La suite, c’est la dernière histoire à éditer dans la série sphinx, la première à avoir été écrite. N’en étant que relativement satisfaite après les brillants textes de patte et Martine, j’ai hésité, et c’est comme ça qu’en retravaillant d’autres textes m’est venue l’idée de les mettre en ligne en partant du dernier et d’en jouer, usant de la formule « le premier sera le dernier ». Et puis l’encrier est venu rajouter sa patte avec « le début du centre » (voir commentaires) et j’ai embrayé immédiatement sur le jeu des graduations : Centre-centre, entouré du centre-gauche, centre-droite, extrême-gauche, extrême-droite. Avec dans l’ordre de parution : Le début, le début du milieu, le milieu/centre également appelé centre/milieu, (suivant l’angle de vue), le début de la fin du milieu, la fin de la fin du milieu qui ne sera peut-être jamais écrit, en tout cas qui ne l’est pas pour l’instant, et enfin la fin.
Ainsi, bien emberlificoté, le sphinx ne pourra pas dire que je n’ai pas tenté le dialogue avec lui…
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N’allez pas croire que je vous raconte des histoires, tout ceci m’est REELLEMENT arrivé.
A l’époque, j’étais pilote dans l’aéropostale et, obligé de me poser au milieu du désert Libyque, en partance pour Saïgon. Je tentais de réparer mon avion lorsque je vis s’approcher une créature absolument extraordinaire. Elle avait un corps de lion, une tête humaine, et d’immenses ailes de couleur orange.
Je m’attendais davantage à voir arriver un petit garçon blond en plein désert, aussi ai-je fait le faux en me plaçant derrière mon appareil à faire semblant de bricoler tout en ne ratant rien de ce que faisait la créature qui ne cessait de me fixer en souriant. Elle s’approcha de l’avion et, brisant le silence, m’adressa la parole.
– Bonjour Antoine, je suis le sphinx.
– Je l’avais remarqué, merci !
– Tu sais pourquoi je suis là ?
– Ben tiens, Pardi ! Pour me poser une colle genre, qu’est-ce qui a quatre pattes etc etc.
– Ok, tu connais tes classiques. Etant donné que tu connais la chanson, une autre devinette fera l’affaire.
– Et si je ne sais pas répondre, tu vas me tuer, bien sûr…
– Je te laisserai une chance au cas où.
– Laquelle ?
– Réponds déjà à l’énigme.
Vu qu’en plein désert, il n’y a guère de distraction, je me suis dit, quitte à mourir, autant le faire avec brio. Je me suis promis tout de même de trouver la réponse.
– Vas-y, Léonidas, crache le morceau.
J’ai vu passer un éclair malicieux dans les yeux du sphinx qui s’ouvrit d’un large sourire en prononçant ces mots :
– A quoi sert de vivre ?
Il n’y était pas allé de langue morte, le bougre.
– Ok… Je dois faire une dissertation ?
– Non ! Une seule phrase, mon vieux Toinou !
– Tonio, c’est comme ça qu’on m’appelait dans ma famille.
– Donc tu n’as pas la réponse, n’est-ce pas ?
– J’en ai plusieurs, je ne sais que choisir…
– Tu veux la chance ?
– Pourquoi pas !
– Alors tu vois ce cactus. C’est là que tu vas creuser.
Le sphinx déracina le cactus pour le replanter plus loin et je commençai à creuser. Le soir, épuisé, avec Léonidas, on allait à l’oasis le plus proche. La nourriture et l’eau ne manquaient pas.
Le matin, je retournais creuser, assisté de Léonidas qui remontait les seaux de sable pendant que moi, au fond du puits, je les remplissais.
Quand j’avais fait mon quota, c’est moi qui m’asseyais sur le seau et lui qui me remontait.
A la fin, exténué par le labeur, je lui ai demandé ce qu’il y avait à trouver pour creuser si profond.
Il m’a juste répondu :
– Tu verras.
Jour après jour, le puits devenait si profond que la lumière elle-même avait bien du mal à éclairer le fond. Je travaillais en pleine obscurité. Jusqu’au jour où la pelle buta sur quelque chose de dur. Je me suis dit que j’étais probablement arrivé au noyau de la Terre tellement c’était profond. Une fois dégagé du sable, il s’avéra que c’était une pierre, qui, dès que remontée par Léonidas, fut identifiée par lui comme étant l’œil du sphinx, autant dire, le sien. Visiblement, cela ne devait pas lui suffire car j’ai du continuer à creuser. Quelques jours plus tard, c’est un coffret que j’ai désablé. Là, Léonidas ne cacha pas sa joie. Il l’ouvrit et il en sortit une âme, la sienne. C’est alors que Léonidas, de sphinx, se transforma en chat, venant à se frotter à mes pieds en ronronnant de bonheur.
J’ai remis le sable à sa place, rebouchant le puits. J’ai réparé le moteur de l’avion où le chat et moi avons pris place, et repris mon vol en direction de Saïgon afin de mener à bien la livraison du courrier. Depuis, Léonidas et moi, vivons en parfaite harmonie. J’ai adopté un chat.
Mon patron, quand je lui ai raconté tout ça pour expliquer mon retard, m’a regardé d’un drôle d’air, puis en soupirant a juste ajouté :
– Tu devais être au t’Aker alors !
Moi, j’ai compris « au taquet », alors je n’ai rien dit.
Léonidas, lui, il a rigolé.
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Splendide ! j’en reste quoi ? coi.
Coi, re-coi, et coi de der pour ma série sphinx, merci carnet.
Sauf pour la fin de la fin du milieu, j’en ai fini avec lui. 😉
autant de tranches ? c’est plus un sphinx, c’est du salamix….
Un salamix Danois ou bien Corse que le ciel lui tombe sur la tête ?
C’est une question sphinxérisée…
Jolie histoire… mais qui ne fait pas avancer d’une queue la première lettre de la mienne !
Bon pour la queue y’a comme un lapsus vu qu’elle se trouve à la fin et que je parle du début…
mais tout le monde s’en fuche moi la première, et là je vais au cinoche après quoi j’irai au concert. Après je verrai s’il me reste de quoi penser au sphinx !
Oh ! Que tout le monde s’en fiche, je ne crois pas. Mais que tu choisisses de faire autre chose que d’écrire, ça, personne n’a rien à dire là dessus, chacun fait fait fait, c’qui lui plait plait plait.
Bises Dominique.
J’cogite-gite, gite, mais c’est dans le vide-vide, vide ! C’est pour bientôt au fait ?
encore 15 jours d’ici le 20, ça laisse le temps d’une résphlinxion propice…
Déjà, avant de lire, je me dis que j’ai « créé » un Big Bang bis, un Chaos sur-chaotal… Mea culpabilisimus circonflexus fait, je lis !
Moi, j’dis que sauver un chat, c’est gagner une vie !!
On devrait imposer par la Loi que chacun- chacune sauve un chat !
Bravo Jo !!! j’ai pelleté avec eux, je me suis oasisé avec eux, j’ai re-pelleté et seau-i-sé des tonnes de sables avec eux… Mais je pense être la réincarnation d’une pelle… C’est peut être pour ça ??!!
Entre les pelleteux de nuages, maintenant ceux du sable.
Et sinon, ça a combien de vie une pelle réincarnée ?
ça me fait mal d’écrire ça de mon sosie, mais pour le coup ce chat pelé fait un peu « la pelle et la bête »
En tant que Dodo sosie, forcément pelé aussi, comment avance l’affaire Flanagan-Johnson ? Tu les niaises drôlement parait-il. C’est sacrément bien caribouté comme cavale. Je parierais dix plumes que c’est toi le Dodo invisible.
disparu, invisible, invincible… c’est pareil 🙂
Trés joli. Je suis sûr que ce conte aurait plu à notre Tonio.
Du moment que ça plait aux vivants, c’est déjà ça ! 😉
Et ce qui est chouette, dans cette histoire, c’est qu’il n’y a pas de serpents ! Juste trop bien:D
Ah oui, tiens, j’aurais pu y penser ! Quelle bourde, c’est un acte manqué Oedipien. 😀
Saint-ex, sors de ce corps!
Et pourquoi le sphinx ne s’est-il pas changé en renard? En plein désert, c’était judicieux…
Des fois, tu as raison, on se demande où ils ont la tête les sphinx !
Tu n’as pas honte de faire autant de pub sur ton blog ! Et si on préfère Jeff (de Bruges ? Tout ça va finir en crotte en chocolat ! Mais qu’est ce que c’est bien écrit !
Tu crois que ça va faire de la concurrence déloyale aux chocolats belges ?
Un sphinx en chocolat, pour Pâques, ça change des poules ou des lapins.
Cela dépend de la taille ! bonjour la crise de foie !-)
Et une pub de plus ! 😉 !
Citrate de bétaïne ! Et le foie redevient tout soupline.
Bon, ok, pour les rimes j’aurais pu creuser un peu…
Tu fais dans le commentaires 2 en 1 ?-D
[…] Le sphinx se domestique, chez Jobougon : Et sinon, ça vous a pris comment, la sphinxérisation ? […]
Oh une saint exuperite aiguë 🙂
Ne te soigne pas Jo 🙂
Bisesss
Oui, oui, c’est une bienladie chronique aiguë symptomatique dégénérative en oui-ouite, bienladie orpheline dont il n’existe à ce jour encore aucun traitement. 😉
Léonidas, voyons, ça me rappelle quelque chose,…mais oui, une devinette lue sur un emballage de bonbon au chocolat, transformé en avion. Pour la devinette, j’ai pas su répondre, mais pour les avions en papier, je suis fortiche!
Et je ne sais pas si tu as vu l’énigme taurusienne chez Martine mais c’est à en devenir chauve à cause de la surchauffe !
http://ecriturbulente.com/2016/02/13/sphinxitude/
Je cite « Ce sont deux sœurs de la Grèce ancienne (frère et sœur sont-ils maintenant). L’une donne naissance à l’autre qui, à son tour, donne naissance à la première. Qui sont ces deux sœurs ? »
Tu pourrais pas en faire un avion en papier aussi de celle-là ? ça soulagerait les chevelus. 😉
[…] Le sphinx se domestique, chez Jobougon : Et sinon, ça vous a pris comment, la sphinxérisation ? […]
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