population locale. Nous détenons dans nos archives une restitution fidèle de ce que peuvent voir de temps en temps les visiteurs ayant cette hyperception fun-oculaire. En voici une reproduction.
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– Je pensais plutôt dérailler, bigre, ce lieu m’enchante !
– Ah ! Je savais que les transats crocodiles porteraient de bonnes grâces à vos yeux ! Vous signez ?
C’est ainsi que la source des travaux concernant la horde primitive put enfin retrouver la paix des origines. Depuis, kale-en-Bourg se nomme Kale-âme-in. L’association se mobilisa pour déposer le brevet de la modification du nom du lieu.
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Au quartier général de l’association des derniers remonteurs de courants vers leurs sources, Karta, la plus téméraire d’entre nous, continuait à rechercher le local idéal pour le siège. Hélas, la crise du logement n’aidant pas, elle dut se rabattre sur le cartel « vacances clefs en mains » pour ce faire. Bien lui empris, le soleil n’étant pas au rendez-vous cette année là, les offres n’étaient ni de Gascon, ni les promesses de vente, elle trouva rapidement moult propositions toutes plus offrantes les unes que les autres. Karta, loin d’être
Mazette deux récits pour le prix d’un ! Mais qu’est-ce qu’on est des gros gâtés ! Je m’en vais ajouter ce lien in petto aux autres, gonflant ainsi de manière substantielle la bouée crocodile de l’agenda. Je suppute même que ce n’est qu’un début : les aventures de Karta sont prémisses à moult découvertes d’endroits plus audacieux, plus hantés, plus terribles les uns que les autres. Oui, je le sens bien moi que kale-en-Bourg qui devient Kale-âme-in, qui devient…. oh là là…. Karta n’a pas finit d’en finir… Je le sens. Sttttttttttttop, j’ai peur.
De pèche mon teint flatté par le carreau écossais a viré au cramoiso-petto-illico-presto plutôt du côté crocodile dundee que caïman épouvanté devant tant de dithyrambie ! Mais reconnaissant là le bien fondé de ta louange, très chère Anne, j’affirme qu’effectivement, j’envisage une carrière en hystérogénie de l’écriture sur marbre de cas rares, mais sans idée fixe à l’heure d’aujourd’hui. Que les cheveux se dressent sur la tête des uns, ou les frissons parcourent les échines des autres, évidemment c’est une scène réaction ! Je m’emploierai donc dès tout de suite à partir de dorénavant à travailler sur la sécurité alimentaire en prenant accord fantômal au numéro que vous avez demandé est incomplet ou erroné. Veuillez consulter l’annulaire.
Mince, où j’en n’étais déjà… ??? Je crois que j’ai perdu le fil !
[…] Jobougon dans tout ça ? Et bien, la revoilà pour notre plus grande satisfaction. Sa vision […]
Que voici donc une explication claire et détaillée des photos et même sans Kale-âme-ité!!!
J’ai essayé d’être le plus précise possible, c’est donc très bien kale humé. Merci.
Ah, une famille de cannibale ! Maintenant que tu en parles ! A voir la photo cela saute aux yeux ! 🙂
J’ai mis des lunettes de plongées pour éviter l’énucléation, je ne sais pas toi, mais moi, j’ai une vue longue avec ça.
J’ai connu une Karta Puce, californienne de naissance qui maintenant habite Kale en bredaine :
C’est la même ou une homonyme ?
C’est sa sœur. Les Des Kartas sont une familles nombreuses nées à La-Haye-en-Touraine le 31 mars 1596 et à l’origine de la philosophie moderne. Ils ont inventé le Mogito, très apprécié de nos jours, une courante de pensée à tendance rafraîchissante.
Le mogito, j’adore !
D’ailleurs mogito ergo sum est ma devise (après l’euro) 🙂
whouah! Bravo! Tres beaux textes! Bien écrits et drôles!
Ben euh ! Merciiiii ! 😀
De rien😉😄
Comme je vis en Kale sèche, je ne vais pas m’étendre sur les qualités Karté sienne de ton texte et je m’en vais juste applaudir ébaubie !
Il parait que l’écart présent entre le tollé et les acclamations d’ébaubibahissement s’étend sur la qualité décalée du bourg où se situe la machine à laver, entre le lavoir et l’église. Je présume qu’elle passe au sèche linge, cette kale, non ? Ou alors j’ai mal compris ?
Je propose un réglage de l’essorage du linge au lavoir en baissant le nombre de tours minute sur le programme.
Merci pour les applaudissements, ils sont très appréciés des lavandières.
Bises Mo