C’était au cours d’un voyage en plein désert de hasard que mademoiselle Tirma procéda à l’extraction d’elle-même. Il s’agissait de rentrer dedans sans supposer quoique ce soit d’autre que ce qui s’y passait. Aride comme il l’était, le paysage étendait une sécheresse à perte de vue, et ce petit morceau extrait se baladait au bout du fil que la lune avait fixé à une de ses pattes invisibles. Huit pattes pour un corps rond, voilà de quoi surprendre, et ce petit bout de Melle Tirma qui se balançait comme un cocon de soie déployait autant de vapeurs que possible. A la fin, naquirent des gouttelettes, puis de l’eau, puis la pluie, et le désert commença à verdir.
Melle Tirma dépliait et repliait le paysage jusqu’au moment où il présenta une usure telle qu’un déchirement fit jour dans le support. A travers l’ouverture, une garrigue prenait forme. Ce n’était pas un hasard dit-elle en songeant amèrement à l’oasis disparu, recouvert par la nouvelle végétation, ce n’était pas un hasard puisque partant du principe que le désert en était totalement dénué, alors qu’en dire de plus si ce n’est que fatalité.
Pour autant, pas question de mettre fin à quoique ce soit comme idée de vie et de possibles.
Il devait bien y avoir une fenêtre ouverte qui permis, comme le fit l’Alice de Tim Burton, de tomber doucement du ciel en flottant telle une plume d’ange à travers l’histoire. Le rêve était encore à entrouvrir, pas d’interrogations à ce sujet. Mais qu’importe, le présent inscrivait son humidité aux flancs de la traversée, laissant dans son sillage une traînée d’arrosage d’où toute vie pouvait enfin fleurir.
Et dans un grand éternuement, elle expectora le pli qui l’étouffait rageusement en l’éloignant d’elle sans faillir.
Mademoiselle Tirma s’étouffe la garrigue un peu pliée
14 avril 2016 par jobougon
Voilà ce que c’est que de tripoter des cartes IGN sans précaution! Les plis usés laissent filtrer une autre réalité sous-jacente. Humide ici en l’occurrence. Il y avait des fuites dans les tuyaux du sous-sol!
En même temps, l’imprévu est tout aussi intéressant quand le parcours n’est pas balisé. Ce qui surgit est d’autant plus authentique. Alors les fuites dans les tuyaux du sous-sol, mouais, cela veut dire que tu suggères que j’appelle à nouveau le plombier ! 😉
Moi je n’ai pas remarqué de canalisations en plein désert, ce qui va rendre les choses un peu compliquées. Identifier la fuite quand on n’a pas le lieu de la fuite, ça me donne la demi-graine…
Quand je pense qu’il y en a certains qui croient en un Dieu tout puissant et manquant terriblement d’empathie pour nous autres et d’imagination pour tous. Qu’ils aillent voir du côté de Mademoiselle Tirma, la douce, ils verront bien de quel bois elle se chauffe, celle-là !
Tu as raison, Anne, on n’en dira pas plus !
Bisesssss ++++
Mais non, je ne suis pas contradictoire ! 😉 Le plus + s’écrit sans rien dire.
Délicieusement quatrième dimension ton texte 🙂
Bisesss
ça me rappelle le métro et les aventuriers de l’arche.
Bises Val