L’hiver étale sa nappe blanche
Et sa feuille de virginité,
Derrière une virgule se retranche
Comme une page à commencer.
La trace du point en suspension
Que le chat nous a dessiné
Viendra montrer la direction
De ce mystérieux encrier.
Il miroite sous le froid costume,
Je vois une branche qui arrive
Pour tremper le bout de sa plume,
Et faire de la nature un livre.
Mais que fait donc la mésange ?
Et le rouge gorge, et l’étourneau ?
Ils attendent que le clair mélange
Écrive un conte en flaque d’eau.
J’aurais juré que l’écureuil
Leur avait jeté un clin d’œil.
Mais non c’est encore le corbeau
Qui se prenait pour un bouvreuil.
Un à un ils arrivent tous
Pour regarder comment ça pousse.
La virgule frétille et écrit
Et la branche nous éclabousse.
Toute la feuille blanche se remplit
Même la marge se couvre de gris.
Et quand le rayon du soleil
Rencontre l’encre transparente,
C’est comme un énorme arc-en-ciel
Une arche aux couleurs fulgurantes,
Qui s’élève en pont vertical
Où tous les animaux détalent…
Car dans le conte il y avait
Un ogre ou un chat, je ne sais
On dirait comme de l’encre rouge,
Au bout de la branche qui bouge…
Et puis ces plumes dispersées
Font comme des points de suspension…
Elles nous indiquent la direction
De l’ogre ou du chat, je ne sais.
Bouillon clair
31 décembre 2012 par jobougon
Chère Jocelyne,
Poème sublime dont l’apesanteur laisse rêveur. Ses mots sont sublimement bien ciselés.
Je te souhaite une très bonne et belle année 2013 pleine de bonne santé et d’inspiration poétique.
un très joli poème et de beaux oiseaux
[…] des artichauts, et que la forme va aller se recoucher pour reprendre l’électroencéphalogramme à la racine. Je vous épaluche gauchement quelques baisers sur les deux joues et me vous souhaite […]