Une suite indécise, une courbe factice, c’est comme ça que le souffle avance pas à pas vers des contrées inconnues, vers des au-delàs où résonnent tes pas. Cette place étrange où la vacance sonore résonne de ton absence. Nul autre décibel ne saurait aussi bien décrocher les lunes pâles de mes ciels éteints. Je visite des verbes aux vertiges irisés, des effluves parfumés d’aurores boréales, des chants ensoleillés qui tissent des bobines d’âmes. Nous sommes là incertains sur le fil du rasoir, à nous faire plus légers qu’une plume d’espoir de crainte que la lame nous entaille à jamais. J’admets qu’à marcher si près du bord de ces abîmes au risque d’y tomber frise toute indécence, mais je laisse ma clameur poursuivre au loin sa course, mes barreaux de prison sont tombés cette nuit et j’ai pu m’évader. Tu craches tes paysages sucrés pendant que s’ouvrent sous mes pieds des ravins vertigineux, et je colle à ton miel mes fils de soie tendus pour garder l’équilibre. Funambule noctambule, dans tes songes nocturnes je découpe des ivresses avec l’emporte-pièce de la mort à mes côtés, et mes décors se fondent à des toiles que tu m’offres. Ma respiration se retient quand suspendue au cordeau de ta résonnance je m’impatiente de découvrir la suite. Ah ! Quel tyran que cette pression immense qui recouvre ma voix, j’ai honte mais ne peux m’en défendre, alors je me retire dans l’isoloir des paysages lunaires jusqu’à ce que le soleil me souvienne. Nous verrons bien où nous conduisent nos tâtonnements à tenter d’y voir clair. Nous saurons bien un jour quoi faire de nos charmants partages. En attendant nous aurons travaillé l’équilibre, et nous aurons peut-être gagné notre immortalité. Je t’imagine penché sur l’élan volcanique, dans la puissance du créateur qui éructe sa substance nodale, à rugir ton essence. Tu m’imagines dans l’éruption du cratère à brûler dans tes feux.
Que te dire de plus si ce n’est le mystère qui agite ma pensée à l’idée de ton propre mystère. Désunis de serments, nos deux voix se marient à bien d’autres discours. Nous sommes l’ombre enchantée, l’écartèlement des fonds, la prière de l’effort. Le point ne sera pas, nous y échapperons. Et de nos divergences nous ferons des emblèmes à défroquer nos nuits. Le morcellement d’hier rassemblera nos notes éparses, et là, pour le néant, nous composerons de concert le meilleur de nous-mêmes.
Parce-que tout s’en va, parce-que les fins inéluctables guettent déjà leurs proies, nous nous battrons sans fin jusqu’à l’heure de revivre, et victorieux enfin nous ferons un pied de nez au hasard.
Chut…
28 mars 2011 par jobougon
Bonjour Jocelyne
Voilà encore un texte digne des plus grands auteurs . juste, ,toujours sur le fil du rasoir et qui décrit très bien ces éléments troublants de l’amour . il est vrai qu’il est très difficile de trouver un juste équilibre tant deux personnes sont différentes mais , se complètent par bien des côtés . Un délice à lire et relire
bonne et douce journée
Bisous et amitié
Vous êtes merveilleux de me dire des choses aussi douces, Georges. Si c’est un délice alors je suis comblée. Quoi de plus important pour celui qui écrit que de donner du bonheur à tous ceux qui le lisent et qui aiment ? Et vous en savez quelque chose en tant qu’auteur.
Passez une très bonne journée
Bisous et amitié
»Je t’imagine penché sur l’élan volcanique, dans la puissance du créateur qui éructe sa substance nodale, à rugir ton essence. Tu m’imagines dans l’éruption du cratère à brûler dans tes feux. »———–Vous faites de l’éromantisme un réel délice, je suis très heureux de vous lire! Bonne journée!
Et bien me voilà doublement comblée. Diantre, cela me donne envie de toucher la voûte du monde en continuant mes textes envolés. C’est aussi un pur délice pour moi que de vous lire et pas qu’ici. Votre espace regorge de tout un tas de petits trésors qui font mon bonheur.
Merci de votre passage, et passez également une très bonne journée.
Communion de pensées, route commune, chacun sur sa voie et dialogues impromptus, pour apporter de l’eau à notre moulin…
Celui qui ne sait pas que faire tourner ses ailes, mais aussi s’envoler librement par la magie d’un voyage virtuel.
Quelle épopée magnifique, que celle que tu nous as contée !
Plongeant dans les arcanes de tout ce qui se joue en arrière plan, mais qui sait si bien nous faire aller de l’avant, de découvertes en découvertes, de trésors enfouis en trésors enfouis.
Alors, je dirai comme toi, : longue vie à nos errances, à la fois communes et distantes !
Magie envolée du lyrisme vibratoire, j’aime me laisser porter par sa vague jubilatoire, et redescendre ensuite par les marches de son temple en ayant en mon coeur un morceau de voyage à venir.
Longue vie à nos chemins de bohème dans nos ressemblances comme dans nos différences !