Un cheval aux yeux fous
Qui se cabre tout à coup
Car l’air sous ses sabots
Ne donne plus son écho
C’est la chute qui l’abat
Dans les flots tout en bas
Les anneaux ondulants
De ce grand Léviathan
Augurent de sa fin
Le monstre sous-marin
Lui montre le chemin
L’enfer est son destin.
Ecrit après avoir découvert le tableau d’Odilon Redon, « le char d’Apollon ».
Tableau visible ici :
http://corpsetame.over-blog.com/article-1435-finir-bien-74312207.html
Léviathan, dans la bible, est un immense serpent dont la gueule serait une porte de l’enfer.
le cher d’Apollon
qui joue au papillon
ne s’appuie en ses sphères
que sur l’atmosphère
On ne sait s’il déménage
Avec tous ses bagages
Et traverse les airs
D’une allure autoritaire
Et peut-être qu’il essuie
D’intempéries, la pluie
Et aussi les présages
De lourds nuages
Pour monter plus haut
Que sur son escabeau
Et voir au-dessus
L’horizon moussu
Le tapis des dieux
Et un temps radieux
Eloigné de terre
Mais c’est solitaire
Que son char avance
Immobile danse
Divin omnibus
(elle dira, Vénus)
Qu’il aurait pu prendre
– mais faudra attendre
le prochain T E R
çui qui vient derrière
Le train de la passion
Fait toutes les stations
C’était avant Christ
Et sa passion triste
Qui filait tout droit
Vers sa mise en croix
Et resta en tas
Sur le Golgotha
Apollon invente
De nouvelles sentes
Et va sans pareil
Vers le soleil
Sans solliciter courroux
D’un Jupiter jaloux
A l’instar d’Icare
Qui vécut cauchemar
Et retomba sitôt
Tête première dans l’eau
Réviser sa copie
De la mythologie
Sauve qui peut !
N’est pas Apollon qui veut !
[…] Ainsi que celle de JoBougon, par rapport à cette même réaction […]
Les fonds
Il s’agirait plutôt qu’Apollon
De ce Dieu prénommé Pluton
Il gouvernerait les enfers
Et mettrait toute ma vie en l’air
Il me laisse sens dessus-dessous
Eclatée contenue debout
Ne me permettrait aucune faille
Sinon je meurs et je défaille
Le terminus serait si proche
Que je bouillonne sous ma caboche
Il est d’ordre divin c’est sûr
Il me porte au-delà des murs
Me fait traverser les frontières
M’oblige à être solide et fière
Il me redonne la dignité
Qui n’en finissait pas d’aller
Aux quatre vents écartelée
Par le commun des destriers
Celui-là est aussi fougueux
Aussi fin qu’il est amoureux
Et je suis souvent si conquise
Par ses silences ou son assise
Que j’en reviens toute renversée
Comme de la crème qui a brûlé
Juste ce qu’il faut pour ne pas être
Noircie mais dorée aux fenêtres.
Noircie mais dorée
Passée chez Pluton
C’est bien le forgeron?
Tu ressortiras en acier ( trempée)
Ce qui est bien pratique
Pour mieux coulisser
Ce sourire carnassier
Mais si sympathique
Qui avale les lames
Et les lanceurs de flammes
Apollon s’est épuisé
En Pluton déguisé
Tu resteras la même
Sensible au poème
Et de l’acier douceur
Feras ton bonheur
L’inchangée
Au fond fidèle à soi-même
Nous avançons dans le poème
Toi tu me fais trempée d’acier
Pendant que Pluton fait brûler
Dans mes retranchements obscurs
Les limitations de mes murs
Il me fait changer mes repères
En m’apprenant à y voir clair
Nous parcourons ensemble à deux
Les chemins les plus hasardeux
Sans pour autant avoir la peur
Qui nous détruit dans nos labeurs
Il avance en aveuglement
Pendant que j’ouvre dans le champ
Le sillon du labour heureux
Dans lequel il vient chaleureux
Son accueil qui n’est pas surfait
A su conquérir mes idées
J’ai pris la note de ses hublots
Pour qu’il en fasse notre tableau
A la craie il dessine donc
L’histoire de la douce rencontre
Et ouvrant les bras pour me prendre
Je m’y jette sans plus même attendre.
[…] Ainsi que celle de JoBougon, par rapport à cette même réaction […]