Pour ne pas rater le mur de la Samson je me suis donc installée à mon bureau cockpit short boeing aux genoux en poire arrosés de pépites de chocolat fondues façon choco béhennes melba, manque plus que la Chantilly et la fête est complète. Et voici ce que le traitement de texte à décidé de traiter.
C’est quoi cette coccinelle ?
– Regarde, elle s’est déchirée en deux !
– Quoi donc ?
– Mais la citrouille ! Oh ! Tu ne m’écoutes jamais quand je cause ?
– Mais si, je t’assure…
– Tu parles ! Tu dis ça mais… Alors regarde… C’est pas bizarre ce truc ?
– Mais oui, c’est vrai ! On dirait qu’elle s’est fendue, comme une poire.
– Te moques pas vieux crapaud !
– Tension ! T’as beau avoir la lame j’ai la couronne, hein, ok ?
– Ouais, ouais, ça va ! Monte pas sur tes grands potirons.
– Mon carrosse, princesse !
– Ton carrosse, ton carrosse ! C’est un transport de corps avec ou sans mise en scène ?
– Sans bière, Titine, tu connais tes classiques toi ! Ce sont les transports de la vie que tu vois à l’intérieur.
– Mais oui ! On dirait qu’il y a d’un côté le cœur, de l’autre le cerveau !
Les deux compères étaient penchés sur la citrouille. La princesse devait être une princesse vu sa robe de princesse. Mais comme l’habit ne fait pas le printemps, pas plus que l’hirondelle ne fera le moine d’ailleurs, mais bon, on sait jamais.
– ça veut rien dire ce que tu viens de dire, là !
– Et alors ? Ça dérange quelqu’un ?
La grenouille tenait sur sa tête une couronne. Qui ne ressemblait pas non plus à un fromage, les corbeaux, taisez-vous !
– Lâche ce couteau, Rose, tu vas te faire mal avec ce truc !
– Aide-moi à comprendre, Gustave, c’est quoi cette bouteille de citrouille ?
– Bouteille de lait, Rose ! Ceci n’est pas un potiron ordinaire, c’est un pot de vie. Je t’explique. Les taches, sur le cœur, tu les vois ?
– Oui mon Gustave, je les vois. On ne peut pas passer à côté je te signale, j’suis pas aveugle !
– On se calme, princesse ! Et bien, sais-tu ce que c’est ?
– Euh ! Des points noirs ? Des grains de beauté ?
– Pas toujours beaux à voir, mais si tu veux. En quelque sorte, ça peut tourner à ça une fois cicatrisées, en fait, ce sont des taches de deuil. Des taches de nécroses noires sur un cœur rouge, ça ne te fais pas penser à quelque chose ?
– Une coccinelle ! La bête à bon Dieu !
– Pas si bête que ça d’ailleurs, regarde, quand elle s’entoure des poumons, elle peut voler. C’est-y pas beau, ça, ma douce petite fée ?
– Oh Gustave, tu es merveilleux !
– Mouais, tu disais pas ça tout à l’heure… Pose ce truc à la fin, tu vas finir par blesser quelqu’un !
– Raconte encore s’il te plaièèèèèèèè.
– Et la tête, là, alors, tu crois qu’elle fait quoi, si loin de sa coccinelle, ma Rose ?
– Elle pense.
– C’est ça ! Elle tricote des volutes, elle fait des nœuds, des arrondis, des entrelacs, elle tisse des théories, échafaude des hypothèses, tant et si bien qu’elle ne donne plus rien à faire au cœur. Elle a tendance à prendre toute la place, c’est pour ça qu’elle porte le chapeau.
– Bin didonque ! Avec tout ça, on se demande encore comment les transports de l’amour peuvent naître…
– C’est tout con ma Rosinette. Regarde, comment tu sais que tu m’aimes par exemple ?
– J’le sais, c’est tout.
– C’est bien ça le mystère. C’est comme ça. Mais regarde bien encore dans le carrosse, il n’a pas tout dit. Il reste entre le cœur coccinelle ailé et le cerveau emmêlé emberlificoté tout un tas de bricoles en vrac. La vaisselle qui traîne, la fatigue, les copains, les copines, les contrariétés du boulot, les scènes de jalousie, les quiproquos, les incompréhensions, les différences, les influences, les égarements, les non dits, les dits… La liste est longue. Et si tu mets pas un peu ta main à la pâte, tu as vite fait de laisser les immondices s’accumuler, et après, ce transport, et bien il devient une benne à ordures.
– Tu vois, Rosine, pour être roi et reine, et bien, il faut savoir faire le ménage, sortir les poubelles, pas s’encombrer inutilement.
– Gustave ?
– Oui Rose ?
– Je crois que j’ai un peu de poussière dans mon potiron.
– Je sors mon torchon ?
– Voilà, c’est ça ! Prends moi dans tes bras, et embrasse moi.
Après un silence de proximité, bing, quelque chose tombe à terre.
– Ah ! Pas trop tôt !
Le couteau bien sûr.
Comme quoi un câlin vaut dix mille mots, et les contes de fées c’est toujours mieux que ça.
Même si ça, dans la façon de le dire, c’est juste un chef-d’oeuvre.
Rose et Gustave ne se marièrent pas et n’eurent pas de nombreux enfants. Ils décidèrent de faire de chaque jour un nouveau jour, et de rester fidèles à leur naturel de base.
Rose ressortait son couteau de temps en temps.
Gustave méditait grave sur la citrouille carrosse.
Et ils se racontèrent des histoires à n’en plus finir. Elle au découpage, lui au collage.
Ça fit un chouette tableau, pas côté pour un kopeck à Drouot, mais ils s’en fichaient royalement.
Leur royaume était dans leur liberté d’être, et de jouer, jusqu’à ce qu’ils n’étaient pas, quoique…
Puisqu’il paraît que l’amour, d’après Lacan, c’est donner ce qu’on n’a pas…
[…] Les aventuriers du temps perdu d’avance* (4) Concours agenda ironique d’août Disséquer la grenouille ou la citrouille ? C’est quoi… […]
♫♫ Croa croa L’a intérêt à filer doux, la grenouille, sinon, gare à ses cuisses moi j’dis !!!
Lol ! Le corbeau ! Tu as laissé tomber ton fromage… 😀
Après un plat de cuisses de grenouilles, arrosé d’un petit vin, c’est toujours bon à prendre… merci, mais fallait pas, j’t’assure. 😀
A célérité, célérité 1/100000000ième !! Tu préfères « ♫♫ Lacan té une bastante calzione ♫♫ » hymne psycho-fromagio-pizzaioli par excellence…
Suite à relecture, c’est encore plus fin et plus beau : « ce transport, et bien il devient une benne à ordures » touche en pleine citrouille… Quand si l’hirondelle ne fait pas le moine, la pie fait la nonne… Non ?
C’est au moins du Eros Ramazzotti ou je me trompe ?
Je préfère Lacan dans son Livre XVIII, même si je n’ai pas tout compris…
C’est un peu pareil que Lacan pour la pie, comme dit carnets, c’est du supersonique mais j’ai pas tous les décodeurs. Si quelqu’un veut m’espliker. 🙂
Ben on n’est pas dans merde avec un con thé comme ça !
Quand thé comme ça, biscuits secs servis avec…
hé bé, tout cela va de plus en plus vite et de plus en plus loin ; il y a de la licorne supersonique la-derrière, de la citrouille olympique la-dessous et de la grenouille de concours dans les environs immédiats !
en même temps, y a de quoi lire et relire….
je rends ma copie dans le courant de la semaine prochaine, tant pis si ça fait vieux-jeu 🙂
La date butoir est fixée au 16 août, ça laisse le temps à tous ceux qui font un bon usage de la lenteur de le faire à leur rythme. Mais c’est vrai que c’est une bonne mayonnaise qui a l’air de prendre grâce à cette pièce de théâtre comme point de départ du concours. Je n’en étais pas trop sûre quand je l’ai mise en ligne. Déjà, je n’avais aucune idée de ce que j’allais écrire, et ensuite, mon cerveau me montrait tous les travers pitoyables et impitoyables à éviter, ça n’était pas coton, mais pas coton du tout. Et puis je dois dire qu’après l’avoir lue, cette pièce, il ne me reste plus qu’à en faire une belle critique personnelle car c’est du bel ouvrage.
En tout cas j’attends la parution avec impatience, en matière de super-style, d’idées, d’humour, j’avoue que tu me laisses souvent admirative. Si, si, 🙂
Pas de doute, c’est une superbe idée, Je ne sais juste pas encore ce qui va en sortir, de mon côté.
pour patienter, un petit conte de l’an dernier: http://wp.me/p3i9co-kN
Et merci (non, ça ne me fiche pas la pression ; pas du tout…. 🙂 !
Bah, franchement, tu sais quoi ? Fô juste pas s’en faire, et puis perso, je garde sous les yeux en permanence ma trousse « Ben » brodée de la phrase suivante, « Libre d’écrire ce que je veux ». De temps en temps j’éprouve aussi le besoin d’ouvrir ce fameux ouvrage de Christophe André, « Imparfaits, libres et heureux », et cela me rend plus sereine pour peu que ma pression intrinsèque me fasse quelques misères.
Je sens que je vais adorer lire tous les écrits ! Déjà le « Lu » est un vrai bonheur, et puis l’attente des autres participants me ravit déjà… Chouette chouette…
Carnets va produire, c’est une évidence autant que la Seine passe à Paris, un chef-d’oeuvre… Il a déjà remporté ce concours d’Août en avance avec ses 7 cailloux légendairissimes !!!!
J’ai toujours pensé que c’était l’Oise, pour son côté byzantin, mais si tu dis que c’est la Seine qui passe au Paris de carnets, c’est que tu es renseigné.
Il y a plein de chefs-d’œuvre chez lui, je viens de trouver celui-là :
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2013/12/13/le-petit-louveteau-gris-1/
En 7 épisodes, il est agrégé de contes le « Dodo ».
Fort, très fort, le Dodo ! Un louveteau fort attachant !
Agrégé, bizantin, Oiseux ? Patte et Jo, c’est super gentil de déterrer mes vieux os, mais à force de me fiche la pression ça va être tournée générale !
🙂
Chouette, c’est la tournée du patron ! C’est pour mieux nous croquer que tes vieux os sont si craquants ?
😀
Eh Ben ! voilà un usage ludique et utile pour une trousse… Quant à moi, je pense que chacun de nous est « parfait » à sa façon; du coup, de pression, point n’existe ! Ce serait juste moins drôle s’il n’y avait qu’une seule perfection, ça gâcherait notre plaisir de nous ressembler, j’adore personnellement voir chacune/chacune accommoder à sa mode une idée et ce concours offre des surprises à chaque page, des univers variés à chaque ligne, un ressenti différent à chaque inspiration !
Ahhhh ! Chat ch’rait si simple si chat marchait comme chat…
Oui, chacun de nous a en matière de style une tessiture qui lui appartient en propre, et chacun ici vient pour le plaisir de partager. Mais dire que cela ne met que de la perfection en œuvre, alors que ça passe parfois par des spirales, des labyrinthes, des flammes, des intempéries… C’est une belle façon de dire que chaque participant est accueilli à bras ouvert en ces lieux, et avec tout le respect de bon aloi qui sied bien qui va bien qui fait du bien.
… Sans compter la récompense de 100 000 dollars à la fin de l’année !!!!!!!!!
100 000 dollars à la fin de l’année civile ou de l’année scolaire ?
c’est le problème avec les agendas ironiques et le temps qui boucle : on n’est jamais sûr de rien 😦
A la fin de l’année bissixtine peut-être ? Le jour du jugement dernier, soit le 27 août prochain, date de parution des illustres gagnants du concours d’août. Ce qui fera douze fin d’année par an, pas moins.
C’est bien beau de discuter mais faut y aller car, quand faut y aller, faut y aller. Je ris jaune : ça fait trois jours que ma souris chauffe à blanc. Nous verrons si la mayonnaise va prendre ou tourner au vinaigre pour la poubelle ! En attendant, je m’amuse beaucoup de vos commentaires de ménage à trois.
Nous attendons une souris qui rit bleu, mais jaune c’est bien aussi. Bienvenue dans le ménage à « nombre à fixer ultérieurement », quant au vinaigre, une mayonnaise tournée à l’autopsie a bien du charme, alors vivement que ta cuisine fasse une marmite copieuse.
Ne jette rien, tout est utile, le recyclage, ça le fait…
😀
https://monesille.wordpress.com/2015/08/01/agenda-ironique-du-mois-daout-la-fee-bleue/
Pas de souris qui rit bleu chez moi, pas de licorne non plus et pourtant j’ai bien cherché sous les lits et tout et tout, pas de citrouille, je n’ai plus de jardin pour en faire pousser, mais une fée, sans doute un peu gnasse mais elle fait c’qu’elle peut !
On va bien rigoler je le sens !
Bises à tous.
Cette petite fée gnasse est une bien charmante demoiselle bleue !!!
S’il reste une cartouche égarée, oubliée, retrouvée, pense à moi, je suis preneuse de magie comme la sienne. Merveille d’entre toutes les merveilles, la fée bleue prend déjà, je le sens bien, une belle avance dans les scores à venir. 🙂
De l’avantage du stylo plume sur le clavier d’ordinateur !-)
Je ne sais ce qui est le plus féérique : le conte ou les commentaires sue le conte. On pourrait peu-être tirer un article de tous ces commentaires (non, pas moi… 😉 )
Avis de recherche : Qui se propose pour écrire un article là-dessus ?
C’est une excellente idée, mais là, comme ça, mes neurones ont bien du labeur à imaginer quelque chose. Encore un coup du burn-août !
Voici, pondu à l’insu de mon plein gré, mon conte personnel à moi toute seule référençant ton site (en fin d’écrit) et cette improbable compétition. https://annedenisdelln.wordpress.com/2015/08/03/les-princesses-et-le-petit-pois-chiche-kebab/
Bonne idée que cette affaire-là. Ca oblige au moins à bosser alors qu’il fait si beau. Féeriquement vôtre.
Pour entretenir le muscle de l’imagination avec cette canicule, rien de mieux que les contes de fées servis sur glace pilée… C’est que l’ironie agendesque est un régal de chaud/froid mordant comme peut l’être la glace.
En tout cas, les participants dépotent, c’est du grand ! Du spectacle !
Je suis admirative et n’aurai de cesse de remercier l’auteur de cette pièce.
J’avoue que je commente peu car je lis les commentaires, aussi, et comme que je m’en esbaudis à chaque fois, ça me prend un temps fou, après pour me moucher et je remaquiller et tout et tout ! et j’ai tendance à me culpabiliser (pas les autres, hein !) si je ne trouve pas une phrase rigolissime à aligner à la suite des vostres. Mais bon le commentaire ne fait pas le lecteur pas plus que le pisser ne fait le rire, et bref, je me suis régalée, est-ce assez ? si ça ne suffit pas vous voulez un câlin ?
Mais oui, un câlin, c’est bien. Merciiiiiiii.
[…] Pour re-participation à l’agenda ironique d’Août toujours magistralement organisé et jusqu’au 31 Août (vu que c’est celui d’Août) par Jobougon ici […]
Wahouuuu
Le conte est bon 🙂
Pour le moment j’ai pas d’idée de conte mais je cogite 🙂
Bisesss
Cogito cogita, sors ta baguette, elle écrira.
J’avais écrit un conte lors d’un atelier d’art-thérapie.
https://jobougon.wordpress.com/2010/07/25/conte/
Merci pour le compliment, et bonne inspiration.
Bises Bisous
[…] ton flingue), et j’ai voulu découper cet infâme Pépito dans le sens longitudinal mais la fée Rose a bien vu mon noir dessein : elle a jeté un sort avec de la poudre aux yeux (jaune la poudre je […]
[…] Sur une idée originale de Jobougon. A lire sur son site: feed:https://jobougon.wordpress.com/feed/ […]
[…] devriez m’aider, tiens ! Lui répondit la voix. – Je connais une fée… Une fée rose armée d’un couteau qui pourrait bien faire quelque chose, je vous explic ! – Vous […]
[…] son habit vert et il lui ouvrit les bras où elle se précipita. Comme quoi, comme on dit, un câlin vaut mieux que dix milles mots. Les retrouvailles furent caliente et il me fallu bien sortir prendre l’air un moment […]
[…] – 4 : Deuxième édition, votre servitrice : Qui ne raterait la vitesse du mur Samson du jour pour rien au monde… C’est quoi cette coccinelle ? https://jobougon.wordpress.com/2015/07/28/concours-agenda-ironique-daout-dissequer-la-grenouille-ou-… […]
Le parler conte de fées s’est drôlement démocratisé ! Côté prénom Gustave a plus de présence que Charmant.