C’est dans l’art d’encadrer que les globes s’envolent. Encadrer est un art, ne pas est un lézard. Ici, point de varan. Des fibules résonnant à l’heure de toutes les peurs, des têtes achalandées comme des étals de fruits. Celui-ci est juteux, il offre à l’amateur tout le suc des saveurs, la puissance du sonneur qui rythme nos ardeurs dans les fugaces partages. Respirent nos engorgements à souffler des portraits comme on souffle des flammes. Ca se démultiplie, dans de lointains reflets. La lumière est si pâle que les contours diffus ne présentent que leurs ombres de façon suggestive où loge ta présence. Ici, j’aime encadrer, je peux surtout le faire. Dans les infimes palettes de ta touche légère, c’est toute en grande nuance que telle Pénélope la tenture finale dévoile son visage. Comment ne pas aimer, comment y échapper ?
Je n’ai nulle prétention à mourir d’émotion, mais ce tableau charmant est tellement attirant que mes yeux s’y accrochent, naufragés du néant, et j’y respire l’odeur du trouble bienfaisant. Tu es penché sur moi et tu ris de ma joie. Tu pourrais m’encadrer que tu n’y toucherais pas. C’est l’univers entier qui viendrait à trembler. Non, nulle ardeur rentrée ne viendrait à détruire le doux bruit que nous fait ce souffle de désir. Des brasiers incertains s’éteignent dans des riens, d’autres plus vif-argent respirent nos parfums. Il n’est rien qui ne soit voué à l’éternel mais je crois que ceux là ont des forces fidèles bien plus enracinées que ne semble le dehors. J’ai bien cru un instant te perdre à jamais. Mais plus fort que l’absence et plus fort que le vide, c’est de mille ombres denses et de ses feux éteints que rejaillit la flamme éclairant le désert, à faire de nos deux tombes ce souvenir d’hier. Non. Plus jamais vacance de ces cœurs avertis, c’est à se réunir que ces deux là ont dit : « Ne nous encadrons pas, gardons là nos errances et restons fidèles à nous dans l’élan de nos danses ».
Explorateurs des mondes, des tombes, des catacombes, explorateurs des sens, naissances et affluence, nous voici réunis mais libres comme deux airs, à respirer aussi amplement que l’envers des décors d’ici-bas. Soit ! Le monde peut bien médire, la liberté factice n’est celle que l’on s’accorde. Moi j’ai tout emporté dans de tristes négoces et me suis échouée à l’orée de son monde sans même réaliser qu’il faisait un peu sombre mais que c’est le cadeau le plus grand qui me tombe alors que je croyais naïvement à ces bonzes dorés qui ne font de lumière que sur la fine matière qui les recouvre d’or. Rien qui ne soit vivant. Que du vibre à la mort. Pour finir c’est certain par émerger sans rien, et de rien faire des pleins à ravir les belles âmes, caressant le projet de toujours rester en vie au milieu des décombres.
C’est l’allumeur de réverbères, la chanson de Prévert, le vestige du mystère. C’est tout le rythme suave de la pensée sonore qui honore nos esprits. Et je l’en remercie.
Tu divagues et tu ris
26 mars 2011 par jobougon
Bonjour Jocelyne ,
Un très beau texte très prenant . Il est vrai que quand on aime , on divague et que l’on ne me dise pas le contraire . sinon pourquoi ferait t-on autant de folies par amour . L’amour nous fait accomplir , folies , prouesses, nous rend rêveur , plein d’espoir d’une vie de tendresse , d’amour et d’une éternité de bonheur , c’est pourquoi douloureuse est la chute quand le lien se brise . Mais Dieu , que c’est bon à vivre quand même : même à y laisser sa peau
bonne et douce journée
Bisous et amitié
Les passionnés comme vous sont toujours prêts à aimer sans mesure quitte à en payer le prix fort. C’est courageux, moi j’admire. Il faut une sacrée confiance en soi pour raisonner ainsi.
Bonne et douce journée
Bisous et amitié